Journal des opérations des IIIe et Ve corps en 1813

Frédéric Koch Gabriel Fabry Michel Henri Marie Coutanceau

Description

Le corps d’observation du Mein, devenu 3e corps, avait quitté le grand-duché de Wurtemberg dans les premiers jours d’avril et s’était porté dans la Thuringe, après avoir laissé garnison dans la citadelle de la capitale, Quoique son organisation ne fût pas encore complète, et qu’il manquât encore beaucoup au matériel de son artillerie, il s’était avancé par des marches rapides mais sans obstacles, jusqu’à la hauteur d’Erfurt, Son avant-garde poussait des reconnaissances sur Arnstadt, Muhlberg, Hassleben et Sommerda.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

• Publié par: BNF - Collection XIX
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782346062751
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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Frédéric Koch
Journal des opérations des IIIe et Ve corps en 1813
AVANT-PROPOS
Le lieutenant Fabry ayant été amené pendant le cours de ses recherches sur la campagne de Russie à consulter les archives du prince Murat, mises avec la plus grande amabilité et la plus entière libéralité à la disposition de la section historique, y a rencontré le journal des opérations du 3 e corps pendant la campagne de 1813.
La retraite de Russie avait mis au premier rang le maréchal Ney ; aussi le 3 e corps, fort de 50.000 hommes, était-il un des plus nombreux et des plus beaux de l’armée. Sous le commandement du maréchal, il jouait un rôle capital à Lutzen et à Bautzen où il perdait la moitié de son effectif (25.000 hommes).
Ces succès avaient acquis au maréchal la pleine confiance du 3 e corps ; Koch n’hésitera pas à attribuer en partie l’échec de la Katzbach au changement de commandant de corps qui s’effectua à la date du 24 août.
Ce document présentant un intérêt de premier ordre pour l’histoire de la campagne de 1813 1 , la publication en a été décidée ; la section historique l’a complétée par celle du précis des opérations du 5 e corps, commandé par le comte Lauriston, qui a presque toujours combattu avec le 3 e , et dont le Journal existe aux Archives historiques du Ministère de la Guerre.

Le lieutenant-colonel, chef de la section historique, COUTANCEAU.
1 Les noms laissés en blanc n’existent pas sur le manuscrit ; les noms mis entre parenthèses indiquent l’emplacement des quartiers généraux ; ils ne se trouvaient pas sur l’original.
JOURNAL DES MARCHES & OPÉRATIONS DU III e CORPS

