Une vie austère ou une galère ?

Emmanuel Ndjere

Description

Les Africains n'ont-ils pas très vite assimilé la manière de vivre des autres en oubliant d'où ils viennent ? Qu'est-ce que l'Afrique apporte à ce "rendez-vous du donner et du recevoir" dont parlait Senghor ? La tradition ne pourrait-elle pas servir de socle à l'émergence ou tout simplement accompagner le développement de l'Afrique ? Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, cet ouvrage retrace la vie menée par Nyametong, son personnage principal.

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2014
• Nombre de lectures: 11
• EAN13: 9782336355658
• Langue: Français

Extrait

Emmanuel Ndjere

Une vie austère ou une galère ?

Entre tradition et modernité en Afrique

Lettres camerounaises

Roman

02/07/14 18:34

Une vie austère ou une galère ?

Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie Messina La collectionLettres camerounaises présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Gabriel DEEH SEGALLO (coord.), L’Enfant Bamilékéet autres nouvelles. Anthologie des écrivains Bamougoum,2014. ÉPINGLÉ,La poubelle ou Les mystères de la vie, 2014. Moussa MBOUÉ,La démocratie de la Calmantie, 2014. Paul BITOUK,Les mots de mon silence, 2014. Paul BITOUK,La lune d’or, 2014. Romuald Marie AVINA,Souffle des aurores, 2014. Floréal Serge ADIÉMÉ,Miroir du monde, 2014. Christiane OKANG DYEMMA,Éclats de soleil nocturne, 2014. Edmond OSSOKO,Symphonies, 2014. Merveiline TAPI,Éva. Tranche de vie, 2014. Madjirébaye Hervé,Le prix du pardon, 2014. Pierre BEDEL MBELLA,Le cordon ombilical, 2014. Djhamidi BOND,Amour et préjugés, 2014. Pierre BEDEL MBELLA,La veuve blanche, 2014.

Emmanuel Ndjere

Une vie austère ou une galère ? Entre tradition et modernité en Afrique Roman

Du même auteur

1-L’information judiciaire au Cameroun, Yaoundé, Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (PUCAC), 2003, 296 pages.

2-La justice, la vérité et le bonheur, Yaoundé, Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (PUCAC), 2005, 212 pages.

3-Du Juge d’Instruction… au Juge d’Instruction : Quel cheminement pour quel résultat ?, Yaoundé, Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (PUCAC), 2006, 272 pages.

4-Le Ministère public ou parquet, Tome I, Yaoundé, Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (PUCAC), 2009, 368 pages.

5-Le Ministère public ou parquet, Tome II, Yaoundé, Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (PUCAC), 2012, 416 pages. © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-03527-7 EAN : 9782343035277

Avant-propos

On est parfois surpris qu’un magistrat s’interroge sur des questions existentielles sans rapport direct avec l’exercice de ses fonctions ou de ses missions. Le magistrat c’est : 1/ tout fonctionnaire ou officier civil investi d’une autorité juridictionnelle (membres des tribunaux, des cours etc.), administrative (maire, préfet, etc.) ou politique (ministre, président de la République). 2/ personne exerçant ses fonctions au sein d’une juridiction de l’ordre judiciaire ou administratif et en partie, membre de la magistrature du siège ou du parquet. Le lexique de termes juridiques, sixième édition Dalloz 1985, précise ce qui suit : Dans les juridictions de l’ordre judiciaire, les magistrats de carrière sont chargés de juger lorsqu’ils sont au siège, et de requérir l’application de la loi quand ils sont au parquet. Recrutés par concours, ils sont placés dans un statut distinct de celui des fonctionnaires et jouissent, lorsqu’ils appartiennent au siège, de l’inamovibilité. Ils siègent dans les tribunaux de droit commun et à la cour de cassation… On sait qu’il y a également des magistrats en détachement, des magistrats militaires, etc. La délicatesse de l’exercice des fonctions de magistrat oblige ce dernier à être réservé par rapport aux affaires qu’il a instruites ou jugées et à respecter scrupuleusement le serment qu’il a prêté, car il y va de la crédibilité de la justice rendue et de l’honorabilité des individus concernés qui, en matière pénale, sont présumés innocents. À vrai dire, ces obligations constituent le fondement de leur mission : servir honnêtement le peuple de la République et

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rendre justice avec impartialité à toute personne, conformément aux lois, règlements et coutumes du peuple, sans crainte, ni faveur, ni rancune… Cela ne veut pas dire que le magistrat doit être muet ou indifférent aux mutations sociales. Les interventions médiatiques des magistrats investis des fonctions juridictionnelles étant précisément encadrées par la loi, on peut légitimement penser que, mis à part le contexte dans lequel il exerce ses fonctions, le magistrat n’est pas interdit de faire montre d’une liberté fondamentale et d’un droit naturel. La liberté de penser, le droit d’exister. Après les précédentes réflexions ou contributions sur le droit, la procédure pénale et la justice, nous nous sommes posé les questions suivantes : Que faisons-nous du don de vie qui nous est fait ? Où allons-nous après la mort ? Avant que la première question ne soit posée au fond de notre moi, nous sommes déjà dans le feu de l’action, avec des hauts et des bas, c'est-à-dire des succès et certainement des échecs.

