Le Grand Dédé
110 pages
Français

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Description

Dans le tome 6 du Grand Dédé : Tous les mardis ne sont pas gras ! Bernadette Herman présente une intrigue sur fond social : la condition des SDF. Comme à l’accoutumée le récit est ponctué de dialogues percutants où l’humour prime.


Le livre raconte l’histoire de trois écrivains en herbe issus du même club littéraire. Ceux-ci se feront passer pour des SDF, afin d’infiltrer le milieu et réveiller ainsi leur inspiration défaillante, en vue de rédiger une nouvelle pour un concours. Après quinze jours de séjour à Marnier, l’un d’entre eux sera retrouvé mort dans une benne à ordure. Devant l’inertie de la police, les deux survivants iront trouver le grand Dédé, détective à Belvier, afin qu’il fasse la lumière sur cette pénible affaire. Mathieu, Ferdinand, Arthur, ainsi que les patrons du Bistrot, lui seront d’un grand secours, ou pas, pour l’aider à résoudre cette énigme. C’est dire si les vannes voleront bas. Ambiance assurée !



Journal Le Vlan


Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782376920250
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

cover.jpg

 

L’esprit des aigles

Chaussée de Forest, 22

1060 Saint Gilles

Bruxelles

http://espritdesaigles.e-monsite.com

http://qasida.e-monsite.com/

 

ISBN (version papier) : 978-2-87485-023-3

ISBN (versions numériques) : 978-2-37692-025-0

 

Versions eBooks réalisées par IS Edition via son label Libres d’écrire.

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés.

 

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, de ses ayants-droits, ou de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre I

Ce matin-là, André Gard, le célèbre détective de Belvier, fut réveillé par des bruits d’impacts sur les vitres de sa chambre. Il se leva d’un bond, regarda au travers des lamelles du store et éclata de rire. Les trois vieux grincheux du village, Mathieu, Ferdinand et Arthur, s’amusaient comme des gamins, à canarder le pignon de sa maison à grands coups de boulets de neige. Il enfila un pull sur son pyjama et sortit par la porte de derrière sans faire de bruit. La première boule de neige qu’il lança atterrit tout droit dans le cou de Mathieu :

– Charlatans ! Voulez me foutre la crève ? On avait dit juste pour faire lever le gamin. Et maintenant…

Amusé, le gamin ne put s’empêcher de signaler sa présence par d’autres jets glacials sur n’importe lequel des trois acolytes.

– Grand con ! s’exclama Ferdinand avant d’ajouter : allez, direction le Bistrot, j’ai besoin d’avaler autre chose que de la poudreuse.

– Je vais m’habiller. J’arrive ! annonça Dédé, alors que les vieux lui tournaient déjà le dos pour rejoindre leur seconde résidence.

 

Quand il fit son entrée, les trois irréductibles carburaient déjà au rouge, sous l’œil amusé de René, le patron du Bistrot. La conversation roulait sur la neige tombée de nuit sur la région. Comme chaque jour, Mathieu était plongé dans la lecture du Quotidien de Marnier.

– Merde ! dit-il, sans relever la tête de l’article qu’il était en train de lire.

– Quoi ? posa Arthur.

– Un S.D.F., la trentaine, découvert ce matin à Marnier, enseveli sous des cartons dans un conteneur à ordures. Il avait des blessures à la tête. Mais comme il était imbibé d’alcool et vu les chutes qu’il avait dû faire, à maintes reprises, pour arriver à monter où on l’a retrouvé, puis le froid… la police a conclu à un accident. La mort remonterait à deux jours. Pauvre gars ! termina Mathieu en guise d’épitaphe.

– Pourtant, paraît qu’un groupe de jeunes s’est attelé, avec l’aide de la commune de Marnier, à leur installer un endroit où dormir, avança Arthur.

– Sont peut-être pas encore tous au courant de la chose, souleva Ferdinand.

– C’est opérationnel depuis décembre, je l’ai lu dans le journal. Nous voilà à la mi-janvier. Même s’ils ne lisent pas le canard, il reste le tam-tam. Tous ces gens-là doivent le savoir, estima René.

– Pas de places, peut-être ? souleva Dédé.

– Ou pas envie de se soumettre aux règles. Va savoir ce qui se passe dans leur tête…

L’arrivée de Josette, la femme de René, coupa court aux suppositions.

– On sonne à ta porte, annonça-t-elle, de but en blanc, à André Gard.

– Merde, pourraient me laisser terminer mon café, râla le détective en voyant deux olibrius en train de martyriser la clenche de sa porte d’entrée.

