Sous un soleil froid
308 pages
Français

Sous un soleil froid , livre ebook

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308 pages
Français

Description

Ce roman fait référence à l'histoire de la Guadeloupe à travers les yeux d'une étudiante, Laura Amelt, et de sa famille. Véritable introspection sur la vie des autres, ce roman se veut être un questionnement sur l'évolution des moeurs et de ce bout de société française incarné par l'outre mer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 235
EAN13 9782296194519
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PROPROLO LOGUE
I
Monsieur et Madame Almet se connaissaient
depuisbientôt trenteans.
Trente ans, c’était long. Surtout à une époque où les liens
familiaux avaient tendance à se distendre facilement. Leur
mariage né d’une longue amitié, transcendé en amour
relevait presque de l’exploitaujourd’hui.
Au début de cette histoire, Georges était âgé de quarante
cinq ans, tandis que Gertrude, sa femme, venait de fêter
ses quarante troisans.
A vingt cinq ans, titulaire du diplôme requis pour intégrer
l’éducation nationale, Georges épousait Gertrude Lamine
esthéticienne de profession. Il enseignait l’histoire et la
géographie au lycée de Basse-Terre ; Gertrude, de son
côté, avait ouvert son salon d’esthétique dans cette même
ville,chef-lieu de laGuadeloupe.
Jusqu’ici, leur existence paisible et «petite bourgeoise»
avait de quoi les satisfaire. Effectivement, ils pouvaient
s’enorgueillir d’avoir mis au monde trois charmants
enfants.
Laura, l’aînée, allait avoir dix huit ans cette
annéelà. Pour leur plus grand bonheur, elle venait de passer sonbaccalauréatavec succès.D’ailleurs,cette réussite était sur
le point de bouleverser le cours tranquille des événements
puisqueLauraallait devoir quitter sa famille, sesamis, son
île natale, afin de poursuivre des études supérieures en
Métropole. Désireuse de travailler dans le secteur
touristique, elle s’était inscrite à l’université de Lille afin
d’y préparer un diplôme d’études universitaires générales
– un DEUG pour les initiés – de langues étrangères
appliquées.
Loïc, le cadet avait tout juste seize ans ; il était admis en
première à la prochaine rentrée scolaire. Jeune garçon très
débrouillard et quelque peu insolent, il était doté d’une
intelligence qui lui permettait d’arriver à ses fins.
Cependant, très caractériel, parmi les trois enfants, il fut
peut-êtrecelui qui posa le plus de soucisà ses parents.
Enfin, le dernier rejeton, Luc était admis en classe de
troisième.
A quatorze ans, il était vif d’esprit mais plutôt effacé par
rapport à la forte personnalité de son aîné.Il avait toujours
su faire des concessions lorsque les circonstances
l’exigeaient.
Les Almet habitaient à Gourbeyre - une petite
commune située à cinq minutes en voiture, du chef-lieu de
laGuadeloupe,à savoir la ville deBasse-Terre.
Point de passage obligé entre Basse-Terre et
Pointe-àPitre, la petite ville de Gourbeyre révélait un cadre
agréable et qui savait flatter le regard averti des
contemplateurs. Partout, la nature verdoyante et rampante
rappelait aux habitants le caractère montagneux et humide
decette partie de laBasse-Terre.
L’histoire qui va vous être narrée se déroule sur
deux ans. C’est l’histoire de la séparation, de
8l’apprentissage de la vie avec en arrière fond la réalité de
la vieantillaise: une vie partagée entre deux horizons…
******
C’était un samedi presque comme les autres, sauf
que c’était le samedi 15 juillet. Les grandes vacances
commençaient à peine. Très appréciée des scolaires et des
universitaires, ces vacances étaient le temps où l’on
reléguait dans uncoin les livres et lescahiers.
Comme tous les samedi, chez les Almet, c’était le
chambardement : les occupants allaient et venaient sans
trop perdre de temps à se parler ; c’était le jour du ménage
maisaussicelui descourses hebdomadaires.
Laura détestait le samedi matin, surtout depuis que les
vacances avaient commencé; Josyane, la femme de
ménage des Almet, était en congé. Alors bien entendu
c’était à elle de prendre la relève. En passant le balai
derrière la bibliothèque du salon, le manche frôla un
tableau qui se mit à se balancer violemment de part et
d’autre du crochet qui le retenait. Laura soupira
d’agacement tandis qu’une goutte de sueur dégoulinait de
son front légèrementbombé.
