Un homme de passage et autres nouvelles
79 pages
Français

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Un homme de passage et autres nouvelles , livre ebook

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79 pages
Français

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Description

« À côté, dans un minuscule couloir, un homme très élégant était assis sur un banc un peu délabré. Il attendait patiemment son tour, une certaine angoisse sur le visage.
Cet homme était vêtu d’un costume couleur ivoire, d’une chemise blanche et d’une cravate bleue avec des petits motifs blancs en forme de losanges assortis à sa chemise. Et dans la salle où ma mère et moi avions été installées, il y avait toute l’équipe médicale prête à nous assister… ».
Dans ce recueil de quinze textes, vous ferez connaissance avec des personnages aussi différents et attachants qu’un chef cuisinier, un aveugle, un sans-abri, une gynéco, un voisin nonagénaire, etc.
Dans un style simple et direct, ces courtes histoires mêlent amour, intrigue, humour et mélancolie, avec parfois une touche de mystère.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Brigitte Yong Kit est Chinoise Malgache et a vécu à Madagascar jusqu’à ses dix-huit ans. Elle est mère de trois enfants et vit entre la région parisienne et la Charente-Maritime.
Elle a longtemps été bénévole auprès des enfants malades de l’hôpital Necker avant de se consacrer à l’écriture, à la danse et à l’Ikebana étudié à la Maison de la culture du Japon. Son premier livre Mémoires d’une Petite Fleur de Lys est le récit de sa vie et un témoignage sur une époque. Elle travaille actuellement sur des contes pour enfants et prépare l’écriture de son premier roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 novembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9791037703415
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Brigitte Yong Kit
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un homme de passage
et autres nouvelles
Recueil
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Brigitte Yong Kit
ISBN : 979-10-377-0341-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Du même auteur
 
 
 
Mémoires d’une petite fleur de lys, Autobiographie L’Harmattan, 2017
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour Jacques
Pour Frédéric
Pour Christophe
Pour Sandrine
 
 
 
 
 
 
1 – L’opposition
 
 
 