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Le corps d’observation du Mein, devenu 3 e corps, avait quitté le grand-duché de Wurtemberg dans les premiers jours d’avril et s’était porté dans la Thuringe, après avoir laissé garnison dans la citadelle de la capitale, Quoique son organisation ne fût pas encore complète, et qu’il manquât encore beaucoup au matériel de son artillerie, il s’était avancé par des marches rapides mais sans obstacles, jusqu’à la hauteur d’Erfurt, Son avant-garde poussait des reconnaissances sur Arnstadt, Muhlberg, Hassleben et Sommerda. Le corps de bataille était cantonné dans les environs de Meinungen, Valldorf, Mellrichstadt, Schweinfurth, Ebern et Volkach, lorsque l’Empereur vint prendre le commandement de la grande armée. Sa présence fut bientôt aperçue. Dès le 10 avril, le 3 e corps reçut l’ordre de se concentrer sur les frontières de Saxe (3). Il s’y rassembla bientôt. Il était alors composé de 69 bataillons et de 8 escadrons. Sa force était de 47.241 hommes et de 1,292 chevaux, il avait avec lui 73 bouches à feu 1 . C’était un des plus beaux et des plus nombreux corps de la grande armée.
Le 25 avril, la 8 e division partit d’Erfurt et vint occuper Auerstædt, ayant sa droite à la Salza et sa gauche à Eckartsberga. Elle envoya un corps de flanqueurs avec un escadron sur la rive gauche de la Saale, vers Cambourg.
La 9 e division partit de ses cantonnements aux environs d’Erfurt et marcha sur Iéna, où elle établit son quartier général. Sa première brigade occupa Dorabourg sur la rive gauche de la Saale. Cette division poussa des reconnaissances de cavalerie sur Cambourget s’éclaira sur Schkœhlen, Burget et Roda par Lobeda.
La 10 e division partit de ses cantonnements et la première brigade vint occuper Magdala et Mellingen ; la deuxième et le quartier général se portèrent à Veimar.
La 11 e division partit de Buttstœdt et porta son quartier général à Buttelstœdt ; elle fit occuper cette ville par deux bataillons. Le reste de la division s’établit dans l’espace compris entre Buttelstœdt et Neumarck, se liant par sa gauche avec la 8 e division à Eckartsberga.
La 39 e partit d’Ilmenau et vint à Kranichfeld ; elle occupa Blanckenhain à sa droite et Berka à sa gauche.
Le matériel du génie et de l’artillerie ainsi que le grand quartier général se rendirent à Veimar.
On laissa des garnisons suffisantes dans Cyriacbourg et dans le fort d’Erfurt, et l’on recommanda la plus grande vigilance au général Doucet sous les ordres duquel elles furent mises.
D’après ce mouvement, la 8 e division n’était plus qu’à une journée de Naumbourg. Le prince Vice-Roi devant occuper successivement Querfurt,Halle et Mersebourg, le 3 e corps se trouvait à même de le soutenir dans sa marche sur Leipzig ou de se porter sur Naumbourg, selon qu’il serait plus convenable.
Le 4 e corps continuait son mouvement sur Saalfeld, où il devait appuyer la gauche de sa ligne le 26, de manière à pouvoir se porter sur léna en cas de nécessité.
On n’avait aucun renseignement positif sur les forces de l’ennemi. Il paraissait certain néanmoins qu’il se concentrait entre l’Elbe et l’Oder pour nous y livrer bataille.
Le 26 avril, la 8 e division se porta sur Naumbourg par Auerstœdt.
La 9 e réunit ses forces sur les hauteurs en arrière de Cambourg de manière à pouvoir se porter à volonté directement à Naumbourg ou à Auerstædt : elle garda militairement le pont de Dornbourg.
La 10 e se mit en marche à huit heures du soir pour, aller, occuper Auerstædt.
Le 11 e se porta sur Naumbourg, où elle campa en deuxième ligne de la 8 e .
La 39 e partit de Kranichfeld et vint prendre position à Veimar.
Le matériel de l’artillerie et du génie ainsi que le quartier général furent transportés à Auerstædt.
Le 27 avril, le corps d’armée garda les positions de la veille à l’exception de la 39 e division qui se porta sur Iéna. Elle délogea de cette ville 200 hussards prussiens qui se retirèrent dans les montagnes.
Le 28 avril, l’ennemi paraissant vouloir attaquer le corps d’armée à Naumbourg, la 8 e division resta en position sur les hauteurs en avant de cette ville.
La 9 e division, après avoir fait rentrer le bataillon qu’elle avait laissé à la garde du pont de Dornbourg, mit en marche sa brigade de gauche pour Salza, Auerstædt et Eckartsberga. La brigade de droite resta à Cambourg prête à se porter sur Naumbourg par la rive gauche de la Saale.
La 10° division partit d’Auerstaedt pour aller s’établir dans les villages depuis Sterndorf, jusqu’à Gros Neltz ; elle plaça son quartier général à Kosen dont elle garda le pont avec un bataillon, laissant sous la garde d’un autre, son artillerie et ses bagages sur les hauteurs de Neu-Kosen.
La 11 e division réunit ses troupes sur les hauteurs en arrière de Freibourg, près d’Ismitz sur la rive droite de l’Unstrutt et s’éclaira sur les directions de Querfurt, Mucheln et Mersebourg.
La 39 e alla s’établir à Dornbourg.
Le général Girard devait avertir le général Marchand, s’il était forcé d’évacuer Cambourg, afin que celui-ci pût se porter à Eckartsberga, Auerstædt et Salza, en faisant occuper par deux bataillons les ponts de Cambourg et de Dornbourg. Les instructions portaient en outre qu’il devait prendre des renseignements sur la marche des troupes du prince Vice-Roi, ainsi que sur la nature des chemins des directions qui se trouvaient sur son front, et même sur celle de Freybourg à Weissenfels par Marck Rœlitz.
Le quartier de M. le maréchal fut transféré à Naumbourg ainsi que le matériel de l’artillerie et du génie.
Le colonel du génie Valazé reçut l’ordre d’établir un pont de chevalets au-dessus du confluent de l’Unstrutt avec la Saale, vis-à-vis de Rossbach, de retrancher et de palissader les têtes de pont de Neu-Kosen et de Rossbach ainsi que celle du pont qui se trouve au-dessous du confluent de l’Unstruit, pour assurer la communication des divisions qui étaient sur la gauche de la Saale.
Le 29 avril, la 8 e division partitde sa position et vint camper en arri&