Le salon des Amelt, sans être un capharnaüm, était rempli
de gravures, tableaux et objets de toutes sortes;cela variait
de l’horloge au tableau représentant une charrette à bœufs
– vestige d’un passé pas entièrement révolu – en passant
1par une gigantesque gravure de l’allée Dumanoir célèbre
pour la majesté de ses palmiers royaux.
Gertrude qui s’apprêtait à sortir se retourna en direction de
sa fille:Lota machérie, je vaisau salon, tu t’occuperas du
repas dece midi, d’accord ?
1Située dans lacommune deCapesterre
9-Ouais, répondit faiblement l’intéressée en pestant de plus
bellecontre lescorvées du samedi.
La maison des Almet était une simple bâtisse de
stylecolonialaux dimensions moyennes.
Le salon, contigu à la cuisine, ouvrait d’un côté sur un
petit jardin au contenu varié ; de l’autre, il menait à un
long couloir au bout duquel se répartissaient de part et
d’autre une salle de travail, la chambre à coucher des
parents, une salle de bains et une chambre d’amis. Un
escalier en colimaçon partait de ce salon et débouchait sur
une mezzanine aménagée. C’est là que se trouvaient la
chambre des garçons et celle de Laura. Entre les deux se
trouvaient la salle debains et les toilettes.
En somme, c’était une bien belle demeure. On sentait à
distance la réussite des Almet; une réussite qui cependant
n’avait rien de provocant encette fin desannées 80.
******
Il était treize heures passées lorsque les Almet se
mirent à table ce samedi-là. C’était un des rares moments
où ils se trouvaient tous réunis et plus ou moins à l’écoute
les uns des autres. Effectivement, il n’est plus besoin de
faire de grands discours sur l’insuffisance du dialogue au
sein des familles modernes decesannées-là.
- Laura es-tu certaine de vouloir donner des cours de
vacances ? Je pensais que tu allais profiter de tes dernières
vacances enGuadeloupe pour te détendre un peu.Une fois
que tu seras partie tu n’auras plus le temps de t’amuser car
il faudra penser aux études, dit Georges, un soupçon de
morale dans la voix.
- Papa, on en a déjà parlé, ça sert à rien de relancer le
sujet. J’ai décidé de donner des cours de langues avant de
10partir, toutes les dispositions ont été prises. Et même si ça
ne me rapporte pas grand-chose,ça me permettra de revoir
de façon plaisante mes notions debase.Et puis il n’ya pas
de petits profits,c’est toi-même qui le dit tout le temps.
- Tu sais qu’on a fait une demande de prêt d’honneur !
ajoutaGertrude.
- C’est vrai, mais vous savez bien que je n’aurai pas de
réponse avant novembre ou décembre. De toute façon les
cours ne me prendront pas des heuresconsidérables.
- Que tu crois, intervient alors Luc, j’ai l’intention de
m’inscrire pour l’espagnol. Autant te dire tout de suite que
ce ne sera pas du gâteau !
2- Aucun problème mon vieux, ce sera 100 F l’heure . Pour
toi j’appliquerai un tarif double, cas difficile oblige, dit en
souriant l’intéressée.
- Ce n’est pas juste, je suis ton frère tu devrais me
consacrer tout ton dévouement au lieu de me faire payer
protestace dernier.
-J’y penserai si tu es sage.J’en parleraiàJoss.
- Ah ! parce que c’est avec Jocelyne que tu donneras tes
cours ? interroge soudainLoïc.
-Oui.Ce serabeaucoup plus intéressantà deux, tu vois !
-Je vais enfin pouvoir la rencontrer depuis le temps que tu
en parles ! ditLoïc un rien sarcastique.
- Tu n’es jamais à la maison quand elle vient. Tu es
toujours fourré au club de voile réprimanda gentiment
Georges.
- Du reste tu la verras dimanche prochain Loïc, nous
devons préparer noscours ensemble.
- Et où avez-vous l’intention de donner vos cours ?
Avezvous déjà descandidats ? voulut savoirGertrude.
Laura souriait intérieurement. Cela faisait bien trois
semaines qu’elle parlait de donner descours, maisbien sûr
2équivalentde15,24 euros
11personne n’avait écouté. Maintenant, ils faisaient comme
sic’était la première fois qu’ils en entendaient parler.
- Ne t’en fais pas maman, nous avons tout prévu. D’abord
pour la salle, nous avons fait une demande à l’office
municipal de la commune ; c’est d’accord. Ensuite,
concernant le recrutement, nous avons collé des affiches
dans les supermarchés et Joss a lu un communiqué à la
radio.
- Je vois que vous avez pensé à tout et que l’affaire est
déjà bien engagée. Je reconnais bien là notre petite Lota,

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