La mort des Gaules
72 pages
Français

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La mort des Gaules , livre ebook

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72 pages
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Description

Un squelette et un manuscrit vieux de 2.000 ans découverts en Irlande. Un texte qui révèle le plus grand secret de la guerre des Gaules : Le véritable architecte du soulèvement gaulois contre César n'était pas Vercingétorix, mais Artévos, le chef d'une tribu aujourd'hui oubliée. Un récit d'émotions, d'espoirs insensés et de désespoirs sans fond conté par un jeune guerrier candide, un témoin timide, dépassé et emporté par les événements.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782806122698
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright





















D/2019/4910/29
EAN Epub : 978-2-806-12269-8

© Academia – L’Harmattan s.a.
Grand’Place, 29
B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be
Titre


Patrizio Fiorilli








La mort des Gaules



Roman
TOMBE CELTE DÉ COUVERTE EN IRLANDE
AFP – Waterford (Irlande) 26 février. Des ouvriers d’une société de télécommunication ont découvert un squelette en creusant une tranchée pour installer un câble en fibre optique dans la banlieue de Waterford. Selon les premières informations, il s’agirait d’une tombe celte remontant à 2000 ans. L’Institut irlandais d’archéologie (IAI) a dépêché un expert sur place.


Article du Waterford Chronicle, le 3 mars :
Le mystère du guerrier celte s’épaissit
« Plus nous avançons, moins nous comprenons ». C’est ce que déclarait hier soir Sean O’Leary, responsable de l’équipe d’archéologues de l’Irish Archeology Institute (IAI) qui étudient les ossements et les objets découverts le 26 février dernier à Waterford. Près d’une semaine après le début des travaux, les experts sur place ont pourtant fait des progrès. Avant tout, il s’agit d’un homme jeune, un guerrier puisque les chercheurs ont trouvé un glaive et une partie de son bouclier. L’homme est mort en serrant dans la main un étui en étain qui renfermait un document, des dizaines de feuilles de papyrus, que l’étui et la nature du sol ont conservées dans un bon état.
« Nous sommes bien en présence d’un guerrier celte mort, vraisemblablement dans un combat, entre l’an 50 et 40 avant Jésus-Christ, précise Sean O’Leary, mais il n’appartenait pas à une tribu établie en Irlande. En fait, la plupart des objets semblent indiquer qu’il s’agissait d’un noble gaulois, probablement arverne ou d’une tribu affiliée aux arvernes. Or, à cette époque, Jules César venait de clôturer sa campagne contre les Gaulois. Comment ce guerrier est-il arrivé en Irlande ? Que faisait-il en Irlande ? Pourquoi et comment est-il mort si loin de son pays ? Aucune réponse à ces questions. La solution se trouve vraisemblablement dans le document trouvé en sa possession. Mais là aussi, il faudra s’armer de patience : le déchiffrer, le traduire représentent des mois de travail ».
Selon les chercheurs, le texte est écrit en alphabet grec mais dans la langue celte. Une copie a été envoyée à l’Institut d’Études Celtiques (IEC) à Paris, spécialiste de la Gaule préromaine, où des experts tâcheront de le déchiffrer.

AFP – Paris, 18 décembre. URGENT – URGENT – URGENT
L’Institut d’Études Celtiques (IEC) annonce avoir terminé la traduction du texte découvert à Waterford en début d’année sur le squelette d’un guerrier celte. Selon l’IEC, le document retrace la conquête de la Gaule par Jules César telle que vécue par un noble gaulois, et « bouleverse complètement ce que nous pensions savoir sur la personnalité de Vercingétorix et son rôle dans la défaite gauloise ».
L’IEC publiera le texte intégral sur son site web demain à 10 heures UTC + 1.
« Je suis Artévorus de la tribu des Termes, fils du chef Artévos et de la princesse Alya, je possède deux chevaux et j’ai vu mourir la Gaule.
Il ne reste plus grand-chose de notre tribu ; la plupart des hommes sont morts à la guerre, la plupart des femmes et des enfants ont péri après Alésia ; il ne reste plus que nous, une dizaine d’hommes en armes et deux chevaux affamés, fuyant toujours plus profondément dans les forêts d’Irlande.
Ce qui suit constitue le récit d’un rêve. Le rêve d’une Gaule unie et libre, le rêve de mon Père, Artévos, et de ce qui constituait tout un peuple : les Gaulois.
Ce rêve, comme tous les rêves, a eu un début et une fin. Comme à tous les rêves, lui a succédé le réveil. Le plus douloureux des réveils.
Et pourtant, il s’en est fallu de peu qu’il se réalise. De très peu. Il s’en est fallu d’un homme. Vercingétorix.
Sans lui, la Gaule serait libre aujourd’hui, et le nom de mon Père inspirerait peur et respect jusqu’au bout du monde, jusqu’en Égypte, jusque chez les Scythes…
… Peut-être. »

