Conjuration du général Malet contre Napoléon
59 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Conjuration du général Malet contre Napoléon , livre ebook

59 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Au commencement de l’année 1812, l’Europe présentait un spectacle aussi nouveau qu’imposant.Une seule volonté dominait dans tous les pays formant alors l’empire français. Les confédérations du Rhin et d’Helvétie, le grand duché de Varsovie obéissaient à cette volonté ; l’Autriche et la Prusse étaient forcées d’y accéder ; le Danemarck lui présentait un allié sincère et dévoué, et l’empire ottoman un auxiliaire qu’il eût été facile de rendre important dans la lutte qui allait s’engager.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346105052
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
L.-P. Brun d' Aubignosc
Conjuration du général Malet contre Napoléon
PRÉFACE
LA conjuration du général Malet, contre la puissance de Napoléon, est un épisode marquant de l’histoire de l’empire français.
A l’époque où elle eut lieu, les événemens, aussi variés qu’importans qui remplissaient la scène politique, firent oublier cette entreprise avant même qu’on en eût connu les circonstances.
Le gouvernement impérial avait le plus grand intérêt à ensevelir dans l’oubli une tentative qui avait indiqué son côté faible, et prouvé que sa robuste constitution ne tenait qu’à un fil, la vie de Napoléon. Le même intérêt existait pour les hommes en place auxquels Malet avait porté ses premiers coups.
Ceux-ci ayant en main la direction de l’esprit public et la surveillance de la presse, ne négligèrent aucun moyen d’empêcher que les détails de cette conjuration vinssent à la connaissance du public.
Le voile dont ils la couvrirent n’a point encore été percé.
Le récit qu’en donnent les auteurs de la Biographie des contemporains, à l’article Malet, est de nature à fausser l’opinion publique sur cette affaire.
Un des journaux quotidiens de la capitale Fa jugée d’une manière aussi erronée, lorsqu’à propos de l’insurrection éclatée à Lisbonne, contre l’autorité royale, il l’a comparée à une échauffourée dans le genre de celle de Malet.
Cette erreur générale nécessite une rectification dans l’intérêt de l’histoire.
Celui qui l’entreprend a eu connaissance d’un rapport mis sous les yeux de Napoléon à son retour de Moscou.
C’est dans cette pièce, connue seulement de deux personnes, qu’il a puisé les détails que l’on trouvera dans la relation suivante.
Napoléon a reçu plus de vingt récits-rapports sur l’entreprise de Malet, les uns dictés par le devoir, les autres par le zèle.
L’auteur a emprunté le récit qu’il présente au public dans celui de ces rapports que Napoléon jugea le plus clair et le plus complet dans son ensemble. C’est la seule garantie qu’il puisse offrir de l’exécution de son exposé.
CONJURATION DU GÉNÉRAL MALET CONTRE NAPOLÉON
Au commencement de l’année 1812, l’Europe présentait un spectacle aussi nouveau qu’imposant.
Une seule volonté dominait dans tous les pays formant alors l’empire français. Les confédérations du Rhin et d’Helvétie, le grand duché de Varsovie obéissaient à cette volonté ; l’Autriche et la Prusse étaient forcées d’y accéder ; le Danemarck lui présentait un allié sincère et dévoué, et l’empire ottoman un auxiliaire qu’il eût été facile de rendre important dans la lutte qui allait s’engager.
C’est avec cette masse de puissance compacte que Napoléon soutenait une guerre opiniâtre contre deux ennemis implacables, l’Angleterre et les peuples de la péninsule, et qu’il allait en faire déclarer un troisième plus redoutable encore par sa position sur le globe, que par les élémens de force qu’il renferme dans son sein.
Dans cette grande division de l’Europe, la Suède seule se trouvait en dehors de tout système. Isolée vers le pôle du nord, elle avait été récemment si affaiblie par la perte de la Finlande, qu’elle paraissait peu en état de jeter quelque poids dans la balance.
