De Sainte-Hélène aux Invalides - Souvenirs de Santini, gardien du tombeau de l empereur Napoléon Ier
68 pages
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De Sainte-Hélène aux Invalides - Souvenirs de Santini, gardien du tombeau de l'empereur Napoléon Ier , livre ebook

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Description

Santini. — Son engagement. — Camp d’Ambleteuse. — De 1804 à 1814. — Courrier du cabinet. — Fontainebleau. — Le comte d’Ornano. — Le grand Maréchal. — L’île d’Elbe. — Les Elbois. — Ce que pensaient les Elbois de l’Empereur Napoléon. De tous les serviteurs dévoués et fidèles qui suivirent l’Empereur Napoléon Ier dans ses deux exils, l’île d’Elbe et Sainte-Hélène, il n’en est pas dont la vie ait été plus largement excentrique, plus étrangement accidentée que celle de Santini.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346092321
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.

Noël Santini, Joseph Chautard
De Sainte-Hélène aux Invalides
Souvenirs de Santini, gardien du tombeau de l'empereur Napoléon Ier
A MADAME LA COMTESSE REGNAULT DE SAINT - JEAN-D’ANGELY.
 
 
 
Madame la Comtesse,
 
 
 
 
Ce petit livre est à vous.
Il est à vous à deux titres.
Il est à vous, parce que vous avez autorisé son auteur à mettre votre nom en tête de son œuvre, tout infime qu’elle soit
Il est à vous, parce que l’une de ses pages porte le nom de votre illustre époux, et qu’un mot fait ressortir sa noble loyauté du fond de ce cloaque immonde que l’histoire appelle les deux Chambres de 1815, où vint s’engloutir, avec la fortune de l’Empereur Napoléon, l’indépendance de la patrie, où vinrent se briser nos aigles !
Puis, il y a encore autre chose qui fait que ce livre est à vous

La preuve de l’amitié dont vous daignez honorer
Votre bien affectionné
 
 
 
Chautard.

Paris, le 18 juillet 1853.
Ceci est ma Préface :
 
 
 
 
Monsieur Chautard,
 
 
 
 
J’ai lu avec beaucoup de plaisir votre livre sur l ’Ile d’Elbe et les Cent-Jours ; il appartenait au fils du brave commandant l’ Inconstant d’écrire un ouvrage si plein d’intérêt.
 
J’apprends que vous allez publier sous ce titre  : De Sainte-Hélène aux Invalides, un nouvel ouvrage ayant pour but de faire connaître la conduite honorable de SANTINI ; je ne saurais trop vous encourager à cela. Santini est un de ces braves dont la fidélité devrait être connue du monde entier. L’Empereur l’appréciait et l’aimait, et Santini n’a cessé, soit à l’ile d’Elbe, soit à Sainte.-Hélène, et principalement à son retour en Europe, après que l ’AFFREUX HUDSON-LOWE l’eût fait renvoyer, de montrer à Napoléon le dévouement le plus absolu ; vous ne sauriez donc trop faire son éloge.
 
Adieu, Monsieur, veuillez agréer, etc.
 
Comte DE LAS-CASES.

Paris, le 18 juillet 1853.
Quelle Préface, de notre part, sur l’ensemble de notre ouvrage, vaudrait cette lettre si honorable et si flatteuse pour Santini et pour moi ?
Ces lignes, du fils de l’illustre auteur du MÉMORIAL DE SAINTE-HÉLÈNE, disent tout l’esprit de notre livre.
Elles disent son but.
Merci, mille fois merci à M. le comte Emmanuel DE LAS-CASES pour sa bonne et charmante lettre ; merci pour son approbation.
Des vers au commencement d’un ouvrage à prétentions sérieuses comme celui-ci ? de prime abord cela va paraître étrange sans doute !
 
Mais Voici ma justification :
 
Un soir, c’était le lendemain de la proclamation de l’Empire de Napoléon III, j’étais chez madame la comtesse Régnault de Saint-Jean-d’Angely : dans l’une de ces délicieuses causeries, au milieu desquelles cette aimable dame jette, avec tant de grâces, cette foule de piquantes anecdotes, qui font que l’auditeur n’aperçoit pas le temps qui passe, il fut parlé de Napoléon I er , de son avénement au trône impérial, de son sacre, etc., et, à propos de ce passé, toujours neuf, je dis, sur le présent, les strophes qu’on va lire : Ces vers, me dit madame la comtesse, sont écrits avec tout votre cœur ; faites-les servir d’introduction au premier livre napoléonien que vous publierez !...
 
Voilà pourquoi ces strophes sont en tête des chapitres de ce petit livre !
SALUT
CÉSAR - NAPOLÉON !
A NAPOLÉON III.
 
