ORIANE
124 pages
Français

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Description

L'ouragan qui dévaste la Louisiane est moins cruel que la tempête qui gronde dans le coeur de la jeune Française engagée comme professeur de danse dans une fastueuse famille américaine. Victime éperdue d'un amour interdit, comment résister à la tentation ? La droiture lutte douloureusement. Le dernier roman de Rose Péquignot nous décrit cette guerre entre le devoir et le plaisir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 84
EAN13 9782296464810
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ORIANE
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55091-9 EAN : 9782296550919
Rose Péquignot
ORIANE
Du même auteur aux Éditions L’Harmattan Dans la même collection Juliette, mon amour, 2010L’aventure autrichienne, 2010Myrto et les hommes,2009Le poison du doute,2009Les demoiselles de la maison des loups,2008Le démon du soir,2007L’oubli … peut-être ?,2006Nina, la nièce du curé,2006La croisière,2004Dans la collection « Graveurs de mémoire » Nous étions heureux,2004 Dans la collection « Contes des quatre vents » Abou et le léopard,2009La merveilleuse histoire de la petite Hou, 2006
CHAPITRE 1
Le cours de danse finissait ; dans un envol semblable à celui d'oiseaux effarouchés, les jeunes filles s'élançaient vers le vestiaire. Là, une douche rapide les rafraîchirait après l'effort qui faisait perler la sueur sur tout leur corps gracieux. Puis elles reprendraient leur tenue habituelle et redeviendraient des adolescentes banales dans la foule parisienne. En jean et pull elles ne se distingueraient guère des autres étudiantes, sinon par l'élasticité de leur démarche et la grâce de leurs gestes. La maîtresse de danse, Madame Thévenet, interpella l'une d'elles au passage : – Quand vous serez prête, Oriane, venez dans mon bureau. Je dois vous parler. Oui, Madame, tout de suite. Et elle s'envola, sylphide parmi les sylphides.
Oriane
Lorsqu'elle frappa à la porte du bureau de Madame Thévenet, elle ressentait une légère crainte. Que voulait dire cette convocation ? Avait-elle commis quelque faute ? A la veille des vacances d'été, souvent on prévenait certaines élèves de leur « renvoi », en quelque sorte. On ne les reprendrait plus l'année suivante pour différentes raisons : absence de progrès, paresse ou âge trop élevé. Oriane se disait qu'elle aurait bientôt 21 ans et que cet âge était un peu limite. Bien sûr elle paraissait beaucoup moins avec son visage enfantin, ses longs cheveux lisses d'un blond très clair et ses formes encore graciles ; seuls, ses yeux bleu gentiane, presque toujours mélancoliques, donnaient une impression de gravité et de maturité à son visage parfait. Oriane avait une peau dorée par le soleil : elle passait de longs week-ends chez son frère Daniel qui exploitait un petit domaine non loin de Paris. Ils restaient seuls de leur nombreuse famille. En effet, leurs parents et leurs cinq frères et sœurs avaient disparu dans une catastrophe aérienne alors qu'ils s'envolaient pour des vacances aux Seychelles. Oriane et son frère devaient les rejoindre plus tard, car l’épouse de ce dernier avait un tout petit nourrisson un peu fiévreux. Le jeune ménage avait retardé son voyage de huit jours et Oriane était restée pour aider sa belle-sœur. Ce retard les avait sauvés !
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Oriane
Depuis, une affection, déjà profonde, mais renforcée par l'épreuve, unissait Oriane à son frère et à sa belle-sœur Sylvie. Elle était aussi la marraine du poupon. Leur père n'avait que peu de fortune et lorsqu'ils eurent fait les comptes de la succession et de l'assurance due à l'accident, ils trouvèrent sage d'acquérir cette petite exploitation qui marchait très bien et leur procurait des revenus confortables. Après son baccalauréat, Oriane s'était consacrée à la danse qu'elle pratiquait depuis l'âge de cinq ans. C'était chez elle une vraie passion et son admission au corps de ballet de l'Opéra comme premier sujet l'avait remplie de fierté. De plus, elle travaillait avec Madame Thévenet pour progresser plus rapidement. Sur un « entrez » énergique elle poussa la porte et entra dans le bureau. Ma chère enfant, j'ai une proposition à vous faire. Lisez donc cette lettre. Elle tendait une feuille de papier couverte d'une grande écriture masculine et signée Pierre Dargental. La lettre envoyée de Louisiane aux États-Unis commençait par des compliments pour le cours de danse de Madame Thévenet dont la réputation lui avait été signalée par les parents d'une élève. En foi de quoi, il demandait si Madame Thévenet pouvait lui envoyer une jeune fille capable d'enseigner la danse à sa fillette de 7 ans nommée Isabella et surtout, capable de tester la capacité de l'enfant avant
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Oriane
qu'on l'inscrive pour l'année dans une école spéciale où elle pourrait suivre une scolarité normale conjuguée à une vraie formation de danseuse ce dont la petite fille rêvait depuis longtemps. Le jeune professeur devait être majeure, capable de discernement et assez jeune et gaie pour apprivoiser son élève. Les Arnold, qui avaient indiqué le nom de Madame Thévenet et qui résidaient encore à Paris, pourraient donner des références sur la famille Dargental, anciennement établie en Louisiane au dix-huitième siècle, s'appelant alors d'Argental. La lettre signalait aussi que tout le monde parlait français chez eux et que les émoluments seraient confortables et le voyage payé en première classe. On demandait une réponse rapide afin que le professeur se mette en route sans délai. Oriane rêveuse et prise au dépourvu, restait silencieuse, ayant déposé la lettre sur le bureau devant elle. – Eh! bien, ma chère enfant qu'en pensez-vous ? Voilà l'occasion de voir du pays sans bourse délier et de faire une expérience intéressante. Vivre deux mois dans une luxueuse plantation a de quoi tenter une fille raffinée comme vous. Oriane, perplexe, écoutait Madame Thévenet comme dans un rêve. Tout ceci était tellement imprévu ! Elle murmura : – Il faut que je réfléchisse un peu, que j'en parle à mon frère. Je crois qu'ils comptaient un peu sur
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