Sur les sentiers de l escapade
181 pages
Français

Sur les sentiers de l'escapade , livre ebook

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181 pages
Français

Description

Marianne, orpheline de treize ans désenchantée, se questionne à propos de l'environnement dans lequel elle a du mal à trouver sa place. Son rêve de retourner à l'école se brise lorsque sa tante, au nom de la tradition, veut la marier de force. Cette aventure invite à découvrir les clichés sombres d'une famille africaine moderne ballotée par le vent de la tradition.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2018
Nombre de lectures 18
EAN13 9782140058585
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JérômeNDZANA
SUR LES SENTIERS DE L’ESCAPADE Roman
Préface de MarieThérèse Betoko Ambassa
Lettres camerounaises
Sur les sentiers
de l’escapade
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collection « Lettres camerounaises » présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, cette collection s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Thomas TCHATCHOUA,Dans la chambre voisine. L’amour est une école, 2017. Fidèle Mohdestes TAGATSING TANKOU,Une quête sans fin…, 2017 Michel FEUGAIN,Des rêves et des lignes, 2017. Serge Cyrile NWAWEL,Les destinées, 2017. NNEM NYEBE,Le pauvre rêve. Rivalités professionnelles et familiales, 2017. Asere FOTSO MOUDZE,auanti-vacataires » Le proviseur « cœur de la gestion des établissements, 2017. Antoine-Beauvard ZANGA,Les hommes de la nuit, 2017. Nonyu MOUTASSIE ERARD,La Cité des Ombres, 2017. Jean-Claude MBARGA,Lumières. Une vie pleine d’embûches, 2017. Georges Wilfried OSSA,L’ombre d’une passion ou Un cœur entre deux feux, 2016.
JérômeNDZANA
Sur les sentiers de l’escapadeRoman Préface de Marie-Thérèse Betoko Ambassa
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13600-4 EAN : 9782343136004
Préface
Pourquoi les hommes écrivent-ils ? Cette question a-t-elle le même sens que « Pourquoi les hommes racontent-ils ? » Il ne me semble pas. Les uns écrivent parce qu’ils maîtrisent l'art du récit et d’autres parce qu’ils sont sensibles à ce qui se passe autour d’eux, dans les sociétés où ils vivent. Cependant, ces deux types d’hommes sont classés sous une même étiquette : « Écrivains ». D’où l’emploi des verbes comme « tenter » de.... et des expressions telles que : « une histoire simple... avec toutefois une fin heureuse », « A la fin de l’histoire, il apparaît clairement que le destin de ces trois personnages est lié. Sans l’un et l’autre des protagonistes, les choses se seraient-elles passées autrement ? » Voilà donc, d’entrée de jeu, comment l’homme, l’écrivain, Jérôme NDZANA ouvre son récit. Sans être un chapitre, les premières pages deSur les sentiers de l’escapadeen jouent pleinement le rôle à savoir, celui de présentation des personnages. L’auteur aurait pu s’arrêter brièvement sur cette présentation et laisser le lecteur sur sa soif tout en suscitant en lui l’envie de savoir par exemple, la récompense que Mani le père de Marianne donnerait à Julie, la bienfaitrice de sa fille.
Quatre visages et deux générations, voilà l’itinéraire à travers lequel se déroule le récit d’une vie. Le voyage est un prétexte à l’évocation du passé de l’héroïne. Bousculée entre deux tableaux antithétiques: désir de
partir et sentiment de trahison (méchante grand-mère et adorable en même temps), le lecteur est confus. Et c’est le lieu de dire qu’une culture reçue est un acquis, qu’on la trouve mauvaise ou bonne, car celle-ci a un atout, celui de vous permettre de juger, de comparer.
En suivant le cheminement de la jeune enfant, l’héroïne, on perçoit une prise de position de l’auteur. Position décryptée à travers les choix des éléments de la nature : un village hostile aux routes poussiéreuses qui tranchent avec les lumières de la ville qui annoncent la paix, le bonheur : « Qu’elle est belle, la ville ! Semblait-elle se dire intérieurement. » Ce roman de plusieurs pages, réparti en sept chapitres est un véritable délice. Écrit dans un français soutenu, il vous donne pourtant l’envie de le lire jusqu’au bout pour découvrir le style de l’auteur. J'invite ainsi tous les amoureux et même les non-amoureux de la lecture (il y a un début à tout) à ouvrir les pages deSur les sentiers de l’escapade pour essayer de donner tort ou raison à Frantz Fanon lorsqu’il dit: « Les changements, même les plus souhaités ont leur mélancolie ». Dr Marie-Thérèse Betoko Ambassa Chargée de cours à L’ENS de Yaoundé Département de français
