Rhapsodie pour une ombre
158 pages
Français

Rhapsodie pour une ombre , livre ebook

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158 pages
Français

Description

Jeune professeur de faculté, Jérôme vit, depuis sa naissance, dans une ancienne maison familiale collée aux vieux remparts de sa ville. Il ignore tout, ou presque, de la vie de ses ancêtres. Mais une révélation, dans la mansarde de sa demeure, fait surgir une image inconnue qui va piquer sa curiosité.

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Informations

Publié par
Date de parution 08 février 2015
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336368559
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JeanMichel Peyrat
Rhapsodie pour une ombre
Roman
Les impliqués É d i t e u r
RHAPSODIE POUR UNE OMBRE
Les Impliqués Éditeur
Structure éditoriale récente fondée par L’Harmattan, Les Impliqués Éditeur a pour ambition de proposer au public des ouvrages de tous horizons, essentiellement dans les domaines des sciences humaines et de la création littéraire.
Déjà parus
Thuillier (Alain),Coutumes et récits face à la mondialisation, essai, 2014.
Hombart (Jean-Claude),Naufragée de la dictature, récit, 2014.
Castellani (Robert-Noël),Vers l’apocalypse, essai, 2014. Rabesahala-Randriamananoro (Charlotte),La religion malgache ancestrale pratiquée, essai, 2014. De la Caffinière (Jean-Yves), Glossaire d’un observateur des temps présents, essai fragmenté, 2014. Nduwayo (Léonard),Une nouvelle page de la nouvelle université rwandaise, témoignage, 2014.
Heckly (Christophe et Serge),Une famille vosgienne à travers les deux guerres, récit, 2014.
Arnould (Philippe),Pichegru, général en chef de la République : imposture et trahison, essai, 2014.
Damus (Obrillant),Le regard d’un loup-garou haïtien, roman, 2014.
Boulbès (Denis),Petites aventures drolatiques et vagabondes, récit, 2014.
Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site : www.lesimpliques.fr
Jean-Michel Peyrat
Rhapsodie pour une ombre
*
Roman
Les impliqués Éditeur
DU MEME AUTEURJamais… Tu m’entends, jamais !, L’Harmattan, 2014. Le secret de la Pierre qui pleure, Lavauzelle, 2013. Liberté confisquée, Vents Salés, 2013. Siula, le don sans partage, Bénévent, 2013. La magie de Siula, Bénévent, 2012.
Le temps des barbares, Bénévent, 2011. Pour les yeux de Saïda, Atlantica, 2010. Les maudits de Saint-Jacques, Atlantica, 2010. L’abbaye des tourments, Atlantica, 2009. Lumières de l’aube, Atlantica, 2008. La gloire par le sang, Atlantica, 2007. Les rives de Thanatos, autoédition, 2006. © Les impliqués Éditeur, 2015 21 bis, rue des écoles, 75005 Paris www.lesimpliques.fr contact@lesimpliques.fr ISBN : 978-2-343-05177-2 EAN : 9782343051772
Chapitre 1 L’éternité, mon inconnue
Je venais de faire le tour des origines de ma famille. Elles étaient simples et compliquées. Simples parce que nos racines s’enfonçaient dans la même terre. Cette terre noire, friable qui couvrait la plus solide roche du monde, du granit fort et presque inviolable. Mes ancêtres étaient comme elle, doux en surface, et durs en profondeur. Ce vieux plateau hercynien cent fois érodé, réduit à une racine usée, vivait toujours autour de ces hommes et femmes coulés dans le même moule, de force, de solidité, de conviction. De fermes en fermes, de vieilles maisons en châteaux, je m’étais enfermé dans les pierres de cette écorce que les géographes appelaient les batholites. J’étais dur, inaltérable mais j’avais gardé au fond de ma tête un coin friable : c’était la partie compliquée de ma famille. Elle venait d’une seule et même tige à laquelle s’étaient peu à peu incorporées d’autres pousses pour ne former qu’un tronc dur et complexe. Celles-ci venaient des femmes qui, par fidélité, amour ou conviction, s’étaient fondues dans un même ensemble mais la diversité n’était pas toujours un signe de solidité. J’avais peu à peu appris que c’était les femmes qui avaient fait l’histoire de cette famille avec les hallucinations, les rêves, les secrets, les incohérences, nourries de contradictions, de mensonges et de quelques vérités. Cette suite de femmes, d’épouses, de filles, vivaient dans une confusion permanente qui avaient favorisé le vrai, le faux, le peut-être, le sans doute. Ce sont elles qui avaient créé la véritable histoire de notre famille.
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J’aime cette histoire un peu confuse ; elle est comme ma vie boursouflée de mensonges, de rêves, d’insolences et de quelques vérités. Mais qui me prouvait que ces vérités étaient exactes ? Elles n’étaient que ma conviction personnelle. Avec elles, je pénétrais dans mon éternité qui était unique puisque c’était la mienne et qu’elle ne durerait que ma vie, plus un jour. Plus un jour…. oui, celui de mes obsèques.
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Chapitre 2 L’héritage
Nous avions fêté notre énième anniversaire. Le pluriel du pluriel, le chiffre que je murmurais m’inquiétait ; je n’osais pas le regarder en face, je le décomposais sans fin mais je n’arrivais pas à l’amoindrir. Pendant longtemps, j’en prenais un, tous les deux ans, enfin presque. C’est comme ça qu’à trente-cinq ans, j’en avouais trente et certains jours, moins. Je plongeais dans le plus grand ridicule. La peur de la mort, de la vieillesse avait toujours obscurci ma vie. Depuis que j’avais vu, à seize ans, les statues de cendre laissées par la division SS qui avait brûlé au lance-flamme les habitants d’Oradour-sur-Glane, ces statues de cendre étaient tellement éphémères que lorsqu’on les touchait, elles s’effondraient et ne laissaient, sur le sol, qu’un tas de poussière grise. Cette fin de seconde guerre mondiale m’avait fait rencontrer tant de morts-vivant ou de vivant-morts que la mort physique m’était devenue familière. Mais c’était le fait de ne pas savoir la suite qui m’inquiétait. Ce vide, ce néant était pour moi quelque chose de totalement hallucinant, que je ne pouvais pas accepter. Alors, je jouais bêtement avec les chiffres mais je ne trompais personne que moi. Virginie qui avait submergé mes jours depuis vingt ans, tentait sans cesse, comme Créon, de remonter le lourd rocher de ma vie. Survivants des cours de vacances pour préparer le baccalauréat de septembre, j’avais rencontré ses yeux
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