Le Cid Campéador ou le Héros de Castille - Tiré fidèlement des chroniques et histoires du temps, espagnoles et arabes
87 pages
Français

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Le Cid Campéador ou le Héros de Castille - Tiré fidèlement des chroniques et histoires du temps, espagnoles et arabes , livre ebook

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Description

Rodrigo Diaz, plus généralement connu sous le nom de Cid Campeador, ou de Ruy Diaz, naquit, suivant toutes les probabilités, vers l’année 1026, à Burgos, capitale de la Castille, fondée par l’un de ses ancêtres.Sa généalogie est trop bien établie pour que l’on s’arrête à quelques unes des fables accréditées sur lui et qui, pour augmenter son mérite, ont voulu lui assigner une origine commune. Ainsi quelques auteurs prétendent qu’il descendait d’un meunier de Bivar, bourg de Castille qui faisait partie de ses domaines, et dont il prit le nom plus tard afin de se distinguer d’un seigneur des Asturies, nommé comme lui Rodrigo Diaz, et qui vivait de son temps.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782346114405
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
BIBLIOTHEQUE CHRÉTIENNE ET MORALE APPROUVÉE PAR MONSEIGNEUR L’ÉVÊQUE DE LIMOGES
1 e SÉRIE
Ce fut une occasion pour lui de donner une preuve de sa magnanimité.
A. de Saint-Fargeau
Le Cid Campéador ou le Héros de Castille
Tiré fidèlement des chroniques et histoires du temps, espagnoles et arabes
AVANT-PROPOS
L’histoire des premiers temps de la monarchie espagnole après la conquête des Arabes, c’est-à-dire le récit des événements qui se sont passés en ce pays depuis le VIII e siècle jusqu’au commencement du XIII e , ne repose, pour la plus grande partie, que sur de nombreuses chroniques espagnoles et arabes, tant en prose qu’en vers. Les chroniques en vers, plus connues sous le nom de Romanceros, semblent même avoir précédé et inspiré celles en prose. Leur origine l’explique facilement : alors que l’imprimerie n’était point encore connue, ces nations, avides de gloire et de poésie, aimaient à conserver sous un rythme favorable à la mémoire les hauts faits de leurs ancêtres. Berceau de la poésie espagnole, ces lais des anciens ménestrels, qui vivaient à à colporter de château en château leurs récits cadencés, inspirèrent tout naturellement les premiers romanceros. Là ont donc dû puiser ceux qui plus tard entreprirent de nous transmettre l’histoire des commencements de ce grand et puissant empire. Mais, hélas ! sans atteindre la sublimité du chantre d’Ulysse, les bardes inconnus à qui nous devons ces premiers documents ont rivalisé avec lui d’exagération et d’emphase : aussi toutes ces chroniques, rimées ou non rimées, ne méritent-elles qu’une confiance très-limitée. Ceci est d’autant plus juste que, la plupart du temps, les narrateurs espagnols et arabes sont dans la contradiction la plus ouverte. Une bataille s’est-elle donnée entre ces deux peuples rivaux, qui se firent une guerre acharnée de huit siècles, si l’issue n’a été que légèrement défavorable à l’un des deux partis, vous rencontrerez de part et d’autre la relation d’une victoire : n’avons-nous pas vu maintes et maintes fois, de notre temps, chose à peu près semblable ? Si, au contraire, l’avantage a été trop décisif pour permettre aux trouvères du parti vaincu de corriger les événements, vous trouvez, d’un côté, rien, et de l’autre, le récit d’une victoire exagérée. Cela devait être ainsi : on ne va pas de porte en porte chanter sa honte. L’historien de la nation qui a eu le dessous n’a donc trouvé aucune trace du combat dans les romanceros qui lui ont servi de guide, et s’est tu faute de renseignements ; tandis que l’autre, au contraire, l’a amplifié et surchargé à l’instar de ses auteurs. Quelques écrivains, plus complaisants encore, ont poussé l’amour-propre national jusqu’à dénaturer ou colorer d’une ou d’autre manière des faits qu’il était impossible de passer sous silence. Ainsi, par exemple, les chroniques arabes mentionnent une expédition dirigée, en 964, contre la Galice, par le roi maure Alhaxem II, et disent que le fort de Saint-Étienne de Gormaz et les villes de Salamanque, Clunmia, Zamora et plusieurs autres, furent prises d’assaut, détruites et complètement rasées. Or, à la même date de 964, les chroniques espagnoles constatent bien une invasion formidable des Maures, mais ajoutent que les infidèles furent repoussés avec perte ; seulement elles enregistrent ce fait, qui s’expliquerait difficilement sans le secours de l’histoire arabe : Dans cette même année, le feu du ciel ravagea et détruisit de fond en comble Zamora, Salamanque et plusieurs autres bourgs et villes considérables.
