Témoignage honoris Causa
336 pages
Français

Témoignage honoris Causa , livre ebook

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336 pages
Français

Description

Ce livre reproduit les discours prononcés par trente-huit personnalités lorsque leur a été octroyé le doctorat honoris causa de l'Université catholique de Louvain. Les thèmes abordés reflètent les préoccupations de l'université et de la société d'aujourd'hui : l'éducation, la spiritualité, la paix et les droits de l'homme, la pauvreté, l'engagement politique, l'Europe et l'économie durable. Ces textes offrent des pistes de réflexion et d'action pour une société meilleure.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 278
EAN13 9782296516700
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

honoris causa
Depuis son arrivée à Louvain-la-Neuve en 1972, l’Universitécatholique de Louvain a octroyé le doctorathonoris causa, sa plus haute distinction, à quatre-vingt-deux personnalités issues de trente-trois nations différentes. Nombre d’entreelles ont livré à cette occasion un témoignage qui révèle leur humanisme, leur vision du monde et leur espoir. Ce livre reproduit trente-huit discours dont les thèmesreètent les préoccupations majeures de l’université et de la société d’aujourd’hui : l’éducation, la spiritualité, la paix et les droits de l’homme, la pauvreté, l’engagement politique, l’Europe et l’économie durable. Ils ont été prononcés par des présidents d’instances internationales, Premiers ministres, académiciens et écrivains illustres, mais aussi par quelques héros dont l’action silencieuse est moins connue du grand public. Qu’ils aient été écrits il y a dix, vingt ou trente ans, ces textes profonds n’ont pris aucune ride et offrent des pistes de réexion et d’action pour une société meilleure.
Ces témoignages ont été rassemblés et édités parMarcelCrochet, membre associé de l’Académie royale de Belgique et recteur honoraire de l’Université catholique de Louvain.
www.editions-academia.be
ISBN : 978-2-8061-0097-9
honoris causa
Témoignages honoris causa
Marcel Crochet (ed.)
Acteurs pour l’université
Témoignages
honoris causa
Édités par Marcel Crochet
Témoignageshonoris causaMarguerite Barankitse • Tahar Ben Jelloun Hélène Carrère d’Encausse • Jean-Marie Cavada André Chouraqui • Partha Dasgupta • Jean-Luc Dehaene Jacques Delors • Maria de Lourdes • Esther Duflo Roger Etchegaray • Pierre Harmel • Tim Jackson Boutros Boutros Ghali • Felipe Gonzáles • Theodore Hesburgh Lionel Jospin • Pascal Lamy • André Louf • Amin Maalouf Yehudi Menuhin • Khalida Messaoudi • Taslima Nasreen Romano Prodi • Duong Quynh Hoa • Andrea Riccardi Aung San Suu Kyi et Michael Aris • Stephen Schneider Jacob Schramm • Jorge Semprun • Michel Serres Émile Shoufani • Joseph Stiglitz • Francisco van der Hoff Herman Van Rompuy • Luc Weber • Elie Wiesel Muhammad Yunus Édités par Marcel Crochet
Acteurs pour l’université
Louvain-la-Neuve 2013
Démocratisation, expansion, globalisation..., autant de défis à l’entame du nouveau millénaire au cœur d'une société en évolution constante. Pour y répondre, l’Université de Louvain s’est appuyée depuis sa refondation en 1968 sur de nombreux acteurs dans la ligne de ce qu’indiquait déjà le duc de Sully à HenriIV: « il n'est de richesse que d'hommes ».Qui sont ces acteurs ? Comment ont-ils perçu ces défis et en ont-ils évalué les enjeux ? Quelles lignes d'action ont-ils proposées ? Quelles priorités ont-ils privilégiées ? Quelles difficultés ont-ils dû affronter ? Quels ont été leurs succès et leurs échecs ? Telles sont quelques-unes des questions sur lesquelles seront invités à revenir chacun de ces «Acteurs pour l'université». Couverture : Andrea Riccardi, Marguerite Barankitse et Émile Shoufani, le 2 février 2004. Photo : Philippe Molitor. D/2013/4910/11 ISBN 978-2-8061-0097-9©Harmattan-Academia s.a. Grand-Place 29 B-1348 Louvain-la-Neuve Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit. www.editions-academia.be
Le doctorathonoris causa
À l’instar de nombre de ses consœurs dans le monde, l’Université catholique de Louvain octroie le doctorathonoris causa à des per-sonnalités d’exception. La cérémonie de remise des insignes est géné-ralement associée à la fête de l’Université qui célèbre le 2 février la Vierge, Siège de la sagesse. Depuis son arrivée à Louvain-la-Neuve en 1972, l’UCL a octroyé quatre-vingt deux doctoratshonoris causa. Il s’agit ici des doctorats de l’Université et non des Facultés qui, dans leur domaine d’enseignement et de recherche, ont la possibilité d’honorer des scientifiques reconnus pour leur éminente contri-bution. La décision revient au Conseil académique, formé du Conseil rectoral, 1 des doyens et des représentants des corps , et du Conseil d’adminis-tration. Depuis vingt-cinq ans cependant, les suggestions ont de plus en plus été émises par la communauté universitaire. C’est la raison pour laquelle le Conseil académique a jugé utile en 2002 d’expliciter les conditions d’octroi du doctorathonoris causa. « C’est la plus haute distinction conférée par l’Université catholique de Louvain. Elle a le privilège de l’octroyer en tant qu’institution qui se consacre à la découverte, à la transmission et à la préservation des connaissances. L’octroi d’un doctorathonoris causa relève à la fois de la volonté d’honorer une personnalité et de la faire valoir en tant que modèle auprès de la communauté universitaire et tout particulièrement des 1 La composition du Conseil académique a connu des changements récents liés à l’évolution de la structure de l’université.
