Les populations Akan de Côte d Ivoire
188 pages
Français

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Les populations Akan de Côte d'Ivoire , livre ebook

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Description

Ce livre aborde la fin du XVIIe et le XVIIIe siècle qui voient des migrations et des peuplements massifs modifier le visage ethnique de la Côte d'Ivoire. C'est l'espace akan qui fait l'objet de cette étude. L'arrivée massive des Brong vient redessiner la carte ethnique du nord-ouest ivoirien. Il en est de même pour les Baoulé Assabou au centre de la Côte d'Ivoire, et les Agni dans toute la partie est du pays.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 2 459
EAN13 9782296479951
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES POPULATIONS AKAN
DE CÔTE D’IVOIRE
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.f

ISBN : 978-2-296-55951-6
EAN : 9782296559516

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Kouamé René A LLOU


LES POPULATIONS AKAN
DE CÔTE D’IVOIRE

Brong, Baoulé Assabou, Agni
INTRODUCTION GENERALE
Après l’ouvrage, « Côte d’Ivoire, les premiers habitants », celui-ci voudrait parler des peuplements de la fin XVII ème siècle et XVIII ème siècle qui voient des migrations et des peuplements massifs qui vont modifier le visage ethnique de la Côte d’Ivoire. C’est l’espace Akan qui va faire l’objet de cette étude. L’arrivée massive des Brong fondateur de l’Etat Abron Gyaman va profondement modifier la carte ethnique du nord-ouest ivoirien.
Il en sera de même pour les Baoulé assabu au centre de la Côte d’Ivoire, ainsi que les Agni dans toute la partie Est du pays. Tous ces groupes Akan vont venir s’établir en conquérants recouvrant comme de nouveaux sédiments sur des couches antérieures de populations préexistantes en les phagocytant. Avant cela, un important peuplement originaire de la vallée du Mono, de la basse volta des plaines d’Accra et des hauts plateaux du pays krobou dans le sud-est de la côte de l’or va s’établir dans plusieurs zones. Ce peuplement ignoré de l’historiographie permet par un décryptage d’expliquer cette tradition orale d’ancêtres descendus du ciel à l’aide d’une chaîne.
Bref, l’arrivée massive des Akan entre la fin du XVII ème et le XVIII ème siècle va profondement modifier la carte ethnique de la Côte d’Ivoire.
L’univers spatial des Akan de Côte d’Ivoire et des autres Akan
Chapitre I : UN PEUPLEMENT ORIGINAIRE DE LA VALLEE DU MONO, DE LA BASSE VOLTA, DES PLAINES D’ACCRA ET DES HAUTS PLATEAUX KROBOU EN CÔTE D’IVOIRE (XVII ème SIECLE)
Il y a eu un peuplement originaire de la vallée du Mono, de la Basse Volta, des plaines d’Accra et des hauts plateaux pendant le XVII ème siècle en Côte d’Ivoire.
Ce peuplement qui est complètement ignoré de l’historiographie ivoirienne, nous l’avons appelé le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime .
Il y a en Côte d’Ivoire plusieurs clans, plusieurs sous-groupes au sein d’ensembles ethniques qui clament que leurs ancêtres sont descendus du ciel au moyen d’une chaîne. Curieusement cette tradition se retrouve chez les Akrade, un clan au sein de l’ethnie krobou au Ghana actuel ainsi que chez les Nkwanta que l’on trouve dans le Brong et au sein des Abron Gyaman en Côte d’Ivoire.
Il a fallu suivre le filon de cette tradition commune pour voir quelles relations il y a entre ces groupes humains. Des traditions orales fondamentales nous ont éclairées et nous ont permis de comprendre qu’une migration et un peuplement pratiquement méconnus de l’historiographie se profilaient derrière cette tradition de l’origine céleste.
Identifier l’origine de ces groupes qui affirment que leurs ancêtres sont descendus du ciel à l’aide d’une chaîne jusqu’à présent pose problème. Ils évoquent leur préséance sur les terres et une autochtonie ancienne par rapport à des groupes venus ultérieurement.
Ce chapitre comprend deux parties : d’abord la découverte de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime, et ensuite les fondements historiques du peuplement Akpapou-Ga-Krobou-Adele-Avatime.
1-De la découverte de la migration akpafou-ga-krobou- adele-avatime
Les groupes qui se donnent une origine céleste en Côte d’Ivoire sont plusieurs. Le clan Kpanyi kpin au sein des Ano Abè de Katimanso au centre de la Côte d’Ivoire affirme que ses ancêtres sont descendus du ciel à l’aide de la chaîne Nzogo {1} . Des groupes qui ont précédé la migration et le peuplement Baoulé Assabou à savoir celui conduit par la célèbre reine Abraha Pokou disent aussi que leurs ancêtres sont descendus du ciel. Parmi eux il y a les Ngen de la région de M’bahiakro, mais aussi dans l’ Ano et l’Ano Abè. Les Akpo, Akpatifiè du Baoulé évoquent une origine céleste. C’est le cas des Wamala/ Mamala que l’on trouve sur l’axe routier Toumodi-Dimbokro. Leur ancien établissement était Wamelakpri/ Mamalakpri.