La lente pénétration romaine en Gaule dans les années précédant le soulèvement
Nous savions depuis longtemps, nous les derniers Gaulois libres, que ce n’était qu’une question de temps : des années que la Louve et ses aigles redoutées rôdaient autour de nos terres. Parties de la Provence et de Rome, les légions lançaient de plus en plus de raids sanglants et établissaient de plus en plus de garnisons de plus en plus profondément dans tout l’est de la Gaule, jusque chez les Belges, jusqu’à l’océan.
Jules César avait faim de territoires, soif de triomphes, et puisque la barrière du Rhin et les Germains lui empêchaient toute expansion vers l’est, seuls le nord et l’ouest s’offraient à ses crocs sanglants.
Et le Nord et l’Ouest, c’était nos terres, la Gaule libre.
I. Premiers pas (54 ans avant Jésus-Christ)
Cela faisait plusieurs jours que nous avions quitté notre pays. Artévos avait choisi lui-même les cinq guerriers les plus valeureux et les plus dévoués pour nous accompagner. Il avait laissé mon frère aîné, Rulus, à la garde de la tribu et nous étions partis vers le nord.
Il s’était refusé à expliquer à quiconque le motif de notre voyage, mais la veille de notre départ, il m’avait pris à part :
— De grandes choses se préparent, m’avait-il expliqué le visage grave. César marche à nouveau vers les Belges qui ne pourront lui résister longtemps. Jusqu’à présent les Romains ont évité nos territoires mais qui peut prédire l’avenir ? Sûrement pas ces charlatans de druides !
Il avait posé sa main sur mon épaule nue et son regard s’était planté dans le mien comme un glaive dans le flanc d’un Germain :
— Nous avons un rendez-vous important avec un chef important à plusieurs jours de route d’ici ; je ne peux t’en dire plus parce que personne ne peut connaître le but de notre mission. Mais tu dois connaître le jour et l’endroit du rendez-vous. S’il m’arrivait quelque chose d’ici là, tu devrais poursuivre ta route pour rencontrer celui vers qui nous nous dirigeons.
— Pourquoi moi ? Pourquoi pas Rulus ?
— Parce que j’en ai décidé ainsi !
J’étais loin de sauter de joie à l’idée de quitter le pays, mon épouse Breina devait accoucher d’un jour à l’autre, et j’aurais voulu être à ses côtés. Déjà que nous avions perdu nos deux premiers enfants… Mais Artévos ignora mes faibles protestations :
— Il y a des choses plus importantes que la grossesse d’une femme, gronda-t-il irrité ; de toute façon Breina est entourée des sages-femmes et des bergers… Ils sauront s’occuper d’elle. J’aurais voulu lui répondre que la science de sages-femmes et l’expérience des bergers n’empêchaient pas un enfant sur deux de mourir dans sa première année et une femme sur cinq de succomber en donnant naissance, mais je n’aurais fait que l’agacer un peu plus.
Et puis nous avons un proverbe qui dit qu’un veuf peut toujours se remarier mais qu’un fils n’aura jamais qu’un seul Père. Dans ces conditions…
Après deux jours, nous avions atteint les territoires sénons 1 . Partout ce n’était que villages incendiés et corps suppliciés. Des femmes apeurées et des enfants en pleurs s’enfuyaient à notre approche. D’autres surgissaient de leur cachette pour nous implorer de les prendre avec eux, ou de les tuer sur place pour mettre fin à leurs souffrances.
Nous remontions vers le nord, en silence, la gorge nouée par tant de destructions, incrédules face à la barbarie de César et ses hommes : corps pourrissants que se disputaient chiens et corbeaux, cités réduites en cendres… À deux reprises, des guerriers gaulo

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