– Voilà ! Voilà ! J’arrive ! cria-t-il depuis le trottoir du Bistrot.

Seul un grognement ponctué d’un « pas trop tôt ! » lui répondit.

 

Plus Dédé s’approchait des deux hommes, plus il se rendait compte qu’il n’avait pas affaire à des clients habituels. Les deux gaillards vers lesquels il s’avançait ne respiraient pas l’aisance. Leurs vêtements, déchirés par endroits, brillaient plus de crasse que de propreté. « Des clochards… », supposa le détective.

– Que puis-je pour vous, messieurs ? posa-t-il.

– Peut-être nous laisser entrer et nous offrir un café, lâcha le plus jeune des deux.

Sachant bien que les vieux et René observaient la scène, Dédé agita trois fois une main dans son dos pour signifier que s’ils n’étaient pas ressortis endéans les quinze minutes, ils viennent à la rescousse. Puis il fit entrer, avec une certaine appréhension, ses nouveaux clients.

Sans gène aucune, les deux nouveaux arrivants s’installèrent sur les deux chaises placées devant le bureau, sans y être invités.

– Faites comme chez vous, cracha André Gard.

– C’est fait ! répondit l’ostrogoth qui avait l’air d’être le meneur.

– Que puis-je pour vous ? demanda Dédé pour la deuxième fois.

– On n’en sait rien. Tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne veut pas crever comme l’autre.

– J’entends bien. Mais si vous ne m’en dites pas plus …

– J’y arrive. Du calme ! Nous ne sommes pas des terreurs. On n’est même pas S.D.F., annonça celui qui n’avait encore rien dit. Je vous explique. Nous ne sommes pas du coin. Au départ, nous étions quatre. Trois garçons et une fille. Un de nos amis est décédé dans de mystérieuses circonstances. Nous faisons partie d’un club littéraire. Auteurs débutants, à la recherche d’inspiration pour un concours, nous voulions écrire chacun un roman différent sur le même thème : S.D.F., clochards et autres sans-abri. Nous avons choisi de nous infiltrer loin de chez nous dans le but de ne pas être reconnus, soit par des voisins, des proches ou des gens d’un centre d’hébergement de nos villes respectives. Nous n’avons pas dit que nous étions écrivains et non plus que nous nous connaissions. Pourquoi Marnier ? Question de distance ! Nous avons pris garde à ne pas arriver tous les quatre en même temps. Nous ne voulions pas éveiller de curiosités malsaines. Malgré toutes les précautions prises, un des nôtres a été rayé de la liste la nuit dernière, après quinze jours de présence à Marnier. Vous ne trouvez pas ça bizarre ?

– Oui, bien sûr ! Vous n’avez rien vu venir ? demanda André Gard.

– Rien ! Alors, on se pose des questions sur notre devenir.

– Vous ne pensez pas qu’il serait plus simple d’abandonner et de rentrer chez vous ?

– C’est hors de propos ! On ne peut pas laisser la mort de notre ami impunie. Ce serait de la lâcheté. Puis, si mort suspecte il y a, on tient un sujet d’enfer apte à nous conduire à la célébrité. On redoublera de vigilance et voilà… Mais, pour élucider le mystère, on a besoin de votre aide. Êtes-vous partant sur ce coup-là ?

– Tout dépend. Je ne suis pas gratuit, avança le détective.

– Pas question de bénévolat. Ce n’est pas le problème. Ce que vous voyez là n’est qu’un déguisement, dit le deuxième acolyte en indiquant l’état de son vestiaire, avant de sortir une liasse de billets jaunes et mauves de la poche intérieure de son vieil anorak.

– Combien cela va-t-il nous coûter ? demandèrent-ils en chœur.

– C’est selon les risques encourus et la durée de l’enquête, avança André Gard.

– Pas grave ! Voilà cinq cents euros. Le reste suivra selon vos besoins. Vous allez nous aider ?

André réfléchit quelques minutes puis acquiesça de la tête avant de lancer :

– Adresse du refuge et de l’endroit où on a découvert le corps de la victime. Noms des personnes qui s’en occupent. Va-et-vient des malheureux jouissant régulièrement, ou non, de cet hébergement. Puis aussi, les conditions de vie, les règles de l’établissement, etc. En bref, tout ce qui peut m’aider à diriger mes investigations.

– Vous aurez tout cela sur papier. Quant à l’endroit, c’est l’ancien arsenal des pompiers de Marnier. Si cela vous convient, nous serons là demain vers seize heures avec toutes les informations demandées. On pourrait peut-être se présenter ? termina-t-il.

