Travelling arrière
162 pages
Français

Travelling arrière , livre ebook

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162 pages
Français

Description

Vingt-cinq photographies... Vingt-cinq textes qui tentent de les éclairer. Des textes dans lesquels l'auteur, fasciné par les expressions de ses géniteurs disparus, a tenté d'en extraire les sucs ultimes.Plaquant l'imagination là où les faits avérés sont manquants, jouant parfois au metteur en scène, inventant un "casting" pour cinoche des années 30. Et la magie opère tandis qu'il nous promène à travers l'Algérie de l'entre-deux-guerres.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296502291
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Travelling arrière
Un roman-photo algérien
Michel Bernardot
Travelling arrière
Un roman-photo algérien
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96782-3 EAN : 9782296967823
À Jean, Emma, Fanny, Méî
 « De tous : îs seront morts sans avoîr rîen dît. Et je vaîs de rencontre en rencontre comme un prêtre déçu par es agonîes. »
Frédérîc Bertet,Journa de trêve.
« J‘écarte un tarot, j’en écarte un autre, je me retrouve avec bîen peu de cartes en maîn.Le Cavaîer d’Epée, L’Hermîte, Le Bateeur, c’est toujours moî te que tour à tour je me suîs îmagîné que j’étaîs, cependant que je contînuaîs d’être assîs promenant ma pume sur a page de aut en bas. ’éan guerrîer de a jeunesse s’éoîgne au gaop par des sentîers d’encre, avec ’anxîété exîstentîee et ’énergîe de ’aventure, dépensés dans un carnage de ratures et de euîes jetées au panîer. » ïtao CavînoLe château des destîns croîsés
Avant-propos
e îvre a été conçu comme un ommage. Robert s’en C est aé voîà pîe un demî-sîèce. Marguerîte n’est pus bîen sûr, maîs ee uî aura survécu trente-cînq ans… Notre séparatîon aura été moîns ongue. Nous nous serons vus, a mère et e Is, nous aurons paré, aurons vécu ensembe en queque sorte. Pour mon père, e manque est apparu progressîvement, en onctîon înverse de ’éoîgnement du drame. Peut-être aî-je été saîsî par e vîeî adage : « e temps est à ’amour ce que e vent est au eu : î éteînt es petîts et attîse es grands. » Bre… Depuîs e début de ce mîénaîre, j’aî commencé d’abîer de mots a poîgnée de potos d’eux prîses en des temps où îs ne se connaîssaîent pas encore (essentîeement es années 30 de ’autre sîèce) et que ma mère gardaît à ’ancîenne, en vrac dans une boîte en carton îbérée d’un autre usage. Parmî ce Lorîège de ’entre-deux-guerres, j’aî gîssé queques commentaîres accompagnant des potos prîses au mîîeu des années 50, îstoîre d’întroduîre une sorte de proondeur de camp. J’y aî ajouté des souvenîrs personnes – c’étaît aussî ebut de a manœuvre– et me suîs trouvé contraînt de recourîr au domaîne de ’îmagînaîre de tee açon que se construîse, à mon însu maîs avec ma coopératîon, une petîte dramaturgîe. DesVîes mînuscues, s’î m’est permîs de pîer Mîcon. Ou des petîtes bouteîes à a mer expédîéesad patres. Une açon comme une autre de aîre tourner es tabes. Maîs aussî – et surtout – des caîoux de petît Poucet, des re-pères puîsque ’un des acteurs décencants de cette
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saga amîîae aura été, voîà queques années, a découverte 1 des ettres que mon père adressaît à sa Nousse au cours de cures termaes au pîed des Vosges es deux années précédant sa mort. J’y avaîs découvert un omme de caîr et de sang très dîférent de ceuî que je connaîssaîs, un peu poète, ort înquîet, très umaîn en tous es cas. J’aî consîdéré qu’î m’étaît împossîbe de e aîsser se perdre. es textes eux-mêmes auront souvent été ’occasîon, au gré de ma antaîsîe ou du contexte, de me baîgner, d’arpenter, de respîrer une oîs encore mon pays perdu. Une promenade à travers des routes înconnues quî me sont 2 devenues amîîères. A, es gueaas de ’oued E Abîod ! A, e Cenoua ! A, es orêts de ’Akadou… a guerre avaît restreînt en peau de cagrîn es possîbîîtés de es emprunter. Saîsîs d’une Ièvre quarte, nous avîons acquîs une mentaîté d’assîégés. Après tout ce temps, même sî mon enveoppe carnee contînue d’en être absente, mon esprît s’y aventure en toute împunîté. Aînsî, îs m’accompagnent. Restîtués d’après potos, dans a goîre de eur jeunesse préservée par ’yposuIte comme ces momîes qu’on embaume. Aors qu’îs n’étaîent que des îndîvîdus et non des génîteurs. ïntacts, tes qu’en eux-mêmes. Je es aî passîonnément scrutés. ïmagînés. Supputés. Osant proérer es mots d’amour que nous n’avons jamaîs écangés. Ces ex-voto sertîs dans eur prose, on peut es envîsager tes qu’îs sont dîsposés, cassîquement, à a queue eu eu. Cependant, j’aî îmagîné une açon udîque de aîre connaîssance avec es personnages, une sorte de Jeu de ’oîe mémorîe. De cette manîère, au rytme de dés îmagînaîres,
1 Nousse : moîtîé en arabe. On dîtnouss nousspour moîtîé moîtîé. 2 Gueaas : grenîers coectîs creusés dans ’à-pîc des aaîses
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a ecture devîent aéatoîre. À moîns qu’on s’en remette à mon arbîtraîre seon es înstructîons dîssémînées entre es pages. AIn d’augmenter ’îusîon, j’aî joué avec esContes de ma mère ’oyede Cares Perraut, parus sous e tître înîtîa deHîstoîres ou contes du temps passé, avec des moraîtés. « Oîe », anc.r.oue, vîent du at. pop.avîcaquî a rempacé e at. cass.anser, dîsparu. C’est une réectîon deoue sous ’înLuence de « oîseau », ce quî s’expîque par e aît que ’oîe étaît consîdérée comme ’oîseau domestîque type. Aînsî, j’aî trouvé ogîque de combîner es textes en întercaant ceux concernant Marguerîte avec a même rytmîcîté que cee où ’oîe apparat dans e jeu (tous es mutîpes de 9). C’est une manîère de symboîser ’înLuence qu’ee a eue sur nos exîstences. Dans e texte, orsque ’on tombe sur ee, on peut avancer d’autant de pages qu’on aura aît de poînts avec es dés, comme dans jeu cassîque. aîsser aîre e asard, rîen de pus ogîque et de pus poétîque pour un voyage agérîen puîsque e mot est arabe : î nous vîent de ’espagnoazar, uî-même emprunté à ’arabe az-zahr« jeu de dés » car une Leur (zahr[arabe] « Leur » et azahar[espagno] « Leur d’oranger ») étaît gravée, à ’orîgîne, sur une des aces du dé. De Leur en Leur, ce bouquet d’aégeance.
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