 
 
 
Les partis ont plié sous le poids de ton nom.
Au bruit du vieux monde qui tombe, Le chef, géant de ta maison, Vient de tressaillir dans sa tombe.

*
* *
Le spectre impérial, fier de son successeur,
Devance la foule en délire, Pour t’ouvrir, nouvel Empereur, Le seuil où commence l’Empire.

*
* *
C’était beau, cette fête, où chaque bataillon
Faisait des rêves d’épopées. Salut, César-Napoléon !... Ton nom fait vibrer leurs épées.

*
* *
On eût dit être aux jours d’Ulm et de Friedland,
Le soir d’une revue immense ; On eût cru l’Empereur géant De retour, saluant la France.

*
* *
C’était grand, on voyait l’aigle de nos drapeaux
Tout prêt à déployer ses ailes, Les yeux fixés sur Waterloo, Le foudre chargé d’étincelles !

*
* *
Tous les cœurs bondissaient ; un soleil d’Austerlitz
Descendait du zénith au pôle Et mettait au front de tes fils O France ! une noble auréole !

*
* *
Dis un mot, fais un signe, et du haut de ton char
Pousse tes soldats vers la gloire, Et tu verras, nouveau César, S’ils sont fils de ceux de la Loire.

*
* *
L’Empire, c’est la paix ; c’est ton vœu, Monseigneur,
La paix entre Rome et Carthage... Mais ce vœu-là n’est point la peur Qui fait supporter un outrage.

*
* *
Sire, il faut oublier Annibal et Brennus
Et la moderne foi punique ; La cendre de Germanicus N’est plus au Golgotha d’Afrique.

*
* *
Il faut la paix, c’est bien ; l’ombre d’Arminius
Voit dormir les soldats du JUSTE ; Les os blanchis de nos Varus Attendront le réveil d’Auguste...

*
* *
L’Empire, c’est la paix ; mais c’est encor l’honneur ;
Mais c’est aussi l’indépendance... César, ton glaive d’Empereur Doit être lourd dans leur balance...

*
* *
L’aigle a repris son vol vers le plus haut des cieux.
Il vient de reprendre sa place, Et, comme un éclair radieux, Son œil illumine l’espace.

*
* *
Il fait voir que toi seul est l’ordre vérité,
Symbole de démocratie, Dont l’origine est liberté, Le principe honneur et patrie.

*
* *
Puisque la voix du peuple est la voix du Très-Grand,
Aimé de Dieu, marchez sans crainte. Sire, il nous faut un bras puissant, Que votre volonté soit sainte !...

*
* *
Marchez, le peuple entier, dont vous êtes l’élu,
Vous suivra comme on suit un phare Qui sauve un voyageur perdu De la nuit sombre qui l’égare.
 
 
J. CHAUTARD.

2 décembre 1852, au retour de la proclamation de l’Empire.
« Chère aigle ! que ces baisers retentissent dans le cœur de tous les braves !... Adieu, mes enfants !... mes vœux vous accompagneront toujours ; conservez mon souvenir... »
( Adieux de Fontainebleau. )
I

Santini. — Son engagement. — Camp d’Ambleteuse. — De 1804 à 1814. — Courrier du cabinet. — Fontainebleau. — Le comte d’Ornano. — Le grand Maréchal. — L’île d’Elbe. — Les Elbois. — Ce que pensaient les Elbois de l’Empereur Napoléon.
De tous les serviteurs dévoués et fidèles qui suivirent l’Empereur Napoléon I er dans ses deux exils, l’île d’Elbe et Sainte-Hélène, il n’en est pas dont la vie ait été plus largement excentrique, plus étrangement accidentée que celle de Santini.
Si, jusqu’à présent, le silence a été gardé sur des faits, qui cependant ne sont pas sans intérêt pour l’ensemble de ce beau poème qu’on appelle l’histoire de l’Empire Français, la faute en est à Santini, qui toujours s’est opposé, par modestie, à leur publication. Aujourd’hui seulement, cédant à nos justes observations, il nous a confié les notes avec lesquelles nous avons fait ce petit livre 1 .
Santini, Jean-Noël, fils de parents honnêtes, mais sans fortune, est né en Corse, en 1790, dans une pauvre petite bourgade de l’arrondissement de Bastia, nommée Lama. N’ayant pour guide, dans son enfance, que l’exemple des habitants abruptes, mais courageux, des montagnes de son pays, et bercé qu’il fut aux chants de triomphes des armées de la grande nation, dont les refrains arrivaient jusques sous le chaume de la modeste demeure de ses pères, Santini, fier, comme tous les enfants de la Corse, d’être

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