La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 24 juillet 2018 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782378772499 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Leti Pradas Callegari
Nina en moi
Roman
© Lys Bleu Éditions – Leti Pradas Callegari
ISBN : 9 782 378 772 499
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Chapitre 1
Rester soi-même
— Eh bien, je vais prendre la décision pour toi.
Mon regard fixé sur mon café latte, ma tête va exploser. Je marque un silence. Je le regarde. Il semble lui aussi perdu. Ses yeux habituellement si pleins de malices sont différents à présent, ils n’ont plus le même éclat.
Je pose ma main sur la sienne, je le regarde bien dans les yeux. Je tente de le forcer à me regarder. Angel, ressemble à un enfant. Fragile.
Je ne l’avais pas vu depuis une semaine. Et me voilà, assise à ce café de la rue de Valence, en attente d’une réponse.
Je sais qu’Angel ne sait pas quoi me dire. Comme moi, il est triste, un peu perdu. Aucun son ne sort de sa bouche. Le silence. Il semble que le temps s’arrête, marquant une pause, comme celle que je m’apprête à donner à cette relation, que je ne sais pas très bien définir. Les choses ont changé.
J’aimais passer du temps avec lui. J’aimais nos conversations. J’aimais qu’il tente de me faire partager sa passion pour le 7e art, et qu’il se moque du fait que je puisse passer des heures couchée sur mon lit, à mater des séries débiles. Mais même ses moqueries étaient charmantes. Cependant, ce que j’aimais le plus chez lui, c’était son côté charnel. Je me souviens d’une fois en particulier, où il m’a donné un baiser intense dans la rue, en sortant d’un bar où nous avions pris plusieurs margaritas. Il était si profond. Je me souviens que nous étions trempés comme des souches à cause de la pluie, à peine un pied posé sur son palier, qu’il commença à me déshabiller. Il m’a porté jusqu’à la douche, il m’a ôté le reste de mes vêtements et je l’ai senti en moi. Juste le fait d’y repenser, je me surprends à serrer les jambes sous la table. Je me sentais si belle et si sûre de moi que je me moquais qu’il ait une petite amie. Il ne me l’avait pas caché, au contraire, il m’avait annoncé la couleur dès notre première rencontre.
Je serais restée probablement comblée dans cette relation, comme simple amante, si Angel n’avait pas prononcé les mots magiques. Je n’accordais que peu d’importance d’être la deuxième dans la liste de ses priorités. Mais une fois avoir entendu sortir de sa bouche le fameux : « je t’aime », je ne pus m’empêcher de lui demander de faire un choix : elle ou moi ! Il devait prendre une décision. Sinon, quelle sorte de femme serais-je ? Il faut avoir un peu d’amour-propre quelques fois, non ? Ou peut-être que j’ai juste pensé qu’Angel me choisirait. C’est pour ça que quand j’ai vu qu’il était incapable de parler, ni même de me regarder, j’ai su que le vent avait changé de direction. Je me le prenais de plein fouet comme une porte qui se referme. Ce changement d’attitude m’a mise en colère et je me suis demandé où était l’homme si sûr de lui que j’avais connu ? L’homme pour lequel je suis tombée amoureuse.
Je le regarde. Il reste là sur sa chaise, sans bouger. Il porte un jean délavé, usé par le temps, pas ceux neufs que l’on trouve hors de prix tant à la mode cette année et un polo blanc, tout simple, sans aucun motif, mais qui ressort bien avec son teint hâlé. Je le trouve très beau comme à chaque fois que je le regarde, mais aujourd’hui, ce n’est pas ce qui m’importe. J’inspire profondément, prends mon courage à deux mains et avant même d’avoir le temps de regretter, je romps ce silence si pesant :
— on arrête là, non ? C’est le plus simple ?
Je n’attendais aucune réponse de sa part. Ce n’était pas réellement une question d’ailleurs. Il semblerait que j’ai réussi à le réveiller. Du moins, il me regarde à présent, même s’il ne dit toujours pas un mot. Son silence me laisse croire qu’il n’a même pas l’intention de me convaincre du contraire. Je sais que je ne peux pas faire machine arrière, c’est trop tard. C’est dit ! Je sens comme un poids dans l’estomac.
Je pose ma main sur la sienne. Il doit sentir que je la presse un peu, mais il ne bouge toujours pas. Mes larmes sont sur le point de jaillir, mais je les retiens. Je ne peux pas pleurer maintenant, pas en face de lui. Je dois partir. Je dois partir tout de suite.
— Nina, s’il te plaît, ne part pas comme ça !
— Je crois que c’est le mieux.
J’attends de voir s’il va rajouter quelque chose. Tout ce que je veux maintenant, c’est qu’il me donne une bonne raison pour ne pas partir.
— Nina, je ne veux pas te perdre…
— Si tu es incapable de prendre une décision…
Mon ton de voix reste calme même si au fond, je veux que tout s’arrête. S’il n’est pas capable de savoir qu’il veut être avec moi, il doit me laisser partir. De nouveau, je sens les larmes me monter et ma gorge se serrer. Il suffirait qu’il me dise juste ce que je veux entendre. Je lui donne un peu plus de temps, mais rien, il ne décroche pas un seul mot, seuls ses yeux semblent me dire qu’il a honte, car il baisse le regard.
— Écoute-moi Angel, je crois que c’est mieux comme ça, lui dis-je d’un ton qui se veut plus assuré.
Je veux lui montrer que j’ai du caractère et que s’il me veut, il va falloir qu’il se bouge un peu plus. Je suis certaine que je vais le regretter, je dois rester moi-même. Je ne vais quand même pas le supplier.
Je m’approche de lui pour l’embrasser. Il s’avance pour répondre à mon baiser. C’est un baiser tendre et lent. Il pose ses mains sur mon cou, je peux sentir ses longs doigts faire une légère pression sur ma nuque.
Il sait que j’aime cette sensation. Le souffle coupé, je reculais un peu pour nous laisser un peu d’espace. Nos regards sont toujours fixes, posés l’un sur l’autre quand je prends mon sac de la chaise et je me lève pour partir.
Je commence à m’éloigner, mais je peux sentir qu’il me regarde. Je dois rester forte et ne pas me retourner. Je n’arrête pas de me répéter : Nina, tu peux le faire, pose juste un pied devant l’autre.
Et c’est ce que je fais, jusqu’au coin de la rue où je dois tourner pour rejoindre la boutique où je travaille. Pour le moment, c’est mieux que je mette de la distance entre nous, même s’il ne s’agit que de quelques rues. Je traverse la boutique comme si de rien n’était. C’est à peine si je vois l’automatique et faux sourire du bon vendeur que me lancent les collègues à voir quelqu’un rentrer dans le magasin. J’espère ne pas craquer au dernier moment et file en haut des escaliers qui mènent à notre salle de repos. Je sens mon cœur battre très fort. J’ai peur d’avoir pris une mauvaise décision et surtout trop rapidement, mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Je dois trouver le courage de finir cette journée de boulot. Je n’ai vraiment pas la tête à ça !
Comme d’habitude quand je veux penser un peu clairement, je me mets à la fenêtre qui donne sur la rue et
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