– Comme vous le savez, je m’appelle André Gard ; et vous ?

– Voici Hubert, moi c’est Frédéric. Quant à notre copine, elle s’appelle Nadège. On vous la présentera demain.

– Pourquoi ne vous a-t-elle pas accompagnés ?

– Elle n’est pas à Marnier. On vous offre un verre en face ? demanda Hubert.

 

Le quart d’heure de sécurité demandé par Dédé à ses amis étant largement dépassé, la porte de son bureau s’ouvrit à la volée sur les vieux et le patron du Bistrot.

– Ça roule, gamin ? demanda-t-il en jetant un regard inquisiteur sur les deux autres.

– Tout baigne ! On allait justement s’en taper un chez toi, sourit Dédé, devant l’air inquiet de ses amis.

Les deux pseudos S.D.F. éclatèrent de rire avant de lâcher :

– Holà ! La cavalerie s’inquiète ? On vient en renfort ? rigola Frédéric.

Les quatre paires d’yeux qui le fusillèrent lui imposèrent silence d’un coup. Il suivit le troupeau sans la ramener.

 

Arrivés au Bistrot, les deux écrivains en herbe allaient se diriger vers le fond de la salle quand un rappel à l’ordre cinglant sortit de la bouche de Mathieu :

– Pas de messes basses ! Nous sommes les assistants d’André. Faudra vous y faire, asséna-t-il en désignant la table ronde réservée aux discussions sur les enquêtes du détective.

Quand tout le monde fut enfin installé, Ferdinand lâcha :

– Explications ! On veut tout savoir…

Étonnés d’une telle autorité, Hubert et Frédéric interrogèrent le détective du regard avant de servir leur histoire à la bande. Devant l’air méfiant des vieux, de René et de Josette, Frédéric ne put s’empêcher de sourire avant de lancer :

– Alors, il vient, ce verre ?

Toujours aussi méfiant, René restait vissé à sa chaise.

– Ici, c’est pas l’assistance publique. Faut montrer la couleur. La maison ne fait pas crédit ! affirma-t-il, comme s’il récitait les dix commandements.

Piqué au vif, Hubert sortit un billet mauve de la liasse dont il se servait comme d’un éventail, et demanda ironiquement :

– Vous avez la monnaie ?

Les vieux, déjà prêts à lancer une des vannes dont ils avaient le secret, restèrent la bouche ouverte. Puis Ferdinand éructa :

– Ben mon cochon, tu peux y aller. Ils sont des nôtres, dit-il à l’attention de René.

Le patron du Bistrot apporta la commande, puis gêné, demanda à Hubert qui tendait toujours son billet de cinq cents euros :

– Vous n’auriez pas plus petit, monsieur ?

Le monsieur éclata de rire, rempocha sa liasse, tandis que Frédéric fouillait le fond de ses poches avant de déposer une poignée de monnaie sur la table en annonçant :

– L’argent du peuple ! Y a plus qu’à compter, ajouta-t-il en triant les pièces ramassées au gré de ses moments de mendicité.

 

Josette observait la scène en silence. N’y tenant plus, elle posa la question que tout le monde attendait :

– D’où tenez-vous tout cet argent ? Les pièces d’accord, mais le reste ?

– Rassurez-vous, on n’est pas des voleurs. Avant de nous lancer dans l’aventure, et sans savoir comment on allait pouvoir se débrouiller, nous avons vendu nos voitures pour avoir de quoi, en cas de coup dur. Je garde le magot, Frédo la tirelire. Voilà, termina Hubert.

– Il y a combien ? posa Arthur, resté dans l’ombre jusque-là.

– Dans les six mille, pourquoi ?

– Parce qu’il n’est pas prudent de se balader avec des sommes pareilles par les temps qui courent. Puis le contexte…

– Et votre pote décédé, il était aussi blindé que vous ? demanda Dédé.

– Sais pas combien il avait. Il ne se confiait guère. Mais il ne manquait de rien, c’est sûr.

– Donc, le mobile du crime, si crime il y a, pourrait être l’argent. Vous l’avez dit à la police ?

– Ils ne nous ont pas questionnés. De toute façon, nous n’étions pas censés nous connaître, donc… Puis, même pas sûr qu’ils aient fait une enquête approfondie, sauf peut-être auprès des tenanciers du centre. Et encore…

– Une preuve en plus de l’intelligence de Martin, rigola Arthur.

