Gaule
28 pages
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Description

Limitée par le Rhin, la Méditerranée, les Alpes, les Pyrénées et l'Atlantique, la Gaule est devenue le territoire celtique le plus étendu et le plus cohérent de l'Antiquité. À vrai dire, les Celtes n'y étaient autochtones que dans le tiers nord-est du territoire (Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne, est du Bassin parisien), le reste du pays...

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Publié par
Date de parution 28 octobre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782852297425
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

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ISBN : 9782852297425
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Gaule
Introduction
Limitée par le Rhin, la Méditerranée, les Alpes, les Pyrénées et l’Atlantique, la Gaule est devenue le territoire celtique le plus étendu et le plus cohérent de l’Antiquité. À vrai dire, les Celtes n’y étaient autochtones que dans le tiers nord-est du territoire (Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne, est du Bassin parisien), le reste du pays étant occupé, dans sa majeure partie, par des populations anonymes installées depuis l’époque néolithique : Basques et Ibères dans le Sud-Ouest ; Ligures dans le Sud-Est. Même après l’achèvement de la conquête de la Gaule, les Celtes n’y ont jamais constitué la majorité de la population ; ils semblent avoir été groupés en colonies guerrières, tendant, au cours du second âge du fer, à se fondre progressivement dans le reste de la population, en lui imposant leur langue et leur civilisation.
Les Gaulois et plus généralement les Celtes n’ont jamais été fermés sur eux-mêmes : dès le VII e  siècle avant J.-C., ils entretenaient des rapports commerciaux avec les peuples les plus civilisés du bassin méditerranéen. De tous les barbares, ils étaient sans doute les moins barbares. L’entrée de la Gaule dans le monde méditerranéen et hellénique a précédé de loin la conquête romaine et a préparé la voie à celle-ci. Il est en particulier abondamment établi que l’expansion commerciale et l’influence technique et culturelle de la colonie phocéenne de Marseille débordaient largement le cadre de ce qui allait devenir la province romaine de Narbonnaise. C’est du reste à l’appel des Marseillais, victimes de la piraterie ligure et des incursions de leurs voisins, que les Romains intervinrent en Gaule méridionale. Cette région servit ensuite de base de départ à Jules César pour conquérir l’ensemble du territoire ; il ne faisait en cela que lutter de vitesse avec les Germains : si la Gaule n’était devenue romaine, elle fût à coup sûr devenue germanique.
La langue latine supplanta peu à peu les parlers celtiques ; sur tout le territoire s’élevèrent des villes, avec leurs réseaux d’aqueducs et de voies. Cependant, les Gaulois, en devenant gallo-romains, ne renièrent pas leurs traditions propres. Cette fidélité se manifeste aussi bien dans le domaine religieux que dans le domaine artistique.
La religion gauloise est surtout connue par les monuments, sculptures ou inscriptions d’époque romaine. Mais les fouilles mettent au jour un nombre de plus en plus grand de monuments et de documents plus anciens et permettent donc une reconstitution plus précise. Ces découvertes suggèrent que, dès l’époque hallstattienne, s’élaborent, dans le domaine celtique et sur les confins celto-illyriens, un panthéon, une mythologie et un rituel. C’est là qu’il faut chercher l’origine de la religion gauloise, qui, fortement influencée dès le début par les idées et les thèmes méditerranéens, se développera au cours du second âge du fer, dans le domaine celtique, particulièrement en Gaule, et se perpétuera bien au-delà de la conquête romaine.
On a cru longtemps, à la suite de Salomon Reinach, que l’ art gaulois s’était cantonné exclusivement dans la décoration et dans la représentation des symboles géométriques, qu’il aurait été, en somme, dominé par une sorte de tabou de la figure humaine. Des découvertes plus récentes, permettant de dater beaucoup d’œuvres déjà connues mais mal comprises et mal situées, ont fait justice de cette théorie. On connaît actuellement une série importante de sculptures gauloises qui s’échelonnent de la fin du VI e  siècle au début de la période romaine. La plupart sont des figurations humaines. Une autre théorie, due à F.  Benoit, consiste à isoler, parmi les sculptures gauloises, celles qui ont été trouvées dans le midi de la Gaule, à les considérer comme émanant d’une sorte de collectivité religieuse et artistique commune aux peuples riverains de la Méditerranée. Cette thèse, qui aboutit à nier toute originalité à l’art gaulois, ignore la parenté directe qui unit ces œuvres, découvertes dans la zone de rayonnement artistique de Marseille et de ses colonies, à celles, à vrai dire moins nombreuses, qui ont été élaborées sur le reste du territoire gaulois, et notamment dans la vallée du Rhin.
Devenue romaine, la Gaule ne perdit point sa personnalité. L’histoire de l’art antique a mis en évidence l’importance des arts provinciaux qui se sont développés dans le cadre de l’Empire romain. Ces arts offrent un double intérêt : ils renseignent sur la continuité des traditions religieuses et artistiques indigènes ; ils éclairent sur les diverses influences qu’exercèrent tant les événements militaires et politiques que les courants économiques. La Gaule romaine est particulièrement favorisée en exemples de ce genre, car elle bénéficiait d’une tradition religieuse et artistique ancienne et bien vivante, et se trouvait soumise à des courants variés d’influences artistiques et culturelles, tant en raison de sa situation géographique que du caractère composite de sa population urbaine. En fait, la présence gauloise dans l’art gallo-romain sera, suivant les époques, tantôt forte, tantôt faible et estompée, tantôt subjuguée et en quelque sorte domestiquée, tantôt à nouveau triomphante, en raison de l’allègement de l’autorité romaine.
1. Histoire et civilisation
• Des origines aux invasions belges
La conquête de la Gaule par les Celtes s’est opérée en deux grandes phases. La première phase commence à l’âge du bronze moyen, pour s’achever à l’âge du bronze final, et comporte quatre périodes :
Partant de l’Allemagne du Sud et de la Rhénanie, les Celtes pénètrent d’abord lentement vers l’ouest, avec des pointes en direction du Bassin parisien, voire de la Charente, entre 1500 et 1300 avant J.-C.
Une première vague d’invasions proprement dite, relativement clairsemée, succède à cette lente pénétration, au début de la période des « champs d’urnes », au cours de laquelle la sépulture à inhumation sous tumulus cède la place à l’incinération en urne, déposée en pleine terre (1200 av. J.-C.).
À partir de 1000 avant J.-C., les Celtes colonisent systématiquement tout l’est du territoire, s’avançant même vers le Massif central et la vallée du Rhône.
Entre 900 et 700 avant J.-C., il se produit un reflux et un regroupement de populations.
La seconde phase se situe à l’âge du fer. Durant le premier âge du fer, ou période hallstattienne, la population paraît être restée stable. Tout au plus peut-on supposer la mainmise de l’aristocratie celtique sur certains territoires non encore occupés par les Celtes. C’est à partir de la fin du VI e  siècle avant J.-C. que les tribus celtiques reprennent leur progression ; au cours du V e siècle, les Gaulois, en route vers l’Italie du Nord, colonisent la vallée du Rhône et certaines vallées alpestres ; lors de la seconde vague d’invasions, ils poursuivent leur progression dans le Massif central et le Languedoc ; au III e  siècle, ils achèvent la conquête de la Provence et du Languedoc, tandis qu’au nord de la Seine les tribus belges transrhénanes s’installent, et repous

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