La morphogenèse de Rome
600 pages
Français

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La morphogenèse de Rome , livre ebook

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Description

Rome a organisé pendant des siècles l'aire méditerranéenne et européenne. Sa morphogénèse fut double. La première culmina avec l'Empire antique et légua son système juridique à l'Occident. Puis Rome devenue un "champ de ruines" évolua comme un réservoir de valeurs. La Chrétienté reconduisit le parcours impérial dans une deuxième morphogenèse, en mettant en rivalité souverains germaniques et rois de France. Cette formidable tectonique humaine positionna les 3 cultures monothéistes sur les 5 continents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 113
EAN13 9782296473447
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MORPHOGENÈSE DE ROME
Collection « Géographies en liberté »
Fondée par Georges Benko


« Géographies en liberté » est une collection internationale publiant des recherches et des réflexions dans le domaine de la géographie humaine conçue dans un sens très large, intégrant l’ensemble des sciences sociales et humaines. Bâtie sur l’héritage des théories classiques de l’espace, la collection présentera aussi la restructuration de cette tradition par une nouvelle génération de théoriciens.
Les auteurs des volumes sont des universitaires et des chercheurs engagés dans des réflexions approfondies sur l’évolution théorique de la discipline ou sur les méthodes susceptibles d’orienter les recherches et les pratiques. Les études empiriques, très documentées, illustrent la pertinence d’un cadre théorique original, ou démontrent la possibilité d’une mise en œuvre politique. Les débats et les articulations entre les différentes branches des sciences sociales doivent être favorisés.
Les ouvrages de cette collection témoignent de la diversité méthodologique et philosophique des sciences sociales. Leur cohérence est basée sur l’originalité et la qualité que la géographie humaine théorique peut offrir aujourd’hui en mettant en relation l’espace et la société.


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55657-7
EAN : 9782296556577

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Gilles Ritchot


LA MORPHOGENÈSE DE ROME
De la discontinuité première au débordement actuel


Préface de Christophe Bayle
Du même auteur :

Essais de géomorphologie structurale. Québec, Presses de l’Université Laval, 1975, 388 p.
La Forme de la terre (avec P. Laplante). Longueuil, Le Préambule, 1984, 319 p.
Forme urbaine et pratique sociale (codirection avec C. Feltz). Longueuil et Louvain-la-Neuve, Le Préambule et CIACO, 1985, 303 p.
Morphodynamique structurale de la terre et des astres (C. Pouliot, auteur principal). Longueuil, Le Préambule, 1988, 148 p.
Études de géographie structurale. Québec, Université Laval. Centre de recherches en aménagement et développement. Cahier spécial n° 15, 1991
La géographie humaine structurale (coédition avec G. Mercier). Cahiers de Géographie du Québec , Vol. 36, n° 98, 1992
La modélisation dynamique en géographie humaine (G. Desmarais, éditeur principal). Cahiers de Géographie du Québec , Vol. 42, n° 117, 1998
Québec forme d’établissement. Paris, L’Harmattan 1999, 508 p.
La géographie structurale (G. Desmarais, auteur principal). Paris, L’Harmattan, 2000, 146 p.
Québec et tabous. Québec, Nota Bene, 2003, 79 p.
Préface
Au début des années 2000, le projet de Constitution européenne provoqua un débat sur les origines et les valeurs fondatrices de l’Union. Il achoppa, on le sait, sur la formule des « racines chrétiennes de l’Europe ». Rome, en l’occurrence le Vatican, s’en émut. Que seraient l’Europe en effet, la France et l’Occident en général, si Rome n’avait pas été christianisée ? Et qu’aurait été la Chrétienté si, auparavant, Rome n’avait pas été impériale ?
Ce débat à peine (et mal) refermé, les peuples néerlandais et français rejetèrent par référendum le traité constitutionnel. Et on arrêta les consultations. Ces « non » ont rappelé que les traités, les législations et les institutions réalisent une géographie à la condition de rendre explicite un sens auparavant investi dans son espace.
Manifestement, une contradiction s’est fait jour. Elle a porté sur le sens même de l’Europe et la crise est toujours là. L’Union Européenne n’est plus aussi sûre de son avenir ni même de sa viabilité. Le débat ne s’est pas laissé réduire aux affrontements politiques traditionnels. Il reste entier.

