Don Alfonse ou Don Carlos ? - Étude historico-légale
77 pages
Français

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Don Alfonse ou Don Carlos ? - Étude historico-légale , livre ebook

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Description

NOTRE Monarchie date de la chute de l’empire romain et de la création du royaume wisigoth sous le sceptre d’Ataulfe. Pendant cette période, c’est-à-dire tant que dura la monarchie des Goths, la royauté était élective. Sans doute il arriva quelquefois que le fils succédait au père et le neveu à l’oncle ; mais ce turent là des cas isolés qui ne se produisirent nullement en vertu d’une loi réglant l’ordre de succession au trône ; ces accidents ne firent pas loi et le système demeura essentiellement électif.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346114573
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Placido Maria de Montoliu y Sarriera
Don Alfonse ou Don Carlos ?
Étude historico-légale
PRÉFACE DU TRADUCTEUR
Cette brochure était encore à l’impression, lorsqu’est survenu en Espagne un changement subit de gouvernement qui donne une plus grande opportunité à cette publication ; car si le départ précipité de Don Amédée cède momentanément la place à la République, cela prouve aussi que les Espagnols ne veulent pas, et ne peuvent pas être gouvernés par un Roi étranger comme cela s’est déjà vu deux fois dans ce siècle.
Aucune personne sensée ne peut croire possible que les institutions républicaines puissent jamais se consolider et se cimenter dans la Péninsule ; en effet, ce système de gouvernement à peine établi, ses partisans commencent déjà à ne plus s’entendre entre eux, ce qui fait prévoir sa fin prochaine.
Quant aux Alphonsistes et aux Carlistes, l’auteur de cette brochure ne s’est pas proposé, comme on le verra, de défendre l’un ou l’autre de ces partis ; il a voulu seulement prouver de la manière la plus évidente, de quel côté est la légitimité, et quel est le prétendant qui a le plus de droits au trône d’Espagne.
Nous regrettons sincèrement qu’il ne nous ait pas été possible de nous procurer un document de plus à ajouter à ceux que Monsieur Montoliu a pu réunir pour démontrer ce qu’il se proposait.
Il nous vient de source certaine et autorisée, que, dans les Archives du Palais à Madrid, il existe la réponse du Roi Charles X de France à une lettre du Roi Ferdinand VII d’Espagne, dans laquelle ce dernier Monarque, à peine marié à la Reine Marie Christine, lui demandait son opinion au sujet de la succession à la Couronne, pour le cas où il aurait des descendants. Le Monarque français lui répondit : «  que, d’après son avis, il devait s’en tenir strictement aux anciennes lois du royaume. »
Cette brochure, s’appuyant précisément sur ces mêmes lois, démontre jusqu’à complète évidence, quel est conséquemment le Roi légitime d’Espagne.

