Oui, je veux vivre
128 pages
Français

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Oui, je veux vivre , livre ebook

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Description

Rachel, une femme proche de la cinquantaine, apprend soudain qu'elle est atteinte d'un mal qu'elle croit incurable. Aussitôt, son regard sur la vie va changer. De déceptions en véritables révélations, elle va découvrir les personnalités réelles de son entourage et prendre conscience des valeurs essentielles de l'existence. Ce grand bouleversement, tant physique que moral, va la métamorphoser, et l'amènera à faire des choix pas toujours évidents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 29
EAN13 9782336277875
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Oui, je veux vivre

Patricia Kawa
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296133099
EAN : 9782296133099
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Remerciements Avril 2007 Mai 2007 Juin 2007 Juillet Août Septembre Octobre Novembre, presque un an… Jeudi 22 novembre 2007 DU MÊME AUTEUR
Merci à mon mari Marc et à mes enfants Johanna, Tracy et Gregory grâce auxquels je savoure le bonheur de vivre à chaque instant. Merci à ma sœur, Martine, qui, depuis toujours, par son enthousiasme et son magnifique soutien pour mes écrits, m’a donné la foi de persévérer dans l’écriture. À ma sœur, Solange, qui, par son courage pour endurer cette fichue maladie, m’a donné la force de croire qu’on pouvait s’en relever. J’ai pour elle une grande admiration. Merci à Daniel Simon pour ses remarques précieuses. Merci à mon amie Catherine d’avoir consacré beaucoup de son temps à la relecture de mon ouvrage.
Avril 2007
Voilà ! Je crois être arrivée à la fin de ma vie.
Quarante-sept ans ! C’est peu et beaucoup à la fois. J’ai eu une vie bien remplie, je ne peux pas le nier. Pourtant, il me reste certainement des milliers d’événements à vivre sur terre, me semble-t-il. Toutes ces années ont passé si vite ! Impossible de revenir en arrière… Je dois m’apprêter à dire adieu à tout ce qui a compté pour moi. Le diagnostic est tombé : cancer de l’estomac.
Je m’en souviens clairement. C’était il y a quatre mois, tout au début de décembre. Le soleil venait de se coucher. Il devait être dix-sept heures. En tout cas, par la minuscule fenêtre du cabinet où je me trouvais, je voyais la nuit tomber. Le médecin m’a annoncé le verdict et je n’ai pu m’empêcher de vomir. Il était mal à l’aise, mais il n’a pas fait de remarque, il s’est contenté de dire de sa voix grave : « Je comprends, Madame Steinberg. »
S’est ensuivi un long silence, qui a duré une éternité. Ensuite, il s’est mis à me matraquer de tout ce que j’allais devoir entreprendre pour vivre, peut-être, quelques années supplémentaires : chimiothérapie, radiothérapie, panoplie de médicaments et j’en passe. Ces mots parvenaient à mes oreilles comme un bourdonnement incessant. En fait, j’entendais sans entendre vraiment, fixant le ventre bedonnant de cet homme trapu et robuste. Le choc m’apportait un torrent d’images que j’ai immédiatement rejetées. Les consonnes et voyelles formant des mots indésirables me rebutaient. Je ne concevais pas un instant que c’était de moi dont il parlait. Je suis revenue à la réalité pour entendre « perte de cheveux ».
Dans mon esprit fusa aussitôt : si ce gars-là croit que je vais me défaire de ma longue chevelure blonde ! Cela a mis des années de soins minutieux pour obtenir l’épaisseur et la brillance actuelles. Non, il se met le doigt dans l’œil ! Pour lui qui est chauve, ça n’a sans doute aucune importance.
Un autre mot me saisit : « nausées ». Il tourna dans ma tête. Que savait-il de cet état, ce médecin ? La nausée, je la connaissais à la perfection, elle ne me quittait plus depuis quelque temps déjà. Aucune médication n’était parvenue à m’en débarrasser, c’était d’ailleurs cette situation nauséeuse qui m’avait obligée à aller consulter la première fois déjà. Prises de sang, radios de mon système digestif, scanner et autres furent le lot d’une journée harassante passée à l’hôpital. Cela avait pris du temps avant d’avoir un résultat fiable. L’équipe médicale à laquelle j’avais confié mon corps malade n’arrivait pas à se mettre d’accord sur mon état de santé. La bonne nouvelle à ce moment-là, c’est qu’ils avaient exclu tout cancer. Évidemment, il n’y avait pas encore eu d’investigation profonde. Tout le monde peut se tromper, n’est-ce pas !
