LAWRENCE D ARABIE UN MYSTERE EN PLEINE LUMIERE
96 pages
Français

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LAWRENCE D'ARABIE UN MYSTERE EN PLEINE LUMIERE , livre ebook

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96 pages
Français

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Description

Adolescent, Thomas Edward Lawrence rêve d'aventure et de gloire. Il ignore encore qu'il lui faudra traverser un océan de sable pour que ses rêves s'accomplissent, mais ceux-ci ne tarderont pas à se fracasser sur une dure réalité politique pour celui qui "tira de ses mains des marées d'hommes" à travers le désert afin de donner un roi à l'Irak.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 74
EAN13 9782296805361
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LAWRENCE D’ARABIE

Un mystère en pleine lumière
Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

Emmy CARLIER, Madame la Marquise, 2011.
Jean-François SABOURIN, Peuls l’empreinte des rêves, 2011.
Rémy TISSIER, Le rescapé du temps, 2011.
Nelly DUMOUCHEL, Au temps du canal du Panama, 2010.
Stéphanie NASSIF, La Lointaine, Le sacrifice de la Nubie , 2010.
Anne GUENEGAN, Les psaumes du Léopard, 2010.
Tristan CHALON, Le prêtre Jean ou Le royaume oublié, 2010.
Jean-Claude VALANTIN, La route de Qâhira ou l’exilé du Caire, 2010.
Didier MIREUR, Le chant d’un départ, 2010.
Ambroise LIARD, Dans l’ombre du conquérant, 2010.
Marielle CHEVALLIER, Dans les pas de Zheng He, 2010.
Tristan CHALON, Le Mage, 2010.
Alain COUTURIER, Le manuscrit de Humboldt, 2010.
Jean DE BOISSEL, Les écrivains russes dans la tourmente des années 1880, 2010.
Dominique PIERSON, Sargon. La chair et le sang, 2010.
René LENOIR, Orages désirés , 2010.
Philippe CASASSUS, Philippe, le roi amoureux, 2010.
Jean-Claude FAUVEAU, Joséphine, l’impératrice créole , 2009.
Roger BOUCHAUD, L’homme du Sahel, 2009.
Tristan CHALON, L’homme-oiseau de l’île de Pâques, 2009.
Danièle ROTH, Marie Roland, Sophie Grandchamp : deux femmes sous la Révolution , 2009.
Luce STIERS, En route vers le Nouveau Monde. Histoire d’une colonie à New York au 17°siècle, 2009.
Michel FRANÇOIS-THIVIND, Agnès de France. Impératrice de Constantinople, 2009.
Petru ANTONI, Corse : de la Pax Romana à Pascal Paoli, 2009.
Christophe CHABBERT, La Belle Clotilde. Le crime du comte de Montlédier , 2009.
Michèle CAZANOVE, La Geste noire I, La Chanson de Dendera, 2009.
Tristan CHALON, Sous le regard d’Amon-Rê, 2009.
Yves CREHALET, L’Inconnu de Tian’Anmen, 2009.
Jean-Eudes HASDENTEUFEL, Chercheur d’or en Patagonie , 2009.
Jacques JAUBERT, Moi, Caroline, « marraine » de Musset, 2009.
Roselyne DUPRAT


LAWRENCE D’ARABIE

Un mystère en pleine lumière


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54576-2
EAN : 9782296545762

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Je t’aimais ; c’est pourquoi,
tirant de mes mains ces marées d’hommes,

j’ai tracé en étoiles ma volonté dans le ciel
afin de te gagner la Liberté,

la maison digne de toi, la maison aux sept piliers :

ainsi tes yeux brilleraient peut-être pour moi
lors de notre arrivée.

T.E. LAWRENCE
(Les Sept Piliers de la Sagesse)
Qu’ont-ils fait de moi ? Est-ce bien le prince de la Mecque, le roi sans couronne d’Arabie ou, plus prosaïquement, le fils illégitime de Lord Chapman, cet être famélique que j’aperçois dans la vitrine, de l’autre côté de la rue ? Alors que je m’apprête à traverser, je pose distraitement le pied dans une flaque tant cette vision affligeante me trouble. Aussitôt ma chaussette pompe l’eau glacée qui pénètre par le trou béant de ma semelle. Assurément, la vie civile ne peut faire de moi un citoyen ordinaire, car en dépit d’une mise soignée l’usure apparente de mon costume me donne l’air d’un vagabond. Est-ce le désespoir ou bien le froid qui me brouille la vue ? La silhouette aperçue dans la vitrine se voile soudain de blanc et le souffle glacial du vent me parait brûlant tout à coup. Tandis que je franchis la chaussée, il me semble que les pavés humides deviennent mous sous mes pas : j’ai l’impression étrange de m’enfoncer dans le sable, de marcher dans le désert. Impression fugitive que j’attribue à la faim qui tenaille mon estomac, d’autant qu’à quelques pas de moi des pigeons festoient avec un reste de pudding. Machinalement, mes doigts fouillent le fond de mes poches : pas le moindre shilling. Pas la peine d’être aussi célèbre si c’est pour crever de faim !

