Les Comores
86 pages
Français

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Les Comores , livre ebook

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Description

L'archipel des Comores, habité vraisemblablement dès l'Antiquité et découvert par les navigateurs et marchands européens à partir du XVIe siècle, est composé de quatre îles principales dont les habitants forment un peuple. Du XVIe au XIXe siècle, son organisation politique est le Sultanat médiéval, qui ne remet pas en cause son unité. Mais Mayotte est passée sous souveraineté française en 1843, comme l'ensemble des Comores en 1912. Au lendemain de leur indépendance le 6 juillet 1975, les Comores revivent la même scission. Mayotte demeure française et, à partir de 1978, l'État comorien est sous influence française. Ce travail souhaite montrer comment un petit pays, les Comores, formant un seul peuple, a été scindé par une puissante nation pour ses propres intérêts.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2019
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336882277
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Océan Indien/Études
Océan Indien/Études
Cette collection rassemble les essais généraux, études et travaux universitaires concernant les îles de l’océan Indien : Les Comores, l’Ile Maurice, Madagascar, La Réunion, les Seychelles…).
NB. Les œuvres littéraires issues de la même zone géographique sont publiées dans notre collection Lettres de l’océan Indien.
Déjà parus
Rajendra PARATIAN, Maurice : intellectuels et champs intellectuels , 2019.
Delamour MABA DALI, Assimilation et départementalisation des Outremers : la République en échec , 2016.
Toibibou ALI MOHAMED, Culture intellectuelle et colonisation aux Comores , 2016.
Ali Madi DJOUMOI, La jeunesse étudiante et l’indépendance des Comores, 2015
André SAURA, Le colonel Ratsimandrava héros tragique du nationalisme malgache, 2015.
Saïd Ahmed Saïd ABDILLAH, Les Comores, pour une indépendance financière et monétaire de l’archipel, 2014.
Titre
Ali Madi DJOUMOI





Les Comores

Un pays pour deux États
Copyright

Du même auteur
La jeunesse étudiante et l’indépendance des Comores , 2015
Léon Humblot à la Grande Comore (1887-1912), 2016


















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88227-7
LISTE DES SIGLES OFFICIELS EMPLOYÉS

