Poussières de notes
186 pages
Français

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Poussières de notes , livre ebook

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186 pages
Français

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Description

L'harmonie peut-elle résonner entre le réel et l'irréel? La quête de la note de musique d'origine devient, pour Isidore, le point d'orgue de ses instants. Et si toutes les sonorités pouvaient faire vibrer l'humanité à l'unisson? Le monde tournerait-il enfin dans le bon sens?
Au travers d'une épopée où le lyrisme d'êtres légendaires, les muses, croise le réalisme de personnages assoiffés de changements, des questions essentielles portent la poésie du récit vers une satire de notre société.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 47
EAN13 9782296932135
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

P OUSSIÈRES DE NOTES
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10896-7
EAN : 9782296108967

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Cyrille Dazun


Poussières de notes


Roman


L’Harmattan
Noircir des pages, comme le vent fouette la lande désolée, ne serait que pur désordre.

Les notes qui seront consignées dans ce recueil auront un caractère unique. Un immense brouillon de notes que j’exploiterai peut-être ; ou peut-être pas !

Ce que je sais d’avance, c’est le côté mystérieux que cet ouvrage comportera. Des énigmes y figureront ; et des clés aussi. Qui voudra les découvrir comprendra bon nombre des secrets de mon temps : Ne vous fiez pas à ce que vous voyez. Cherchez au-delà des couleurs et vous saurez percer l’introuvable…
CHAPITRE 1
D ans le lointain, aux abords des légendes, se glisse le mirage des hommes du passé. Dans leurs toges immaculées, ils entretenaient les mystères de leur temps comme des symphonies d’illusions bercées de la légèreté de la sagesse de ces druides d’hier.

Alors que les grands chênes abritent les secrets et les sortilèges, les miroirs de la magie font naître une colombine en proie à s’envoler dans un espace fluide.
Les couleurs de la vie se transforment. La voûte de la forêt embaume d’un renouveau teinté des vibrations qui inspirent aux bruissements un avenir printanier. La nature semble faire un plongeon dans cette terre mouillée qui fait germer les graines qui seront immortalisées dans des essences de bois.
Les « vieux bourgeons » qui se dressent vers le soleil agitent leurs fleurs de gestes amples et élégants. Les feuilles se plient aux mouvements des vents qui griment le décor de verts innombrables. Les branches se lient aux racines dans des histoires de siècles achevés…
L’ombre des prédateurs à deux pattes se réjouit de la folie qu’elle peut inspirer à son espèce. Les ombres se répandent aussi vite que l’inutilité de la cupidité. Seules les atrocités comptent et des rires macabres se soulèvent pour répondre aux tragédies que subissent les malheureux qui souffrent.
Les combats font rage et l’avidité ne connaît pas de limite. Seule la stupidité de tuer inspire les massacres. Des rivières de larmes serpentent au beau milieu des champs de tortures, dont la mort se repaît dans des bains d’horreur.

Par-delà les grandes montagnes, à la recherche de symboles, l’aventure, teintée de peurs multiples, s’entache de rituels qui tendent à agrémenter l’histoire, plus qu’à subir un destin funeste. Tous les recoins du parcours sont parsemés d’embûches et de filtres de toute sorte.
Le rêve évolue en cauchemar ; tous les personnages semblent avoir été drogués de potions. Les lancinantes incantations qui brisent la nuit font résonner des phrases magiques aux mélodies grinçantes. Le balai se rapproche du héros. Même les envoûtements bénéfiques – qui lui ont été administrés avant son départ – ne suffiront pas pour décourager les intentions maléfiques de la sorcière.
CHAPITRE 2
Q ue tout cela semble irréel ! Les doutes reviennent sans cesse dès lors que nous ne comprenons pas ce qui nous est offert. Pourtant, il suffit de faire l’effort de concevoir l’imaginaire comme la trace que nos pas laissent devant nous…

