L assassinat de Thérèse Arnaud
64 pages
Français

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L'assassinat de Thérèse Arnaud , livre ebook

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Description

Première Guerre mondiale !


Thérèse ARNAUD alias C. 25, la plus redoutable espionne française, est morte dans l’explosion de son repaire.


Les lieutenants de Thérèse ARNAUD sont défaits, désarmés, désespérés...


Les agents allemands fêtent l’évènement. Enfin ! Ils vont pouvoir mener leurs missions avec succès sans que la jeune femme leur mette des bâtons dans les roues.


Plus personne, désormais, ne se dressera en face d’eux...


Plus personne ? Vraiment ??


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373476705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS AU LECTEUR
*** Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :
EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français. *
Les espions sont généralement des êtres vils, des êtres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même deTHÉRÈSE ARNAUDdont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme elle le dit,« pris du service».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmière, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré son intel ligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus directe.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, s on cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du péril. Cent fois, el le se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’où l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles anonymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUDest la plus noble figure de la Grande Guerre.NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MILLIERS DE VIES HUMAINES. D’une modestie aussi grande que son courage, elle n ’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant. « Plus tard, disait-elle,plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUDle village derepose, maintenant, dans le cimetière d’un minuscu l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sacrifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvantables conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent lesEXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAU tDrouver un écho attendri dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD - 15 -
L’ASSASSINAT DE THÉRÈSE ARNAUD
De Pierre YRONDY
CHAPITRE I À L'ÉCOUTE
C'était l'heure à laquelle les enseignes lumineuses commencent d'accrocher aux façades de Paris le ruissellement mouvant et multicolore. Dans les faubourgs, une foule plus dense se pressai t. Ouvriers qui, travail terminé, regagnaient leur logis en sifflotant. Enfants et ménagères qui faisaient leurs provisions. Tout un peuple se croisait, se heurtait, se pressait.
Dans une rue plus calme, un homme sortit d'un immeuble de pauvre apparence. Rapidement, d'un geste instinctif, il jeta un rapide regard autour de lui. Puis, d'un pas alerte, il disparut dans un remous.
Aussitôt après la sortie de l'homme, un quidam assez frêle d'allures, et qui paraissait fort intéressé par un étalage, traversa la rue et pénétra dans l'immeuble. En habitué, comme quelqu'un qui connaît les aîtres, il monta trois étages. Il s'arrêta sur le palier, prenant plus de précautions pour étouffer le bruit de ses pas. Et, plus lentement, il gravit le quatrième étage. L'immeuble était calme. Aucun bruit ne troublait le silence. D'un mouvement rapide, l'homme colla son œil au trou d'une serrure.
Sa physionomie refléta une évidente satisfaction.
Alors, prestement, sans geste inutile, fouillant dans sa poche, il en tira quelques objets étranges : une sorte de boîte en fer blanc, un mince tuyau de caoutchouc qu'il ajusta après la boîte, et dont il introduisit l'extrémité dans le trou de la serrure.
Puis, il attendit...
***
Dans la chambre, maigrement éclairée par une lampe électrique posée sur une table, le locataire lisait un journal. Il tira sa montre. Il émit un grognement confus. Pu is, semblant se résigner à une longue attente, il reprit sa lecture. Au bout de quelques minutes, l'individu étouffa un bâillement, qui fut bientôt suivi d'un second. Puis, ses yeux se fermèrent.
Pour se défendre contre le sommeil, il se leva, fit quelques pas dans la pièce, s'arrêta
