Nomades, fils des nuages
235 pages
Français

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Nomades, fils des nuages , livre ebook

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Description

L'auteur a eu le privilège de parcourir les étendues désertiques de la région de Tindouf et d'exercer le passionnant métier d'administrer un coin du Sahara. Son livre se situe à deux ensembles de confins. Ceux du Maroc, du Rio de Oro espagnol, de l'Algérie et de la Mauritanie, et ceux de la fin de la colonisation et des débuts de l'indépendance marocaine. Son héros est le vieux chef de la puissante tribu des Réguibat, jaloux d'un pouvoir qui s'étend au-delà des frontières, refusant le contact avec l'administration française.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 75
EAN13 9782296709089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NOMADES, FILS DES NUAGES

Aventures chez les Réguibat Leguacem

du Sahara occidental
Collection Là-bas
dirigée par Jérôme M ARTIN


Déjà parus :

Suzanne LALLEMAND, Routards en Asie , 2010.
Omer LUFTI, D’Istanbul à Capetown. Pérégrinations d’un Turc en Afrique du Sud (1862-1866), 2010.
Jean-Marc HUGUET, Voyager l’Arctique (Préface de Jean Malaurie), 2010.
Maria LANCEROTTO, Voyageurs français en A.E.F. (1919-1939), 2009.
Jaël GRAVE, L’imaginaire du désert au XX e siècle , 2009.
Annie BLONDEL-LOISEL, La compagnie maritime Allan de l’Écosse au Canada au XIX e siècle, 2009.
Marcel G. LAUGEL, Sur le vif, 2008.
Bruno LECOQUIERRE, Parcourir la terre, 2007.
Eric DESCHAMPS, La cuisine des révoltés du Bounty, 2007.
J. A. MEIJN VAN SPANBROEK, Le voyage d’un gentilhomme d’ambassade d’Utrech à Constantinople. Texte présenté et annoté par C. VIGNE, 2007.
Louis GIGOUT, Syracuse, 2007.
Aline DUREL, L’imaginaire des épices, 2006.
Henri BOURDEREAU, Des hommes, des ports, des femmes , 2006.
Gérard PERRIER, Le pays des mille eaux, 2006.
Fabien LACOUDRE, Une saison en Bolivie, 2006.
Arnaud NOUÏ, Beijing Baby, 2005.
Marcel Laugel



NOMADES, FILS DES NUAGES

Aventures chez les Réguibat Leguacem

du Sahara occidental


L’H ARMATTAN
Première édition
Éditions Balland, 1991


© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13063-0
EAN : 9782296130630

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Françoise
Au général Pigeot, in memoriam


A Anne et à François
Préface
Ce livre est. la réédition du « Roman du Sahara » paru aux éditions Balland en 1991. Il porte celle fois le titre, beaucoup plus évocateur, de « Nomades fils des nuages » et le sous-titre plus précis : « aventures chez les Réguibat Leguacem du Sahara occidental », c’est-à-dire de la région de Tindouf el des territoires qui bordent la Mauritanie, le Rio de Oro et l’ancien Sahara espagnol.
C’est un roman autobiographique, Vogel s’identifiant à Laugel, qui évoque une période charnière de la vie de l’Algérie et du Maroc, puisqu’il a été écrit au lendemain de l’indépendance du Maroc et à la veille de celle de l’Algérie. C’est l’histoire de la fin d’un désert où se noue la tragédie de l’honneur tribal confronté aux normes impératives de l’Occident : un drame symbolisé par le refus d’un vieux chef charismatique de porter le « burnous rouge », manteau honorifique offert par la France aux chefs des tribus, insaisissables fils des nuages.
Mais c’est un roman également sociologique qui pourra servir de référence dans la mesure où l’auteur, après une expérience directe de six années consécutives sur le terrain, a étudié les mœurs et coutumes d’une population appelée sans doute à subir une longue mutation.
A signaler aux lecteurs avertis que le passage où il est fait allusion, de manière très divertissante, à certaines caractéristiques du chameau, au cours d’un dialogue animé sous la tente, a déjà paru dans le volume « Sur le Vif – Dépêches oubliées », publié plus tard en 2008 (L’Harmattan – Collection « Là-Bas »), aux pages 39 et 40.
Brève chronologie


1934
Les Français occupent Tindouf.

5 novembre 1955
Le sultan Mohamed V, de retour d’exil, rentre au Maroc.

2 mars 1956
Indépendance du Maroc.

12 mars 1957
Le général de Gaulle visite Tindouf.

Février 1958
Opération « Écouvillon ». Expédition militaire franco-espagnole en Mauritanie et au Rio de Oro. Des rebelles reguibat se rallient à la France.

