Tête-à-tête
208 pages
Français

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Tête-à-tête , livre ebook

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Description

Tête-à-tête rassemble mes Journaux Valéryens.L'ensemble des signets placés de 1987 à 2009, et recueillis ici pour mémoire restante. Tête-à-tête en moi-même avec Paul Valéry. Et Tête-à-tête comme ce dépôt de mon âme valéryenne. C'est que je me suis jadis jeté dans l'Oeuvre-Valéry et j'ai aussitôt vibré à tout ce qu'elle prononce. Tête-à-tête représente donc l'histoire de ma passion valéryenne.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296704152
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tête-à-tête

Introduction(s) à Paul Valéry
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12492-9
EAN : 9782296124929

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-Philippe B IEHLER


Tête-à-tête

Introduction(s) à Paul Valéry
[Les références paginées au Texte Valéryen renvoient pour les Cahiers à l’édition en fac-similé, t. I à XXIX, Paris, C. N. R. S., 1957-1962, notées ( C , I à XXIX, suivies du numéro de la page), pour les Œuvres à l’édition procurée par Jean Hytier dans la "Bibliothèque de la Pléiade", Paris, 1992, notées ( Œ , I ou II, suivies du numéro de la page), et pour la Correspondance, à Lettres à quelques-uns, Paris, 1957, éd. Gallimard, André Gide-Pierre Louÿs-Paul Valéry, Correspondances à trois voix, 1888-1920, éd. Gallimard, 2004, et Paul Valéry-André Lebey, Au miroir de l’histoire, éd. Gallimard, 2004.]
« Il faut regarder les livres par-dessus l’épaule de l’auteur. »

Paul Valéry
Prologue
« Chose, cause. Ce fut jadis le même mot. Rien de plus significatif que de dire de quoi que ce soit : c’est une cause. » "Choses humaines" ( Œ , I, 346)

Tête-à-tête rassemble mes Journaux Valéryens. L’ensemble des signets placés de 1987 à 2009, et recueillis ici pour mémoire restante. Tête-à-tête en moi-même avec Paul Valéry. Et Tête-à-tête comme ce dépôt de mon âme valéryenne. C’est que je me suis jadis jeté dans l’Œuvre-Valéry et j’ai aussitôt vibré à tout ce qu’elle prononce. Et c’est toute l’unité-multiple de ce que je lisais qui a ensuite tiré à moi la nécessité d’essayer de mêler Valéry à ce que je pense, et d’emmêler ce que je pense à ce que je crois qu’il pense. Tête-à-tête représente donc l’histoire de ma passion valéryenne. L’histoire (d)écrite d’une expérience continuée. Avec ses fidélités, ses harmonies, ses froissements et grincements, les intensités et les angles de ses mouvements, les jeux et plaisirs de s’y accorder, l’inverse aussi, m’y confrontant à tel moment, ici ou là, avec mes variétés existentielles, et leurs durées et couleurs pensantes. Quelquefois j’ai cherché un but. J’ai alors trouvé et gouverné un propos. D’autres fois j’ai plutôt voulu et visé l’hésitation. Il m’est arrivé de rester auprès d’un texte, notant ce que devient ce que je croyais savoir, ou comment varie ce que je sais, ou encore ce qui se cache sous ce qui se montre. Souvent j’ai été en attente de surprise. L’une ou l’autre fois j’ai cru réussir une prise. Mais j’ai toujours su qu’elle sera incomplète. Bien sûr. De toutes façons. Et malgré la justesse. Et quels que soient les détours. C’est ainsi d’ailleurs qu’il a fallu que je connaisse et admette qu’il faut beaucoup de temps à une pensée pour se rendre intér-essante…
1987
Café au café. Avec les dernières cigarettes de ma conscience de Zeno…
Je me sens semi-liquide noir. Je me sens délabré. Il me faudrait un Poêle ou une Nuit ou un Truc. Car j’en ai assez de vivre dans ma tête sans prouver son existence. Et puis moi se creuse pour pas grand-chose. D’où crise du pouvoir, crise de ma représentation.
Donc. Frappés comme quatre coups de théâtre réels. Inaugurant la Révolution. Me propose entre autres choses :
de me retremper le caractère je songe à apprendre Baltasar Gracián.
de me mutiner sans délai contre cahots, roulis, scorpions, débris-délébiles.
de remordre au vrai travail (P. Valéry, M. Heidegger.)
d’écrire les premières pages de mon premier livre (dont le sujet-objet serait : Que comprendre d’Eux ? Où est ma place pour leur Intelligence ?)
de vivre, d’aimer, autrement.

"Amour Aimer c’est imiter ." P.V.

