Accoucher en France
136 pages
Français

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Accoucher en France , livre ebook

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Description

On aborde ici la transformation du rapport de la femme à la maternité entre 1945 et 1960. Ce livre analyse l'impact des changements survenus au cours de cette période sur la vie familiale et expose les conditions de vie des femmes après la Libération, leur place et leur rôle dans la société. Il décrit et rend également hommage au dévouement et au professionnalisme des sages-femmes de cette époque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 12
EAN13 9782296487543
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ACCOUCHER EN FRANCE

De la libération aux années 1960
Historiques

Dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland

La collection « Historiques » a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d'étude et des périodes historiques.
Elle comprend trois séries : la première s’intitulant « travaux » est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la deuxième intitulée « sources » a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien ; enfin, la troisième, « essais », accueille des textes ayant une forte dimension historique sans pour autant relever d’une démarche académique.
Série Travaux
Jean-Marc SERME, Andrew Jackson, l’homme privé. Émotions et sentiments d’un homme de l’Ouest , 1767-1845, 2012.
Gilles GÉRARD, Famiy Maron ou la famille esclave à Bourbon (île de la Réunion) , 2012.
Bernard CAILLOT, L’Angleterre face aux Bourbons dans la Guerre d’Indépendance Américaine. Paradoxe dans l’Europe des Lumières , 2012.
Alain COHEN, Le Comité des Inspecteurs de la salle , 2011.
Franck LAFAGE, Le théâtre de la Mort , 2011.
Clément LEIBOVITZ, L’entente Chamberlain-Hitler , 2011.
Peter HOSKINS, Dans les pas du Prince Noir. Le chemin vers Poitiers 1355-1356 , 2011.
Janine OLMI, Longwy 1979, Pour que demeure la vie , 2011.
Fabrice MOUTHON, L’homme et la montagne , 2011.
Fernando MONROY-AVELLA, Le timbre-poste espagnol et la représentation du territoire , 2011.
François VALÉRIAN, Un prêtre anglais contre Henri IV, archéologie d’une haine religieuse , 2011.
Manuel DURAND-BARTHEZ, De Sedan à Sarajevo. 1870-1914 : mésalliances cordiales , 2011.
Pascal MEYER, Hippocrate et le sacré , 2011.
Sébastien EVRARD, Les campagnes du général Lecourbe , 1794-1799 , 2011.
Jean-Pierre HIRSCH, Combats pour l’école laïque en Alsace-Moselle entre 1815 et 1939 , 2011.
Mélanie Gabe

ACCOUCHER EN FRANCE

De la libération aux années 1960

Préface de Françoise Thébaud
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96701-4
EAN : 9782296967014
À mes grands-mères,
À toute la promotion de sages-femmes 2010 de Lyon.

Soyez fières dans votre modestie, dans votre effacement et parfois dans votre dénuement, collègues âgées (…), vous qui avez tant donné (…) ! C’est vous qui servez d’exemple à celles qui exercent aujourd’hui, et c’est encore vous qui transmettrez la flamme à celles qui cherchent leur voie.
Anne-Marie BRU.
Remerciements

Je souhaite adresser mes remerciements les plussincères à toutes les personnes de mon entourage professionnel et familial qui m’ont aidée et qui ont fait quecelivreexiste.
Tout d’abord, je tiens à remercier sincèrement Madame Thébaud pour tous les conseils et les remarques qu’elle m’a donnés et qui m’ont été extrêmement précieux pour développer cet écrit historique. C’est un honneur pour moi qu’elleait accepté d’écrire cette Préface.
Je pense ensuite à Madame Giraud et à Madame Balsan, sages-femmes cadres-supérieures et formatrices à l’école de sages-femmes de Lyon, qui m’ont aidée, soutenue et encouragée à cette publication. Je suis très reconnaissante envers Madame Giraud qui m’a offert cet Avant-propos.
Je remercie également le conseil de L’Ordre des sages-femmes du Rhône pourleur soutien et leuraide financière.
J’ai une grande pensée pour toutes les personnes qui ont accepté de témoigner et de me livrer des parties de leur vie, quelquefois intimes, et sans qui l’élaboration de ce travail n’aurait pu être possible…
Je voudrais remercier Hélène Gaubert qui a accepté de m’apporter son aide à un moment où je désespérais de voir aboutir ce projet ! Cela fait maintenant 15 ans qu’elle corrige mes copies et ses conseils me sont toujours aussi précieux…
Bien évidemment, je n’oublie pas mes parents, Florent, Annick, Chloé, Mady et plus généralement ma famille pour leur aide, leur soutien et leurs encouragements…
Merci du fond du cœur!
Préface

