Histoire de la chute de l Empire - 6 juillet - 4 septembre 1870
160 pages
Français

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Histoire de la chute de l'Empire - 6 juillet - 4 septembre 1870 , livre ebook

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Description

Symptômes de guerre. — Situation réciproque de la France et de l’Allemagne. — La politique impériale. — Conséquences de la guerre d’Italie et de la bataille de Sadowa.Depuis longtemps les Français qui avaient parcouru l’Allemagne, en revenaient tristement surpris du peu de sympathie qu’y rencontrait leur nationalité.Les Allemands se souvenaient des guerres de Louis XIV, de l’incendie du Palatinat, et des victoires de Napoléon Ier.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346121977
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jules Pointu
Histoire de la chute de l'Empire
6 juillet - 4 septembre 1870
PRÉFACE

Suum cuique : A chacun sa part. « Que Dieu qui aime ce pays lui épargne la plus dure et la dernière des humiliations, celle de voir jamais ses destinées confiées aux mains qui l’ont si mal servi. »
( Discours prononcé par M. le duc d’Audiffret-Pasquier, le 22 mai 1872.)
Il n’est rien que les contemporains ignorent plus que l’histoire exacte de leur temps.
Les faits principaux sont connus ; mais les causes qui les ont produits, les circonstances qui les ont accompagnés aussi bien que leurs conséquences, échappent au plus grand nombre ; et trop souvent, sous l’impulsion de volontés intéressées, des légendes aussi dangereuses qu’inexactes viennent se substituer à la vérité historique.
Il n’y a pas encore quatre ans que la guerre fatale de 1870 a été entreprise, et cependant on ne connaît guère de cette époque que les événements militaires. On sait que la France a été vaincue, parce qu’elle n’était pas prête. Rien de plus.
Et comment la vérité serait-elle connue ?
Les récits des journaux du temps, les communications officielles, les séances des corps délibérants, étaient de nature à égarer l’opinion publique, et à l’abuser étrangement sur la réalité des faits.
Alors on a dissimulé le véritable caractère des négociations diplomatiques, on a trompé même le Corps législatif, et après avoir entrepris une guerre folle, sans troupes, sans armes et sans approvisionnements, on a tenu le pays dans l’ignorance la plus complète, même des faits accomplis.
Depuis, ont paru des livres nombreux, plaidoyers personnels des acteurs du drame, où l’on peut puiser d’utiles renseignements, mais qu’il serait imprudent d’accepter sans contrôle comme des documents historiques.
L’Assemblée nationale a cru devoir ordonner des enquêtes ; ses commissions ont entendu de nombreux témoins, dont les dépositions ont toute la valeur de mémoires personnels ; mais les rapports, œuvre politique plutôt qu’historique, ont entrepris de juger les actes et de faire justice des personnes ; et, pour nous servir des expressions du général Trochu, ils ont mis l’effet en jugement, laissant la cause hors du débat.
Par une étrange erreur, les adversaires acharnés de l’Empire, les anciens partis qu’il tenait à l’écart, se sont surtout attachés à faire le procès du 4 septembre et du gouvernement qui avait continué la guerre, absolvant ainsi, sans le prévoir sans doute, celui qui l’avait déclarée, et qui, par ses fautes, avait subi d’irrémédiables défaites, et déchaîné sur la France d’épouvantables désastres.
La presse monarchique s’est emparée de ces appréciations ; elle s’en est autorisée pour rejeter sur le gouvernement du 4 septembre, et par suite sur la République, toute la responsabilité des conséquences de la guerre.
Enfin, dans une lettre récente, un des chefs les plus autorisés du parti bonapartiste n’a pas craint de parler « des désastres causés par l’insurrection du 4 septembre. »
C’est dans le but de permettre aux contemporains de porter sur les faits accomplis un jugement à la fois plus impartial et plus approfondi, que nous avons entrepris d’écrire cet ouvrage. Après un rapide coup d’œil sur les origines de la guerre et sur la politique extérieure dont elle a été la conséquence fatale, nous avons suivi pas à pas la marche des négociations diplomatiques, nous avons retracé l’histoire parlementaire de cette époque, nous avons décrit l’état de la France au point de vue des préparatifs de guerre, nous avons recherché les raisons politiques qui ont pesé si lourdement sur les déterminations prises et particulièrement sur toutes les opérations militaires.
Nous n’avons rien avancé qui ne s’appuyât sur des documents irréfutables, et lorsque nous avons eu à citer les témoins de l’enquête parlementaire ou les journaux du temps, nous avons choisi surtout ceux qui ne sauraient être suspects de complaisance pour le gouvernement de la Défense nationale ou pour la République.
Puisse cet ouvrage permettre à nos concitoyens d’apprécier sainement les causes des désastres de 1870, de juger avec impartialité la révolution du 4 septembre, et d’attribuer à chacun la part de responsabilité qui lui appartient justement.
JULES POINTU.

