Qui est le mort ?
50 pages
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Qui est le mort ? , livre ebook

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Description

Le premier détective d’Angleterre, le célèbre Dick REUTEL, s’ennuie de sa vie tranquille que l’aventure fuit depuis des mois.


Un article de journal annonçant qu’une prime est offerte pour la capture de Diamond Rob, un dangereux et audacieux cambrioleur spécialisé dans les bijoux, lui donne l’espoir de rompre la monotonie quotidienne. D’autant que le matin même, une lettre d’un ami inspecteur de police du sud de la France lui apprend que la présence du fameux bandit a été confirmée aux alentours de Nice...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373477337
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I
Le repos du guerrier
Betty, mollement allongée sur un hamac qui oscillai t imperceptiblement, eut un regard froncé vers Dick, qui sifflait entre ses dents de bien singulière façon.
Un slip bleu-marine faisait ressortir l'ocre foncé de la peau du garçon qui avait fermé les yeux. Un journal pendait au bout de son bras. Il sifflait toujours. Betty avala avidement le restant de pulpe blanche d 'une pomme de Californie, envoya le squelette de la pomme dans un élan bien c alculé, lequel squelette vint atterrir entre les deux yeux de Dick, qui poussa un soupir :
— Chérie !
— Cessez de siffler de cette insupportable façon, D ick ! Vous êtes impossible !
— Oh ! fit Dick qui se souleva sur son séant, faisa nt subir à son hamac un mouvement oscillatoire vers la gauche.
Betty haussa deux sourcils inquiets : Dick avait un e façon bien à lui d'employer certaines interjections, et la façon qu' il avait eue de prononcer ce « oh ! »laissait prévoir, à n'en pas douter, une manièr e de représailles. Elle là eut un regard attentif qui englobait Dick, son hama c et les objets à portée de sa main et, rassurée, se laissa retomber de tout son l ong sur sa couchette : il était visiblement impossible à ce mari adoré, de tenter u ne farce quelconque pour le moment.
Elle ne vit pas le regard attentif avec lequel Dick faisait pivoter entre le pouce et l'index les vestiges de la pomme de Califo rnie, ne vit pas le sourire satisfait suivi d'un imperceptible sursaut qu'il ve nait d'avoir pour saluer d'un clignement d'yeux l'arrosoir automatique dont le je t continu et rotatif apportait une bienfaisante humidité à la pelouse. Elle ne vit pas non plus Dick se lever dans un bond souple, et ne comprit... qu'au moment précis où une avalanche de gouttelettes scintillantes s'abattait sur le hamac et sur son adorable personne moulée dans un paréo très hawaïen.
— Dick ! cria la jeune femme, Dick, vous êtes un vo you !
Suffoquée par la douche imprévue, la bouche ouverte , le regard flamboyant, à demi dressée sur le hamac, elle était si nettemen t adorable que Dick, désarmé et désolé, laissa retomber le tuyau caoutchouté, sa isit sa femme à bras le corps, la déposa tendrement sur la pelouse. Un large souri re attendri creusait deux fossettes dans les joues brunies, l'imperceptible m oustache frémissait... Betty hocha la tête :
— Je n'aurai jamais assez de toute ma vie pour regr etter d'avoir uni mes jours à un garçon de votre espèce !
Le sourire de Dick devint plus grave :
— Vous êtes sincère ?
Faussement embarrassée, elle baissa la tête :
— Je ne sais pas !
Et, après une hésitation, suivie d'un regard en bia is vers le grand garçon intimidé :
— Je me souviens de ce que je vous ai dit un certai n matin, sur un yacht qui transportait tant de drames en puissance :« Vous êtes trop séduisant, Dick, beaucoup trop séduisant, vous devriez prendre garde ! »ne savais pas que Je c'est à moi que j'aurais dû prendre garde ! Je me d éfiais pourtant de votre charme sournois, de ce succès que vous remportez au près de toutes les femmes, et je me disais :« Ce garçon, avec tout son mystère, rendra terriblement malheureuse la femme qu'il choisira ! »
