Même les cactus fleurissent

Carmen Belzile

Description

Dès l’âge de quatre ans, Béatrice pressent que la vie a plus à lui offrir que cette pauvreté dans laquelle elle baigne. Ses yeux scrutent tout ce qui l’entoure avec avidité: elle observe, elle écoute, elle absorbe tout, contrairement à sa mère qui ne sait pas lire mais qui a tant d’amour à donner.
Misant sur la connaissance et le savoir, Béatrice rêve de beauté, de passion et de fierté. Elle fera tout pour s’élever au-dessus de ce qu’elle a connu jusqu’alors. Plusieurs anges l’accompagneront sur son parcours semé d’embûches: Flavie la travailleuse sociale, Angèle l’enseignante et Kim l’employée de la bibliothèque où Béatrice se réfugie souvent pour «apprendre la vie». Puis, il y aura Jérôme…
À la suite d’un événement dramatique, Béatrice découvrira des indices sur les origines de sa mère qui l’inciteront à tenter de mieux comprendre son passé. Sa détermination suffira-t-elle à créer le bonheur auquel elle aspire?
Inspiré d’un personnage réel, ce roman est tissé de tendresse, de courage, de résilience et d’authenticité.
Retraitée d’une carrière en travail social, Carmen Belzile aime mettre en scène de beaux personnages attachants, en pleine reconstruction après une épreuve. Originaire du Bas-Saint-Laurent, elle a passé 25 ans sur la Côte Nord et vit maintenant en Estrie. Elle a également publié, chez Guy Saint-Jean Éditeur, Le secret des vagues, Comme l’envol des oies et La maison aux lilas.

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 19 septembre 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782897584986
• Langue: Français

Extrait

M me les cactus fleurissent
Guy Saint-Jean diteur
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Laval (Qu bec), Canada, H7L 5Z6
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Guy Saint-Jean diteur inc., 2018.
R vision: Fanny Fennec
Correction d preuves: milie Leclerc
Conception graphique de la couverture et mise en page: Olivier Lasser
Photos de la page couverture: depositphotos / phb.cz
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, septembre 2018
ISBN: 978-2-89758-497-9
ISBN EPUB: 978-2-89758-498-6
ISBN PDF: 978-2-89758-499-3
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Imprim au Canada
1 re impression, septembre 2018