Le doctorathonoris causa
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étudiants. Le choix des docteurshonoris causa permet à l’Université d’affirmer les valeurs qu’elle défend. Cette distinction est attribuée à des personnalités que l’UCL reconnaît pour la qualité exceptionnelle de leur engagement social ou politique, de leur pensée, de leur rayonnement culturel, de leur recherche scientifique ou de leur action éducative. Elles appartiennent indifféremment au monde universitaire, politique, social et culturel, de l’entreprise ou d’autres secteurs de la société. Ce doctorat n’est jamais attribué pour remer-cier une personne d’un mécénat au profit de l’université ou pour l’y encourager. » Ce texte dit bien qu’il s’agit à la fois d’honorer des personnalités, de les donner en exemples aux étudiants et de défendre des valeurs. Mais quelle est l’origine de ces doctoratshonoris causa qui, aujourd’hui et partout dans le monde, permettent aux universités d’aller au-delà de leurs compétences d’enseignement et de recherche et de mettre en évidence celles et ceux qui défendent les valeurs qui leur sont chères ? Quelle est l’identité de celui qui, à Louvain, fut le premier bénéficiaire de cette distinction ? Ce sont des questions bien légitimes pour l’UCL, héritière de l’Université de Louvain créée en 1425. Il faut pour y répondre se placer dans le contexte de l’université médiévale où le doctorathonoris causades significations connut multiples et aurait aussi bien pu s’appeler doctoratutilitatis causa.
De la Renaissance à 1972
Pour les historiens d’Oxford, « l’histoire de l’octroi de diplômes hono-rifiques est plutôt obscure. Au Moyen Âge, la possession d’honneurs académiques avait une grande valeur pour ceux qui cherchaient une promotion dans l’Église ou l’État. Alors qu’une dispense partielle des exigences statutaires pour l’obtention de diplômes était un processus ordinaire, il s’en suivit naturellement que, dès ses débuts, l’université fut occasionnellement obligée d’octroyer une dispense de toute exi-gence statutaire et d’honorer des personnes indignes d’une promo-tion académique. De telles distinctions doivent dès lors être considé-
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rées comme des dispenses plutôt que des diplômes délivrés pour une 2 cause honorable, ce qui a toujours été leur justification. » Ce texte fait allusion à ce que l’on appelait lesdoctores bullati. « À l’origine, les diplômes étaient simplement des licences pour pou-voir enseigner un sujet ou un ensemble de sujets, et on suppose qu’il fallut un certain temps avant qu’ils ne soient sollicités ou considérés comme des honneurs par des personnes qui n’avaient pas l’intention d’enseigner. Néanmoins, certains souhaitaient obtenir la licence sans devoir résider dans une université, et la légitimité de ce désir était dans certains cas reconnue par les milieux les plus élevés. Dans l’Europe médiévale, le pape et l’empereur avaient le pouvoir discré-tionnaire d’examiner le cas de personnes qui n’avaient pas de relation avec l’université. […] Il ne s’agissait pas de diplômes honorifiques au 3 sens où nous les entendons aujourd’hui. » Mais cette pratique a évolué. « Lorsque les souverains honoraient de leur visite une univer-sité, il devint habituel d’octroyer des diplômes à des membres choisis de la cour et il faut bien les considérer comme honorifiques. […] À l’Université de Cambridge, des traces de diplômes honorifiques apparaissent dès 1478. » Une date similaire est mentionnée par les 4 historiens de l’Université d’Oxford : « Il semble que le premier diplôme honorifique (au sens où nous l’entendons aujourd’hui) ait été offert à Lionel Woodville en 1478 ou 1479. Woodville, doyen d’Exeter et beau-frère d’EdouardIV, possédait apparemment un diplôme de bachelier en droit canon. L’université proposa de lui con-férer le diplôme de docteur en droit canon sans les obligations aca-démiques habituelles. Ce diplôme n’était apparemment pas sollicité et était en fait un souhait d’honorer et d’obtenir les faveurs d’un homme de grande influence. Woodville fut élu peu après Chancelier de l’université. » L’octroi massif de diplômes honorifiques sans mérite apparent con-er naîtrait encore de beaux jours. « Lorsque CharlesIdéplaça sa cour à 2 DUDLEY Buxton L. H., STRICKLAND Gibson,Oxford University Ceremonies, Claren-don Press, Oxford, 1935. 3 ELKINS Kimball C., « Honorary Degrees at Harvard»,Harvard Library Bulletin, vol.XIII, 3, 1958. 4 Oxford University Archives, http://www.oua.ox.ac.uk/enquiries/hondegrees.html
