Retour à Lisbonne
264 pages
Français

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Retour à Lisbonne , livre ebook

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Description

De passage à Lisbonne, Xavier Martins revoit, au long d'un trajet soigneusement choisi, son passé. Né dans la capitale portugaise bien avant la révolution des oeillets d'avril 74, obligé de partir à l'étranger à cause du régime totalitaire de l'époque, il revisite cette ville qui a été la sienne, avec un regard critique et un coeur toujours lusitanien. Xavier Martins est ainsi plongé rapidement dans ses souvenirs les plus intimes. Un voyage intérieur, un aller et retour, qui nous conduit à travers les rues de Lisbonne, Bruxelles, Paris.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 31
EAN13 9782336260556
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296057708
EAN : 9782296057708
Retour à Lisbonne

Carlos K. Debrito
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Écritures Dedicace Chapitre I - Rencontres Chapitre II - Voyages Chapitre III - Divagations Chapitre IV - Identité
Écritures
Collection fondée par Maguy Albet Directeur : Daniel Cohen
Dernières parutions
Jane EL KOLLI, Juste un reflet..., 2008.
Jean-François LOPEZ, La rivière de pierre. Nouvelles, 2008
Dominique LEMAIRE, Saltimbanques, 2008.
Bernard FELIX, Fiona , 2008.
Marcel BARAFFE, Comme une vague inquiétude, 2008.
Ray COSPEREC, L’artiste inconnue, 2008.
Gianfranco STROPPINI DE FOCARA, Farahmönde , 2008.
Noël GUILLARD, Sur la route de Kiev, 2008.
Alain DULOT, Les remparts de Dubrovnik, 2008.
Jean PERDIJON, La solitude du cosmologiste , 2008.
Daniel BERNARD, Les Magayantes , 2008.
Hüseyin LATIF, La mort bleue, 2008.
AICHETOU, Cette légendaire année verte, 2007.
Mireille KLEMENTZ, Le maître allemand, 2007.
Anne-Marie LARA, Les bellezêveries, 2007.
Antoine de VIAL, Prendre corps ou l’envers des mots, 2007.
Antoine de VIAL, NY 9/11 911. Édition bilingue, 2007.
Urbano TAVARES RODRIGUES, La fleur d’utopie A flor da
utopia. Nouvelles traduites du portugais par João Carlos
Vitorino Pereira. Edition bilingue, 2007.
Collectif (concours de la nouvelle George Sand), Dernières
nouvelles du Berry, 2007.
Jaunay CLAN, Milosz ou L’idiot magnifique, 2007.
Jean BENSIMON, Récits de l’autre rive, 2007.
Anne MOUNIC, Jusqu’à l’excès, 2007.
Manuel GARRIDO PALACIOS, L’Abandonnoir, 2007.
Pierre MARTIN, La beauté de Ghephra, 2007.
François AUGE, Lumière cachée, 2007.
Derri BERKANI, Le retourné, 2007.
Alain LORE , À travers les orties, 2007.
Nicole Victoire TRIVIDIC, Pleure, 2007.
Pour Torcato, in memoriam...
Assi diz e, abraçados os amigos E tomada licença, enfim parte. Passa Lião, Castela, vendo antigos Lugares que ganhara o pátrio Marte; Navarra, cos altîssimos perigos Do Perineu, que Espanha e Gália parte. Vistas, enfim, de Fiança as cousas grandes, No grande empório foi parar de Frandes.
LUIZ DE CAMÕES
“OS LUSÍADAS”, Canto VI, LVI
Il dit, et embrassant ses amis, il prend congé et part. Il passe Léon, Castille, voyant les lieux antiques que nous avait acquis le Mars de nos pères ; Navarre avec les cimes périlleuses des Pyrénées, qui séparent l’Espagne de la Gaule. Quand il a vu enfin Les merveilles de la France, il parvient au grand marché des Flandres.
LUIZ DE CAMÕES
“LES LUSIADES”, Chant VI, LVI
Chapitre I
Rencontres
C ’était le mois d’octobre et la chaleur bienfaisante de l’été inondait encore les rues de Lisbonne. Une petite brise soufflait du Tage, donnant à cette touffeur estivale, par sa caresse rafraîchissante, les signes avant-coureurs de l’automne qui, tout de même, arrivait discrètement... Xavier s’est réveillé avec lenteur et mollesse, malgré son ferme propos de résoudre, ce qu’il appelait, un petit problème de légalité littéraire. Et, d’une pierre deux coups, pratiquer un exercice considéré comme salutaire et dont il avait une longue habitude, la marche à pied. Mais, il avait mal dormi... mal au dos... le matou de la maison, Bonito, s’était installé à ses pieds pendant la nuit et petit à petit conquit du terrain...
Bonito, le chat.
L’odeur du café, les bruits matinaux et un lever plutôt cossard remplissaient l’appartement ; un trois pièces aménagé dans un immeuble vétuste, comme tant d’autres, dans la ville. Le quatrième et dernier étage gauche, rénové, déguisait mal la dégradation de l’ensemble de la construction. Habité autrefois par des gens aux revenus modestes, il servait aujourd’hui à une nouvelle clientèle dont Xavier et ses amis constituaient un bel exemple dans un quartier en complète transformation. Les intellectuels et les artistes, nomades à la quête d’aventure... côtoyaient de cette manière une population vieillie et pauvre. Un des rares avantages de ce quatrième gauche résidait dans sa localisation au centre de la cité... mais il permettait aussi, entre les antennes de télévision et le linge à sécher en dehors des fenêtres, une perspective rêveuse du fleuve. Et les poètes sont toujours présents dans ces rendez-vous urbanistiques...
