Maryse Condé
202 pages
Français

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Maryse Condé , livre ebook

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Description

Dans les quatorze romans et recueils de nouvelles analysés dans cette étude, un mythe se développe où fusionnent les personnages souvent fragmentaires, de sorte que l'oeuvre de Maryse Condé offre un point de vue sur le monde moderne où certaines paraboles offrent des commentaires mettant en relief les défis et les difficultés qui se présentent aux Antillais de nos jours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296468948
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maryse Condé :
mythe, parabole et complexité
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

Saloua BEN ABDA, Figure de l’altérité. Analyse des figures de l’altérité dans des romans arabes et francophones contemporains, 2011.
Sylvie FREYERMUTH, Jean Rouaud et l’écriture « les yeux clos ». De la mémoire engagée à la mémoire incarnée, 2011.
François HARVEY, Alain Robbe-Grillet : le nouveau roman composite. Intergénéricité et intermédialité, 2011.
Brigitte FOULON, La Poésie andalouse du XI e siècle. Voir et décrire le paysage, 2011.
Jean-Joseph HORVATH, La Famille et Dieu dans l’œuvre romanesque et théâtrale de Jean Giraudoux, 2011.
Haiqing LIU, André Malraux. De l’imaginaire de l’art à l’imaginaire de l’écriture, 2011.
Fabrice SCHURMANS, Michel de Guelderode. Un tragique de l’identité, 2011.
Connie Ho-yee KWONG, Du langage au silence, 2011.
V. BRAGARD & S. RAVI (Sous la direction de), Ecritures mauriciennes au féminin : penser l’altérité, 2011.
José Watunda KANGANDIO, Les Ressources du discours polémique dans le roman de Pius Ngandu Nkashama, 2011.
Claude HERZFELD, Thomas Mann. Félix Krull, roman picaresque, 2010.
Claude HERZFELD, Thomas Mann. Déclin et épanouissement dans Les Buddenbrook, 2010.
Pierre WOLFCARIUS, Jacques Borel. S’écrire, s’écrier : les mots, à l’image immédiate de l’émotion, 2010.
Myriam BENDHIF-SYLLAS, Genet, Proust, Chemins croisés, 2010.
Aude MICHARD, Claude Simon, La question du lieu, 2010.
Amel Fenniche-Fakhfakh, Fawzia Zouari, l’écriture de l’exil, 2010.
Maha BADR, Georges Schehadé ou la poésie du réel, 2010.
Robert SMADJA, De la littérature à la philosophie du sujet, 2010.
Anna-Marie NAHLOVSKY, La femme au livre. Itinéraire d’une reconstruction de soi dans les relais d’écriture romanesque (Les écrivaines algériennes de la langue française), 2010.
Marie-Rose ABOMO-MAURIN, Tchicaya ou l’éternelle quête de l’humanité de l’homme, 2010.
Deborah M. Hess


Maryse Condé :

mythe, parabole et complexité


L’Harmattan
Du même auteur :


Deborah M. Hess développe une poétique de la complexité. D’autres ouvrages déjà parus qui présentent différents aspects de cette approche de la littérature sont Palimpsestes dans la poésie (L’Harmattan, 2011), La poétique de renversement (L’Harmattan, 2006) ainsi que deux ouvrages en anglais, Complexity in Maurice Blanchot’s Fiction : Relations between Science and Literature (1999) et Politics and Literature : The Case of Maurice Blanchot (1999).