Paris, 15 avril 1874.
AVANT-PROPOS
Le commencement de la décadence de l’Empire remonte à l’époque de la mort du duc de Morny (10 mars 1865).
Dissolu, sans scrupules, mais politique avisé et plein de ressources, homme d’action et de résolution, le duc était le conseiller, l’inspirateur toujours écouté de Napoléon III.
Véritable auteur du coup d’État de décembre, il n’avait pas peu contribué à donner l’essor aux spéculations effrénées, dont il était, à l’étalage de luxe qui donnait aux affaires une prospérité factice et éphémère.
Comprenant qu’une nation ne vit point toujours sans liberté et qu’elle a parfois de terribles réveils, il avait conseillé les concessions du 24 novembre 1860 ; il travaillait à former le parti dynastique libéral, dont à cette époque déjà M.E. Ollivier était un des apôtres.
A partir de sa mort tout alla à la dérive.
Esprit inquiet, caractère irrésolu, subissant plus qu’on ne l’a cru l’influence de son entourage, Napoléon III, incapacité méconnue, comme on l’a spirituellement qualifié, ne commit plus que des fautes.
Engagé dans la triste expédition du Mexique, entreprise pour satisfaire les cléricaux protecteurs d’Almonte, et les spéculateurs des bons Jecker, il ne sut point se retirer à temps, comme les Espagnols et les Anglais. Il y compromit gravement l’armée, la marine, les finances et la dignité du pays, pour aboutir à un sanglant échec.
Au mois de septembre de l’année 1865, à Biarritz, il se fait abuser par les promesses de M. de Bismark, et laisse écraser l’Autriche et se constituer l’unité de l’Allemagne, dans l’espérance d’une rectification de frontières qui lui est refusée.
Il poursuit comme une idée fixe l’abrogation des traités de 1815 ; il proclame dans le discours d’Auxerre qu’ils ont cessé d’exister ; sans prévoir que ses propres paroles seront retournées contre lui-même, comme cette théorie des nationalités qu’il avait inventée, et qui devait être la cause première des désastres de 1870.
Depuis le jour de la bataille de Sadowa (3 juillet 1866), l’Empire, ébranlé déjà, fut considéré comme perdu s’il ne prenait sa revanche. L’empereur le savait, et ne s’y prépara pas.
-Pendant qu’à l’extérieur il perdait toute prépondérance, l’esprit libéral faisait à l’intérieur d’étonnants progrès. Il ne sut se résigner qu’à d’insignifiantes concessions (19 janvier 1867), annonçant que cette fois « l’édifice était couronné. »
L’opinion publique ne s’en déclara point satisfaite. En même temps, des faits qu’elle ignorait lui étaient révélés. Les livres de M. Tenot lui apprenaient la vérité sur le coup d’État du 2 décembre, cette violation du droit, accompagnée de meurtres et de proscriptions.
La Lanterne de Rochefort, pamphlets violents dirigés contre les institutions et les personnes, obtenait un succès retentissant.
Les élections de mai 1869 constatèrent le progrès de l’idée libérale. A Paris et dans presque tous les grands centres, l’opposi

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