SIRA ou LES DIVAS DE LA CAPITALE
Roman
MODIBO BASSEYDOU TOURE
SIRA ou LES DIVAS DE LA CAPITALE
Roman
INNOV EDITIONS Tous droits réservés Siège social: Route de Sotuba, près de l’Ex MINUSMA, Bamako,Mali E-mail : manuscritinnov@gmail.com Tel:(223) 76 04 87 63 / 98 94 14 14 ISBN: 978-99952-74-641 Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Mali 2019
Je dédie cet ouvrage à ma mère Fanta DOUMBIA. Celle qui est toujours restée à nos côtés (moi et les autres membres de la fratrie) même après le décès de notre feu père Basseydou TOU RÉ. Celle qui nous a nourris et vêtus en cultivant son jardin et en vendant les condiments au marché tout en nous mettant à l’abri des désagréments d’une famille recomposée en se retran chant dans l’enveloppe du célibat. Celle qui a accepté sa condi tion d’épouse comme une soumission volontaire et non comme un présumé prosélytisme selon certains. Je le dédie à ma petite sœur Oumou TOURÉ, la militaire footballeuse qui n’a rien à envier à un homme de par son dyna misme et son sens élevé de la valeur féminine. Je le dédie à ma sœur Mariam TOURÉ, l’homonyme de ma fille, à ma sœur Mourimousso TOURÉ, à Maïmouna TOURÉ, à Djénèbou TOURÉ, à Korotoumou TOURÉ, à Mariam NIAMBÉLÉ, à Ami COULIBALY, à Berou TOURÉ et bien d’autres encore... Qui ont gardé leurs distances loin d’un combat émancipateur factice sachant que le salut de la femme africaine se trouve dans la complémentarité avec l’homme et non dans une fraternité pos tiche basée uniquement sur le genre.
REMERCIEMENTS
Je remercie Allah, précurseur de tous les écrivains. Je remercie toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce roman.
PRÉFACE
En acceptant cet honneur, mon imagination m’a poussé à percevoir la responsabilité du geste qu’il me convenait d’assumer. Préfacer alors qu’on n’est qu’un apprenti lecteur, dans l’eupho rie, je réalisais à peine la part de redevance qu’un Senghor avait à l’endroit de Sartre, un Damas pour Desnos, voire mieux un Césaire à André Breton. En termes d’équivalence, vous ne croirez pas si bien dire, si je vous disais que Touré venait à peine de me demander de Baptiser son enfant. Trouver une identité, qui se doit de rester dans la postérité. La référence du geste m’enlève tout essentialisme. Il me faut faire vrai ou me taire. Touré, je l’espère, le reconnaît. Son livre a le mérite d’être la copiefictive d’un monde dans lequel le Miséricorde nous a placé. Un monde ! j’allais dire qui pourrait porter le « nom du Mali » ; tant la ressemblance de fond culturel scintille avec les platitudes des hommes et des femmes de ce pays. Mais pas que ! En essayant de déceler le sens de la boussole de Modibo Touré, l’apprenti lecteur y percevra le mystère de la boîte de Pandore. Certes, nous serons en droit de refuser le manteau de fourbe que vous mettez à la femme. De la moins bonne, à la plus effroyable, Awa, vers la fin, les divas dans les moindres mesures, il y en a guère qui soient digne d’être célébrée. Sira a essayé. Elle s’en est approchée. Mais le temps qu’on y perçoit la copiepale de la voisine, de la tante, de la sœur, on comprendra qu’elle n’est pas exempte de tous reproches. Sa tragédie est circonstancielle. Pris sous cet angle, on cherchera vite à dénombrer les thèmes abordés. Les trois séquences de la trame reprennent les antiennes. Cela dénote les signes du temps nouveau : « les temps ont changé »; la nouvelle génération essuie une perte de repère. A qui la faute ? Responsable, Touré présente un travail d’araignée. La toile
qu’il tisse correspond à l’architecture de la cité des trois caïmans. Il nous renvoie notre image. À ces mots qui ressortent du mo nologue de Kanté, on y voit les élucubrations d’un jeune, qui se fait victime plutôt que bourreau, qui se montre soucieux plutôt qu’insouciant. « Il n’y a pas de mauvais enfants mais de mauvais parents. » rien qu’ici se présente la vraisemblance des signes du temps, où le fils fourvoie le père, la femme son mari, l’Homme son Créateur. Heureusement, par un truchement littéraire, le fa talisme se dilue en réalisme. « Tous les hommes sont pareils » ces critiques sont d’autant plus actuelles qu’on les néglige à souhait. Touré Non! Il croit comprendre que la société, dans laquelle il jette son dévolue, traine un mal profond qu’il faut appréhen der. L’état des lieux auquel il s’adonne, trahisse sa sincérité conta gieuse. Quand j’y pense, ne pouvaitil pas faire comme d’autres; chercher à plaire et non pas à décrier, attendrir plutôt qu’assom brir ; jouir ? Car dans ce monde d’embrouillamini et de relent, il y a de quoi se réjouir. Puisque André Gide s’y oppose : « on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments. » Que voulezvous ? Notre auteur est un homme de rupture. Ce récit apporte une réponse à bien des questions qui demeu raient suspendues : la démocratie en Afrique : salut ou perfidie ; Le chômage des jeunes ; La rébellion ; La polygamie ; etc ? Au tant le dire tout de suite, en ouvrant ce récit vous fermez la boîte de Pandore. Tout au long de ses pages, Touré nous offre un mé mento romancé, une sorte de concetti de la vie bamakoise, voire africaine, faite de bric et de broc, de rumeur et de fakenews : « paraitil que le président a vendu le Nord de notre pays. » Et voilà, le sujet qui passionne, le sujet qui motive, de l’apprenti aux passagers chacun y ajoute son grain de sel. De la guerre des sexes à celle des femmes, l’approche de la thé matique de laSinayavous fera penser à la métaphore de la fuite