De tout cela il résulte bien certainement qu’il ne faut accorder à ces chroniques qu’une croyance limitée par la raison ; ceci est juste et naturel ; mais il y a loin de là à supprimer complètement ce qui a pu prêter à de grandes exagérations. Ainsi quelques historiens, malgré la coïncidence des sources contradictoires arabes et espagnoles, ont été jusqu’à nier l’existence du Cid, et à prétendre, sur l’autorité de documents tout aussi incertains que les autres, que le héros castillan du XI e siècle n’est qu’un être imaginaire sur la tête duquel on a réuni une série de faits appartenant à plusieurs autres capitaines de ce temps. Faudra-t-il donc qu’un jour, parce que l’imagination se refuse à concevoir la rapide série de succès innombrables dont Napoléon a étourdi l’histoire contemporaine, on lui nie, à lui aussi, tout ou partie de ses glorieuses campagnes ?
Quelques autres ont discuté l’époque de sa naissance, et, ne pouvant lui contester les dernières années de sa vie, trop marquantes dans l’histoire du temps pour être révoquées en doute, ont voulu à toute force en supprimer les premières. Ainsi, sur un soi-disant acte de mariage, daté de 1074, et conservé dans les archives de la cathédrale de Burgos, d’un Rodrigo Diaz avec une dona Ximena, fille de Diego, duc des Asturies, et cousine du roi Alphonse VI, on a voulu nier et tous les faits attribués au Cid sous le règne de Ferdinand I er , et son mariage avec la fameuse Ximena Gomez, dont Corneille a immortalisé l’histoire ; et cependant, sans compter que ce fait n’a vraiment rien en lui-même d’assez extraordinaire pour que l’on puisse le supposer inventé à plaisir, n’existe t il pas aussi d’autres pièces qui établissent cet hymen d’une manière irrécusable ? Certes, on ne peut nier que les moines, en Espagne surtout, n’aient été les premiers dépositaires de tous les documents historiques. Eh bien ! dans le monastère de Saint-Jean de la Pena, et dans celui de Saint-Pierre de Cardena, où reposent encore aujourd’hui les restes du Cid, on trouve de nombreuses preuves de l’existence d’une dona Ximena Gomez, épouse de Rodrigo Diaz, vulgairement appelé le Cid. Et puis, après tout, si l’on veut absolument que, sous le règne d’Alphonse VI, un Rodrigo Diaz ait épousé une Ximena, fille de Diego, comte des Asturies, ce mariage ne peut-il s’expliquer sans bouleverser et anéantir toutes les notions acceptées sur notre héros ? N’est-il pas positif que le Cid eut pour contemporain un seigneur asturien nommé, comme lui, Rodrigo Diaz, puisque c’est à cause de cette conformité de nom qu’il prit, de l’un de ces domaines, celui de Bivar ? n’est il pas également bien constant que le Cid eut un fils dont l’existence n’a pu être supposée à dessein, puisqu’on ne lui attribue aucun fait du plus léger intérêt, et que l’on dit seulement de lui qu’il mourut à un âge peu avancé, dans un combat contre les Sarrasins ? Or le Cid était né en 1026 ; il s’était marié jeune ; qu’y aurait il donc de surprenant à ce qu’en 1074, c’est-à-dire à l’âge de 48 ans, il ait marié son fils à cette Ximena, cousine d’Alphonse VI ? Peut-on dire, en conscience, qu’il y ait là matière suffisante à retrancher légèrement d’un trait de plume toute une série de glorieux faits d’armes consignés dans les plus anciennes chroniques ?
Quant à nous, tout en repoussant ce qui nous a paru exagéré pour n’admettre que des faits qui se trouvassent en concordance parfaite dans les chroniques espagnoles et arabes, nous avons tâché de conserver dans leur intégrité tous les hauts faits de ce grand capitaine, qui a si puissamment contribué au triomphe de la sainte religion, et dont l’Espagne s’honore encore aujourd’hui, comme du plus beau rayon de sa gloire militaire.
INTRODUCTION
L’histoire du Cid est si intimement liée à celle des rois maures et chrétiens qui se partageaient, de son temps, le royaume d’Espagne dans une proportion bien inégale encore, qu’

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