Bref.
Me mettre mon centre du côté de mes différences et rogner les ressemblances.
Faire et penser et penser-faire comme Teste-Valéry.
C’est-à-dire, subtilement, me courber logiquement.


Disons mon tiercé dans l’ordre.
Disons au moment du départ les noms et les qualités de mes archi-favoris :
P. Valéry, l’ultra-pensant le plus excitant…
M. Heidegger, l’ultra-méditant le plus enveloppant…
A. Kojève, l’ultra-raisonnant le plus développant…
Trois styles très différents. Tout ce qui est dans l’un n’est pas dans les autres. Et même s’ils ne sont pas partis ensemble en moi, mais chacun un peu à son heure et pour soi, ils devront à présent tourner ensemble sur le psychodrome de mes travaux et jours. Car ces trois sont, je crois, mes germes de prédilection, mes chemins, mon désir, et donc aussi mes principales hypothèses de réflexion(s) et de composition(s).


Ici et maintenant et partout, Valéry a une densité carrément critique. C’est une très belle unité de puissance ouverte. Qui est conséquence d’une tête à noyau infracassable. Œuvres ou Cahiers ou Correspondances, je peux l’ouvrir n’importe où et m’appliquer à n’importe quoi. Rien de vide, de réduit au silence. Rien de mort. Quelquefois, peut-être, dans l’espacement d’une ponctuation dilatoire... Mais encore. Car Tout-Valéry mérite un Destin Critique. Un passage glorieux par l’ in-(dé) fini. Par exemple un partage, un déchiffrage, un développement, un enveloppement, une exégèse, un rebond, une remarque, une reprise, un retour en arrière ou une réunion dialectisée…


Travail-à-faire à oser, à pouvoir, à préférer faire.
Et il ne te manque qu’un titre !
Par exemple classique : "Paul Valéry revisité. Commentaires et Variations."
Ou énigmatique : "Le Livre perdu de Paul Valéry. Les fonds du Livre."
Voire indirect : "L’esprit de l’Esprit. Quelqu’un parle."
Mais bref, chacun devrait être une sorte de "Paul Valéry connu par la connaissance."


Par exemple en préface (s) :
1/ Est-ce se proposer une absurdité sans solution que de vouloir pouvoir-connaître son Possible ? Ou s’adonner à de très particulières équations de virtuosités… ?
2/ Qu’est-ce ? Ce qui demeure, tantôt éveillé, tantôt obscur, d’une pensée qui se pense, et si profondément articulée à son langage régulier, ressenti, etc…
3/ Ce Reste résulte d’un travail. Un travail, ou tentative, qui devrait (dé) montrer une sorte de remuement de l’œuvre de Valéry. Car que reste-t-il d’autre à faire ou penser de Valéry, et qui, sans les apprêts et titres d’une thèse, excéderait toutes les (re) compositions trop déterminantes… ?

Par exemple en préface(s) drolatique(s) :
1/ Café, cigarette, et ça déménage sans déraisonner…
2/ Demain matin on raisonne gratis…
3/ Penser au plus près, penser de tout près ; Bah ! On se réveille sur n’importe quel sujet. Et la veille, aussi, "continue" n’importe quelle idée crânement osée…


Lu Valéry. Valéry lu. Je n’en sors jamais. Et il me suffit de lire assez longtemps pour ressentir un vertige. Assez longtemps pour comprendre, douter de l’avoir, vérifier l’un ou l’autre, pour ensuite ou recommencer ou continuer. Mais ces allers-retours de conscience auto-critique me font un effet de ronds dans l’eau-texte. Comme des univers successifs dans une eau sans paresse. Un vertige vertigineusement prétexté…
Noise miso-sophique
Deux semaines de lectures. Lectures en long, en large et en travers de Valéry. Cahiers-Valéry. Et je m’incline, avec le chapeau bas, devant ce Lieu-Valéry de liens de pensées. C’est qu’il me désapprend et me réapprend réellement tout ce que je sais et peux savoir. Petit à petit bouscule mes appuis intégrés. Désoriente et réoriente mes coordonnées intellectuelles. Craque ma lune philosophique. Mais ainsi me réorganise et me diversifie. En somme, me refait. D’ailleurs je répercute avec malice, et même imite pour moi, sa rivalité avec le Lieu-Philosophie. Ceci plutôt pour m’amuser et pour la galerie. Et pour ne pas suivre. C’est ainsi que je bavarde avec une insolence poussée jusqu’à l’injuste que le classiquement philosophique pourrait être quelquefois gélatineux. Et aussi que Valéry pourrait être maître de rayons critiques qui dissèquent de la masse philosophique jusqu’à l’éclatement…

(Ce générique de cinéma est bien sûr fort de café. Seulement un peu vrai et un peu faux. Un peu bê

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