La Morphogenèse de Rome par Gilles Ritchot montre que ce type de problèmes, récurrents dans l’histoire, peuvent être portés du terrain politique à celui de la science.
L’auteur ne reproche pas à une pensée qui a inventé la philosophie et la démocratie de mal réfléchir, mais il constate la difficulté occidentale à comprendre l’Europe comme un objet géographique investi de sens. Or la science moderne s’est constituée en portant sur les choses un regard extérieur. Trois siècles après Galilée, les anthropologues et géographes dirigèrent ce « regard éloigné » sur les autres cultures et civilisations, à l’instar de Claude Lévi-Strauss citant Jean-Jacques Rousseau. Mais braquer ce regard de façon réflexive abolit la distance nécessaire à l’objectivation. Gilles Ritchot a comblé ce déficit de distance au moyen de la théorie.
Bien des habitudes et des comportements empêchent la mise à distance, notamment ces débats sur les valeurs identitaires des territoires qui font florès de toutes parts. Dirigés vers ce qu’une communauté aurait de plus profond, ils écartent la figure de l’autre. Il n’en faut guère plus pour disqualifier le regard de l’étranger ou du nouvel arrivant. Cette forme d’exclusion n’est pas seulement immorale, elle conduit la raison et la science dans une impasse. Elle empêche l’assomption d’un point de vue externe à l’objet et, par suite, réduit l’objectivité géographique à sa composante la plus matérielle.
Le moment est venu de reconnaître l’autre sous un rapport non pas politique ni moral mais ontologique. Il ne suffit pas de lui reconnaître une culture et une civilisation, ni d’admettre qu’il puisse porter sur lui le regard réflexif que l’Europe s’adresse à elle-même. Ce serait moins immoral mais ne suffirait pas à sortir la raison de l’impasse. Cette sortie demande à revenir aux origines : à Rome.

Au cours des siècles, Rome a polarisé une aire d’influence d’échelle globale, à savoir l’Occident, qui s’est étendue de la Méditerranée vers les rivages de la mer du Nord puis vers l’Amérique et l’Extrême-Orient. L’Occident aime à son tour se définir comme une civilisation déclinée selon certains pays au passé impérial. Ses gouvernants, ses entrepreneurs, ses media et ses intellectuels, même critiques, perçoivent souvent leur culture comme une machine à diffuser des valeurs.
L’Occident déploie de par le monde sa technologie, ses méthodes administratives, ses religions, ses formes d’art, ses institutions juridiques et politiques, son système financier, etc. Cette liste, cependant, n’est pas celle de « ses » valeurs mais seulement des moyens idéels et immatériels qui lui ont permis de les faire émerger et de les cultiver en son sein. Le pôle civilisateur a déployé son aire d’influence mais il a toujours exporté ses outils immatériels au-delà d’une frontière qui, bien que mouvante, n’a jamais cessé d’exister.
Allons de l’autre côté de cette frontière. Sous quelle forme y considère-t-on les pays occidentaux qui attirent par leur richesse et semblent promettre de meilleures conditions de vie ? Sous les traits d’une civilisation ? Mais une civilisation est une abstraction ambiguë et menaçante pour la façon de vivre et les valeurs locales. Elle reste toujours un démonstrateur des qualités attachées à un lieu émetteur qui font que des hommes ou des femmes songent à venir s’y établir. Or l’objectivité n’est pas dans la civilisation née du regard réflexif. Elle est dans l’établissement humain désiré par l’autre.
Il n’est guère étonnant que la notion, traduite de l’anglais human settlement , soit utilisée par les géographes nord-américains habitués à comprendre leur milieu de vie comme une terre d’immigration. Mais tout établissement a également une mémoire. Celle-ci est autant omniprésente en Europe que tronquée en Amérique du Nord. Ces deux grands représentants de l’Occident portent sur eux un regard incomplet dissociant la géographie et le sens.
Ce n’est donc peut-être pas un hasard si un regard indispensable à la géographie a été élaboré depuis le Qué

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