A l’angle de la rue, des canalisations rouillées ont percé le sol. Des poussières grises et jaunâtres se réfugient dans les interstices des pavés humides. Les vitrines sont timides sous l’œil des réverbères hagards et imposants.
Seuls les trottoirs exhibent leur nonchalance et scrutent les passants par les serrures de leurs plaques d’égouts. La différence entre les immeubles et les « vieux bourgeons » est bel et bien le mouvement : Rien ne bouge ! Et même les balcons sont figés dans le reflet de l’asphalte bleu.
Je stoppe le pas à hauteur du numéro 15. Ma confusion me signifie que ma destination est proche Alors que j’aperçois le hall d’entrée, la limite entre la rue et l’intérieur se réduit à une affichette qui indique que la loge du concierge se situe au dernier étage.
L’entrée est tapissée de sonnettes. Plus j’avance et plus je compte de portes. Le premier palier m’indique que la rampe me conduira aux marches qui grimpent vers un infini où l’odeur des caves se montre des plus farouche.
Après un temps indéfinissable, j’atteins une immense salle jonchée de boîtes aux lettres. Des flèches renversées me font suivre un couloir sombre qui débouche sur une porte cochère. D’un doigt hésitant, j’actionne l’ouverture et je pousse la lourde dame de fer forgé.
Une musique sourde et langoureuse accompagne son déplacement. Des battements d’ailes m’offrent des dégradés de couleurs qui riment avec l’envol des reflets qui déchirent le silence du toit.
Les contrastes de fumées attisent un panorama où les pigeons se découpent sur des nuages surréalistes. Des verrières opaques font respirer des tuiles rouges. Des antennes biscornues prolongent des cheminées placides et s’étirent vers un ciel témoin de mon arrivée.

Un poisson séché – sans doute jeté là par une mouette trop pressée – me demande l’heure. Loin de moi l’intention d’être impoli ou de manquer de respect mais, vu son état, je ne lui réponds pas et je passe mon chemin.
Mon instinct m’attire vers la rambarde et je me mets à regarder en bas, vers la rue. Les oiseaux y volent à l’envers et la nuit a imprimé des étoiles sur l’asphalte bleu.
Je lève les yeux et Colombine est assise sur un banc de mousse. Elle me sourit et me glisse : sur un toit, ce n’est pas en bas qu’il convient de regarder mais en haut.
Je comprends enfin pourquoi, lorsque nous marchons dans les rues, nous regardons toujours au sol.

Quant à la sorcière, elle n’est qu’une figurante dans ce tableau de mots. Son balai, il me semble l’avoir croisé entre la rampe et l’escalier de « vieux bourgeons »

C’est vraiment ici qu’il me faut habiter. Au 15 de la rue du ciel…

La porte de la loge s’ouvre. Une très jolie jeune femme me révèle, après un bref entretien, qu’un appartement est libre, juste en face de la conciergerie, au huitième étage, soit au rez-de-chaussée. J’entre dans son intérieur, chargé de bibelots exotiques, et je procède aux formalités. Je ne sais pas ce qui m’a amené dans cette ville mais l’endroit me plaît.
Le dernier carton de livres est enfin déballé. Pendant le déménagement, j’ai cassé ma montre. J’irai, dès demain, l’offrir au poisson séché. Je suis sûr qu’il appréciera mon geste. Pour l’heure, je vais inviter ma charmante concierge à boire un café.
Elle me fait une confidence et m’apprend qu’elle ne boit que de la vodka au petit déjeuner.

Le centre ville me semble être identique à celui de toutes les villes de province. Rien ne manque. Au détour d’une placette, un orchestre musette est en train de brandir des fausses notes et de les confier à la brise du matin. Je me bouche une oreille et soudain, la mélodie change. Je bouche mon autre oreille et la valse devient une phrase comparable à un raga indien. Les musiciens apprécient mon geste et se ravissent de ma compréhension. L’un d’eux s’approche et me récompense d’une pièce de monnaie.

Je salue l’orchestre et je me dirige vers la place principale. Ma déambulation m’exhorte à éviter d’entrer en contact physique avec les passants. Mon sinueux voyage me fait découvrir les bonnes affaires et ma promenade investit une symphonie éphémère où les camelots règnent en maître sur l’empire du marché. Les slogans fusent et s’entrechoquent au milieu des allées. La chorégraphie des commerçants ambulants anime le brouhaha. Les étalages ressemblent à des palettes de couleurs où les cagettes volent entre les coups d’arnaque des balances romaines.
Le dernier stand de l’allée est le plus original. Un petit homme moustachu vend des trognons de pommes en criant : « profitez des soldes ! » Je reviendrai le voir le jour où j’aurai décidé d’entamer un régime…
Je me suis laissé dire que la cathédrale était un lieu à voir absolument. Sa flèche est visible depuis la place du marché ; j’y cours de ce pas. Sa porte est magnifique : Elle est entièrement sculptée en bas reliefs. Il y fait frais et des boissons gazeuses sont proposées à l’entrée. L’intérieur est envoûtant ! Je me rends compte qu’il est nécessaire de regarder en l’air pour admirer les pierres de taille qui élancent l’arc

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