Le lieutenant-colonel Camille Loichot, une âme de résistant
368 pages
Français

Le lieutenant-colonel Camille Loichot, une âme de résistant , livre ebook

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368 pages
Français

Description

Ce livre retrace la vie, dans l'armée et dans la Résistance, mais aussi dans sa famille, d'un officier franc-comtois, titulaire de onze citations, mort pour la France en déportation pour faits de Résistance. Il a été écrit à partir de la consultation de nombreuses archives publiques, privées et familiales, ainsi que grâce à des témoignages.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 19
EAN13 9782140052859
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

GillesMarie Moreau
Le lieutenantcolonel Camille Loichot, une âme de résistantFournet-Blancheroche 1888 – Dachau et Ravensburg 1945
Le lieutenant-colonel Camille Loichot, une âme de résistant
Fournet-Blancheroche 1888 – Dachau et Ravensburg 1945
Gilles-Marie MoreauLe lieutenant-colonel Camille Loichot, une âme de résistant Fournet-Blancheroche 1888 – Dachau et Ravensburg 1945
Du même auteur chez le même éditeur
Les catholiques de l’Isère et la Grande Guerre, 2016.
François et Michèle Guy :Un couple au service de la vie. Entretiens avec Gilles-Marie Moreau, 2015.
La cathédrale Notre-Dame de Grenoble, 2012.
Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, 2010.
© L’HARMATTAN, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13438-3 EAN : 9782343134383
Les hommes qui proclament la vérité n’ont pas besoin d’être nombreux. Le Christ s’est d’ailleurs entouré d’un petit nombre de personnes. C’est le mensonge qui réclame du monde, car il a toujours besoin d’être renouvelé, alimenté. Notre devoir de chrétien est de demeurer dans la vérité, même si elle coûte cher. Bienheureux Jerzy Popiełuszko Si l’opposant que son refus d’obéissance à un tel régime mène à la mort est un martyr au sens religieux du mot, « alors », dis-je à Jean-Paul II, un jour que nous parlions de Maximilien Kolbe, premier canonisé du pontificat, « la dernière guerre, pour ne parler que d’elle, a fait des millions de martyrs que l’on peut prier dans toutes les églises du monde. » Il hocha la tête, et me regarda d’un air qui signifie partout : pourquoi pas ? André Frossard
Introduction
L’homme qui, de l’été 1943 jusqu’à février 1944, fut à la tête d’une partie importante des résistants du Doubs et du Jura-Nord, reste un relatif inconnu, souvent absent des livres d’histoire comtoise. Pourtant sa vie nous plonge au cœur des bouleversements que connurent ceux qui, issus comme lui d’une paisible civilisation rurale et montagnarde, furent confrontés aux deux conflits mondiaux qui ensanglantèrent l’Europe et la marquèrent à jamais. Camille Loichot fut un homme d’action, depuis les affres de la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, et des Inventaires qui suivirent, jusqu’à la Résistance, en passant par la Grande Guerre. Comme l’écrivait 1 le général Eymin , Loichotétait un homme de guerre fait avant tout pour le combat au grand jour. Entré dans la Résistance en mai 1943, arrêté avant le début des opérations à caractère militaire, il ne participa qu’à la phase de préparation clandestine à la lutte armée, tâche obscure et ingrate, pleine de risques, toujours méconnue, sauf par celui qui l’a accomplie. C’est pourquoi ce ne sont pas ses seules actions d’éclat au combat, ni ses qualités de chef et d’entraîneur d’hommes, dont il donna tant de preuves par le passé, qui font que son nom doit être honoré au même titre que celui des grands soldats dont la Franche-Comté fut le berceau : chez lui, le courage et la grandeur d’âme qui le poussèrent à s’engager dans la Résistance forcent l’admiration. Mais il fut aussi un homme de foi, un croyant fervent aux convictions catholiques fortement ancrées dans des traditions séculaires, pour qui la pratique religieuse constitue un fil conducteur que nous retrouverons tout au long de son existence, depuis les fonts baptismaux de Fournet jusqu’aux chapelets récités à Dachau, en passant par les pèlerinages aux sanctuaires de Franche-Comté, d’Alsace ou de Terre Sainte. Ces convictions solides s’inscrivaient dans un caractère bien trempé, parfois sévère, éprouvé par de multiples épreuves. Mais cet homme de devoir sut toujours rester un officier courageux, juste et efficace, autant qu’un époux et un père aimant et attentionné.
1 Le général (cr) René Eymin (1917-2004), lui-même ancien résistant dans l’Isère et les Hautes-Alpes (cf. bibliographie).
