Le Sénégal à l heure de l indépendance
296 pages
Français

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Le Sénégal à l'heure de l'indépendance , livre ebook

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Description

Homme politique et homme d'Etat à la fois enraciné dans son milieu et progressiste, Mamadou Dia, Vice-président puis Président du Conseil de Gouvernement du Sénégal de 1957 à 1962, avait entrepris de construire un Etat moderne et de mettre son pays sur les rails d'un développement économique par les communautés de base. Mais il perdit le duel qui l'opposa à L.S. Senghor, l'homme dont il était le principal compagnon de lutte mais qui, à l'épreuve du pouvoir, se révéla fort différent de lui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 182
EAN13 9782336250649
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
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quotidienne des femmes touchées par le VIH/SIDA, 2007.
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Bernard LABA NZUZI, L’équation congolaise, 2007.
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Olivier CLAIRAT, L’école de Diawar et l’éducation au Sénégal, 2007.
Le Sénégal à l'heure de l'indépendance
Le projet politique de Mamadou Dia (1957-1962)

Adama Baytir Diop
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296047242
EAN : 9782296047242
Sommaire
Etudes Africaines - Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Page de titre Page de Copyright On prête cette affirmation à W. SHAKESPEARE INTRODUCTION CHAPITRE I - LA CONSTRUCTION D’UN ÉTAT FORT CHAPITRE II - LA POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL FACE À LA DURE RÉALITÉ CONCLUSION QUELQUES PROJETS ET RÉALISATIONS DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET EN MATIÈRE DE COOPÉRATION INTERNATIONALE BIBLIOGRAPHIE
On prête cette affirmation à W. SHAKESPEARE
« La vérité finit toujours par triompher, mais sa victoire est lente et difficile : comme les déesses antiques, elle prend son temps ; le temps des dieux n’est pas celui des hommes» .
INTRODUCTION
Au milieu des années 1940, deux hommes dominaient la scène politique au Sénégal : le Saint-Louisien Lamine Guèye, député du premier collège et maire de Dakar et Léopold Sédar Senghor, député du deuxième collège. Deux hommes qui symbolisaient le clivage politico-social entre citoyens et sujets, et surtout la division des élites sénégalaises entre partisans et adversaires de l’assimilation ; cette doctrine qui visait à franciser les peuples colonisés.
L’assimilation politique et administrative avec le principe de « l’amour de la patrie commune » s’était traduite, dans la plus ancienne colonie française d’Afrique par la représentation au Palais Bourbon dès 1848 ; la création sous la IIIe République de quatre communes de plein exercice : Saint-Louis en 1872, Gorée en 1872, Rufisque en 1880, Dakar en 1887 et d’un Conseil général en 1879 ; une Assemblée locale. Sans être, dans les faits, les égaux des Blancs, les natifs des quatre communes bénéficiaient du statut de citoyens français et pouvaient élire leurs représentants à ces différentes institutions démocratiques. Dans le reste du pays (plus tardivement conquis) les indigènes considérés comme des sujets du protectorat ne jouissaient ni de droits politiques, ni de droits civils. Mais l’entreprise de colonisation concernait les citoyens et les sujets. En introduisant la langue française et le mode de penser européen, le service militaire obligatoire, le droit moderne d’inspiration laïque, l’évangélisation, l’école avec l’histoire de la France comme référence pour des « peuples sans histoire », dans le cadre de l’empire colonial, le colonisateur avait réussi à ébranler la société indigène. Pour reprendre les termes de Xavier Yacono, la colonisation y provoqua la « désagrégation sociale » 1 . Ce qui ne l’empêcha pas d’atteindre ses objectifs d’exploitation économique.
Le système colonial n’était donc pas tout à fait le même pour tous les indigènes : les ressortissants des quatre communes et leurs congénères des autres parties du pays. Les sujets se sentaient davantage exclus que les citoyens. En 1945, pendant la campagne électorale, Lamine Guèye et Léopold Senghor, dans un même élan et d’une même voix, demandaient au nom de leurs électeurs respectifs, que «la République leur ouvre toutes grandes, les portes de la Communauté française» où ils voulaient «accéder comme des égaux et non plus en parents pauvres» 2 .
Mais si ces deux candidats à la députation pouvaient ensemble revendiquer «une seule catégorie de français ayant exactement les mêmes droits, puisque tous sont soumis aux mêmes devoirs, y compris celui de mourir pour la patrie», L. Senghor et le collège qu’il représentait se reconnaissaient davantage dans la lutte contre la distinction entre citoyens et sujets,une chose qu’ils considéraient non seulement comme «un anachronisme, mais encore une conception humiliante autant pour la France que pour nous-mêmes» 3 .
L’idéal de « démocratisation » du système colonial était l’objectif commun des deux hommes. Mais la différence de statut de leur électorat respectif, l’attitude de loyauté de l’un et l’autre vis-à-vis de leurs mandants, aux besoins et aspirations pas toujours identiques, allaient les opposer.
En 1948, Senghor démissionnait de la section française de l’internationale ouvrière (SFIO) qui l’avait investi député et créait une formation politique, sous l’impulsion de quelques-uns de ses supporters déçus par le comportement de la SFIO dans la lutte pour la « démocratisation » du système.
La création du Bloc démocratique sénégalais (BDS) par L. Senghor, Léon Boissier-Palun (avocat), Ibrahima Seydou Ndaw, chef indigène très influent et Mamadou Dia, instituteur (diplômé de l’école normale de William Ponty de Gorée devenu conseiller général), fut un tournant dans l’histoire politique du Sénégal. Moins de trois ans après sa naissance, ce parti s’imposa sur la scène politique sénégalaise où depuis la fin de la 2 e guerre mondiale, la SFIO régnait sans partage.
L’instauration du collège unique et du suffrage universel lui permit de gagner régulièrement la lutte pour la représentation dans les institutions parlementaires : Assemblée nationale (1951 et 1956), Conseil de la République ou Sénat (1952, 1958), Assemblée de l’Union française (1953), Grand-conseil de l’AOF (1952, 1957), Assemblée territoriale du Sénégal (1952, 1957).
Ces succès retentissants du parti de L. Senghor favorisèrent l’émergence sur la scène politique sénégalaise et africaine de l’homme qui, à l’ombre du leader, l’avait jusqu’alors dirigé : Mamadou Dia. Celui-ci, sénateur (à partir de 1949) et secrétaire général du BDS, s’investit non seulement dans la lutte pour l’amélioration de la condition des colonisés mais aussi dans le combat pour l’unité des forces politiques africaines.
En 1956, Mamadou Dia fut élu député aux côtés de Senghor. Quelques mois après, fut votée la Loi-cadre qui, en instaurant un régime de semi-autonomie dans chacun des huit territoires de l’Afrique occidentale française (AOF), consacrait de fait la dislocation de cette Fédération coloniale.
Ce que Senghor dénonça comme une balkanisation de l’Afrique et que Dia et lui combattirent vainement au Palais Bourbon. Jusqu’alors le destin de Mamadou Dia semblait scellé : être indéfiniment le lieutenant de L. Senghor dans sa rivalité avec Lamine Guèye et surtout avec l’Ivoirien Houphouët-Boigny. Mais ce nouveau cadre politico-juridique permit à Mamadou Dia d’exercer de nouvelles responsabilités qui firent de lui un des premiers acteurs de l’accélération de l’histoire au Sénégal et en Afrique noire française de 1957 à 1

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