Une Femme nommée CASTOR
394 pages
Français

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Une Femme nommée CASTOR , livre ebook

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Description

Françoise d'Eaubonne a été pendant une trentaine d'années l'amie de Simone de Beauvoir qui fut sa lectrice, sa critique, sa conseillère, et a témoigné à ses procès. Elles ont lutté côte à côte pour la naissance du M.L.F et échangé une longue correspondance. De cette amitié précieuse - en dépit de quelques désaccords théoriques - Françoise d'Eaubonne tire aujourd'hui le droit de nous présenter la vraie figure de la grande disparue. Elle la suit pas à pas à travers l'étude de ses oeuvres, son rapport intime à Sartre et parmi d'autres écrivains (Nathalie Sarraute, Violette Leduc, Jean Genet, Mauriac, etc.)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 257
EAN13 9782336253572
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© 1 ère édition, SOFINEM/ENCRE, 1986
© L’HARMATTAN, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296049796
EAN : 9782296049796
Une Femme nommée CASTOR
Mon Amie Simone de Beauvoir

Françoise D'Eaubonne
Du même auteur
Colonnes de l’âme, poèmes , Ed. Sequana, 1942.
Le Cœur de Watteau Ed. Julliard, Paris, 1944.
Comme un vol de gerfauts , roman, Ed. Julliard, Paris, 1947.
Indomptable Murcie, roman, Ed. Julliard, Paris, 1949.
Le Complexe de Diane, érotisme ou féminisme , roman, Ed. Julliard, Paris, 1951.
Démons et Merveilles, Ed. Seghers, 1951.
Emily Brontê, Ed. Seghers, 19... ? (préface, et traduction d’une partie des poèmes).
Ivelle , roman, Ed. Julliard, Paris, 1952.
Une Pomme rouge : mon coeur , poèmes, Ed. Seghers, Paris, 1954.
Le Quadrille des matamores, roman, Ed. Plon, Paris, 1957.
La Vie passionnée d’Arthur Rimbaud, Ed. Seghers, Paris, 1957.
Belle Humeur ou la Véridique Histoire de Mandrin, Paris, Amiot-Dumont, 1957.
Les Amours de Roméo et Juliette, reconstitution historique, Ed. Rombaldi, Paris, 1957.
Fort des Femmes , le Livre contemporain, Paris, 1958.
La Vie passionnée de Verlaine , Ed. Seghers, Paris, 1959.
J’irai cracher sur vos tombes, Ed. Seghers, Paris, 1959 (à partir de l’œuvre du même nom de V. Sullivan, i.e B. Vian).
Je m’appelle Kristine, Ed. Albin Michel, Paris, 1959.
Les Tricheurs , roman, d’après Marcel Carné, Ed. Seghers, Paris, 1959.
Le Temps d’apprendre à vivre , roman, Ed. A. Michel, Paris, 1960.
Verlaine et Rimbaud ou la Fausse Evasion, Ed. A. Michel, Paris, 1960.
Eros noir , Ed. le Terrain vague, Paris, 1962.
Balzac que voici , poèmes, Ed. du Sud, Paris, 1962.
Je voulais être une femme, roman, Ed. Buchet-Chastel, Paris, 1963.
Bonne nuit, cher prince, roman, Ed. Buchet-Chastel, Paris, 1963.
La Vie de Franz Liszt, Ed. du Sud, A. Michel, Paris, Sequana, 1942.
Jusqu’à la gauche , roman, Ed. Buchet-Chastel, Paris, 1963.
La Vie de Chopin, Ed. du Sud, Paris, 1964.
Y a-t-il encore des hommes ? , Ed. Flammarion, Paris, 1964.
Honoré de Balzac, Ed. du Sud, A. Michel, Paris, 1966..
Une Femme témoin de son siècle, Germaine de Staël, Ed.
Flammarion, Paris, 1966.
La Couronne de sable, vie d’Isabelle Eberhardt, Ed. Flammarion, Paris, 1967.
Le Satellite de l’Amande, Ed. des Femmes, Paris, 1975.
Les Femmes avant le patriarcat, Ed. Payot, Paris, 1976.
L’Eventail de fer ou la Vie de Qiu Jin, Ed. Simoën, Paris, 1977.
Les Bergères de l ’ Apocalypse , Ed. Simoën, Paris, 1978.
Contre-violence ou la Résistance à l’Etat , Ed. Tierce, Paris, 1978.
Histoire de l’art et lutte des sexes, Ed. de la Différence, Paris, 1978.
Ecologie, féminisme : révolution ou mutation ? , Ed. ATP, Paris, 1978.
L’Impératrice rouge : moi, Jiang Qing, veuve Mao , Ed. Encre, Paris, 1981.
Ni lieu, ni mètre ou Une Saison au Purgatoire, Ed. Samizdat, Paris, 1981.
La Médecine et la Loi , avec G. Hof, Ed. Famot, Genève, 1981.
Dossier S. comme sectes, Ed. A. Moreau, Paris, 1982.
Je ne suis pas née pour mourir , roman, Ed. Denoël-Gonthier, Paris, 1982.
A la limite des ténèbres, roman, Ed. Encre, Paris, 1983.
L’Amazone sombre : vie d’Antoinette Lix , 1837-1909 , Ed. Encre, Paris, 1983.
Les Enfants de l’horreur (les Obsèques de J.-P. Sartre, t. 1), Ed. Encre, Paris, 1984.
La Mort d’un prophète (les Obsèques de J.-P. Sartre , t. 2) Ed. Encre, Paris, 1984.
Louise Michel la Canaque : 1873-1880 , Ed. Encre, Paris, 1985.
Une Femme nommé Castor, Ed. Encre, Paris, 1986.
Terrorist’s blues , roman, Ed. M. de Maule, Paris, 1987.
La Femme russe , Ed. Encre, Paris, 1988.
Le Scandale d’une disparition, Ed. du Libre arbitre, Paris, 1990.
Les Scandaleuses , Ed. P. Lebaud, Paris, 1990.
Les Fous du Rhin , Ed. de Magrie, Paris, 1990.
La vie n’est pas un songe — Toutes les sirènes sont mortes (t. 1), roman, Ed. de Magrie, Paris, 1992.
La vie n’est pas un songe — Le pire n’est pas toujours sûr (t. 2), roman, Ed. de Magrie, Paris, 1994.
La vie n’est pas un songe — Floralies du désert (t. 3), roman, Ed. Samisdat, Paris, 1995.
Féminin et philosophie : une allergie historique , l’Harmattan, Paris, 1997.
La Liseuse et la Lyre , Ed. Les Belles Lettres, Paris, 1997.
Le Sexocide des Sorcières , Ed. l’Esprit frappeur, Paris, 1999.
La Plume et le Bâillon , Ed. l’Esprit frappeur, Paris, 2000.
Simone de Beauvoir , Ed. l’Esprit frappeur, Paris, 2001.
L’Evangile de Véronique, roman, Ed. A. Michel, Paris, 2003.
A tous ceux qui ont soutenu les combats et l’œuvre de Françoise d’Eaubonne et, pour la présente édition, à Magali Payen et son père Marc.
Ses enfants
A Roland Fornari,
fondateur de “Radio-Mouvance” et de “Fréquence Alizés”.
A mon ami Alain Lezongar.
“Susan B. chante derrière une statue d’elle-même... Le chœur des hommes s’incline à présent devant la statue et lui sourit. Cela en valait-il la peine ? Y avait-il une autre solution à la lutte ? ”Nous ne pouvons revenir sur nos pas” se répond Susan B. à elle-même avec lassitude. Et maintenant, nous sommes ici, en marbre et en or. Mais où est où ? (Long silence)”.
Gertrude Stein et Alice B. Toklas J. BARRY
MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE RANGÉE
La première dédicace (1958)
TOUT COMPTE FAIT


