Les décolonisations au XXe siècle
140 pages
Français

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Les décolonisations au XXe siècle , livre ebook

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Description

Afin de mieux appréhender les enjeux des processus de décolonisation, voici étudiées les modalités de la transmission des pouvoirs et des savoirs à travers le prisme des "acteurs de la décolonisation". En ces temps de ruptures et de transition, il s'agit de comprendre l'action, la place, le rôle et la pensée de ces multiples acteurs dans la définition de nouvelles relations entre les anciennes métropoles et les Etats indépendants, lesquelles oscillent en permanence entre coopération et rupture.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336694917
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Racines du Présent »
En cette période où le phénomène de la mondialisation conjugué au développement exponentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication contracte l’espace et le temps, les peuples, jadis éloignés, se côtoient, communiquent et collaborent aujourd’hui plus que jamais. Le désir de se connaître et de communiquer les pousse à la découverte mutuelle, à la quête et à l’interrogation de leurs mémoires, histoires et cultures respectives. Les générations, en se succédant, veulent s’enraciner pour mieux s’ouvrir dans une posture proleptique faite de dialogues féconds et exigeants. La collection « Racines du Présent » propose des études et des monographies relatives à l’histoire, à la culture et à l’anthropologie des différents peuples d’hier et d’aujourd’hui pour contribuer à l’éveil d’une conscience mondiale réellement en contexte.

Déjà parus

Will Mael NYAMAT, Français de fait et de droit. Chronique d’une (ré)intégration réussie , 2013.
Lang Fafa DAMPHA, Afrique subsaharienne. Mémoire, histoire et réparation , 2013.
Jean-Pierre DUHARD, La soumission des touareg de l’Ahaggar, 1894-1920 , 2013.
MANDA TCHEBWA Antoine, Contexte urbain, L’Afrique en musiques, Tome 4 , 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Panorama des instruments du patrimoine africain, L’Afrique en musiques, Tome 3 , 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, De l’art griotique à la polyphonie australe, L’Afrique en musiques, Tome 2 , 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Rapport au sacré, à la divinité, à la nature, L’Afrique en musiques, Tome 1 , 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Sur les berges du Congo… on danse la rumba , 2012.
Titre
Copyright
© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www. harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-69491-7
Introduction
Samia El Mechat et Florence Renucci

Dans la seconde moitié du XX e siècle, la fin de la longue parenthèse coloniale en Méditerranée, en Afrique et en Asie ouvre une séquence historique essentielle. L’heure est désormais à la construction d’un pouvoir national et d’un Etat souverain. Du postulat de l’indépendance, les nouveaux Etats tirent en effet des conséquences logiques et font du « transfert des responsabilités », fondement du principe de souveraineté, une priorité. Au lendemain des indépendances, le transfert des pouvoirs et des compétences a été très tôt au cœur des préoccupations et des pratiques visant à transformer les sociétés et à renforcer la culture d’Etat. Ces évolutions s’opèrent naturellement dans et par la négation des protocoles et des traités reconnaissant les indépendances.

L’historiographie, sans doute trop sensible à l’histoire des mouvements et des guerres d’indépendance, n’a pas accordé une place suffisante aux modalités de transfert des responsabilités et à ses implications ; à la connaissance des phases de transition marquées par des perceptions divergentes, voire conflictuelles, des notions d’indépendance et de souveraineté 1 . Des recherches sont toutefois menées en ce sens et s’orientent plus particulièrement vers la question de la « déconstruction » des empires 2 , des techniques (par exemple à travers la coopération judiciaire ou universitaire) 3 et des savoirs 4 .

Le présent ouvrage, aboutissement d’une journée d’étude qui a réuni des disciplines aussi diverses que l’histoire, le droit et la philosophie, s’inscrit dans cette dynamique et s’efforce de contribuer à combler ce manque historiographique. Il veut aussi témoigner de l’intérêt d’une approche interdisciplinaire et comparative de ce qu’on appelle d’une part « les acteurs de la décolonisation » et de l’autre, les « années de transition ». Celles des recompositions, des mutations, voire des ruptures parfois dramatiques et violentes.

