La première guerre de Toronto
87 pages
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La première guerre de Toronto , livre ebook

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Description

Toronto, septembre 1916. Napoléon Bouvier, un jeune boxeur franco-ontarien, quitte le ring pour joindre les rangs de l’armée britannique en Europe. Il reviendra du front tourmenté par des blessures physiques et psychologiques, incertain de son avenir dans sa ville natale où règne un climat francophobe. Mais voilà que le soldat, qui croyait avoir échappé aux horreurs de la guerre, doit affronter un nouvel ennemi impitoyable et invisible : la grippe espagnole. En octobre 1918, la moitié de la population torontoise est touchée par le fléau et 50 000 personnes au pays en meurent. Napoléon a deux précieuses alliées : sa fiancée, Corine, qui aspire à devenir enseignante, et Julie, une infirmière militaire dévouée et pleine de compassion. Mais l’ennemi est de taille et cruel. Le soldat Bouvier pourra-t-il gagner cette première véritable guerre de Toronto et, si oui, à quel prix?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2011
Nombre de lectures 83
EAN13 9782895971634
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La première guerre de Toronto
DU MÊME AUTEUR
Roman adulte
Les géniteurs, Ottawa, Le Nordir, 2001, coll. « Rémanence ».

Les exilés, Ottawa, Le Nordir, 2003, coll. « Rémanence ».

L'eau de vie (Uisge beatha), Ottawa, Éditions David, 2008, coll. « Voix narratives et oniriques ».

Roman jeunesse
Le secret de l'île Beausoleil, Montréal, Éditions Pierre Tisseyre, 1991, coll. « Conquêtes », n° 15.

Le prochain pas, Ottawa, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 1997, coll. « À nous deux ».

Le pari des Maple Leafs, Montréal, Éditions Pierre Tisseyre, 1999, coll. « Conquêtes », n° 73.

Fait à l'os!, avec collectif de jeunes auteurs, Regina, Éditions de la Nouvelle Plume, 2001.

Les mordus de la glace, Ottawa, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2006, coll. « QUAD9 », n° 1.

Une tournée d'enfer, Ottawa, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2006, coll. « QUAD9 », n° 2.

Histoire
La Huronie, Ottawa, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 1984. Manuel d'histoire.

La Crise scolaire de Penetanguishene : Au-delà des faits, il y a… un historique sommaire et analytique, 1976-1989, en collaboration avec Micheline Marchand, Penetanguishene, L'Imprimeur du Fief de la Huronie, 2004. Ouvrage historique.
Daniel Marchildon
La première guerre de Toronto
Roman historique
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Marchildon, Daniel
La première guerre de Toronto / Daniel Marchildon.
(14/18)
ISBN 978-2-89597-150-4
1. Épidémie de grippe espagnole, 1918-1919—Ontario—Toronto—Romans, nouvelles, etc. I. Titre. II. Collection : 14/18
PS8576.A6356P74 2010 C843'.54 C2010-904719-2

ISBN 978-2-89597-163-4 (EPUB)

Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l'Ontario, la Ville d'Ottawa et le gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada.

Les Éditions David
335-B, rue Cumberland
Ottawa (Ontario) K1N 7J3

Téléphone : 613-830-3336 / Télécopieur : 613-830-2819

info@editionsdavid.com
www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada.
Dépôt légal (Québec et Ottawa), 3 e trimestre 2010
À tous ces hommes et ces femmes qui ont vaillamment risqué leur vie au front de la guerre menée contre la maladie.
À Micheline, pour avoir allumé la bougie qui m'a éclairé et guidé sur le sentier de l'écriture de ce roman.
ROMAN
PARTIE I Choisir sa voie
1. Le vendredi 15 septembre 1916
— …Trois, quatre, cinq…
La voix de l’arbitre réverbère dans son oreille, l’exhorte à quitter le sol où il est pourtant si bien.
— Come on, Bouvier. Get up!
— …six, sept, huit…
Napoléon Bouvier se lève un peu trop vite. Sa tête tourbillonne. À quelques pas de lui, Alfonso Bunnelli, un boxeur du nouveau quartier italien, l’attend, courbé comme un cobra, prêt à bondir de nouveau et à lui asséner une autre droite qui l’enverra au tapis pour de bon cette fois. La rumeur au sujet de l’Italien se confirme : il cogne non seulement fort, mais vite.
Ding, ding.
La cloche retentit pour signaler la fin du troisième round. Napoléon, toujours étourdi, se traîne jusqu’au coin où son entraîneur, Fred Bélanger, l’installe sur un tabouret. Rapidement, il lui prodigue des soins et le jeune boxeur reprend ses esprits.
— Tu feins pas assez, Napoléon. Danse plus si tu veux éviter les coups sur la gueule. L’Italien s’emporte quand il attaque. Il se laisse ouvert. Dans ce temps-là, cogne.
Napoléon acquiesce par un geste de la tête. Même s’il a très mal, il ne se sent pas fatigué et peut encore danser. La cloche sonne une fois de plus.
« Déjà? pense Napoléon. Un autre trente secondes et j’aurais été prêt. »
Néanmoins, le boxeur se lève et se rend au centre du ring affronter Bunnelli. Les coups pleuvent. Napoléon guette ses ouvertures tout en essayant de s’esquiver de la droite de son adversaire qui continue à s’abattre impitoyablement sur lui. Soudain, il éprouve une brûlure pénible sur sa lèvre supérieure. Son rival vient de le toucher. Dans sa bouche, il goûte du sang. Il se place contre les cordes et se réfugie derrière ses gants levés devant son visage. Bunnelli, frustré, cogne contre le ventre de Bouvier jusqu’à ce que l’arbitre l’éloigne.
Napoléon baisse les gants et reprend sa position de combat. Le temps d’une seconde, son œil parcourt la foule où il reconnaît Thomas et quelques autres amis de son travail. Cependant, le visage qu’il cherche n’est pas là…

