Haïti, une page d histoire
104 pages
Français

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Haïti, une page d'histoire , livre ebook

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Description

Opinion de M.E. Levasseur. — Réveil des Antilles. — Indifférence d’Haïti. — Article 7. — Neutralisation de l’île. — Haïti aux Haïtiens. — Nécessité d’une solution. — Faut-il désespérer ? — Môle Saint-Nicolas. — Résumé d’une statistique. — Avenir du Môle. — Les Allemands en Amérique ; leur politique en Haïti. — La République dominicaine. — Le général Luperon. — La baie de Samana. — Go ahead !Placée sur la route de Panama ; entre deux mers, — l’une fermée, la mer des Antilles, l’autre ouverte, vaste, immense, l’océan Atlantique, — l’île d’Haïti doit à sa situation géographique le privilège de pouvoir étendre facilement ses relations en tous sens.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782346116935
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Léon Laroche
Haïti, une page d'histoire
BOYER-BEZELAIS,
CHEF DU PARTI LIBÉRAL, MORT À MIRAGOANE, le 27 Octobre, 1883.
Les Haïtiens apprirent leur malheur en apprenant sa mort. Chacun se reprecha d’avoir laifsé périr le grand citoyen.
PORTRAIT GRAVÉ PAR M.E. COLLIER
 
 
ADMIS PAR LE JURY
AU SALON DE PEINTURE DE 1885
AVERTISSEMENT
Qui nous pousse à entreprendre cet ouvrage, à essayer nos forces dans cette voie nouvelle ? L’esprit de spéculation ? L’histoire ne s’invente pas. L’ambition ? Peut-être : celle de dénoncer les hommes qui déshonorent notre patrie et notre race.
Nous n’avons pas été sans secours et sans aide. Les matériaux étaient tout réunis. Nous n’avons eu qu’à les compulser et à leur donner une pensée ; souvent même ce soin nous a été évité.
Le lecteur trouvera, sans doute, quelque intérêt à connaître la distribution des rôles, et à apprendre de quel côté se tient le bon droit dans ce duel du libéralisme et de l’absolutisme qui, depuis si longtemps, entrave la marche d’Haïti, ce petit pays intéressant à plus d’un titre.
L’amour de la vérité nous a, quelquefois, entraîné à des aveux douloureux pour notre orgueil national ; c’est vrai. Mais nous sommes de ceux qui pensent qu’il y a autant de courage à désavouer les hontes de ses gouvernants qu’à reconnaître ses propres défauts.
Les Haïtiens ne sauraient être des sauvages parce que quelques-uns des leurs auraient commis des actes de sauvagerie. Ils ne sauraient non plus s’excuser de leurs défauts en invoquant des antécédents chez des peuples, aujourd’hui civilisés.
Il y a des exemples qui ne sont pas à imiter. Ils servent à signaler le mal comme le phare signale l’écueil.
Ces antécédents s’expliquent par la nature de l’esprit humain à la fois variable et toujours le même dans ses instincts et ses procédés. Ils prouveraient simplement — s’ils prouvaient quelque chose — l’unité de l’homme. Mais de ce que la France a eu la Saint-Barthélemy, l’Espagne l’Inquisition, il ne s’en suit pas que nous puissions nous prévaloir de ces faits pour excuser nos folies.
Les Haïtiens doivent se convaincre que, s’ils devaient imiter en tout les peuples dont ils sont disposés à invoquer l’exemple, s’ils devaient suivre dans tous ses détours le chemin que ceux-ci ont parcouru, il leur faudrait encore, avant de se mettre en marche, rester stationnaires pendant plusieurs siècles. Que cela ne les décourage pas : la complète assimilation des idées modernes ne s’est pas encore faite ; elle se fera. Car le présent est loin d’être l’idéal entrevu : les aspirations sont plus élevées.
Épouser la cause des ennemis du progrès serait s’exposer à l’accusation — et la justifier jusqu’à un certaint point — de tromper des espérances légitimes et de reculer devant la mission de représenter la race noire.
D’aucuns diront que ce livre est une œuvre de parti. Nous répondrons : Plaise à Dieu que nous ayons trop affirmé et méjugé de l’avenir d’Haïti avec le régime gouvernemental du président Salomon.
Bien que plusieurs auteurs aient déjà décrit l’île d’Haïti, elle n’est peut-être pas assez connue pour qu’on puisse en parler sans risque de n’être pas compris de tout le monde 1 . Nous avons donc cru devoir en rappeler à grands traits les ressources, suivre les grandes lignes de son histoire et terminer, pour répondre au titre de cet ouvrage, par le récit du siège de Miragoane.
Quant à la forme, nous l’abandonnons aux puristes. Notre but sera atteint si nous réussissons à jeter un rayon de lumière sur les événements qui ont marqué ces temps derniers et à permettre de lire, à la lueur des incendies de septembre 1883, ce que l’avenir nous réserve.
Avant de conduire le lecteur dans cette île, nous aurions quelques remords à ne pas remercier ici les étrangers et nos compatriotes qui, par un généreux mouvement, ont concouru à cette publication.
Nous nous plaisons également à exprimer toute notre sympathique gratitude à l’habile artiste M.E. Collier, qui a bien voulu nous seconder de son talent.
L.L.
 