Et la dernière (1973)
L’ÉCRIVAINE
J’aurais dû m’en souvenir ; il y a longtemps que Françoise d’Eaubonne avait changé la langue et parlait d’ « écrivaine » à propos des femmes qui « cultivent les lettres », comme on disait jadis. Cultiver les lettres est une belle expression, et Françoise d’Eaubonne avait choisi d’appartenir à cette tradition, celle de l’écriture. Elle s’y inscrivait dans son dialogue continu avec Simone de Beauvoir, et dans la proximité avec Germaine de Staël pour qui cette culture des mots, des lettres, des phrases et des idées était la respiration même. Françoise d’Eaubonne raconta Germaine de Staël dans un livre où elle la disait témoin, « témoin de son siècle ». Et elle, l’écrivaine ? Quel titre lui donner ?
La réponse se trouve peut-être dans la lettre qu’elle adressa à François Mauriac lorsque, à la parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, celui-ci lança une enquête sur l’ « exploitation de l’érotisme » et ses conséquences politiques et littéraires. François Mauriac distingue alors la réponse de Françoise d’Eaubonne en soulignant qu’elle prononçait « des gros mots avec un plaisir tout neuf de petite fille émancipée ». Voilà, elle était une femme émancipée ; l’adjectif lui va bien, l’adjectif l’emporte sur le reste, sur cette condescendance d’écrivain pour les gros mots et l’âge de la femme qui les écrit.
Ecrivaine et témoin de l’émancipation des femmes du XX ème siècle : il y a de quoi être fière d’avoir été distinguée par celui qui s’énervait contre la parution du livre de Simone de Beauvoir. Il y a de quoi être fière car, sûrement, les mots employés dans la réponse de Françoise d’Eaubonne touchèrent l’écrivain pour de bon ; c’étaient des « gros mots » de « petite fille », c’était donc de la littérature écrite par une femme ; permettez-moi de traduire ainsi la disproportion supposée entre le gros des mots de la langue française et le petit de la personne de sexe féminin. Puisque l’affaire était sérieuse, une jeune plume féminine était d’entrée de jeu disqualifiée par celui qui écrivait en 1936 que la science, chez une fille, se transforme immédiatement en coquetterie. C’était dans un opuscule sur « l’éducation des filles » et cette remarque méprisante ignorait à quel point ce ridicule de la femme savante est une ritournelle chez les écrivains et les philosophes de sexe masculin.
Mais que disaient ces mots dans leur grossièreté, si frappante pour l’écrivain François Mauriac ? Ils ne s’arrêtaient pas à la levée du « tabou de la sexualité », ils ne s’attardaient pas au sexe comme « sujet d’un interdit ». François Mauriac le reconnaissait lui-m

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