28 novembre 1960
Indépendance de la Mauritanie.

1 er mars 1961
Mort du sultan Mohamed V. Hassan II monte sur le trône.

17 mars 1961
Annonce des négociations entre la France et le FLN (Front de libération nationale), qui précèdent la proclamation de l’indépendance de l’Algérie, qui aura lieu le 3 juillet 1962.

Mai 1956
Départ de Salah ould Ahmed pour le Maroc.

Décembre 1960
Mort de son fils Mahmoud.

15 mars 1961
Salah retourne dans son campement – Fin du récit.
Repères géographiques pour le récit


Tindouf est situé, approximativement, à 500 kilomètres au sud d’Agadir (carte n° 3) par 8º11’11 "de longitude Ouest, 27°43’43" de latitude Nord.

Tindouf est à 40 kilomètres de la frontière du Rio de Oro.
120 kilomètres de la frontière du Maroc.
1 000 kilomètres de la ville algérienne de Colomb-Béchar (approximativement).
350 kilomètres de la ville d’Aïn Bentili, en Mauritanie (approximativement).
700 kilomètres de la ville de Smara, dans le Rio de Oro (approximativement).
Tribus


Le récit s’intéresse aux Reguibat Legouacem uniquement. La tribu des Brahim ou Daoud – qui provient de Kacem – fils de Sid Ahmed Reguibi, est divisée en sous-tribus suivantes :
– Sidi Allal.
– Belgacem ou Brahim.
– Selalka.
– Jenha.
– Lahcen ou Ahmed.

Pendant plusieurs siècles, ces tribus avaient pris sous leur contrôle :
– Sellam.
– Oulad Sid Ahmed.
– Foqra.

1.
Un voile de poussière couvrait l’agglomération de Tindouf, soumise au vent de sable depuis plusieurs jours. Les bourrasques du Sud-Ouest agitaient les palmes des dattiers, les soulevant du même côté du tronc. Le soleil, déjà haut, ne parvenait pas à traverser la couche de sable en suspension dans l’atmosphère et répandait une lumière laiteuse dans la cour du fort. C’est à peine si, des bâtiments, se distinguaient, l’espace d’un instant, l’enfilade des arcades, les piliers noyés dans un flot de sable ou la perspective trouble des coupoles caractéristiques de l’architecture saharienne des années 30. La vie semblait interrompue. De temps à autre, un homme, la tête enfouie sous son chèche, entreprenait de passer d’une habitation à l’autre, titubant sous les rafales. Le vent gonflait sa tunique comme une outre, lui conférant la silhouette grotesque d’un personnage de comédie.
La tempête, qui durait quelquefois tout un mois, entraînait une nervosité croissante. C’était l’époque des intrigues, des colères, des querelles. Une mauvaise humeur générale s’emparait du simple soldat et, par un effet d’osmose, remontait jusqu’au sommet de la hiérarchie, pour peu que le chef manifestât les mêmes dispositions d’esprit que ses subordonnés.
Larcher gardait son calme. Il trouvait même un certain pouvoir lénifiant à ces conditions climatiques un peu particulières et se laissait séduire par cette ambiance irréelle que le vent, par sa constance, parvenait à créer. Dans une région chaude et sèche au ciel toujours serein, il n’était pas mauvais que les hommes eussent à faire face, de temps à autre, à la violence de la nature. Cette poussière envahissante qui se déposait sur les objets de manière lancinante provoquait découragement et lassitude. Était-elle plus désagréable que la pluie ou la neige ? Larcher eut cependant une pensée pour les pelotons de méharistes. Il se revoyait, dix années plus tôt, la tête protégée par le capuchon de sa pèlerine, les pieds nus dans des sandales piqués par les grains de sable projetés à grande vitesse. Il tentait alors de se constituer un abri avec une selle et une peau de mouton. Son méhari, baraqué instinctivement, tendait son long cou de serpent à même le sol, donnant ainsi moins de prise au vent. Comme il était bien souvent impossible de faire du feu, une pâte de dattes concassées, craquant sous la dent, circulait de main en main, permettant de tromper la faim en attendant une éclaircie.
Larcher s’arracha à sa méditation pour s’asseoir à sa table de travail. Il prit un dossier, en souffla la poussière et se plongea une nouvelle fois dans sa lecture. Il ne tarda pas à le refermer. La carrière militaire réservait quelquefois des surprises. Chef de bataillon après vingt années de service, une mission inattendue lui avait été confiée, dérisoire, si son enjeu n’en avait été considéré comme de la première importance par le commandement. Renversé sur sa chaise, bourrant sa pipe mais oubliant de l’allumer, il songeait à l’entrevue qu’il avait eue un mois auparavant, à Colomb-Béchar, dan

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