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55357-6
EAN : 9782296553576

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
I NTRODUCTION
L’intérêt de l’œuvre de Maryse Condé est à la fois local et universel. Ce n’est pas une contradiction dans les termes, parce que les couches d’une superposition à la fois culturelle, ethnique, linguistique et historique n’ont jamais été réunies dans un consensus quelconque. Les tensions et les contradictions en question n’ont pas été pleinement adressées, réglées et intégrées dans un système de pensée quelconque. Un tel système s’impose de nécessité au début de toute réunion des éléments épars, qu’elle s’appelle le couple ou un groupe social, une tribu ou une ethnie. Contrairement à ce qui se passe en général en réunissant des éléments épars par la recherche, la formulation et puis l’imposition, beaucoup de forces contraires s’y opposant, des éléments de base qui vont déterminer le développement ultérieur du pays, les éléments divergents n’ont pas vraiment été intégrés et certainement pas suffisamment tôt dans l’histoire du pays pour constituer une vraie fusion des points de vue divergents.
Les problèmes politiques et sociaux à l’origine de ces divergences se sont développés à partir du moment où un peuple, s’aventurant très loin de son périple naturel, a décidé d’entraîner de force des peuples d’une région lointaine, notamment l’Afrique, à un autre endroit, le Nouveau Monde, spécifiquement les Antilles. Le nombre de personnes qui y a participé, peu élevé concernant les esprits directeurs de cette injustice, mais d’un chiffre invraisemblable par rapport aux victimes, constitue une autre inégalité. Avec le temps, l’écart numérique entre les colonisateurs et les colonisés, les deux catégories venant d’aires extrêmement divergentes, les uns évoluant systématiquement et sans heurt dans leur entrée dans la modernité et les autres, les participants d’une culture hautement réglée, fortement codifiée, toute transgression entraînant des sanctions graves, s’est agrandi. Devant une réaction d’incompréhension ou d’insécurité, qu’elle soit numérique ou culturelle, les partis inférieurs réagissent par une réaction de peur, ce qui déclenche à son tour la force et la répression. Les réactions d’hostilité et de crainte sont surtout venues des Blancs, qui eux ont essayé de transformer leur effroi dans un programme de développement économique qui entraînerait la modification des mœurs d’un peuple lointain, européen notamment, par la fourniture de biens et de services. Les biens étaient sous forme de la canne à sucre et ses produits, notamment le rhum, une alternative peu coûteuse au cognac, donc possédant une valeur économique importante et sous forme des fruits et des plantes exotiques, la banane, l’ananas et les épices produites par ces îles.
Les Européens ont tellement apprécié les produits des îles qu’ils ont mis en vigueur un système alternatif de la production de ces biens par le moyen d’une culture intensive. Une telle culture a demandé une main-d’œuvre si importante que l’importation des serviteurs ou des ouvriers européens n’a pas semblé une solution adéquate, vu le coût énorme de cette méthode. Les organisateurs de cette mise en avant du transfert de populations entières ont entraîné la rupture des liens sociaux, culturels, politiques, religieux et surtout familiaux de toutes ces ethnies résidant sur la côte ouest de l’Afrique. Les habitants de l’intérieur du pays n’étaient touchés par cette rafle que par le moyen de la coopération des Africains eux-mêmes à la prise, la séparation de leurs unités familiales et sociales ainsi que par la destitution de leurs biens, certains étant des victimes politiques visées par des ethnies hostiles. Avec le temps, la traite ou le triangle atlantique, selon les étudiants de ce phénomène concernant les déplacements gigantesques des peuples, par les pires moyens qu’on puisse imaginer, a augmenté dans ses effectifs et dans son influence, au point de devenir la grande question à résoudre pour les membres illuminés des pays à l’origine de ce phénomène.
Quoique certains notables aient protesté, plus fort en Angleterre notamment qu’en France, dès le début, le phénomène de la traite a continué sans répit, du début du dix-septième siècle, le "Grand Siècle" du point de vue de la France, jusqu’à peu avant le milieu du dix-neuvième siècle, un moment où le mouvement abolitionniste aux États-Unis d’Amérique était bien entraîné dans la réalisation de ses buts. Dans cet exil forcé qu’on appelle la traite, plusieurs milliards d’Africains sont venus non pas comme d’autres immigrants au Nouveau Monde, pour réaliser leur bonheur personnel et économique, mais pour servir la volonté de la classe planteuse dans la dissémination de la culture de la canne à sucre pour les Antilles et de la culture du coton, en ce qui concernait les États-Unis. La traite a constitué une contradiction aberrante avec les documents politiques et moraux de l’époque, la Grande Charte et les constitutions des systèmes du gouvernement de la Grande Bretagne et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et les constitutions des Républiques successives de la France. Cette mise en servitude était permanente, les chances de fuite ou d’affranchissement étant minimes pour les escla

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