En ce qui concerne la deuxième question, aucune autre réponse que celle donnée par la foi ne serait satisfaisante.

Il ne s’agit pas d’un jugement du comportement des individus ou d’un procès de la vie ; il est tout simplement question d’une autre occasion de partage entre l’auteur et les lecteurs : partage d’échanges entre le personnage principal de l’œuvre et ses parents au sujet de la vertu, de la sagesse et de la tradition africaine ; partage aussi des esquisses de solutions qu’on pourrait apporter à quelques problèmes africains.

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En effet, né dans une famille chrétienne où le père était catholique, la mère protestante après avoir été musulmane, le jeune Nyametong, dont la majorité des oncles maternels étaient musulmans, a été éduqué dans un milieu où civilisation traditionnelle, civilisation moderne, foi chrétienne et foi musulmane se sont côtoyées et complétées.

La vie qu’il a menée dans son enfance a été tellement particulière que sans qu’on lui demande son avis, il a été soumis à une éducation d’humilité et d’endurance dès lors qu’à l’école primaire catholique qu’il a fréquentée, les enseignements de catéchèse l’avaient préparé à l’obéissance aveugle des parents et des aînés ainsi qu’à l’amour et au respect du prochain.

Les études de droit et de sciences sociales qu’il a faites, l’observation attentive de la société, ajoutées à cette riche éducation, lui ont donné l’opportunité de proposer, à travers des échanges avec des amis, quelques pistes de solutions aux problèmes africains.

Avant l’âge de dix ans, Nyametong est le compagnon de sa grand-mère aveugle, puis, à cause de l’inimitié des hommes et des problèmes de sorcellerie, le complice et l’ami de sa mère, qui s’investit dans la prière et les soins pour accompagner son fils unique dans la croissance. Pendant cette même période, il apprend, auprès de son père et de plusieurs patriarches, de nombreuses valeurs et vertus en même temps que ces personnes lui révèlent les contours du pouvoir traditionnel, y compris ce que ses ancêtres et grands parents avaient été pour toute la région : des « fabricants » de chefs traditionnels. Lorsqu’il achève ses nombreuses formations traditionnelles, professionnelles et autres, Nyametong

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s’engage dans une entreprise de rassemblement et de développement en réalisant avec les siens, des projets sociaux. C’est alors qu’il se rend compte que rien n’est perdu, ni pour son pays, Afrique en miniature, ni pour le continent noir dans son ensemble : il suffit que les Africains associent à la démarche et à la construction du développement, toutes les valeurs des différents enseignements reçus, notamment la tradition et le respect des lois naturelles ; car ils ont trop vite assimilé la manière de vivre de l’autre en oubliant d’où ils viennent. Nyametong, qui croit en cette renaissance de l’Afrique, a déjà amorcé la formation des formateurs à la tradition. Cette dernière a duré dix ans et le jeune homme a expérimenté, à travers des actes de patriotisme non sans application pratique, le sérieux de la formation dispensée.

En définitive, à travers une réflexion sur l’angoisse d’être homme, nous avons voulu assumer l’angoisse d’être intellectuel : celle de proposer une nouvelle vie : laquelle ? Une vie austère ou une galère ? Chacun y répondra après la lecture de cette œuvre. Ce livre étant écrit sur la base de la littérature et des traditions orales d’une part, les personnages étant des créations de l’auteur, en vue d’exprimer une vision ou une opinion d’autre part, le lecteur comprendra pourquoi une bibliographie n’a pas été proposée cette foi-ci. Il va sans dire, et cela va mieux en le disant, que toute ressemblance des personnages de cet essai avec des personnes réelles d’aujourd’hui serait le fruit du hasard. L’auteur.

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Titre I L’INITIATION

L’obéissance, l’humilité, la disponibilité, l’endurance, le travail bien fait, les épreuves de toutes sortes, la solidarité, la générosité, l’amour du prochain, la discrétion, etc. pourraient apparaître comme des moments de souffrance ou d’humiliation. Que non ! Ces instants et attitudes constituent des aspects essentiels de l’initiation de Nyametong à la vie et au pouvoir traditionnel.

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