Meghegha a Temi
194 pages
Français

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Meghegha'a Temi , livre ebook

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Description

Cette riche saga contemporaine évoque un canton rural dans l'ouest du Cameroun à travers une dynastie face aux stigmates de la colonisation et empêtré dans les soubresauts de sa transition vers la modernité.
Ce roman survole plus d'un demi-siècle de vie à Mechio, de Fokem IV à Fokem VII, ce dernier incarnant la complexité ontologique de la jeunesse africaine aujourd'hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2009
Nombre de lectures 223
EAN13 9782296679733
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

M EGHEGHA’A T EMI

OU

L E TOURBILLON SANS FIN
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

N°329, Georges MAVOUBA-SOKATE, De la bouche de ma mère , 2009.
N°328, Sadjina NADJIADOUM Athanase, Djass, le destin unique , 2009.
N°327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi , 2009.
N°326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard , 2009.
N°325, Masegabio NZANZU, Le jour de l’éternel Chants et méditations , 2009.
N°324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix , 2009.
N°323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang , 2009.
N°322, Marcel MANGWANDA, Le porte-parole du président , 2009.
N°321, Matondo KUBU Turé, Vous êtes bien de ce pays. Un conte fou , 2009.
N°320, Oumou Cathy BEYE, Dakar des insurgés , 2009.
N°319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité , 2008.
N°318, Auguy MAKEY, Gabao news. Nouvelles , 2008.
N°317, Aurore COSTA, Perles de verre et cauris brisés , 2008.
N°316, Ouaga-Ballé DANAÏ, Pour qui souffle le Moutouki , 2008.
N°315, Rachid HACHI, La couronne de Négus , 2008.
N°314 Daniel MENGARA, Le chant des chimpanzés , 2008.
N°313 Chehem WATTA, Amours nomades. Bruxelles, Brumes et Brouillards , 2008.
N°312 Gabriel DANZI, Le bal des vampires, 2008.
N°311, AHOMF, Les impostures , 2008.
N°310, Issiaka DIAKITE-KABA, Sisyphe… l’Africain , 2008.
N°309, S.-P. MOUSSOUNDA, L’Ombre des tropiques , 2008.
N°308, Loro MAZONO, Massa Djembéfola ou le dictateur et le djembé , 2008.
N°307, Massamba DIADHIOU, Œdipe, le bâtard des deux mondes , 2008.
N°306, Barly LOUBOTA, Le Nid des corbeaux , 2008.
N°305, S.-P. MOUSSOUNDA, Le paradis de la griffure, 2008.
N°304, Bona MANGANGU, Carnets d’ailleurs , 2008.
N°303, Lottin WEKAPE, Chasse à l’étranger , 2008.
N°302, Sémou MaMa Diop, Thalès-le-fou , 2007.
N°301, Abdou Latif Coulibaly, La ressuscitée , 2007.
N°300, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma . Tome 2, 2007.
N°299, LISS, Détonations et Folie , 2007.
N°298, Pierre-Claver ILBOUDO, Madame la ministre et moi, 2007.
Sa’ah François GUIMATSIA


M EGHEGHA’A T EMI

OU

L E TOURBILLON SANS FIN


roman
Illustration de couverture originale de Sa’ah François Guimatsia


© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
dififusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09293-8
EAN : 9782296092938

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A


Fabiola


et


Elsie Carole


« Les crises sont-elles mortelles ? Elles ont au moins le mérite de ces fièvres qui alertent et permettent le traitement. Elles sont mille fois préférables au silence du cancer qui ronge obstinément et irrémédiablement. Quand on le découvre, il est déjà trop tard ».
(Henri Lopes)
AVERTISSEMENT
A la lectrice,
Au lecteur,

Je voudrais jouer franc jeu avec vous.
Meghegha’a Temi ou Le tourbillon sans fin n’est ni un livre d’histoire ni un traité d’anthropologie. C’est une fresque romanesque rafistolée par mon imagination, et constamment épicée par tout ce que j’ai appris, vu, entendu, supposé, senti, rêvé et parfois redouté.
Le cadre spatio-temporel appartient bel et bien au Cameroun d’hier et d’aujourd’hui. Mais si d’aventure les événements et les personnages – leurs actions, leurs attitudes et leur évolution – ressemblaient à quelque chose de connu, cela ne serait qu’une pure coïncidence.