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J’ai voulu retracer sa vie en exploitant les archives disponibles, publiques ou privées, essentiellement d’origine familiale, ainsi que les témoignages qui ont pu être recueillis. Parmi ces sources, certaines périodes sont très bien documentées, comme le séjour de 1926-1928 en Syrie, la campagne 1939-1940 et la captivité jusqu’en 1941 ; d’autres le sont nettement moins, telles la période d’occupation en Rhénanie, ou la Résistance sur laquelle on ne dispose évidemment d’aucune source écrite (sauf a posteriori). Ces documents et témoignages nous permettent néanmoins de bien saisir toutes les étapes d’une existence mouvementée, mais toujours baignée dans la douceur des joies familiales. Je tiens donc tout particulièrement à remercier les enfants du colonel 2 Loichot : Colette Barbier-Loichot, Madeleine Gaiffe-Loichot , Antoine Loichot, Pierre Loichot, Odile Moreau-Loichot, Jehanne Baillaud-Loichot, Françoise Boisdon-Loichot. Outre leurs souvenirs personnels, ils m’ont en effet confié leurs archives et permis d’utiliser les souvenirs et documents de mes grands-parents. Ma gratitude va également à mon épouse Marie, qui m’a aidé dans la numérisation des archives de la famille Loichot, à mon père Richard Moreau qui a numérisé toutes les photos familiales, à mon oncle Lucien Baillaud pour sa relecture minutieuse, et aux petits-enfants du colonel Loichot, en particulier Philippe Moreau (qui a recueilli de nombreux témoignages de personnes ayant connu notre grand-père), François Barbier (qui a effectué des recherches généalogiques ainsi que dans les archives de l’Armée à Vincennes), Cécile et Denis Boisdon (qui, avec Françoise Boisdon-Loichot, ont contribué à ce que les souvenirs de Colette Barbier-Loichot soient sauvegardés et diffusés dans le cadre familial). Je remercie également le personnel du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, en particulier Mme Aurélie Cousin, ainsi que les responsables des Archives diocésaines de Besançon, M. Manuel Tramaux et Mme Marylise Barbier-Forster, pour leur aide précieuse et leur aimable accueil.
2  Elle est décédée le 17 octobre 2000 ; il n’a malheureusement pas été possible à l’auteur de ce livre de recueillir ses souvenirs.
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1 Les origines d’un montagnon La Franche-Montagne Pour bien comprendre un homme, il faut d’abord connaître ses racines. Celles de Camille Loichot se situent à Fournet-Blancheroche, dans la Franche-Montagne, une partie de la Franche-Comté qui, sous l’Ancien Régime, était constituée de quelques seigneuries situées entre Saint-Hippolyte et Morteau, à la frontière avec la Suisse. Elle était ainsi nommée du fait des franchises accordées au Moyen Age à ses habitants, qui étaient en particulier exempts de la mainmorte, contrairement aux seigneuries voisines, qu’elles soient laïques, comme Belvoir, ou ecclésiastiques comme Vaucluse. Dans le cadre administratif de l’Ancien régime, la Franche-Montagne se composait des seigneuries de la Roche, Saint-Hippolyte, Saint-Julien et Maîche. Actuellement, on peut dire qu’elle correspond approximativement aux cantons du Russey, de 1 Maîche et de Saint-Hippolyte . Hormis quelques bourgades un peu plus importantes, la population des montagnes du Haut-Doubs est souvent disséminée en de nombreux hameaux ou lieux-dits, dont certains ne comptent pas plus d’une ou deux habitations, perdues au milieu des prés parsemés de grandes gentianes jaunes (des racines de laquelle on tire une excellente eau-de-vie) ou des forêts de sapins qui constituent le paysage caractéristique de ces régions de moyenne montagne. Ce pays qui semble calme et isolé ne fut pourtant pas toujours à l’écart des guerres. Bien au contraire, il fut touché par les nombreux conflits qui opposèrent les rois de France et les ducs de Bourgogne puis les rois e d’Espagne, même si au XVI siècle les règnes de Charles Quint et de Philippe II constituèrent une sorte d’âge d’or pour la Franche-Comté. Durant la guerre de Dix Ans, les mercenaires de Bernard de Saxe-Weimar stipendiés par Louis XIII et Richelieu pillèrent et massacrèrent la contrée. Après l’annexion de 1678 par Louis XIV, la paix revint et se e maintint durant le XVIII siècle. Sous la Révolution, la révolte populaire 1 Cf. http://christian.monneret.pagesperso-orange.fr/Franche_Montagne.html.
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