L’enfant de la révolution française, appelé à gouverner un jour ce royaume, avait eu jusqu’alors une conduite assez adroite pour qu’il fût permis de lui supposer un grand attachement pour sa première patrie.
C’est peut-être celte opinion, trop répandue dans l’armée et partagée par beaucoup de ceux qui entouraient Napoléon, qui empêcha celui-ci de s’assurer de la neutralité de celui qui avait été l’un de ses lieutenans. Non-seulement il négligea de caresser son ambition, mais il n’évita même point de froisser son amour propre.
Cette faute devint fatale.
Celui qu’un peu de condescendance eût retenu dans les liens de la France, et qui, s’il eût été déclaré contre elle avant l’ouverture de la guerre, eût été considéré comme le plus faible de ses adversaires, en devint un des plus funestes par l’effet des circonstances où il se trouva placé.
L’Angleterre, le plus ancien ennemi de la France, avait renoncé depuis long temps à ces attaques partielles qui lui avaient si mal réussi toutes les fois que la trahison ne lui avait point préparé de succès. Mieux avisé, son cabinet avait porté toute son attention et dirigé tous ses efforts vers la péninsule, où une nation exaspérée combattait avec le dernier acharnement pour reconquérir son territoire et son indépendance.
C’était là le véritable ver rongeur de la puissance impériale. Les hommes et les trésors de la France allaient continuellement s’engloutir dans cette Espagne si utile, si sincère dans son alliance, avant qu’un népotisme absurde eût fait sacrifier le bien de l’État, les droits de l’honneur et de la reconnaissance, au fol orgueil de placer sur le trône des Deux-Indes un membre de la famille de Napoléon.
Mais déjà cette guerre si impopulaire dans son principe n’avait plus d’objet. L’impossibilité de la conquête, au moins celle de la conservation, était démontrée. Ces succès variés, exigeant toujours de nouveaux sacrifices, suffisaient à peine pour maintenir la possession de quelques points. On combattait sans but, et souvent il avait été question, dans les conseils du cabinet, des moyens de sortir avec quelque honneur de celte lutte insensée.
Qui n’aurait cru qu’un soin si important eut dû occuper particulièrement les méditations de l’empereur, et qu’il aurait senti la nécessité de terminer cette guerre avant de se livrer aux plus vastes desseins, à l’expédition la plus gigantesque qui ait été conçue dans les temps modernes.
En terminant la guerre d’Espagne, avant de s’aventurer dans le Nord, il retrouvait la disponibilité des forces nombreuses, bien qu’insuffisantes, qui se consommaient inutilement dans ce pays ; il s’affranchissait de l’obligation de les entretenir et de les renouveler ; il était rassuré sur un point qui devenait pour lui d’une surveillance d’autant plus difficile, qu’il allait chaque jour s’en éloigner davantage.
L’Espagne, pacifiée, n’était de long-temps à redouter pour la France.
Ce pays, couvert de ruines, aurait eu trop de maux à réparer pour pouvoir penser de long-temps à porter la guerre au dehors.
Les causes d’ailleurs qui faisaient de l’Espagnol un soldat aguerri et infatigable dans la défense de son territoire, n’eussent plus agi sur lui dès qu’on aurait voulu lui faire franchir sa frontière.
Ces considérations n’avaient point échappé à Napoléon.
S’il ne s’y arrêta point, c’est aux difficultés qu’il rencontra pour arriver à une conciliation, qu’il fa t l’attribuer, et non, comme on l’a prétendu, à la crainte de voir les Anglais porter les moyens qu’ils employaient à la défense de la péninsule, au secours du nouvel allié qu’il allait leur donner.
De quel poids en effet eussent été, dans l’armée russe, les 25 à 30 mille hommes qui appuyaient les troupes espagnoles.
L’expédition, vers l’orient de l’Europe, avait d’ailleurs dans l’esprit de Napoléon un but bien autrement important que celui de forcer l’adhésion du czar au système continental, et de poser, par l’étendue et la consistance donnée à la Pologne, une barrière aux invasions des hordes de l’Asi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents