La Colonisation française en Nouvelle-Calédonie
49 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La Colonisation française en Nouvelle-Calédonie , livre ebook

49 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Climatologie. — La Nouvelle-Calédonie, située dans le Pacifique par 21° de latitude sud (moyenne), est une des îles d’Océanie qui jouit du climat le plus régulier et le plus sain. Elle peut être comparée à Tahiti sous ce rapport. Deux saisons bien tranchées divisent l’année : un printemps qui va d’avril à novembre, un été de novembre à mars.Au printemps, la température est très douce, 20° à 25° au maximum le jour, et souvent 6° la nuit.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346090655
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Émile Vallet
La Colonisation française en Nouvelle-Calédonie
PRÉFACE
C’est un ardent ami de la Nouvelle-Calédonie, un observateur attentif et consciencieux qui a condensé dans les quelques lignes qui suivent le fruit de ses études sur cette belle colonie. Jusqu’à présent elle n’évoquait que trop le souvenir du bagne, mais la transportation est depuis longtemps et pour toujours arrêtée ; la place est maintenant aux colons libres. Le D r Vallet nous montre d’une façon attrayante et précise les nombreux avantages qui peuvent les y attirer.
Peu de pays réunissent, en effet, plus de conditions favorables pour le Français qui se décide à coloniser sérieusement : climat tempéré, quoique à la limite de la zone tropicale, richesses minières immenses, culture du café comme au Brésil, et des céréales comme en Europe, pâturages pour l’élevage des chevaux et des bœufs. Mais en Calédonie, comme partout, il faut du courage et de la volonté pour réussir. Or, le Français ne comprend pas les colonies sans une place du Gouvernement. Il faut aussi un premier fonds d’établissement, car la gratuité de la concession, ne donne pas le moyen de la mettre en œuvre.
La Nouvelle-Calédonie n’est pas un pays de grande colonisation agricole, mais elle convient parfaitement aux agriculteurs français qui réussiraient, non sans doute à y faire une grosse fortune, mais à y vivre largement et sainement et à fonder une famille sans s’inquiéter pour leurs enfants de nos si graves préoccupations d’avenir.
Mais la grande richesse de la Calédonie vient des mines. accessibles même aux petits mineurs, et dont elle n’a certainement pas tiré tout le parti possible. Des chemins de fer, des routes de pénétration et d’exploitation sont nécessaires. Or, il faut de l’argent pour les travaux publics, car la main-d’œuvre est coûteuse, les indigènes ne travaillent pas, les condamnés et les relégués travaillent peu, et leur nombre diminue heureusement de jour en jour. Des taxes minières sagement imposées, pour ne pas détruire la poule auxœufs d’or ou plutôt de nickel, peuvent seules fournir à la colonie les ressources qui lui manquent. Notre régime colonial ne se prête pas assez à la liberté, mais les colonies sont toujours tenues en tutelle si étroite que les questions vitales se traitent plus par les bureaux du Ministère que par les Conseils généraux et les gouverneurs. Il y a là une erreur fondamentale contre laquelle on ne saurait trop s’élever. Les Français établis en Calédonie ou désireux de le faire peuvent être assurés que tous les coloniaux sérieux de la Métropole portent leurs efforts à favoriser un régime de plus large liberté.
En attendant, la solution des taxes minières impatiemment réclamées par le Conseil général de la Nouvelle-Calédonie s’impose, et nous ne doutons pas qu’à très brève échéance elle n’ait lieu dans le sens désiré. La colonie prendra alors l’essor attendu et les colons mineurs, éleveurs, agriculteurs y trouveront un emploi largement rémunérateur de leurs efforts.
Que les Français lisent cette belle étude du D r Vallet, ce manuel du colon calédonien ; ceux-là même, qui ne doivent pas se rendre dans la colonie, apprendront au moins à la connaître et à apprécier les services rendus par un Gouverneur qui avait compris l’importance et la valeur de notre France Australe.
PAUL GUIEYSSE, député, ancien ministre. Délégué de la Nouvelle-Calédonie au Conseil supérieur des Colonies, Président du Comité de l’Océanie Française.
Kervéléan en Caudan (Morbihan), 19 août 1905
I
NOTIONS GÉNÉRALES
Climatologie.  — La Nouvelle-Calédonie, située dans le Pacifique par 21° de latitude sud (moyenne), est une des îles d’Océanie qui jouit du climat le plus régulier et le plus sain. Elle peut être comparée à Tahiti sous ce rapport. Deux saisons bien tranchées divisent l’année : un printemps qui va d’avril à novembre, un été de novembre à mars.
Au printemps, la température est très douce, 20° à 25° au maximum le jour, et souvent 6° la nuit. A cette saison, l’île est un véritable paradis terrestre ; avec ses fleurs superbes, sa végétation luxuriante, on se croirait transporté en pleine Riviera. L’été est plus chaud, mais est fortement tempéré par la brise du large qui souffle quotidiennement, en toute saison, de 10 heures du matin à 5 heures du soir : aussi les températures au-dessus de 33° sont-elles rares. Sur la côte Ouest, cet alizé quotidien souffle du sud-ouest ; sur la côte Est, du sud-est. La nuit, une brise légère vient remplacer le vent du jour et donne une fraîcheur délicieuse.
Ces brises du large, qui balayent constamment l’île d’un vent excessivement pur, en chassent les miasmes et font de la Nouvelle-Calédonie une île d’une salubrité excessive. Les fièvres des marais y sont inconnues, même à l’embouchure des rivières ; la tuberculose est rare ; les épidémies, amenées du dehors, n’y ont jamais fait que de légers ravages et encore dans la population nègre seulement. Je ne puis mieux comparer le climat et les conditions d’hygiène de l’île qu’à Nice. Des sources pures et bien aérées descendent des montagnes et alimentent les colons d’une eau exempte de microbes, d’où jamais de typhoïde.
L’Européen qui vient pour coloniser a donc, du côté de la santé, une certitude absolue ; et cela est un grand point dans la vie de brousse, où les difficultés matérielles sont déjà assez grandes, d’être assuré que la maladie ne viendra point compliquer les conditions d’existence.
 
Modes de colonisation.  — C’est en 1853 que la France s’empara de la Nouvelle-Calédonie ; depuis ce temps jusqu’en 1895, on a essayé de la colonisation pénale. L’administration pénitentiaire, dépendant d’abord du Ministère de la Marine, puis du Ministère des Colonies, s’y était implantée à titre absolument exclusif, éloignant, par ce fait même, les colons libres qui auraient voulu s’y établir. Elle mit en pratique deux sortes de systèmes de colonisation : l’un par les camps de condamnés et de relégués, l’autre par les concessionnaires.
Les camps de condamnés, en dehors de l’île Nou qui resta le dépôt central, furent établis un peu partout dans l’île : à Païta, Tomo, Bouloupari, la Foa, Fowhary, Moindou, etc., et furent chargés d’organiser les moyens de commuincation. Les condamnés firent quelques routes, tracèrent quelques sentiers, défrichèrent et abattirent un peu de la forêt.
Une seule route fut exécutée en entier qui constitue vraiment un beau travail. Elle s’étend sur 153 kilomètres, de Nouméa à Bourail. Les autres ne sont que des sentiers praticables à cheval, quelquefois en charrettes à boeufs ; les rivières et les petits cours d’eau doivent être traversés à gué. Un camp établi à la baie du Sud, ou baie du Prony, mérite d’être mis à part. Il fut institué pour défricher et exploiter la forêt immense qui se trouve dans le sud de l’île, autour de la plaine des grands lacs. C’est de là que l’administration pénitentiaire a tiré tous ses bois d’œuvre. Elle en vendait aux administrations, aux particuliers, rendant en cela un réel service, car il fallait faire venir les bois d’Amérique ou d’Australie. Toutefois, cette exploitation a été faite sans grande méthode ; il y a eu plutôt gaspillage et le reboisement a été nul. Depuis 1900, sous l’impulsion de M. Telle, alors directeur de l’administration pénitentiaire, et de M. de Sartiges, commandant du pénitencier de la baie du Sud, le reboisement a commencé avec grand succès, et dans quelques années ces forêts redeviendront vraiment riches comme autrefois. Dans ces divers camps, les condamnés ou relégués cultivaient les légumes, les fruits qui servaient à leur consommation journalière ; quelques-uns de leurs jardins furent

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents