Histoire d amour. Histoire de guerres ordinaires. 1939-1945...Evian 1962
156 pages
Français

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Histoire d'amour. Histoire de guerres ordinaires. 1939-1945...Evian 1962 , livre ebook

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Description

Entre témoignage historique et précis de sociologie familiale, ce récit s'organise autour d'un ensemble de lettres échangées des quatre coins du monde par un officier français et son épouse restée sur le territoire national. Elles témoignent d'un regard et d'un ressenti aussi inattendus que singuliers portés sur des événements tragiques de la Grande Histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 76
EAN13 9782296464742
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HISTOIRE D’AMOUR
HISTOIRE DE GUERRES ORDINAIRES
1939 – 1945… Évian 1962
Du même auteur


Chemins d’errance, Flammarion J’ai lu, 1991
Saba, Flammarion J’ai lu, 1992.
Le Traducteur perd le nord, Le Riffle, 2008.
Le Rendez-vous de Taghit, Petit Pavé, 2009.
Le Maître de Chaource, Ravet Anceau, 2010.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55084-1
EAN : 9782296550841

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-Paul FOSSET


HISTOIRE D’AMOUR
HISTOIRE DE GUERRES ORDINAIRES
1939 – 1945… Évian 1962


Un officier français dans la tourmente
Graveurs de mémoire


Oruno. D. LARA, La magie du politique. Mes années de proscrit, 2011.
Jean Michel HALLEZ, 40 boulevard Haussmann, 2011.
Yvon CHATELIN, Recherche scientifique en terre africaine, 2011.
Pierre REGENET, Ma dernière pomme. De PRETY à Bissey, Chroniques en culotte courte, 2011.
Jean-Paul KORZEC, Dans l’ombre du père, 2011.
Rachel SAMUEL, On m’appelait Jeannine, 2011.
Michel LAP RAS, Culottes courtes et bottes de cheval, « C’était comment la guerre ? », 2011.
Béatrice COURRAUD, Non je n’ai rien oublié… Mes années 60, 2011.
Christine BELSOEUR, Une vie ouvrière. Un demi-siècle de parcours militant, 2011.
Jean-René LALANNE, Le canard à bascule, 2011.
Louis NISSE, L’homme qui arrêtait les trains, 2011.
Danièle CHINES, Leur guerre préférée, 2011.
Jacques FRANCK, Achille, de Mantes à Sobibor, 2011.
Pierre DELESTRADE, La belle névrose, 2011.
Adbdenour Si Hadj MOHAND, Mémoires d’un enfant de la guerre. Kabylie (Algérie) : 1956 – 1962, 2011.
Émile MIHIÈRE, Tous les chemins ne mènent pas à Rome, 2011.
Jean-Claude SUSSFELD, De clap en clap, une vie de cinéma (Récit), 2010.
Claude CROCQ, Une jeunesse en Haute-Bretagne, 1932-1947, 2011.
Pierre MAILLOT, Des nouvelles du cimetière de Saint-Eugène, 2010.
Georges LE BRETON, Paroles de dialysé, 2010.
Sébastien FIGLIOLINI, La montagne en partage. De la Pierra Menta à l’Everest, 2010.
Jean PINCHON, Mémoires d’un paysan (1925-2009), 2010.
PREAMBULE
Lorsqu’« ILS » se rencontrent, en 1938, la seconde guerre mondiale approche mais ils décident résolument de l’ignorer, leur correspondance en témoigne. Tandis que le monde bruisse autour d’eux du cliquetis montant des armes, « ILS » se mirent dans leur amour naissant qui, curieusement, peinera pourtant à se construire. Pendant de très longues années, dans un monde mouvant secoué par une guerre mondiale, des conflits coloniaux multiples et l’arrivée de la société de consommation et des trente Glorieuses, « ILS » se rencontreront, s’éviteront, s’écriront, vivront ensemble ou se quitteront en espérant toujours se retrouver. « ILS » construiront ainsi une histoire singulière qui n’a de cesse de nous interpeller et qui justifie, à elle seule, le titre de ce livre « Histoire d’Amour. Histoire de guerres ordinaires 1939-1945… Evian 1962 ». Histoire de couple donc mais aussi témoignage sur la sociologie et les valeurs d’un couple confronté à la rudesse d’un temps de l’Histoire. Témoignage, enfin, de guerres successives, vécues pour lui « de l’intérieur », qui constituent la toile de fond de leur histoire. Autant d’instants vécus avec leur inévitable part d’énigmes et leurs secrets, lourds parfois, qui nous rappellent, s’il en était besoin, que nos chemins de vie sont souvent des chemins de labeur. Que nous avons toujours à les tracer quelque soit le temps et les époques.
Lorsque la mort mit fin à leur histoire, des « traces » d’Eux, inconnues jusqu’alors, ressurgirent de sous un meuble abandonné dans un coin sombre de grenier. Ce sont « ELLES » qui constituent ce livre jusqu’à l’énigme finale.