Etudier les modalités de la transmission des pouvoirs, des instruments et des savoirs, c’est d’abord se donner les moyens de comprendre les conditions d’émergence des nouveaux Etats et d’interroger les stratégies des anciennes puissances coloniales visant à conserver « une place particulière ». C’est aussi saisir les processus de décolonisation radicale engagés au cours des périodes de transition. Cette étude permet enfin de mesurer les contradictions apparentes des Etats issus de la décolonisation, qui veulent se débarrasser des « séquelles du colonialisme », mais qui se dotent d’institutions dont le contenu et le fonctionnement empruntent beaucoup aux modèles occidentaux. L’émergence des Etats indépendants procède ainsi d’un double mouvement, d’une part, ils intègrent sinon en totalité du moins en partie l’héritage colonial, et de l’autre, pour accélérer le transfert des compétences, garant de la souveraineté nationale, ils n’hésitent pas à démanteler souvent de manière unilatérale les conventions ou les protocoles d’indépendance.

L’hypothèse générale défendue par cette réflexion collective repose donc sur l’idée que la décolonisation n’est pas seulement la fin du « moment colonial », mais qu’il s’agit d’un processus aux dimensions multiples, dont la plus sensible concerne la reconfiguration des relations entre les anciennes puissances coloniales et les Etats indépendants visant à mettre fin aux rapports de domination et aux atteintes à la souveraineté nationale.

Deux éléments semblent devoir être pris en compte pour comprendre les enjeux des processus de décolonisation engagés au lendemain des indépendances : le contenu de la notion de décolonisation et le rôle ou la place des hommes qui ont marqué les années de transition. Le premier élément concerne les représentations que la notion de décolonisation induit. Le sens du terme décolonisation varie selon le prisme théorique qui sous-tend sa perception ou son interprétation. Selon la grille de lecture des anciennes métropoles, le processus de décolonisation est déterminé par des rapports de force qu’elles pensent maîtriser. Elles croient ainsi que la situation ne peut leur échapper et qu’elles gardent toujours la possibilité d’empêcher ou de freiner le changement, lorsqu’elles l’estiment contraire à leurs intérêts. Selon les nouveaux pouvoirs, la décolonisation paraît, dans la plupart des cas, un processus inéluctable, en progression continue, sans retour en arrière possible. Au seuil des indépendances, la question du devenir des influences européennes constitue une priorité, alors que pour les nouveaux dirigeants, la construction et la consolidation de l’Etat national demeurent une donnée et un objectif essentiels de l’action politique. C’est dans ce cadre marqué par des visions diamétralement opposées que s’inscrit le rôle, parfois influent, des hommes de la transition qui ont accompagné les décolonisations au sens large du terme.

Mis très rapidement en présence des paradoxes et des divergences d’interprétation que suscitent les accessions aux indépendances, les hommes de la transition exerçant dans les pays indépendants, qu’ils soient diplomates, administrateurs, médecins, enseignants, magistrats ou ingénieurs, se persuadent dans leur majorité que l’ancienne puissance coloniale n’a plus les moyens ni le pouvoir de conserver une influence dominante ou une « place particulière ». Le nouveau rapport de forces fait qu’il est illusoire de vouloir maintenir l’ordre ancien. Dès lors, la prise en compte de cette réalité implique une révision, parfois déchirante, des conventions et des traités garantissant « un intérêt commun » et une décolonisation ordonnée, ainsi que des transformations politiques, socio-économiques et culturelles, que l’ancienne métropole ne peut plus contrôler.

C’est donc en ces temps de ruptures, parfois toutes relatives, que la place et l’action des acteurs, qui, pour beaucoup d’entre eux, ont ouvert la voie à une nouvelle forme de coopération, prennent toute leur importance. Car, il faut dans la mesure du possible limiter les effets des processus parfois accélérés de transmission des pouvoirs tout en essayant de conserver des capacités d’influence fondées sur de nouvelles relations. Il y a notamment

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