– Xavier, est-ce que tu prends un café, un thé, avec nous avant de sortir ? , demanda Francisco de la cuisine.
– Oui, j’arrive... Le bureau lui servait de chambre et lentement il se dépieutait.
La salle de bains... la toilette... Et Francisco et Alice qui se retrouvaient déjà devant leur léger repas du matin. Deux couches-tard... le métier leur étant propice à des divagations nocturnes. Ils tenaient dans le quartier un petit restaurant qui n’ouvrait que le soir et Xavier logeait souvent chez eux, dans la continuation d’une longue histoire... Deux vieilles connaissances... et des rapports mutuels toujours amicaux au fil des années, sans trop d’intimité, juste le nécessaire pour pouvoir tenir longtemps.
Francisco et Alice, un couple sympathique, ouvert et assez cohérent dans leur approche du monde... et dans leurs relations avec les autres. Ensemble, il y a déjà un moment... depuis les nuits brumeuses et bohémiennes de Paris et Bruxelles du début des années soixante-dix, époque pour eux jamais oubliée... ils gardaient une certaine flamme. Francisco, fier de son diplôme en sociologie, n’a jamais trouvé du travail que dans la restauration ou dans les taxis... préférant s’établir à son compte avec Alice, titulaire aussi d’un diplôme universitaire et qui l’avait soutenu pendant son exil bruxellois ; un exil provoqué par sa désertion de l’armée coloniale portugaise. Scénario souvent rappelé dans leur vie quotidienne, et dans celle de Xavier... et de tant d’autres personnages d’une pièce en perpétuelle répétition, mais jouée en général devant les mêmes spectateurs.
Francisco, Alice, Xavier... une mélancolie déguisée de manière subtile et harmonieuse.
Installés au Portugal après la révolution des œillets de 1974, la fête...
Francisco et Alice dérivèrent pendant quelque temps avant d’ouvrir leur accueillant troquet à Bairro Alto. Et une fois résolus les problèmes initiaux habituels de tout commerce, leur établissement marchait plutôt bien à présent. Un peu d’argent... assez pour vivre avec leurs rêves et leurs aventures, d’un instant... à jamais. Ils ne regrettaient pas l’abandon de l’idée de l’enseignement... Proches intellectuellement et amoureux l’un de l’autre, complices, ils avaient parfois du mal à faire passer à leurs relations leur propre conception de la société... et du couple. Francisco, en particulier, était encore sollicité insidieusement par certaines de ses amitiés masculines dont la misogynie supportait mal le rôle d’Alice.
Leur choix offrait énormément de charmes... et quelques contraintes... passagères.
Ça faisait déjà une semaine que Xavier séjournait à Lisbonne et, cette journée-là, il l’avait réservée à une déambulation solitaire dans la capitale antique d’un pays presque oublié... Avant son départ pour Paris, il lui fallait encore accomplir une tâche plutôt ennuyeuse : l’enregistrement de ses droits d’auteur, de poète... son copyright. Et pour oublier un peu les tracasseries bureaucratiques qui l’attendaient, il s’apprêtait à suivre, de façon presque méthodique, un parcours bien connu d’avance et pratiqué régulièrement autrefois. Avant de se ripatonner une fois de plus pour des terres lointaines, il s’offrait un dernier plaisir citadin.
Les visites habituelles à la famille et les contacts chaleureux avec les amis de jeunesse, pratiqués dans les jours qui suivirent son arrivée, ne lui laissèrent pas le temps nécessaire à une promenade aussi urgente que singulière... Il ressentait le besoin d’un dernier tour de piste, seulabre.
C’était la première fois qu’il revenait au Portugal en possession d’une carte d’identité française et cela lui faisait une drôle d’impression. Deux cartes d’identité, il n’avait pas renoncé à sa nationalité d’origine, deux passeports, un statut européen... Et le voilà encore plus étranger qu’il ne le pensait vraiment. Un mélange de sentiments contradictoires l’envahissait.
Il était traversé par une impression indéfinissable chaque fois que la déambulation solitaire s’imposait à lui presque impérieusement. Une certaine idée de la vie et une particulière communication avec les autres traduisaient, au fur et à

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