La tête me tourne tandis que je longe un interminable mur de briques. Selon une habitude paternelle, je marche en regardant droit devant moi. Absorbé dans mes pensées, je n’ai pas vu venir ce jeune type qui ressemble étrangement à un aviateur dans son manteau sombre à boutons dorés, si bien que mon vieux rêve d’entrer dans la RAF me fait interpréter cette apparition comme un signe. L’étroitesse du trottoir m’oblige à raser le mur. Malgré mon désir de me fondre dans la muraille, l’inconnu fonce sur moi sans un mouvement du corps pour m’éviter comme s’il voulait attirer mon attention. M’a-t-il reconnu ? Le choc semble inévitable, mais lorsqu’il parvient enfin à ma hauteur seuls nos regards se rencontrent. Je plonge alors les yeux dans une eau noire qui me ramène des années en arrière, au champ de fouilles de Karkemish. C’est le regard complice de Dahoum, le compagnon inséparable des plus belles années de ma vie, que je retrouve et qui me dévisage. Puis je sens son épaule frôler la mienne pendant qu’il disparaît.
Karkemish … Ce beau nom résonne encore en moi comme les coups de burin qui libéraient les sculptures emprisonnées dans la terre, sous le regard étonné de ces hommes du désert qui ignoraient que, sous leurs pieds, le sol recelât de telles richesses. Je me souviens de l’air attentif de Dahoum durant l’exhumation de ces vestiges et de la joie enfantine qu’il manifestait à chacune de nos découvertes. Pour ma part, j’exultais lorsque surgissaient ces bas-reliefs sur lesquels apparaissent des processions de prêtres, des chasses au lion ou encore des monstres ailés. Bien qu’exposées sous un soleil ardent, mes mains aimaient à caresser ces brûlantes sculptures hittites âgées de quatre mille ans. Elles étaient plus anciennes encore que cet anneau d’or en forme d’uræus, surmonté d’un lumineux scarabée, que j’avais glissé à mon doigt au Caire et qui avait été porté par Thoutmosis III, 3500 ans auparavant.

Les fouilles s’achevant à l’approche de l’été, je communiquai ma soif d’aventures à Dahoum. Je l’entraînai, malgré une chaleur qui nous étouffait à chaque pas, vers des régions ignorées où des vestiges romains témoignaient d’une splendeur révolue devant nos yeux éblouis. En sa compagnie, je découvrais enfin ce désert dont j’avais tant rêvé dans ma prime jeunesse. Nous marchions sans but. Mais dès que le jour commençait à décliner, nous allumions en hâte un grand feu pour nous réchauffer et rompre ces ténèbres qui nous enveloppaient si soudainement. La nuit nous surprenait assis côte à côte près des flammes. Je profitais de ces heures d’inactivité pour parfaire mon arabe, grâce à la patience de Dahoum qui me faisait répéter inlassablement jusqu’à ce que ma prononciation fût correcte. Au matin, la vision que m’offrait celui-ci, jaillissant nu des eaux vertes de l’Euphrate, me donnait l’impression d’assister à la naissance d’un dieu.

Puis, comme deux barques à la dérive perdues sur un océan de sable, nous voguions d’une tribu à l’autre. Quelquefois, des bergers nous offraient cette hospitalité généreuse qui est l’apanage des habitants du désert. Nous partagions avec joie leur maigre pitance et leur étions reconnaissants de pouvoir dormir dans leur tente, à l’abri des brusques tempêtes de sables et des chacals. Je remarquais parfois dans ces campements de jeunes bergers d’une beauté stupéfiante. Or, il me semblait que cette fascination fût réciproque, sans doute à cause de mes cheveux et de ma peau dorés par le soleil et de mon regard limpide. Mais ces jeunes garçons, intimidés par ma présence, osaient à peine nous aborder.
Or, grâce à une circonstance malheureuse, cette errance devait se terminer en apothéose. En effet, alors qu’une tempête particulièrement violente nous dépouillait de nos affaires, nous nous égarâmes dans le désert. Chassés par le vent, nous eûmes la surprise de nous retrouver aux portes de la fameuse cité nabatéenne : Pétra. Tout en suivant le défilé qui conduit au plus beau des monuments jamais sculptés dans le roc, je caressais d’un regard émerveillé ces incroyables veines noires, bleues ou vertes qui transparaissent et s’entrelacent sous la surface de la roche comme des veines à fleur de peau. Nous découvrîmes cette ville morte, et pourtant très fréquentée, au coucher du soleil Je n’avais jamais rien vu d’aussi sublime depuis l’Acropole. Nous pûmes profiter de ce spectacle durant quelques jours grâce à la générosité de deux Anglaises de haute naissance que mon apparence insolite intriguait. Je leur fis aussitôt le ré

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