quelques instants à la fenêtre et plongea son regard sur le vide de la rue et de la nuit. Puis, lentement, il se rapprocha de la table. Il al luma une cigarette. Et il se reprit à parcourir les colonnes du journal d'un regard qui s'alourdissait...
***
Quelques minutes plus tard, après avoir retiré le tuyau qui obstruait le trou de la serrure, l'homme qui, sur le palier, se livrait à cet étrange manège regarda, de nouveau. Il s'assura que le locataire était bien endormi. Alors, il remit ses engins dans sa poche.
D'une nouvelle fouille, il sortit un trousseau de clefs.
Peu après, la porte de la chambre tournait.
L'homme entra.
Il s'approcha du dormeur, sans que ce dernier eût le moindre mouvement.
— Bien ! Il a son compte, murmura Languille, l'auxi liaire de Thérèse Arnaud(1), qui, avec son habileté coutumière, venait d'accomplir la première partie de la mission qui lui était confiée.
Sans perdre de temps, il referma la porte.
Il se baissa, en arrivant auprès de la cheminée, et parut déposer, dans l'encoignure, un petit objet qu'il sortit de ses poches inépuisables. Il souleva avec précaution le tablier de fer, qu'il abaissa après s'être introduit dans le coffre à l'aide d'un nouvel outil spécial. Puis, il disparut, laissant le dormeur poursuivre sa promenade vagabonde au pays des rêves.
— Ouf ! Je suis dans la place, soupira Languille. C e n'est pas très confortable. Heureusement que je suis assez souple... Et des heures passèrent. De nombreuses heures. L'homme, dans la chambre, s'éveilla. Il eut quelques gestes lourds. Il regarda l'heure. Il commença une promenade machinale dans la pièce. Et, patiemment, il continua d'attendre.
***
Depuis dix-huit heures, Languille était dans son inconfortable poste.
Il ne songeait pas à se plaindre. Au contraire, mal gré la fatigue que lui imposait sa position, il restait souriant. Il pensait à la satisfaction de C. 25 lorsqu'elle aurait connaissance des renseignements recueillis. Les dix-huit heures passées à l'écoute avaient perm is à Languille de recueillir les indications suivantes : L'appartement dans lequel il avait pénétré – après avoir profité de ce qu'il était occupé seulement par un individu, – en jetant des gaz somnifères, était un repaire d'espions. Durant ces dix-huit heures, l'acrobate avait, grâce au microphone installé par lui dans l'angle de la cheminée, pu intercepter des messages reçus par un appareil clandestin. Messages qui étaient recueillis par l'homme de garde. D'autre part, divers espions s'étaient présentés qu i avaient échangé d'intéressantes conversations, rendant compte de l'exécution des or dres qui leur avaient été donnés, ou donnant des instructions pour que des renseignements soient adressés par T. S. F.
Languille avait pris sténographiquement le texte de toutes ces conversations. Soudain, le bruit de conversation qui parvenait du repaire se fit plus fort.
Nul doute : de nouveaux venus s'étaient joints aux espions. L'oreille exercée de Languille discerna quatre voix différentes. Quatre voix d'hommes. Et, fidèlement, il continua de transcrire le texte que lui apportait le microphone. Tout à coup, l'acrobate eut un vif tremblement. Un tremblement qu'il réprima pour poursuivre sa prise de texte. En caractères sténographiques, Languille écrivait le dialogue suivant : — Alors, Hans ?
— Alors, c'est presque fait !
— Tu es sûr ! Tous les ordres ont été exécutés ? Toutes les précautions ont été prises.
La même voix répondait, sans l'ombre d'une hésitation :
— Tous les ordres sont exécutés. Toutes les précautions sont prises. Chacun de ses faits et gestes est surveillé. Elle ne peut pas nous échapper... — Alors, conclut l'autre voix, avant peu, l'infatigable Thérèse Arnaud, la plus fameuse
espionne française, la toujours victorieuse C. 25 aura cessé de vivre ! — Et après, reprit l'un des interlocuteurs, nous po urrons travailler ! IL FALLAIT QU'ELLE DISPARÛT MAINTENANT P OUR NOUS P ERMETTRE D'A CCOMP LIR NOTRE MISSION !
— D'ailleurs, elle est irremplaçable ! Et elle SEUL E était au courant de faits qui lui permettaient d'opposer des obstacles à la tâche qui nous est confiée, poursuivit un troisième.
— Tant que C. 25 est en vie, impossible d'établir le réseau que nous désirons pour nous emparer des secrets de la direction de l'artillerie ! ajouta une voix.
— Autant dire, tout de suite, que les...
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