— C'est tout ? fit Dick, d'une voix terrible.
Betty retint un sourire et, d'une voix dramatique :
— Non !
Elle avait fermé les yeux.
Dick saisit le tuyau qui traînait à ses côtés, se p encha vers sa femme :
— C'est tout, chérie ?
Elle ouvrit les yeux, vit le terrible engin dressé à bout de bras par son mari inflexible qui répétait :
— C'est tout ?
Elle l'entoura de ses deux bras frais :
— Je vous adore, chéri !
Dick laissa retomber le jet, s'allongea aux côtés d e Betty, la ramena contre lui dans le geste fort et simple de ceux qui se sav ent les maîtres absolus et, se penchant vers elle :
— Chérie ! Cette inaction me pèse !
Lorsqu'il avait cette voix-là, Betty savait qu'il n e fallait ni l'interrompre ni soupirer, pas même tenter un geste. Elle retint son souffle. Dick poursuivait :
— Je vous ai dit un jour que tant qu'une goutte de sang coulerait dans mes veines, le démon de l'aventure serait en moi ! Ne m e regardez pas avec ces yeux-là, chérie, vous me donnez envie d'éclater bru squement en sanglots. Je
disais donc :« L'AVENTURE ! »ne suis pas fait pour une vie simple et Je normale et sans heurts ! Il me faut des ports brume ux au petit jour, des marins attardés dans des bistrots fumeux, un crime mystéri eux quelque part — le crime et son drame, le meurtre et son mystère...
Il se souleva :
— Le mystère !
Puis se laissant retomber, les yeux mi-clos :
— Depuis trois mois, nous sommes parfaitement heure ux, n'est pas, Betty ?
Elle fit« oui »dans un souffle.
— Croyez-vous que deux êtres puissent s'aimer avec autant de folie, autant de foi ? Croyez-vous que deux êtres au monde puisse nt autant s'amuser, je dis b i e n« s'amuser » que vous et moi, lorsque nous nous faisons des bla gues impossibles de gamins en vacances ?
— Non ! dit Betty.
— C'est bien ce que je pensais ! C'est pourquoi il ne faut pas nous enliser dans cet amour parfait qui deviendrait une monotone et ridicule habitude ! Nos gags eux-mêmes perdraient de leur saveur, ils devie ndraient d'obligatoires farces, et rien n'est plus tragique qu'un amour qui tourne en farce. Vous êtes bien de mon avis, Betty ?
— Je suis presque toujours de votre avis, Dick !
L'homme eut un regard rêveur :
— Je me souviens des circonstances étranges dans le squelles je fis votre connaissance, chérie ! Je me suis tranquillement la issé accuser d'un meurtre afin de voir comment vous réagiriez ! Vous vous ête s conduite comme le plus charmant et le plus gaffeur des détectives improvis és, et c'était adorable ! Je me souviens, lorsque je vous ai parlé d'avenir, avoir osé vous dire :« Lorsque nous ne serons pas dans les bras l'un de l'autre, nous n ous disputerons épouvantablement, vous et moi, chérie, ce sera déli cieux ! » N'avais-je pas raison ?
— Vous aviez raison ?
— Bon !
Dick se leva d'un bond, se dirigea vers son hamac, revint avec le journal qu'il avait tout à l'heure. Il avait dans l'autre m ain une enveloppe qui portait un timbre étranger.
Il tendit le journal à sa femme, tapotant à deux re prises une photographie précédée d'un titre en gros caractères.
Le journal était l'« Evening News ». Betty considéra à trois reprises la photographie qui représentait un homme d'une quaran taine d'années au visage glabre et assez insignifiant, n'eût été le froid gl acial d'un regard direct et dur qui semblait transpercer la photographie même. Puis ell e lut :
« La tête de cet homme est mise à prix !Compagnie d'Assurances La London Graigoffre une prime de 5000 livres à qui permettra de retrouver trace de Diamond Rob ! La direction même de Scotland Yard offre une prime importante à tous ceux qui pourront découvrir les t races du cambrioleur le plus audacieux de ce siècle. »
Dick reprit le journal, agita doucement l'enveloppe qu'il avait gardée :
— Cette lettre est celle de...
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