Sa’ah François GUIMATSIA
LES ANNEES 50
« Par ailleurs, jugeant l’action coloniale, j’ai ajouté que l’Europe a fait fort bon ménage avec les féodaux indigènes qui acceptaient de servir ; ourdi avec eux une vicieuse complicité; rendu leur tyrannie plus effective et plus efficace, et que son action n’a tendu à rien de moins qu’à artificiellement prolonger la survie des passés locaux dans ce qu’ils avaient de plus pernicieux. » {1}
1 Une terre bénie
F okem IV alias Mbeuh’eh « le dynamique » était le chef traditionnel du canton de Mechio. Il régnait sur les six grandes collines du canton proprement dit, et sur deux enclaves prélevées jadis sur le territoire d’un autre canton du côté de l’est, après d’âpres négociations.
Mechio était l’un des dix-huit cantons d’un vaste royaume connu sous diverses appellations selon les villages avoisinants: Feumbouh pour les uns, Lekang pour d’autres, et pour d’autres encore, Nzongtsouh. Au vu de leur histoire particulière avec ce royaume, c’étaient plus des insultes et des récriminations {2} que de simples noms. Mais pour ses propres habitants, c’était le royaume de Mba’alah, c’est-à-dire « chez nous ».
Il était blotti dans les hauteurs verdoyantes de la grande chaîne montagneuse de l’Ouest, sur le versant francophone. Les populations des deux versants avaient depuis toujours vécu avec les mêmes traditions. Mais pour satisfaire à la fois les colons anglais et français qui nourrissaient la même convoitise pour ce territoire, la colonisation avait aménagé pour les uns et pour les autres deux zones d’influence distinctes, séparées par la crête montagneuse centrale. Un saucissonnage territorial qui à l’époque désintégra plusieurs villages situés de part et d’autre de cette frontière artificielle.
Au sommet de la hiérarchie du pouvoir à Mba’alah trônait un puissant roi ou chef supérieur. A lui seul était réservé le titre de Mooh , tandis que ses dix-huit chefs vassaux, eux, portaient celui de Ndi. Des titres qui étaient des marques de respect quand on s’adressait au roi ou à n’importe lequel de ses vassaux, et qui traduisaient la vénération des populations pour ces puissants monarques. Mooh et Ndi étaient d’ailleurs utilisés par leurs proches comme des noms propres.
Les complexes rapports sociaux – d’une part entre ces oligarchies et d’autre part entre elles et les populations – étaient codifiés dans une pratique protocolaire connue de tout le monde. Dans ce contexte marqué par l’oralité, il fallait éviter toute confusion de grades et de titres. La féodalité ici se vivait dans toute sa splendeur, et la densité du peuplement favorisait toute cette sophistication.

Mba’alah était un royaume immense.
Il ne comptait pas moins de soixante mille âmes sur son territoire apparent, et au moins le double si on considérait son territoire réel, c’est-à-dire y compris ses ressortissants émigrés aux quatre coins du pays, et même au de-là.
Selon les chroniqueurs de la tradition orale, après son installation au centre de cette bourgade, le roi fondateur de Mba’alah – par la ruse, la négociation ou les armes – avait réussi à convaincre les chefferies environnantes de se joindre à lui pour former cette entité plus vaste et plus puissante.
Le rayonnement de Mba’alah à travers les siècles résultait d’un sens poussé d’organisation. Loin de se faire concurrence, les dix-huit cantons savaient faire bloc en cas d’attaque extérieure. Et pour sa sécurité, chaque canton avait organisé ses groupes d’âge en cinq ou six armées portant des noms de baptême assez parlants : Mbeungmewè « pluie de grêle » et Voungmeneuh « combattants amphibies », par exemple, étaient choisis à dessein pour insuffler courage et combativité à ces troupes d’élite lors des nombreuses campagnes guerrières de l’époque.
Entre le centre et la périphérie, il y avait une entente et une complicité réelles – n’excluant jamais la méfiance – qui profitaient autant au roi qu’à ses vassaux. Un compromis sage et réaliste. Les chefs de canton y gagnaient en sécurité et en stabilité, tandis que le roi les surveillait et contrôlait l’ensemble du système. Même la colonisation avait dû composer en son temps avec cette couleur locale.


Le royaume de Mba’alah jouissait d’une relative prospérité matérielle. La terre, unique source de richesse, était abondante et fertile. Les bras pour la mettre en valeur étaient nombreux. L’ardeur

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