 
 
Paris, 2 Mai 1885.
1 Que de personnes confondent encore Taïti avec Haïti !
INTRODUCTION
Entre les deux Amériques, l’océan Atlantique s’enfonce profondément dans les terres. Il forme ainsi une vaste mer intérieure qu’on a été jusqu’à surnommer la Méditerranée du Nouveau-Monde.
La presqu’île du Yucatan la partage en deux bassins inégaux. On voit, d’une part, le golfe circulaire du Mexique, et d’autre part, la mer des Caraïbes, entièrement circonscrite à l’ouest, au nord et au sud par le continent américain. A l’est, faisant face à l’Europe, s’étend une longue chaîne d’îles, qui se déroule en arc de cercle — sur quinze degrés de latitude — du golfe de Maracaïbo au canal du Yucatan, et laisse entre ses nombreux anneaux des passages à peine aussi larges que les terres qui les séparent.
Ces îles sont les Antilles — du nom d’une contrée imaginaire qu’on voyait, au XVI e siècle, marquée sur les cartes géographiques à l’occident du monde connu d’alors. On les divise en Grandes et en Petites Antilles. Leur superficie explique cette division.
Les Grandes Antilles sont au nombre de quatre : Cuba, Haïti, la Jamaïque, Porto-Rico.
Haïti — la Montagneuse en langue caraïbe — est la plus haute, la plus large, sinon la plus étendue.
Sa fertilité est prodigieuse. La bonté naturelle du sol, aidée de la double influence de l’humidité et de la chaleur, y produit des effets merveilleux. La vie, sous tous ses aspects, s’y montre d’une activité toujours renaissante et fait de ce coin du globe l’un des pays les plus délicieux et en même temps les plus riches du monde.
A l’intérieur, abondent le mercure, le fer, le cuivre, le plomb, l’antimoine ; sur les côtes, ce sont de vastes salines naturelles. Dans les bassins fluviaux, il y a des gisements de houille et des mines de sel gemme autour des lacs. L’île possède aussi l’ardoise, le gypse et des carrières de pierre de taille.
Des montagnes jaillissent de nombreuses sources thermales. Le gayac, l’acajou, le cèdre, le brésillet, le bois de fer, le campèche, le pin, s’y goupent en famille pour en tapisser les flancs et en couronner les sommets. Ailleurs croissent vingt autres essences fort recherchées dans la construction, l’ébénisterie et la teinturerie.
Le cocotier est originaire du pays. Le manguier, quoique exotique, semble n’avoir jamais eu d’autre patrie. Partout le bananier, le latanier, le palmier, le dattier, le figuier, tous ces arbres à rameaux radiés et retombants balancent avec grâce leur chevelure élégante. Dans cette heureuse contrée, le caféier, le cacaoyer, le tabac, le coton, le maïs, le riz réussissent admirablement. L’oranger vient à l’état sauvage à côté du citronnier. Les fruits les plus suaves, ananas, goyaves, tamarins, sapotes, cayemites, y sont si abondants qu’ils couvrent le sol à certaines époques de l’année et servent de nourriture aux animaux.
Aux portes mêmes des villes commencent les bois avec leurs réseaux de lianes et leurs sauvages habitants. Ce ne sont pas des monstres qui vivent sous nos arbres gigantesques, épiant leur proie pour, d’un bond, la saisir au passage, mais un gibier craintif à la chair succulente.
La sarde, le congre, le mulet, le lamentin, le carret, ainsi que des crabes, très estimés des gourmets, se plaisent dans nos eaux où le requin et le caïman entendent régner sans partage. « La nature enfin, dans aucune contrée du globe, n’offre à l’industrie humaine des moyens plus puissants pour s’étendre et se développer, et des jouissances plus réelles sous le rapport de la beauté des sites 1 . »
Cette île ravissante, avec sa végétation luxuriante et son diadème de montagnes, émerge à l’ouverture du golfe du Mexique entre les 1

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