LISTE DES SIGLES OFFICIELS EMPLOYÉS

AFP :
Agence France Presse
ASÉC :
Association des Stagiaires et Étudiants des Comores
BCC :
Banque centrale des Comores
CEMOI :
Centre d’Économie et de Management de l’océan Indien
CERDI :
Centre d’Études et de Recherche sur le Développement international
CNDRS :
Centre national de la Documentation et de la Recherche scientifique
COI :
Commission de l’océan Indien
DOM :
Département d’outre-mer
FROLIMA :
Front de Libération de Mayotte
INSEE :
Institut national de la Statistique et des Études économiques
MPM :
Mouvement populaire mahorais
MOLINACO :
Mouvement de Libération nationale des Comores
PASOCO :
Parti socialiste des Comores
PPA :
Parité du pouvoir d’achat
PS :
Parti socialiste
RFIC :
République fédérale islamique des Comores
RPR :
Rassemblement pour la République
TOM :
Territoire d’outre-mer
Dédicace
À
Mes chaleureux parents, mes adorables enfants, Hatube, Mondoha et Halid, et toute personne, qui un tant soit peu, a permis la réalisation de mon projet d’écriture.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L’archipel des Comores, situé au sud-ouest de l’océan Indien, à équidistance entre Madagascar et la côte orientale africaine, à l’entrée nord du canal de Mozambique, est constitué de quatre îles, dont la première carte remonte à 1527. Il serait habité depuis l’Antiquité. Au VIII e siècle après Jésus-Christ, l’archipel des Comores était peuplé des « Noirs et des Arabes musulmans » , divisés en chefferies. À partir du XVI e siècle, il est divisé en sultanats, organisés de façon pyramidale. Les vagues de migrations se succèdent et entraînent l’accroissement de la population. Sous l’emprise des maîtres des Comores, toute la population adhère à l’Islam chaféite, tolérant et mâtiné de rites préislamiques.
L’archipel des Comores était bien intégré dans son espace géographique, où il jouait le rôle de pont entre la côte orientale africaine et Madagascar pour les marchands arabes. Il servait d’escales pour les compagnies européennes des Indes orientales. À partir du XVIII e siècle, le voisinage de l’archipel des Comores avec Madagascar était une source de déstabilisation et d’insécurité, accentuées par la forte demande en main-d’œuvre pour peupler et exploiter l’archipel de Mascareignes et les Seychelles. Les razzieurs malgaches alimentaient le marché des esclaves à Madagascar, où se recrutait une partie de la main-d’œuvre servile à destination du « nouveau monde » . Les Comores en ont subi un dépeuplement et un déclin de leur économie. La résistance des Comoriens a touché ses limites.
Au XIX e siècle, des Malgaches usurpent les trônes dans les petites îles comoriennes, Mohéli et Mayotte. Leur influence entraîne un regain de déstabilisation et d’insécurité. À Mohéli en 1830, Ramanétaka, devenu le sultan Abdereman, met fin à la suzeraineté du sultan d’Anjouan et devient redoutable dans l’archipel des Comores. À Mayotte, le Malgache Andriantsouli chasse son hôte, le sultan Boina Combo, qui sollicite le concours du sultan Abdereman. L’influence des Malgaches devient nette. Il s’ensuit une recomposition des forces en présence. Andriantsouli retrouve le trône de Mayotte en 1835, mais sa situation n’est pas stable.
Il cède Mayotte à la France en 1841. Ramanetaka, avant de mourir, place ses filles sous la tutelle de la France. Les princes d’Anjouan protestent contre la cession de Mayotte à la France et y réclament leur souveraineté.
La France, à partir de Mayotte, œuvre en sous-main pour étendre sa domination sur les deux grandes îles, Anjouan et Grande-Comore, où la fierté comorienne et l’emprise des Arabes étaient très importantes. Les relations économiques tissées entre Mayotte et le reste des Comores œuvraient en faveur de la domination politique de la France sur les Comores indépendantes dont les princes, des affairistes, en tiraient profit. Formés dans la culture française, certains princes comoriens ont pris fait et cause pour la domination française et se mettaient sous la protection de la France en 1886.
Cette dernière administre directement Mayotte, et indirectement les trois autres îles de l’archipel de Comores, dotées du statut de protectorats français, dont chacune est administrée par un résident sous l’autorité supérieure du commandant de Mayotte. L’appellation de « Mayotte et dépendances » tient lieu de division administrative qui s’estompe en 1912 ; lorsque l’annexion totale des Comores est votée par l’Assemblée nationale française. L’unité de l’archipel est retrouvée et renforcée par le centralisme de l’administration coloniale.
La colonie française des Comores, rattachée à Madagascar pour des raisons budgétaires, souffrait d’une négligence, de sorte qu’elle accusait un retard social et économique important. Elle devient en 1947 un territoire semi-autonome, dont la situation socioéconomique reste inchangée. Les habitants de l’archipel vivotaient, mais dans l’harmonie sociale. Leurs représentants politiques se côtoyaient et parlaient d’une seule voix.
Par contre, à partir de 1957, des revendications insulaires s’expriment. À Mayotte puis à Mohéli, un mouvement pour la défense des intérêts de la population de chaque île est créé. Mayotte cultive sa particularité. Ses représentants réclament le statut de département, alors que les représentants territoriaux défendent le statu quo lors du référendum sur la Constitution de la V ème République française en octobre 1958. Cette divergence sur le statut administratif du territoire français des Comores, pousse les autorités françaises de vouloir substituer le « territoire français des îles Comores » au territoire français des Comores. Mais les représentants territoriaux s’y opposent en 1961 pour maintenir le caractère indivisible de leur territoire.
Mayotte jouit d’une préséance due à l’antériorité de la présence française. Elle abrite la capitale sur le Rocher de Dzaoudzi, en Petite Terre. L’exiguïté du rocher avait nourri un projet de délocalisation de la capitale en Grande Terre mahoraise, mais sans succès. En 1962, la délocalisation de la capitale de Dzaoudzi, Mayotte, à Moroni, en Grande-Comore, nourrit un sentiment de frustration et crée un dépit au sein des habitants de Mayotte, qui s’estiment lésés. Les Mahorais, dépossédés de la capitale, cultivent leur insularité identitaire. Ils créent le Mouvement populaire mahorais (MPM), qui revendique la départementalisation de Mayotte pour la séparer du reste des Comores. Le MPM contrôle l’île de Mayotte contre les autorités territoriales, dont les

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