En ancien malfrat qu’il était, René déclara :

– Après tout, c’est mieux comme cela. Imaginez qu’ils aient pris vos dépositions. Si vous aviez soulevé l’histoire du fric, vous étiez bons pour la fouille. Du coup, vu le pognon que vous gardez sur vous, il vous aurait catalogués comme suspects sans la moindre hésitation. Fin de l’enquête ! Et d’ailleurs, vous avez une preuve de la vente de vos bagnoles ?

– Merde ! Non, même pas le double du reçu ! On les a fourguées à des Polonais de passage. On ne sait pas où elles sont parties. Bordel, qu’on est con ! Faut qu’on planque notre argent, mais où ? On ne peut pas aller à la banque dans cet accoutrement. Le banquier se poserait des questions. Puis il suffirait qu’un de nos voisins de chambrette passe à ce moment-là. Il se demanderait ce qu’on fait là. Ce serait le commencement des emmerdes. Vous n’auriez pas une idée ? demanda Frédéric en s’adressant à l’assemblée.

Comme par hasard, tous les regards se tournèrent vers René pour attendre sa réponse. Pas dupe, celui-ci fit mine de réfléchir avant de proposer :

– J’ai bien un coffre dans l’arrière-salle. Je suis le seul à en connaître le code. Vous pourriez y entreposer votre pactole. Mais pour cela, faut que la confiance règne. Faudra pas venir me réclamer le double de ce que vous y aurez déposé. Pour plus de sûreté, on va compter l’argent tous ensemble avant de le mettre dans une enveloppe à vos deux noms. Les vieux, Josette et Dédé seront témoins. Je ne veux pas d’embrouilles. Qu’en pensez-vous ?

– L’idée est bonne, admit Frédéric en regardant son copain.

Hubert opina de la tête et ressortit la liasse qu’il posa sur la table.

– Ah ! Ces jeunes étourdis, souffla Josette, en se précipitant pour fermer la porte d’entrée à double tour.

Les comptes terminés, le « dans les six mille » se révéla être de six mille trois cents euros. René apporta une grande enveloppe grise pour y glisser les billets, la colla, et partit la placer dans son coffre. Mathieu, l’esprit pratique de la bande, résuma les pensées de la troupe en déclarant bien haut :

– Voilà, les gars ! Vous êtes fauchés. Les affres de la rue commencent maintenant. À vous de jouer ! Vous n’aurez plus besoin de chercher l’inspiration. Il vous suffira juste de raconter. Bonne merde dans votre nouvelle vie ! termina le vieil homme.

– Et Nadège ? demanda André Gard.

– Sais pas. C’est une drôle de fille. Elle joue de la flûte ou déclame des poèmes sur la place de Marnier. Elle dit que ça rapporte. Parfois, elle disparaît un jour ou deux sans prévenir, puis elle rapplique sans dire un mot. Toujours, ou presque, vêtue de rose. On ne peut pas la louper, sourit Hubert.

– Quel âge a-t-elle ?

– Comme nous, entre vingt et vingt-cinq. Pas facile à dire au juste.

– Vous êtes certains qu’elle viendra avec vous demain ?

– Normalement oui. Elle n’est pas encore au courant de la mort de Manuel, alors…

– Ça change quoi ?

– Ils étaient assez proches. Il lisait parfois des contes avec les trémolos de la flûte de Nadège en musique de fond. On verra bien demain ce qu’elle décidera.

Frédéric avait tout écouté sans interrompre son ami. Il déclara :

– C’est pas tout ça, j’ai la dalle et on n’a plus de pognon. On fait comment pour bouffer ?

– On fait les poubelles, ricana Ferdinand.

– Ou, quand on a du répondant, on fait une ardoise, avança Josette.

– C’est pas la vie de clochard, ça, renchérit le vieux teigneux.

– Allez, pas grave ! J’offre le consistant et vous le liquide. D’accord ? proposa René à l’encontre de ses plus fidèles clients.

Le trio se regarda en riant sous cape avant de lancer un grand « Yes !!! » de satisfaction. La porte du Bistrot resta fermée jusqu’au moment où Josette décida de se rendre à Marnier.

– Vous voulez profiter de la voiture ? demanda-t-elle à Hubert et Frédéric. Les deux jeunes gens ne se le firent pas dire deux fois. Avant de partir, ils rappelèrent à Dédé leur retour le lendemain avec les renseignements demandés et ils rentrèrent à Marnier.

 

FIN DE L’EXTRAIT

Table des matières
de la version complète

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Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

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