Paris, 20 février 1873.
QUI EST LE ROI LÉGITIME D’ESPAGNE ?
ON se demandera, sans doute, si la présente brochure a un intérêt d’actualité, lorsque la question qu’elle traite a été débattue depuis 1830 par tant d’écrivains et surtout lorsqu’il s’est passé tant d’événements d’une importance capitale comme ceux qui ont eu pour conséquence, en Septembre 1868, la retraite de la Reine Doña Isabelle il avec toute la famille Royale sur le sol de France, et l’élection d’un Roi d’Espagne, par les Cortés Constituantes, en la personne d’Amédée de Savoie, fils du Roi Victor-Emmanuel.
Le nouveau monarque parviendra-t-il ou non à affermir son trône dans notre pays ? réussira-t-il ou non à être le fondateur d’une nouvelle dynastie capable de fournir à l’Espagne pendant un ou plusieurs siècles une souche de rois ? personne n’est à même de le prédire ni même d’affirmer que le nouveau monarque ou la nouvelle dynastie ouvriront à notre malheureuse patrie une ère de prospérité. Dans un siècle où l’on voit se déraciner si facilement des trônes séculaires, il est bien permis de douter que le vent de la révolution épargne les assises d’un règne qui compte seulement quelque mois d’existence. Que par suite d’une révolution ou de toute autre cause le Roi Amédée vienne à perdre la couronne et que la nation se tourne vers celui qui représente les droits légitimes au trône d’Espagne, qui devra-t-elle choisir, de Don Alphonse on de Don Carlos ? De là l’utilité d’examiner les causes de rivalité qui subsistent entre les deux augustes personnages, à fin de créer l’unité de vue dans le parti monarchique relativement au prince qui puisse représenter ce principe de légitimité ; et puis, quant au système politique, qu’il soit absolu ou représentatif, sans nourrir l’espérance de concilier entre eux les partisans de l’une ou de l’autre forme, nous nous tiendrions pour satisfaits de voir se répéter ce qui se passait dans les dernières années du règne de Doña Isabelle II, alors que la base du Gouvernement étant fixe, l’unique souveraineté légitime étant celle de la Reine, il ne s’agissait que d’étendre ou de restreindre plus ou moins un système politique, d’après les vues de ceux qui prédominaient à leur heure sans cesser de combattre sous la bannière des deux principes demeurés sacrés et inviolables.
Actuellement, au contraire, et par malheur, nous avons deux partis monarchiques qui se croient légitimistes et chacun d’eux soutient, en politique, des principes opposés.
On nous objectera que tout ce qu’il importait de rappeler au sujet de la légitimité a été redit à satiété et qu’après un véritable déluge de publications récentes du même genre, la nôtre ne servira qu’il grossir le nombre sans apporter la conviction dans l’esprit des champions des deux causes. Sans avoir une confiance démesurée dans nos forces, nous ne pouvons nous empêcher d’être frappé du défaut d’impartialité politique qui s’accuse dès la première page, dans la plupart, pour ne pas dire la totalité, des brochures qui ont été publiées jusqu’à présent en faveur de l’un ou de l’autre des prétendants : c’est pourquoi nous avons songé à rendre à la cause de la légitimité vraie un service franc et réel, en présentant au public espagnol une étude sévère et impartiale de la question qui se débat, et en nous acquittant de cette tâche sans inclination préconçue en faveur de tel ou tel prétendant mais avec l’unique préoccupation de nous réduire à un exposé de faits et de doctrines dont il appartient au public de tirer les conclusions.
Nous prions seulement le lecteur disposé à nous suivre dans ce travail, de faire abstraction pour le quart d’heure de ses opinions politiques, car si l’on commence à poser en principe que Don Carlos représente la monarchie absolue et Don Alphonse la monarchie constitutionnelle, il s’en suit qu’il devient superflu de rechercher les fondements véritables du droit à la Couronne ; en d’autres termes : le jour où Don Carlos, parvenu au trône établirait un système de gouvernement constitutionnel il ne serait plus le représentant de la légitimité aux yeux du défenseur de l’absolutisme, et si Don Alphonse s’écartant du système représentatif gouvernait le pays d’après le système purement autoritaire, il cesserait d’être le Roi légitime pour les constitutionnels. Il ne faut pas procéder ainsi. De deux choses l’une : que l’on accepte ce qu’on appelle la légitimité moderne, c’est-à-dire celle qui est censée issue de la souveraineté populaire plus ou moins librement représentée, et dans ce cas il faut accepter comme légitime Don Amédée, ou bien il n’y a d’admise que l’antique légitimité, celle de droit. Dans ce dernier cas il faut voir qui la représente, si c’est Don Alphonse ou Don Carlos. Supposons l’avènement de l’un ou de l’autre au trône d’Espagne, le système de gouvernement qu’il inaugurera, pourra être plus ou moins absolu, plus ou moins représentatif, mais quel que soit ce système, il n’y en aura pas moins un Roi légitime d’Espagne. En résumé, il ne peut y avoir qu’une légitimité tandis qu’il y a plusieurs espèces de gouvernen1ents monarchiques.
Il convient aussi de prémunir le lecteur contre toute tendance qui le mènerait à ne pas envisager la question de la légitimité en elle-même, ni à

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