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
CARMEN BELZILE
M me les cactus fleurissent
ROMAN
"Partir la recherche de ses racines permet de d ployer les branches de notre arbre g n alogique.
Emma, C dric et L onie, Ils sont des ramifications de mon arbre g n alogique .
"Dieu m a donn de rencontrer des gens tout fait exceptionnels, qui sont devenus des amis et surtout, c est Dieu qui nous donne progressivement les cartes les plus importantes du jeu de l existence.
F RAN OIS G ARAGNON , Jade et les sacr s myst res de la vie
A VANT-PROPOS
Un jour, la vie a mis sur ma route une petite fille de quatre ans, les cheveux en bataille et pleins de n uds, un visage marqu de salet s, mais qui affichait un sourire radieux. J ai oubli son pr nom, mais pas son regard p tillant qui me hante encore.
Cette enfant m a inspir l histoire de B atrice. Je lui ai emprunt ce que ma m moire a conserv de la fillette qu elle tait, de sa famille, du milieu dont elle tait issue. Elle est sortie de ma vie peu avant son entr e l cole, moment qu elle anticipait avec un grand enthousiasme.
Aujourd hui, elle aurait atteint la trentaine; j ose esp rer que, comme le personnage du roman, elle aura crois des personnes qui l auront aid e prendre un envol vers ses r ves.
Dans le roman, B atrice habite Longueuil, elle a fr quent le c gep le plus pr s de son domicile. Or, cet tablissement ne propose pas l option Techniques de la documentation comme il est mentionn dans l histoire. Cependant, les cours en Techniques d avionique y sont offerts, mais hors campus, soit sur le site de l a roport de Saint-Hubert. L encore, une petite modification de la r alit devenait essentielle pour permettre J r me de rencontrer B atrice.
P ROLOGUE
Certains enfants arrivent dans la vie dans un cocon de ouate, alors que d autres se trouvent plong s dans des sables mouvants contre lesquels ils devront lutter pour viter d y tre engloutis. C est dans ce magma de pauvret , d isolement et de marginalit que je suis arriv e au monde. Dans le d nuement mat riel, mais aussi dans celui d une pauvret de l esprit et d une absence de moyens pour s en sortir. Moi, B atrice Fournier, je m en suis lib r e, car j ai maintenant vingt-trois ans et j occupe un emploi que j ai choisi. Je suis n e au milieu de l indigence qui m ne la d pendance, celle du rem de gouvernemental appel aide sociale. Mes trois fr res m ont pr c d e, ma m re a veill sur nous la fa on d une chatte sur sa port e pour nous offrir une tani re, de la nourriture et voir ce que notre corps grandisse normalement. Une chatonne toute seule, sans famille, sans p re pour ses petits, sans amis, sans personne. Seule, toute seule. peine adolescente, j ai d bondir dans le monde adulte, beaucoup plus t t que la majorit des gens.
Il m arrive de penser que je me suis mise au monde toute seule, enfin, avec un peu d aide. Ma m re a mis mon corps au monde. Pour le reste, elle ne savait pas comment faire. Personne ne le lui avait appris. Elle s est occup e de nous en suivant son instinct. Pendant toute notre enfance, elle a veill tenir les chasseurs loign s. Ceux qu elle baptisait ainsi, c est la DPJ et la police qui cherchent enlever les enfants leurs parents. C est ce qu elle croyait parce que a se passait comme a r guli rement autour de nous. Pourtant, ils ont eu raison d elle. Ils font partie d un syst me qui est l pour am liorer une situation. Par situation, j entends corriger les failles de l ducation familiale. Chez nous, des failles, il y en avait tout plein. Aujourd hui, si je dresse un bilan, je me rends compte que j ai eu de la chance, parce que j ai crois des adultes qui ont fait une diff rence. Tr s jeune, je me suis appliqu e suivre une route qui m loignait du genre de vie de mon enfance. J y suis parvenue.
Pour ma m re, la vie de famille, c tait de vivre seule avec nous, ses quatre enfants. a, je l ai compris quand elle a fini par lever le voile sur sa propre enfance et sa vie avant nous. L cole m a fait comprendre que notre existence pouvait tre plus large, plus riche de tout que le milieu dans lequel je grandissais. Alors, j ai toujours voulu autre chose que cette vie-l . J ai mis pas mal d efforts pour me retrouver ailleurs. Mon grand fr re Martin aussi y est arriv .
Quand je suis n e, une bonne f e a s rement d pos le don de la confiance et de l espoir dans mon c ur. J ai voulu conna tre mieux que le quotidien de mon enfance, et j y suis arriv e. a peut sembler banal pour certains, car je m ne une vie toute simple, normale. Mais d aussi loin que remontent mes souvenirs, j ai voulu me sentir normale.
TABLE DES MATI RES
AVANT-PROPOS
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
PILOGUE
R F RENCE
REMERCIEMENTS
C HAPITRE 1
Mes premiers souvenirs remontent l ge de quatre ans, je m imagine que ma m re a d se sentir heureuse de me voir arriver apr s trois gar ons, parce que les m res doivent n cessairement se r jouir d avoir une fille. cette poque, je me retrouvais seule avec elle toute la journ e parce que mes fr res allaient tous l cole. Martin, mon fr re a n , tait en sixi me ann e. J aimais ce grand fr re doux et timide. Grand pour son ge, maigre, d une p leur accentu e par sa blondeur qui faisait ressortir ses grands yeux bleus d lav s, il parlait peu et marchait en rentrant les paules. Tr s t t, il avait appris ramasser les d g ts des plus jeunes, il nous donnait manger si ma m re tait occup e ou il jouait avec nous. l cole comme la maison, Martin faisait tout pour passer inaper u, tre invisible. C tait devenu sa force. En fait, il a appris tracer sa route en traversant les obstacles pineux de notre milieu.
Il est de trois ans plus g que Yann. Celui-l , c tait une boule d nergie toujours en mouvement. Sa t te brune toute boucl e, ses joues rondes et son corps trapu lui donnaient une bonne mine malgr les microbes qui lui couraient apr s. Yann aimait l cole pour la compagnie des autres enfants. Apprendre, c tait une autre histoire. Il parlait vite, bougeait vite et cette attitude, pensait notre m re, tait la cause de ses difficult s dire les mots, s habiller correctement et expliquait sans doute ses nombreuses maladresses. Yann ressemblait un petit caniche qui sautille toujours pour attirer l attention.
L o, mon plus jeune fr re, fr quentait la maternelle. Il tait maigrichon et la salet se confondait avec son teint fonc , ses cheveux noirs taient toujours raides et ses prunelles presque noires ne s attardaient jamais dans le regard des autres. Il ne parlait pas. Ma m re ne l aidait pas s habiller, elle devait carr ment le faire pour lui. Il s amusait d faire les jouets, il grimpait partout, surtout sur le comptoir pour aller prendre des biscuits. Il d testait l eau et adorait les dessins anim s. Ma m re le trouvait plus lent, elle croyait qu il finirait par "d bourrer . Comme un petit furet, L o tait toujours aux aguets et un brin fouineur.
C tait ma famille, mais cette poque-l , j ignorais tout de la vraie "vie de famille . La complicit , les jeux et les repas partag s, l entraide ou m me les petites chicanes, je n ai pas connu a, sauf avec Martin. Souvent, je le surveillais de la fen tre au retour de l cole le midi et je m lan ais vers lui d s qu il franchissait la porte. Il connaissait ma curiosit d apprendre et m expliquait les choses patiemment, m me s il s agissait d un sujet apparemment au-dessus de mon ge.
- All Martin, t as appris quoi aujourd hui? lui avais-je demand un midi, excit e de le voir.
- Le syst me solaire, c est un monde de grands savants, m avait-il r pondu, enlevant son manteau avant de l abandonner sur une chaise.
- Toi aussi, t es un savant alors! Raconte