Mais ne nous y trompons pas ! la question posée à travers ces lignes est toujours celle de l’ignorance. Que sait-on de « l’autre » et de ses parents en particulier ? Rien, souvent. Ou si peu. Surtout si, comme dans mon cas, ces derniers étaient déjà d’un âge avancé à ma naissance. Vieux d’un âge qui n’était pas seulement le leur mais celui sociologique et transgénérationnel de leurs propres parents nés dans la seconde moitié du 19 ème siècle, et dont ils portaient sans le savoir les croyances et les valeurs.
Dans le même temps, je ne peux manquer de noter combien la carrière militaire de mon père s’exerce dans une période historique et politique très particulière allant de la seconde guerre mondiale à la guerre d’Algérie en passant par la Résistance, la guerre d’Indochine et l’occupation du Maroc.
C’est donc une part de notre Histoire commune qui, tel un diable de sa boîte, surgit soudain entre les lignes, de cette Histoire qui nous a fondés, nous les héritiers des années d’après-guerre et des Trente Glorieuses.
S’il n’est jamais facile d’explorer les méandres d’une histoire individuelle, j’ai mieux compris, en écrivant ce livre, combien se pencher sur l’Histoire elle-même est éminemment complexe et combien, en l’étudiant avec nos yeux et nos propres modes de pensée, nous ne faisons trop souvent que la réinventer. Nous devenons ainsi, à notre insu, des falsificateurs d’Histoire, de la même façon qu’en se penchant sur l’histoire de vie de nos parents nous n’en saisissons, malgré tous nos efforts, qu’une infime partie qui nous laisse toujours ignorants.
Ma mère, Renée Fosset, est née Naillac d’une famille aisée d’un gros bourg creusois (La Courtine) Son père, boucher et propriétaire terrien, est revenu gazé de la guerre de 1914-1918. L’esprit troublé, il connut une fin tragique. Il fut assassiné, sans que l’ouverture d’une enquête ait été pour autant jugée nécessaire. Autres temps, autres mœurs ! Silence rude sur ces terres creusoises de moyenne montagne. Sa mère – ma grand-mère – a toujours vécu avec ma mère. Elle fut la chère « mamie » de mon enfance, toujours vêtue de gris. Je l’ai beaucoup aimée puis curieusement oubliée – très vite – après sa mort en 1969. Je me souviens de ses longs cheveux retenus en chignon que le grand âge avait dorés et de la lourdeur de ses seins dans lesquels j’enfouissais mon visage lorsque enfant je dormais avec elle. Je me souviens encore qu’elle faisait merveilleusement la cuisine et me battait régulièrement aux cartes. Avec le temps, j’ai compris aussi combien elle avait pu être un poids pour le couple de mes parents.
Ma mère s’est mariée très jeune – un premier mariage arrangé pour solder les dettes contractées par mon grand-père – avec un boucher qui l’emmena un temps vivre à Alger dans le quartier de Bab el Oued. Elle porta pendant 10 ans, jusqu’à sa mort, le beau nom de Le Mestre. Lorsqu’en 1938 – jeune veuve – elle rencontre mon père, militaire au camp de Morhange (Moselle), elle qui avait fait de belles études pour une femme du peuple née en 1905 (Brevet Supérieur) et qui était fondée de pouvoir dans une entreprise, connut enfin l’Amour.

Mon père, René Henri Jules Fosset, était beau. Il l’est resté jusqu’à sa mort. Assez petit. Bien fait. Sans une once de graisse. Son sourire était ravageur. Quand il rencontre ma mère, il est adjudant au camp de Morhange. Ils s’aiment et se le disent avec leurs corps. C’est nouveau pour ma mère et source d’une grande culpabilité pour lui si religieux.
Mais lorsque leur projet de mariage se précise des difficultés imprévues surgissent qui les laissent désemparés. La guerre qui survient le 1 er septembre 1939 les retrouve mariés. Quelques jours avant cette date mon père écrivait pourtant à ma mère « Je ne puis me résoudre à ce mariage ». Nous sommes le 1 er août 1939,31 jours avant la déclaration de guerre.
L’Histoire désormais ne les quittera plus. Lui surtout. Combattant de la seconde guerre mondiale, résistant, lieutenant pendant la guerre d’Indochine, capitaine au Maroc puis en Algérie jusqu’aux accords d’Evian, titulaire de la Croix de Guerre et de la Croix du Combattant, décoré de la Légion d’Honneur (mais toujours d’une modestie exemplaire), elle sera la compagne fidèle et cruelle de son histoire de vie allant parfois jusqu’à se confondre avec elle. Car, entre temps, une « autre guerre » est née, celle subreptice ou ouverte de bien des couples, qui meublera leurs rapports pendant plus de 32 ans. Leurs lettres témoignent à la fois de leur amour et de ce combat impitoyable. Ce sont elles qui constituent l’essentiel de ce livre. Elles permettront peut-être de répondre pour un

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