C’est avec grand plaisir que je préface cet ouvrage de Mélanie Gabe qui, en 2009, s’est lancée avec courage et compétence dans la préparation de ce mémoire pour l’obtention du diplôme d’ État de sage-femme. J’avais alors accepté d’être une personne-ressource pour guider la jeune étudiante sur les chemins d’une discipline – l’histoire – et d’une méthode – l’enquête orale – qui ne lui étaient pas totalement familières. Mélanie Gabe voulait comprendre comment on accouchait du temps de ses grands-mères et quelles étaient alors les pratiques du métier de sage-femme. Son ardeur au travail, son enthousiasme à recueillir des récits de vie d’anciennes professionnelles et accouchées, sa capacité d’analyse ont donné ce petit livre richement illustrée et très instructif.
Lecteurs et lectrices – ces dernières seront sans doute plus nombreuses – apprécieront la description du monde d’hier et la présentation d’une mémoire sensible des pratiques, des objets, voire des émotions. Les plus jeunes s’étonneront peut-être des grossesses répétées chez certaines femmes, de l’importance du stéthoscope et du palper dans le suivi des femmes enceintes, de la fréquence des accouchements dans le lit familial, de l’existence de salles dites « des douleurs » – bruissant des cris des parturientes – ou bien encore de la présence de religieuses dans les hôpitaux. Mais l’ouvrage invite aussi à une lecture à plusieurs degrés, à la fois informative et réflexive. Trois éléments peuvent être soulignés.
Tout d’abord, le travail de Mélanie Gabe montre bien que la pratique du métier de sage-femme –qu’elle exerce aujourd’hui –n’est pas seulement, loin s’en faut, le résultat du développement scientifique et du progrès technique. Cette pratique s’inscrit dans un contexte large qui fait intervenir l’économie, l’organisation et les hiérarchies sociales, les représentations culturelles et les décisions politiques. C’est vrai aujourd’hui comme cela l’était hier dans une France pauvre, rurale, catholique et nataliste, qui exigeait de ses citoyennes de nombreux enfants, leur interdisait tout accès à la contraception et luttait avec succès contre la mortalité néonatale et infantile. La diffusion progressive de la méthode d’accouchement psychoprophylactique, importée d’URSS par le Dr Lamaze au début des années 1950, bouscula la fatalité du «tu enfanteras dans la douleur », tandis que naissait au même moment, non sans difficultés et résistances, La Maternité heureuse qui devint en 1960 le Mouvement français pour le planning familial.
D’autre part, ce travail est bien un travail d’histoire, conforme à une discipline qui, stimulée depuis plusieurs décennies par ce qu’on a appelé l’histoire des femmes et celle de la vie privée, a considérablement élargi ses objets de recherche et donné la parole à des individus « ordinaires». Elle inscrit aujourd’hui tout ce qui concerne les rapports de genre dans une analyse globale des périodes considérées, en l’occurrence ici la Libération et la IV e République en France. Le baby-boom n’est pas qu’un phénomène démographique. De même, les modalités du métier de sage-femme traduisent la division sexuée du marché de l’emploi et la hiérarchie des tâches. A cet égard, les photographies de promotion d’élèves sages-femmes sont tout à fait significatives d’un métier féminin, qui met en œuvre des compétences élevées, qui demande à ses professionnelles disponibilité et inventivité mais qui, à l’hôpital où le médecin obstétricien règne en maître, reste subordonné. Une interviewée qualifie le médecin chef de

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