2.
Elle ne vient pas à bout de se décider. Aller au match ou non? La seule fois qu’elle a osé se présenter à un match de Napoléon, la violence de l’affrontement l’avait estomaquée au point où elle s’était presque évanouie. En plus, de nombreux travaux scolaires retiennent l’attention de Corine Sirois, notamment un examen de latin à préparer pour le lendemain.
Les traits de son visage joufflu, encadré par de beaux cheveux châtains, se renfrognent. Les yeux pétillants de la jeune étudiante vont du livre de latin au calendrier sur le mur de la chambre qu’elle partage avec ses deux petites sœurs, Simone et Albertine. La date du 16 septembre, la fête de Napoléon, est encerclée.
Sa présence au match encouragera-t-elle Napoléon à poursuivre cette vocation qu’elle souhaiterait le voir abandonner? Or, elle ne peut pas laisser passer son anniversaire de naissance sans lui faire ce cadeau.
Son destin et celui de son ami de cœur ont beaucoup changé depuis qu’ils ont quitté les bancs de l’école du Sacré-Cœur de la rue Sackville dans l’est de Toronto. À quatorze ans, Napoléon a pris le chemin de la fabrique Gendron et Corine, celui de l’école secondaire publique anglaise, la seule que ses parents ont les moyens de payer, parce qu’elle est gratuite.
Corine se consacre corps et âme à ses études. Elle aurait pu se contenter de travailler dans le magasin général de son père de la rue Queen en attendant de se marier. Mais elle caresse le rêve de suivre une formation d’enseignante, en fait, de retourner à son ancienne école élémentaire. Elle enseignera, soit toute sa vie, ou jusqu’à ce qu’elle se fasse demander en mariage, si jamais…
Même si sa vocation demeure un métier ingrat, difficile et mal payé, la jeune femme a la conviction que les enfants de l’école du Sacré-Cœur ont besoin d’une enseignante comme elle, d’une francophone. Dans un an, elle aura décroché son diplôme d’études secondaires.
Ce soir, ses années à l’école du Sacré-Cœur lui semblent bien loin, un agréable souvenir. Une pédagogue naturelle, à l’école, elle aidait ses camarades de classe avec leurs leçons d’anglais et de français. Corine, qui a le don des langues, avait appris l’anglais facilement. La plupart des autres dans sa classe, nés comme elle à Toronto, parlaient bien cette langue apprise dans la rue, mais l’écrivaient mal. D’ailleurs, ils ne rédigeaient pas beaucoup mieux en français, et certainement pas aussi bien qu’elle.
« J’ai de la chance », se répète la jeune femme souvent. Au moins elle a pu compléter ses études élémentaires en français. Pour les enfants inscrits à l’école du Sacré-Cœur depuis 1912, ce n’est pas le cas. Le Règlement XVII, adopté voilà quatre ans par le gouvernement de l’Ontario, oblige toutes les écoles bilingues de la province à arrêter l’enseignement en français à compter de la troisième année. Cette injustice motive Corine à vouloir enseigner le français, même si c’est en cachette, et à valoriser la langue maternelle et la culture des élèves. Ainsi, elle pourra aider cette génération d’écoliers à conserver leur identité canadienne-française.
Les questions se bousculent à nouveau dans sa tête. « De quoi les Anglais ont-ils si peur? Après tout, les Italiens sont aussi nombreux que les Canadiens français à Toronto. Si nous apprenons notre langue à l’école, comment cela peut-il menacer la majorité de langue anglaise? » Mais ses interrogations restent sans réponse.
D’un coup

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