Arts et histoires des esclavages
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Arts et histoires des esclavages , livre ebook

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Description

Présenté sous forme d’abécédaire, cet ouvrage révèle que chaque période, de l’Antiquité à l’époque moderne et contemporaine, a connu ou connaît un esclavage spécifique. Il montre que paradoxalement, les esclavages furent aussi des catalyseurs de poésies, musiques, romans et films au pouvoir libérateur et révélateur.
En abordant ces thématiques sous toutes leurs facettes, il pose les vraies questions et donne des outils de réflexion pour que le combat contre la servitude se perpétue jusqu’à la victoire finale des droits humains.
Il vise à fournir aux enseignants et aux étudiants des outils pour contribuer à mettre histoire et géographie en question et intégrer plus largement l’histoire des esclavages dans l’histoire nationale et universelle.
Un objectif d’autant plus important que le monde actuel perpétue, souvent aux dépens des femmes et des enfants, ce fléau en principe aboli par la loi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782304045833
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Arts et histoires des esclavages
Abécédaire raisonné des arts et de l histoire des esclavages

Nicole Lucas

Le Manuscrit 2016
ISBN:9782304045833
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Préface
Introduction
Abolitionnistes
Arts
Bande dessinée
Bonaparte Napoléon
Case de l'oncle Tom
Césaire Aimé
Cinéma
Colonisation
Commémoration
Contes antillais
Dates clés
Églises
Enfant
Enseignement
Esclavage
Esclavage (moderne)
Europe (à l'époque moderne)
Expressions festives et créatives (musique et danse)
Familles
Femmes
Figurations (Art Grec)
Gorée
Grèce ancienne
Guerre
Habitations
Immigration
Jazz
Karukera
Législation
Louverture Toussaint
Mémoires
Métissage
Moyen Âge
Musulman (monde)
Nations (d'anciens esclaves)
Orient
Passagers du vent
Philosophes des Lumières
Ports négriers
Queimada
Récits de vie
Résistances
Rome antique
Saint-Domingue
Servage
Schoelcher Victor
Socialisme
Symboles
Timbre-poste
Travail forcé
UNESCO (route de l'esclave)
Voyage(s)
Wilberforce William
Xénophobie
Yabs (yabesses)
Zanzibar
Lexique
Bibliographie indicative
Les auteurs et leurs contributions
Couverture ©Sylvain Savoia, croquis préparatoire pour Les esclaves oubliés de Tromelin , Dupuis, 2015.
Préface
 