Les paroles du fameux Dr Germain continuaient à défiler . J’ai entendu « repos ». Mot inconnu pour moi. À qui le prononçait, je répondais : « J’aurai tout le temps de me reposer six pieds sous terre ! » Il est vrai que mon métier de décoratrice me fait souvent courir mille lièvres à la fois, et le bénévolat auquel je me suis consacrée, depuis cinq ans déjà, accélère encore le rythme effréné de ma vie . J’accompagne les personnes en soins palliatifs. Je me rends auprès d’elles, on fait causette. Cela permet à leur compagne ou compagnon de prendre un peu l’air et, à elles-mêmes, de se laisser aller à quelques confidences ou, simplement, à parler de choses et d’autres.
Dieu, j’en apprends sur leur existence ! Certains ont l’art de collectionner toutes les misères du monde. Souvent, le dialogue est passionnant ; si je pouvais leur consacrer plus d’une journée tous les quinze jours, je n’hésiterais pas. Je me sens vraiment très proche de ces gens qui vont passer de l’autre côté de la vie. J’ai le désir de leur apporter un peu de tendresse et d’attention. Cela fait cruellement défaut lorsqu’on est gravement malade. Une amie m’a fait lire le livre de Marie De Hennezel 1 . Il m’a tellement touchée que je me suis dit qu’une fois mes enfants plus grands, je pourrais davantage consacrer d’heures aux mourants. J’ai bien sûr suivi des formations pour être à la hauteur de leur souffrance.
Malgré ma cadence de travail, je n’ai jamais pu non plus me résoudre à abandonner l’écriture. J’écris depuis l’âge de quatorze ans. D’abord, ce furent des poèmes, tristes à mourir ; ensuite, j’écrivis des textes de chansons en imaginant que de grands chanteurs tels Charles Aznavour ou Gilbert Bécaud les interpréteraient. Mon premier roman fut conçu à dix-sept ans. Je l’avais fait lire à ma sœur, fan de mes écrits. J’ai entassé tout cela, pêle-mêle, dans un tiroir. Chaque fois que j’en éprouvais l’envie, je m’asseyais derrière mon bureau et je mettais sur papier les histoires qui défilaient sans cesse dans ma tête. À ces moments-là, je me sentais pousser des ailes. Oui, écrire est un plaisir, une passion et je n’y renoncerais pour rien au monde !
Au début de cette aventure, je n’avais aucune intention de me faire éditer. Cette idée a germé dans mon esprit parce que mes enfants, vers l’âge de cinq, six ans, ainsi que leurs amis, m’en redemandaient encore et encore. Ils s’en amusaient tellement que je pris la décision de partager publiquement mes histoires. J’envoyai mes manuscrits à quelques éditeurs, mais ceux-ci me revenaient chaque fois avec la mention : « malgré la grande qualité de vos écrits, votre production n’entre pas dans le cadre de nos collections ».
J’ai persévéré, puis, considérant toute l’énergie que cela me demandait en temps, en envoi et en espérance, j’ai fini par abandonner cette perspective.
Des années plus tard, j’ai commencé un roman pour adolescents et jeunes adultes. Cette fois encore, j’eus le tort de me faire des illusions quant à la parution du livre. Les éditeurs n’étaient pas plus décidés à reconnaître mes écrits comme publiables, même s’ils restaient de « grande qualité ».
D’autres réponses, identiques aux précédentes, me sont parvenues, et, découragée, j’ai laissé ma plume de côté pendant de longs mois. Évidemment, je dois reconnaître que mes occupations multiples me laissaient peu d’opportunités pour me consacrer réellement à un roman. En toute logique, un écrivain doit se livrer au moins quelques heures par jour à son manuscrit. Ultra difficile pour moi, d’autant plus que mes quatre enfants ont toujours été ma priorité absolue. Le monde pouvait bien s’écrouler, j’étais toujours là, à l’heure pile, à la sortie de l’école. Certains de mes clients n’appréciaient pas la sonnerie du minuscule réveil glissé dans ma poche. C’était pourtant tellement pratique pour couper court aux bavardages de certains d’entre eux ! Afin d’amadouer les récalcitrants, je revenais parfois vers vingt heures pour achever de placer des tentures ou choisir une couleur de peinture pour une chambre ou l’autre.
J’adore mon métier, je suis une passionnée jusqu’au bout des ongles ; je ne vois donc aucun inconvénient à travailler tard s’il le faut. Par contre, Nicolas, mon mari, a toujours eu beaucoup de mal à accepter que je retourne au turbin le soir. À ces moments-là, c’est lui qui devait garder les enfants, s’occuper des bains, les mettre au lit et leur raconter des histoires. Non qu’il n’aime pas ça, mais comme son autorité n’est pas son atout principal, mes chers anges en profitaient pour le tourner en bourrique.
C’est ainsi que de nombreuses fois des cris et réclamations lui parvenaient de concert des quatre chambres, l’obligeant à

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