Les archives et l Etat au XVIIIe siècle
518 pages
Français
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Description

La grande enquête archivistique entreprise à partir de 1765 jusqu'à la Révolution dans les archives du royaume a donné naissance à une abondante correspondance entre le cabinet des chartes à Paris et
les différents chargés de mission sur place. Elle offre un panorama totalement inédit sur la situation des archives publiques, conventuelles ou seigneuriales à la veille de la Révolution. Ce volume concerne une vaste étendue correspondant aux anciens royaumes d'Aquitaine et de Navarre. La situation particulière des archives souvent dispersées est ainsi éclairée à la lumière de ces recherches.

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Date de parution 14 novembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782140135248
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

François Fossier
LES ARCHIVES ET L’ÉTAT e AU XVIII SIÈCLE
Tome 5
Les archivistes du Berri, de l’Auvergne et de l’Ancienne Aquitaine (Poitou, Limousin, Bordelais, Béarn)
LES ARCHIVES ET L’ÉTAT E AU XVIII SIÈCLE
TOME 5 LES ARCHIVISTES DU BERRI, DE L’AUVERGNE ET DE L’ANCIENNE AQUITAINE, (POITOU, LIMOUSIN, BORDELAIS, BÉARN)
François Fossier LES ARCHIVES ETL’ÉTAT E AU XVIIISIÈCLE TOME5LESARCHIVISTESDU BERRI, DE LAUVERGNE ET DEL’ANCIENNEAQUITAINE, (POITOU,LIMOUSIN, BORDELAIS, BÉARN)
Du même auteur chez le même éditeur
Jean Boivin et l’histoire de la bibliothèque du Roi, 2019. L’abbé Claude Nicaise, « facteur du parnasse », 2019. e Les archives et l’État au XVIII siècle(6 tomes), 2019. Mémoires de l’abbé de Foncemagne, 2019. e Directeurs de la villa Médicis au XIX siècle(9 volumes), 2018 et 2019. Le séjour des Grands Prix de Rome à la villa Médicis. Une récompense douce-amère, 2018. L’abbé Bignon. Un génie de l'administration, des lettres et des sciences sous l'Ancien Régime, 2018. L’Académie des inscriptions et Belles-Lettres sous l’Ancien Régime(3 tomes), 2018. © L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-18524-8 EAN : 9782343185248
À mon confrère girondin, M. Yves-Marie Bercé, Membre de l’Institut.
Berri Introduction La généralité de Bourges, correspondant aux actuels département de l’Indre et du Cher, ainsi qu’à la partie méridionale du Loiret, outre Loire (Gien), ainsi qu’à la partie septentrionale de la Creuse (Boussac), était davantage définie par son histoire que par sa géographie. D’abord intégré au royaume d’Aquitaine, il fut rapidement intégré au domaine royal, délimité au Nord par le comté de Blois et au Sud par celui d’Auvergne et de Bourbon. Jen le Bon l’érigea en duché en 1360 et le donna en apanage à son troisième fils, Jean. À la mort de ce dernier, il fut de nouveau donné au dauphin Charles, puis à Jeanne de France, fille de Louis XI, avant de revenir définitivement à la Couronne à la mort de celle-ci. Le siège de la généralité était à Bourges et était divisée en sept élections 1 2 3 4 5 (Bourges , Châteauroux , Le Blanc , La Charité-sur-Loire , La Châtre , 6 Issoudun , Saint-Amand). L’archidiocèse dont le siège métropolitain se trouvait à Bourgeset qui autrefois s’étendait sur toutel’Aquitaine jusqu’à la création de l’archidiocèse de Bordeaux comprenait les évêchés de Clermont, de Limoges, de Saint-Flour et de Tulle, avait pour prélat à l’époque qui nous concerne, Georges-Louis de Phélypeauxd’Herbault, archevêque entre 1757 et 1787, abbé commendataire de Saint-Julien de Beauvais de Saint-Benoît-sur-Loire et de Saint-Ouen de Rouen. Des abbayes très anciennes et richement dotées, comme celles de La Charité, de Saint-Benoît-sur-Loire, mais aussi à Bourges même (Saint-Sulpice, Saint-Ambroise, Notre-Dame de Saint-Laurent (abbaye de bénédictines), Notre-Dame de Bellevaux à Charenton, Notre-Dame de Beauvoir à Marmagne, abbaye du Corquoy (ordre de Grandmont),
1 . Subdélégations d’Abigny, de Dun-el-Roi, de Mehun-sur-Yèvre, de Nérondes, de Sancerre, de Selles, de Vierzon. 2 . Subdélégations de Châteauroux et de Châtillon-sur-Indre. 3 . Subdélégations du Blanc, de La Souterraine et de Saint-Benoît-du Sault. 4 . Subdélégations de La Charité et de Pouilly. 5 . Subdélégations de La Châtre et d’Argenton.6 . Subdélégations d’Issoudun, de Boussac, de Châteaubeuf-sur-Cher et de Levroux.
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Les archives du Berri et de l’Auvergne