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Orpheline dès l’âge de huit ans, Marianne grandit aux côtés de sa grand-mère, une septuagénaire qui vit sous la bannière des traditions. Contrainte d’abandonner l’école du fait de la pauvreté, et surtout de la doctrine de cette vieille femme qui professe que « l’école n’est pas faite pour les filles », l’adolescente voit les choses différemment, et a plutôt un autre dessein pour sa vie. Après cinq longues années de frustration et de dur labeur dans ce petit village perdu dans la forêt équatoriale, la jeune fille décide sans informer sa tutrice d’aller voir sa tante en ville. En dépit de sa méconnaissance du milieu urbain, l’orpheline est aidée au cours du voyage par une sympathique dame, Julie en occurrence, qui l’aidera à retrouver la maison de sa tante. Commence alors une aventure qui va connaître moult péripéties. Libérée de l’étreinte des traditions, mais surtout affranchie du discours négativiste sur le modernisme prôné par sa grand-mère, l’adolescente va franchir tant bien que mal, tous les écueils qui se dressent sur son chemin. Mais très vite, elle va déchanter ; le rêve de poursuivre ses études va se heurter à l’autoritarisme, à la cupidité, au cynisme bref, à la méchanceté de sa tante qui choisit de se servir d’elle comme une bonniche, pour un intérêt égoïste. Sous le toit de cette dernière, l’orpheline va vivre trois longues et difficiles années de calvaire, jusqu’au jour où sa tante l’oblige à épouser à la hussarde, un vieil homme étrange qu’elle croit riche et puissant. Ce qui amène la jeune fille à quitter la maison
pour une nouvelle aventure. Après coup, Marianne va retrouver Julie, la dame du car qui l’adopte et l’initie au commerce. Profitant des multiples voyages, elle va côtoyer de nombreuses personnes jusqu’au jour où par un heureux hasard, la petite orpheline rencontre dans sa panoplie de clients, un homme qui va s’avérer être son père.
Cet homme, monsieur Mani, riche homme d’affaires, va faire d’elle, son unique héritière. Dans la foulée, celui-ci épousera Julie, la mère adoptive de sa fille.
Une histoire simple qui connaît pas mal rebondissements avec toutefois, une fin heureuse.
de
Marianne, petite fille de brousse, part de sa bourgade, dans une pauvreté extrême ; elle retrouve son père dont elle devient une riche héritière. Monsieur Mani, retrouve sa fille et épouse la sympathique commerçante. Julie, jeune femme célibataire, change de statut grâce à son grand cœur ; elle épouse un homme riche et puissant. À la fin de l’histoire, il apparaît clairement que le destin de ces trois personnages est lié. Sans l’un et l’autre des protagonistes, les choses se seraient-elles passées autrement ?
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Chapitre I
Ce matin-là, la petite Marianne se leva plus tôt que d’habitude. Sans même se laver le visage, elle s’empara de son vieux sac en bandoulière qu’elle avait pris la peine de préparer la veille, et se dirigea au pas de course vers la route principale, emprunter l’autocar en partance pour la ville. Comme en cette période de l’année, la brise soufflait, il faisait de plus en plus frisquet, et la brume matinale cachait encore les premières lueurs du jour. La jeune fille marchait vite comme si personne ne devait la voir monter dans ce vieil autocar qui n’allait pas tarder à arriver. Grâce à de petites économies qu’elle avait réussies à faire discrètement en vendant de la banane, des arachides ou de la canne à sucre, suffisantes pour payer son transport, cette jeune personne paraissait quand même à première vue anxieuse et peu rassurée.
Au fil des minutes, la grosse boule rougeâtre de soleil sortit finalement dans le ciel, là-bas, derrière la montagne qui surplombait le village. Et très vite, ses rayons commencèrent à dissiper l’épaisse couche de brouillard formée nuitamment, au-dessus de la cime des arbres. Malgré son manque d’assurance sur cette route qui ressemblait à celle de l’escapade, l’orpheline semblait animée d’une force inébranlable que ses nobles ambitions pouvaient justifier, pour lui permettre de rompre avec la monotonie, et d’aller à la quête de l’inconnu.
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