Le doctorathonoris causa
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Oxford en 1642, l’université fut enjointe par le roi de décerner trois cent cinquante diplômes honorifiques (dans toutes les facultés, y compris les doctorats où ils étaient applicables) entre novembre de cette année et février de l’année suivante. L’université répondit en présentant au roi une pétition arguant du fait que cette pratique d’octroi d’un grand nombre de diplômes honoraires était domma-5 geable pour l’université. » Qu’en est-il de l’ancienne Université de Louvain ? L.’équipe de recherche du professeur Jan Roegiers de la Katholieke Universiteit Leuven s’efforce depuis plusieurs années de retrouver les traces des premiers doctoratshonoris causa, au sens où nous les entendons aujourd’hui. Le premier cas bien documenté sur le plan historique semble être celui de Benito Arias Montano (1527-1598), comme le raconte avec 6 force détails Diederik Lanoye . L’histoire commence lorsque l’impri-meur Plantin, dont le siège est à Anvers, demande au roi PhilippeIId’Espagne de patronner son projet de Bible polyglotte. Le roi accepte pour autant qu’un de ses conseillers, expert en la matière, puisse suivre le projet. C’est ainsi qu’Arias Montano, grand spécialiste recon-nu par ses pairs, reçoit en 1568 l’ordre de se rendre à Anvers. À peine arrivé, il rencontre à Bruxelles le duc d’Albe tandis que Plantin l’accompagne à Louvain pour présenter le projet aux professeurs de l’université et solliciter leur coopération. Ceux-ci acceptent avec enthousiasme, d’autant plus que l’université, confrontée à des diffi-cultés financières, a bien besoin du support du roi. Des experts se mettent au travail à Anvers tandis que les manuscrits et les épreuves sont envoyés à Louvain pour relecture et correction. Une excellente collaboration se poursuit durant trois ans. Le 26 mars 1571, une cérémonie est organisée par le chapitre de l’église Saint-Pierre de Louvain pour célébrer l’achèvement de l’ouvrage, unanimement approuvé par l’université. C’est pour celle-ci
5 Oxford University Archives,op. cit.6 LANOYE Diederik, « Benito Arias Montano (1527-1598) and the University of Louvain, 1568-1576 »,LIAS, Sources and Documents Relating to the Early Modern History of Ideas, 29 (2002), pp. 23-44.
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l’occasion d’honorer Arias Montano. Au terme de la cérémonie, il est invité à déjeuner par le recteur, Ghisbertus Schoock, en compagnie du Sénat académique. Il est fait membre de l’université et prononce le serment d’allégeance, ce qui lui permettra de jouir de tous les privi-lèges attachés à son statut. La journée atteint son apogée lorsque les théologiens de l’université confèrent à Arias Montano le doctorat honoris causa.Les documents soulignent le caractère honorifique de son titre qui ne lui procure pas les privilèges attachés au doctorat conventionnel. Pour Diederik Lanoye, la motivation de l’université ressortait à la haute appréciation que celle-ci portait à l’œuvre de Montano mais elle n’était pas étrangère au rôle politique que pouvait jouer le nouveau docteur auprès du duc d’Albe dans les affaires rela-tives à l’université. C’est ainsi qu’une lettre d’Arias Montano au duc, datée du 18 mai 1570, recommandait la création d’une chaire royale en mathématiques et d’une autre en espagnol à Louvain.
Au terme de son étude, Diederik Lanoye mentionne un parallèle évident entre le doctorathonoris causad’Arias Montano et l’accueil qu’avait connu Érasme à Louvain en 1517. Celui-ci avait écrit que les théologiens de Louvain souhaitaient le faire membre de leur collège, ce qui était contraire aux règles en vigueur parce que seuls ceux qui avaient obtenu un doctorat de l’université pouvaient y faire carrière. Aucun document ne prouve d’ailleurs qu’Erasme ait participé aux réunions du collège de la Faculté. Selon Diederik Lanoye, « il est dès lors probable qu’Érasme ait lui aussi reçu un doctorat honorifique, à un moment où les relations entre le grand humaniste et les théolo-giens de Louvain étaient encore bonnes ».
Deux autres grands érudits et hommes d’Église allaient également recevoir le doctorathonoris causa:sein de l’ancienne université  au 7 Cesare Baronio en 1591 et Tomaso Bozio en 1599 . Dans l’état actuel des connaissances, Arias Montano reste le premier cas parfaitement documenté, mais la suggestion qu’Érasme ait avant lui bénéficié de cette distinction devrait plaire aux personnalités que l’université honore aujourd’hui.
7 BOUTE Bruno,Academic Interests and Catholic Confessionalism. The Louvain Privi leges of Nomination to Ecclesiastica Benefices, Brill, Leyde, Boston, 2010.
Le doctorathonoris causa
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