Au sein de l’ensemble Baoulé les Akrowoufoè/Akrowou qui ont créé les villages de Ndènou, Ndébo et Konankouassikro regroupés pour former le village de Lolobo évoquent une origine céleste de leurs ascendants. Toujours dans l’ensemble Baoulé, les Battra/ Battrafoè ou Asrin, les Kpata/ Kpati du Bas-Bandama disent la même chose. A travers le nom du clan kpataboèbo des Battra de Tiassalé, l’on retrouve justement la racine Kpata {2} . Les Battra vivent à Tiassale, Asenze, Eloso Boussoue et Gboudie.
Les Baoulé Gbomi de Gbomizambo et Gbomi Kondéyaokro affirment l’origine céleste de leurs ancêtres {3} . Pour avoir une idée exacte de l’origine de ces groupes, il suffusait de se reférer aux traditions orales des Krobou d’Ores Krobou dans la région d’Agboville. En effet il y a là, un clan, celui des Nzomon qui parle de l’origine céleste de ses ancêtres descendus grâce à une chaîne. La similitude étymologique entre Krobou d’Ores Krobou et Akrowou du Baoulé nous apparaissait trop évidente.
Les traditions orales des Krobou d’Ores Krobou disent que l’ancêtre détenteur d’un siège qui dirigeait le peuple se nommait Adjé Memimbou. Les Nzomon ont été précédé sur le site d’Ores Krobou par les Kpa /Kpaman. Ces derniers face à la tyrannie d’Adjé Menimbou se sont rendus à Boussoue {4} , lieu où l’on trouve justement des Battra .
Autre fait important qui nous a permis de découvrir la migration que nous appelons la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime , c’est l’importante tradition orale du clan Dabou d’Ores Krobou. En effet ce clan affirme que ses ancêtres sont originaires du pays Krobou dans le Ghana actuel {5} . Ils sont venus à Ores Krobou sous la direction de l’ancêtre Dibo Ayewra. C’est lui qui a donné le nom Krobou à la région et au peuple en souvenir de leur terre d’origine. Face à la tyrannie d’Adjé Menimbou, certains membres de la migration se sont réfugiés en pays Dida, où ils vont former le groupe Ega. De là, ils vont tenter en vain de revenir à Ores Krobou {6} . Les Ega dans le pays Dida ont conservé leur langue.
La tyrannie d’Adjé Menimbou a provoqué une dispersion de la population. Le fait que les Akpati et les Battra se soient retrouvés ensemble dans le Bas-Bandama est révélateur de l’histoire commune qu’ils ont vécu à Ores Krobou. Cette dispersion a fait que le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime va toucher plusieurs ensembles ethniques en Côte d’Ivoire. A savoir l’Ano, l’Ano Abè, le Baoulé, l’Akyé, l’Ebrié, l’Avikam, le Krobou, l’Ega, l’Abidji, le pays Adjoukrou, le pays Bété etc.
Les futurs Baoulé, Goli issus de cette dispersion à partir d’Ores Krobou s’installeront d’abord à Goliblénou avant de s’en aller plus tard à Bodokro et sa région. Leur nom Goli est une résurgence de Kloli nom par lequel se désignent encore les Krobou du Ghana actuel {7} .
Or nombreux sont les clans Krobou qui situent leur origine dans la vallée du Mono, à Tugoulogo près des collines de Lolovo {8} . La tradition orale des Battra parle à la fois de l’origine céleste mais dit aussi que les ancêtres sont venus de l’Est {9} . Il n’y a pas en réalité contradiction. En effet, les Krobou, Ega, Ngen, Akpati, Battra sont certes originaires du Mono, de la basse vallée de la Volta, de la région d’Accra et des plateaux du Krobou mais se regrouperont à Ores Krobou avant de se disperser. Cependant, certains clans ont gardé la tradition de l’origine céleste.
Les groupes d’ascendance Ga donc originaire de la région d’Accra donneront les Ngen du Baoulé, de l’ ano et de l’ano Abé, les Ega du pays Dida, les Nkadje/ Ngadjé/ Nkadze du pays Akyé, du Krobou et de l’Abé, les Akandjé du pays Ebrié Kwè et les Kpanda de l’Avikam. A travers ces noms la racine Ga/ Nka/ Nga transparaît nettement.
Le village d’Akandje fondé par des Nkadje en pays Ebrié a vu ses membres séjourner à Bago. Les traditions orales de ce village historique parlent du passage aussi bien des Akandje que d’Adjé Menimbou le chef du clan Nzomon des Krobou à Bago. Les guerres provoquées à Bago par Adjé Menimbou vont entraîner la dispersion de la population {10} . Seuls ceux de Kossihouen sont restés dans les environs de Bago.
Le personnage d’Adjé Menimbou est bien connu des traditions orales des Ebrié de Kossihouen sous le nom de Djem Ringbou. Il est décrit comme un homme cruel qui sera responsable des guerres qui se produiront à Bago. Nous avons donc raison de dire que les Ebrié d’Akandlé relèvent des Ga au sein de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. Les Ebr

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