Saint-Georges -sur-la-Prée, Saint-Satur, Saint-Sauveur-Saint-Gildas à Châteauroux, Notre-Dame de Déols, l’abbaye de Strata à Saint-Genou, Saint-Michel-en-Brenne, Selles-sur-Cher,pour n’évoquer que les plus anciennes. Les mauristes étaient présents à Chézal-Benoît, chef-lieu de la province du même nom, tandis que les cisterciens occupaient les abbayes de Saint-Julien-sur- Cher, de Notre-Dame de la Prée à Ségry, de Notre-Dame de Barzelle à Poulaines, de Sainte-Marie du Landais à Frédille, de Fontgombault, de Fougerolles, de Notre-Dames-des-Pierres à Sidiailles, de Saint-Martin de Plaimpied, de Notre-Dame de Loroy, de Notre-Dame de Chalivoy, de Notre-Dame de Fontmorigny à Menetou et de Noirlac à Bruère-Allichamps. Il existait une ancienne noblesse restée souvent obscure et pauvre, comme les maisons de Le Roy, d’Aillac, de Bouthilier, d’Angilon, de Villequier (seigneurs de Menetou), de La Porte, de Lalande, de Pommereau, de Goyon (plus tard à Matignon en Normandie), de Montagu, de Marolles, de Verteuil, de Gassot, d’Heurtault, de Boisé. Le duc de Croÿavait la seigneurie de Culan, celui de Sully les seigneuries d’Henrichemont et de La Chapelle-d’Angilon, le duc de Bourbon-Busset possédait le château de Lignières, ancienne propriété des Colbert où se trouvait une partie de leurs manuscrits et la duchesse de Brancas, propriétaire de la seigneurie de Menetou, la transmit à ses enfants issus de son mariage avec le prince d’Arenberg.Il n’y avait ni parlement ni chambre des Comptes ni université ni Académie savante dans cette province pauvre et les intendants qui se succédèrent à la fin de l’AncienRégime disposaient de moyens très limités. À Nicolas Dupré de Saint-Maur (1732-1791), fils d’untrésorier de France champenois, succéda en 1776 Charles-Henry de Feydeau (1754-1802), fils de l’intendant de Rouen, qui devint intendant de Lyon, puis en 1779 Jean-Baptiste Dufour de Villeneuve (1737-1797) jusqu‘à la Révolution.Malgré l’importance et l’ancienneté de ses chartriers ecclésiastiques et féodaux, cette province ne retint pas l’attention du cabinet des chartes parce qu’elle avait été soigneusement étudiée par dom Antoine-Claude Turpin (1739-1798), religieux de Saint-Germain-des-Prés, qui y avait déposé le résultat de ses recherches.
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Les archives du Berri et de l’Auvergne
Correspondance xLettre de Dupré de Saint-Maur à Moreau, Bourges, 18 juillet 1765 (BnF, Moreau 359, f. 41)
M., onne vous a pas donné des informations exactes sur l’origine de la collection de titres qui est entre les mains des demoiselles Labbé. Elle ne vient r 7 nullement du s de La Thaumassière , auteur de l’Histoire de Berryet r commentateur de cette coutume. Les demoiselles Labbé la tiennent d’un sGougnon, leur parent, qui vers l’année 1715 ou 1716, avoit été nommé procureur général d’une commission établie pour la recherche des faux nobles dans cette province. Il se fit remettre dans ce temps-là la meilleure partie des titres de toutes les familles; il les a gardé d’abord sous différents prétextes et finalement ceux qui étoient dans le cas de les retirer, ou n’y ont plus pensé, ou sont morts à la peine. Les demoiselles Labbé qui sont peu à leur aise vendent de temps à autre quelques-uns de ces titres quand elles en trouvent l’occasion. On m’a assuré que deux religieux bénédictins nommés dom Prétieux et dom Giroux leur en avoient enlevé une partie de cette manière et qu’ils avoient même vu des choses très curieuses.Je ne pense pas cependant qu’ils aient pu y trouver beaucoup de chartes et encore moins qu’il en reste aujourd’hui. Je ferai au surplus ce qui sera possible pour me procurer un état exact de toutes les pièces qu’elles peuvent avoir, mais cela demande du ménagement de ma part,car sentant bien qu’elles ne possèdent pas trop légitimement les titres dont il s’agit, elles se refuseroient à toute espèce de communication pour peu qu’elles soupçonnassent qu’on voulût les forcer à la restitution et c’est pour que qui que ce soit ne puisse les prévenir à ce sujet que je prends la précaution de vous écrire de ma main. Je suis avec respect, M., votre très humble et très obéissant serviteur, Dupré de Saint-Maur.
er mai 1765Lettre de dom Turpin à Moreau, Saint-Sulpice de Bourges, 1 (BnF, Moreau 324, f. 11)
M., vous vous rappellés sans doute que j’ai eu l’honneur de vous parler deux fois chez vous pour vous prier de faire agréer mes services à M. Bertin, la dernière fois que vous m’avés fait l’honneur de me dire que mes offres avoient été favorablement reçues et que vous auriés la bonté de m’envoyer la
7 . Gaspard Thaumas de la Thaumassière (1631-1702), jurisconsulte, donna une édition des coutumes du Beauvaisis, du Berri et uneHistoire du Berry(1689).
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