 
Depuis la loi du 10 mai 2001 dite « Loi Taubira » – du nom de son rapporteur à l’Assemblée nationale – qui préconise, en son article second, que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent », la question de ces enseignements a été étendue au niveau national. Auparavant, en effet, une circulaire de l’année 2000 recommandait pour les seuls départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion), l’enseignement de cette histoire qui les avait constitués. Même si cela répondait à des demandes formulées par les autorités locales, cette décision n’était pas suffisante car un hiatus en était la conséquence : l’histoire des DOM était cantonnée dans une extériorité à l’ensemble national, dommageable pour les idéaux de la République.
Depuis 2001, l’École s’est diversement ouverte aux questions de « traite et d’esclavage des Noirs ». Dès 2002, l’école primaire a retenu « la traite des Noirs » dans son curriculum tandis qu’en 2005 et 2006, l’école secondaire reçoit des conseils sur la façon d’introduire les questions d’abolition de la traite et de l’esclavage des Noirs. Ce n’est qu’en 2008, avec la réforme des collèges, que ces questions d’enseignement sont reformulées et inscrites à la fois dans la longue durée (de l’Antiquité au XIX e  siècle) et dans l’histoire de l’Afrique, en 5 ème et en Seconde, sous deux formes. En effet, autant le programme de Seconde professionnelle comprend-il un chapitre entier sur le premier empire colonial français (XVI e -XVIII e siècles) avec le commerce triangulaire et l’économie de plantation esclavagiste, autant celui de Seconde générale porte-t-il sur « les nouveaux horizons géographiques et culturels des Européens à l’époque moderne ». De façon surprenante, l’étude de la traite atlantique et de l’esclavage colonial moderne ne font pas partie des questions obligatoires, seule la question de leurs abolitions étant abordée.
Ces différences, malheureusement significatives, montrent combien il est nécessaire de produire de la connaissance, hors de toute idéologie, afin de nourrir une réflexion générale et argumentée autour de ces questions. Les différents débats, souvent passionnés, qui se sont noués autour d’elles dans la société, ont eu deux effets très bénéfiques. Le premier a été celui de conforter une demande d’histoire qui a conduit à renforcer les échanges entre le monde universitaire et enseignant. Dès les premiers colloques comme celui organisé par le RTP « Esclavages », en juin 2006 à l’École des hautes Études en sciences sociales, s’est imposée l’idée de renforcer des liens directs et de mettre en interaction la recherche et l’enseignement. Depuis, les cycles de formations, les conférences, les interventions pédagogiques ou les universités d’été se succèdent prouvant le dynamisme et la créativité des uns et des autres. Dans cette pratique du dialogue et de l’écoute (et je pense, en particulier, aux témoignages des professeurs qui rapportaient leur difficulté à répondre aux conflits présentés comme « identitaires » au sein de leurs classes), de clarification des objets (en faisant la distinction entre ce qui est de l’ordre de l’histoire ou de la mémoire, celle-ci entendue comme un ressenti du passé influençant le présent) qui s’est instaurée, il est apparu que des supports d’enseignement et de diffusion des connaissances manquaient. Non pas qu’il n’y ait une production universitaire importante mais plutôt que celle-ci ne semblait pas toujours en adéquation avec une demande des professeurs obligés à suivre des séquences pédagogiques très précises et à répondre à des interrogations parfois inattendues de la part de leurs élèves. C’est un mérite de cet ouvrage, et non le moindre, de démontrer remarquablement comment les enseignants prennent en charge les questions qu’ils doivent enseigner avec l’objectif d’en faire des sujets partagés et citoyens.
Ce dictionnaire sous la forme d’un abécédaire coordonné par Nicole Lucas et Vincent Marie propose différentes entrées qui intègrent les évolutions les plus récentes du domaine historiographique, et notamment celle qui consiste à mettre au pluriel le terme « d’esclavage ». La recherche pionnière du Centre international de recherche sur les esclavages a diffusé cet usage. Par cela, il s’agissait d’insister sur les discontinuités, les spécificités mais aussi les connexions qu’il fallait établir entre les systèmes d’esclavage que l’humanité a connu depuis son origine et qui perdurent dans le monde contemporain. Ainsi que le relevait Max Weber, c’est dans la comparaison que les spécificités peuvent apparaître. Si l’esclavage a, en effet, existé de toute éternité, il y a eu de nombreuses « situations d’esclavage » au cours de l’histoire. Celles-ci ont été différentes dans le temps et l’espace mais aussi par les conditions sociales, économiques et culturelles qui ont été établies au sein des sociétés concernées. La forme politique est aussi importante, qu’elle soit impériale, coloniale, souveraine. Le terme « d’esclavage » ou celui « d’esclave » est donc polysémique et doit inciter à la plus grande rigueur dans son usage. Adopter cette posture critique par rapport aux termes permet de définir les ruptures essentielles et de mettre en évidence des problématiques propres aux systèmes qui sont comparés. Celle qui est attachée à la traite et à l’esclavage transatlantique est sans conteste la racialisation de ces processus. Dans l’espace atlantique, la synonymie de terme entre « Nègre » et « Esclave » se construit et se fige entre le XVI e et le XIX e  siècle. L’expérience des mondes américains esclavagistes a construit une équivalence entre une identification « raciale », le « Noir », et, une « nature », celle « d’esclave ». Création et nouveauté de la période moderne, stabilisées par la colonisation de l’Afrique à partir de la fin du XIX e  siècle, et l’élaboration du « racisme scientifique », les avatars de ce continuum de termes (« Esclaves », « Noirs », « Inférieurs », « Pauvres », « Immigrés ») sont toujours à déconstruire d

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