Ma très chère Agnès,
 
À peine réveillée, je pense, à toi. Ce matin, je ne me sens pas bien et mes mains tremblent. Je me demande si je ne vais pas rester au lit à dormir toute la journée ou à penser à l’annonce de mon désir et à ton opposition. Si seulement j’étais capable d’aller au-delà de mes pensées, ce serait formidable. Mais dois-je rester cloîtrée dans le noir absolu de ma chambre et dans le flou de mes idées ? Non, non ! Il m’est impossible de rester ainsi. Alors, assise un petit moment au bord de mon lit, j’enfile mes pantoufles, j’attrape mon peignoir rose à fleurs bleues, ces toutes petites fleurs qu’on trouve dans les champs et qu’on appelle myosotis, « Forget me not » en anglais. Tu parles « ne m’oublie pas » ! Comme si j’allais t’oublier, Agnès, tu es plus qu’une amie pour moi. Je me souviens bien que c’est toi qui me l’as offert et c’était à Noël l’an dernier. Un souvenir inoubliable et une grande gentillesse. Je me rappelle également, ce jour-là, tu étais habillée d’une robe en mousseline blanche comme Marilyn Monroe et coiffée comme elle avec tes cheveux mi-longs ondulés. Tu étais belle.
Là maintenant, vois-tu, je suis installée à mon bureau devant mon ordinateur portable pour t’écrire cette lettre. J’ouvre une page blanche sur Word mais tout à coup je sens mes jambes qui commencent à trembler, je ne comprends pas ce qui m’arrive. Heureusement que je ne suis pas devant un piano, face au public, en train d’appuyer sur les pédales ! Enfin, j’essaye de maîtriser mes tremblements. Je croise mes pieds, les pointes en appui sur le sol en les collant à l’intérieur de ma chaise, mais voilà que mes mains s’y mettent aussi, mes doigts sont engourdis et ne veulent pas effleurer les touches du clavier. Et pourtant ma main droite réussit à saisir la souris et, à l’aide de mon index, je pointe le curseur vers le menu. Je clique sur « enregistrer », mais enregistrer quoi au juste ? Ma page est blanche ! Je n’ai rien écrit, pas un seul mot ! Là, vois-tu, je suis en train de perdre mon latin ! Si tu savais combien de temps je suis restée face à mon écran pour pouvoir t’écrire ces quelques pages. Et pourtant, il y a une dizaine d’années de cela, je travaillais comme secrétaire. Une secrétaire de direction et pas dans n’importe quelle entreprise ou une petite PME bidon ! C’était une très grande entreprise de cosmétiques de luxe, tu vois de quoi je parle. Tout au long de la journée, je recevais des commandes pour des clients de tous horizons. Certains n’étaient pas très commodes et j’en ai vu de toutes les couleurs. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mon bureau était recouvert de courriers auxquels il fallait répondre et j’ai toujours réussi à faire face. Sans relâche, j’écrivais pour donner suite, sans les faire attendre et pour les satisfaire. Pour moi, bien maîtriser mon métier a toujours été une chance.
C’est pour te dire, Agnès, à quel point j’aime écrire, j’aime les mots, j’aime jouer avec les mots pour former des phrases. J’aime les dialogues, même si répondre aux courriers n’est en rien comparable à l’écriture d’un roman. C’est une des raisons pour laquelle je veux devenir écrivain. Ce besoin profond et presque obsessionnel qui m’habite depuis l’enfance, je dois le réaliser, Agnès, tu comprends ? J’ai la conviction de pouvoir réussir et je veux réaliser mon rêve, non pas pour être célèbre comme tu me l’as répété plusieurs fois, mais pour être bien dans ma tête. Je veux pouvoir exprimer par l’écriture ce que je ne peux pas raconter de vive voix. Écrire, pour moi, c’est me libérer et m’évader dans un monde imaginaire et rêver. J’aime ces deux mots, je les associe souvent ensemble. Je veux emmener les gens qui veulent s’évader, ils me suivront à travers mes livres. Et puis c’est tellement magique d’inventer des personnages. Tu peux les faire vivre dans un monde merveilleux ou malheureux. Agnès, même si j’ai un mal fou à t’écrire cette lettre, s’il te plaît, ne confonds pas tout, cela n’a rien à voir avec ma capacité à devenir écrivain. Ce blocage pour t’écrire, c’est de ne pas pouvoir te faire comprendre la place qu’occupe dans ma vie cette aspiration profonde de devenir un jour une romancière. Ton opposition est si cruelle que j’ai du mal à la comprendre. N’es-tu pas une amie pour moi ? Je ne sais combien de fois, tu m’as dit : « Tu n’arriveras pas à écrire, la littérature n’est pas faite pour toi. Tu ne seras jamais capable d’écrire un seul roman, ce n’est pas aussi simple que tu le crois. Tu te vois, enfermée tous les jours chez toi et te plonger dans l’écriture ? Ne pas voir la lueur du jour ni le soleil d’été, ne pas voir le monde extérieur, ne plus sortir avec tes amis. Et moi, je ne compte plus pour toi ? Tu vas t’isoler, adieu nos sorties. Tout sera fini, tu vas me laisser tomber comme une vieille chaussette ! Et lorsque ton téléphone sonnera, seras-tu seulement capable de renoncer à discuter un petit moment avec moi ? Non ! Ce ne sera pas possible ! Tu es en train de faire le vide autour de toi et tu vas t’enfermer dans un univers qui n’est pas le tien. Il vaudrait mieux que tu abandonnes ce rêve ! Écrire n’est pas à la portée de tout le monde, tu sais, il faut vraiment avoir le don. Et ce don tu ne l’as pas ! Peut-être penses-tu qu’un jour tu deviendras célèbre avec ton roman ? Alors là, ma petite, une fois de plus tu te plantes, car tu ne seras jamais écrivain. Oublie ce conte de fées. On ne devient pas écrivain par hasard, on naît écrivain ! Et toi, tu n’es pas née écrivain, c’est tout ! Sois réaliste. À vouloir t’obstiner comme tu le fais, tu vas droit dans le mur. Laisse tomber cette idée farfelue. Tu n’es pas une femme de lettres. Je suis sûre que tu as autre chose de bien mieux à faire que d’écrire sans savoir vraiment où tu mets tes pieds ».
Agnès, avec tout ce blabla, laisse-moi te dire que tu es allée trop loin, tu es immonde comme nana ! Ta réaction m’a laissée sans voix et dans une profonde tristesse. Je crois connaître l’origine de ta réaction. Cette crise méprisante vient de ta jalousie. Oui, j’appelle cela de la jalousie, tu me d

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