Regards 93
150 pages
Français

Regards 93 , livre ebook

-

150 pages
Français

Description

Cet ouvrage n'est pas une biographie, car il n'a aucune prétention à couvrir le récit de toute une vie, ni même d'une partie de celle-ci. Ce ne sont pas non plus des « maximes ». Encore moins s'agit-il de préceptes philosophiques généralisant une expérience. Et pourtant, il s'agit de faits historiques, mais prélevés sur un certain domaine limité, les trente premières années d'une vie humaine, à l'intérieur d'un cadre : la vie intellectuelle du sujet, par le sujet lui-même. Il y sera question du milieu d'enfance, de la famille et du lycée, puis des études et des expériences offertes à l'adolescent par la vie et les associations de jeunes, brochant sur la formation intellectuelle supérieure, ouvrant sur la Résistance, la vie militante au milieu des premiers enseignements, l'adhésion au parti communiste, puis l'abandon de ce parti, pour construire une vie personnelle et une action bien réglée. Tout cela, rassemblé sous le regard d'un homme de quatre-vingt-treize ans, l'auteur, forme une unité qu'on a crue digne de l'attention du lecteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140122125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maurice Caveing
Regards 93
Récit d'une vie bien remplie
Les impliqués É d i t e u r
Regards 93
© Les Impliqués, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-15553-1 EAN : 9782343155531
Maurice Caveing
Regards 93
Préambule
Le document que voici n’est pas une biographie, mais il contient certains passages biographiques ; il ne consti-tue pas non plus ce qu’on nomme « mémoires », récit des faits marquants qu’on a pu vivre en tant que personnage public ou dans sa vie privée, mais il contient le récit de certains de ces faits, nécessaire à l’intelligence du reste. À vrai dire ce document n’appartient à aucun des genres d’écrit admis dans la littérature publiée. Sans doute aty-pique, il provient d’une suggestion interrogative apparue dans un dialogue avec une personne tenant une place importante auprès de moi. Professeur de philosophie, quand, dans la durée de ma vie et de quelle manière ai-je pu « philosopher » ? On me dit aussi historien des mathé-matiques, grecques de surplus ! Et puis apparaissant parmi les cadres supérieurs d’un grand organisme de recherche, etc. Si mes pensées, mes croyances, mes convictions ont changé, comment cela s’est-il produit ? On ne me demandait pas les circonstances - ce qui eût été banal - mais l’analyse du processus intellectuel en lui-même : « Essayez de raconter ce qui se passait dans votre esprit », me disait cette personne, scientifique de formation, mais avec les mots de tous les jours. Et lors-que je lui eus annoncé que je me résolvais à tenter l’expérience, je reçus sur-le-champ ce message :
« Bravo !... La décision est très sage, vous verrez que cela vous fera beaucoup de bien. Mais aussi vous vous amuse-rez à lire votre propre pensée ». Il s’agit en somme d’une sorte d’ego-histoire intellectuelle, entée sur des fragments de biographie ou de « mémoires », lesquels, en eux-mêmes, seraient sans intérêt parce que communs avec nombre de mes contemporains.
8
I. La Croix-Rousse
Ce fut le lieu de mon enfance. Pourquoi commencer par lui ? Parce qu’il fut stable. Longtemps. Habiter à l’époque, c’était durer dans un lieu, un temps plus ou moins long, déménager, une grosse affaire ; on n’y par-vint jamais, malgré le désir et les tentatives. La Croix-Rousse est connue. Ce n’est pas un village, si elle le fut jadis, autour d’un carrefour marquée d’une croix. Ce n’est pas une ville, même jumelle juxtaposée à une autre. Ce n’est pas un quartier, au sens parisien d’une des quatre parties d’un arrondissement C’est une entité urbaine ayant des marques géographiques et historiques. Le « plateau » est toujours là, avec les deux funiculaires, et les « pentes » qui le séparent de la presqu’île et du con-fluent Mais les révoltes des hommes des métiers à soie, petits patrons ou compagnons, c’était fini, on n’en parlait jamais II y eut un sursaut de lutte ouvrière lors de la Commune de Paris. Mais tout le textile industriel, dès la e fin du XIX siècle, était transféré, avec ses nouvelles usines, dans la plaine de l’est du Rhône. Demeurèrent sur les métiers du plateau les étoffes de luxe : ameublement, vêtements ecclésiastiques, ou d’uniformes, clientèle du Mobilier National et des Cours étrangères, passemente-rie, rubans, cravates, etc.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents