Les Premières Conquêtes de l homme
129 pages
Français

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Les Premières Conquêtes de l'homme , livre ebook

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Description

Court préambule. — Histoire de l’archéologie préhistorique ; ses apôtres, leurs travaux ; Boucher de Perthes, Lartet, Christy. — Notions indispensables à l’intelligence du sujet. — Les terrains tertiaires et quaternaires. — Qu’entendre par fossiles ?Depuis un demi-siècle à peine, une science nouvelle a surgi parmi tant d’autres qui occupaient déjà l’attention des esprits. Il semble que, tard venue, elle ait prétendu compenser par la rapidité de sa marche, par l’ardeur de ses adeptes, par l’engouement dont elle est l’objet, la négligence des siècles passés et reprendre le rang qu’elle aurait toujours dû tenir dans les connaissances humaines.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782346133987
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Femme esquimau mangeant.
Paul Brunet
Les Premières Conquêtes de l'homme
PREMIÈRE PARTIE
LES PREMIERS HOMMES
CHAPITRE I
UNE SCIENCE NOUVELLE

Court préambule. — Histoire de l’archéologie préhistorique ; ses apôtres, leurs travaux ; Boucher de Perthes, Lartet, Christy. — Notions indispensables à l’intelligence du sujet. — Les terrains tertiaires et quaternaires. — Qu’entendre par fossiles ?
Depuis un demi-siècle à peine, une science nouvelle a surgi parmi tant d’autres qui occupaient déjà l’attention des esprits. Il semble que, tard venue, elle ait prétendu compenser par la rapidité de sa marche, par l’ardeur de ses adeptes, par l’engouement dont elle est l’objet, la négligence des siècles passés et reprendre le rang qu’elle aurait toujours dû tenir dans les connaissances humaines.
Nous voulons parler de l’archéologie préhistorique, mot un peu étrange pour des oreilles inexpérimentées, par lequel on désigne les connaissances qui embrassent dans leur ensemble tout ce qui touche à l’histoire primitive de l’homme.
Après avoir fouillé, découvert ou inventé tout ce que son génie lui rendait accessible, l’homme s’est aperçu un jour que sa propre histoire était ce qu’il ignorait le plus. Aussitôt les esprits curieux d’approfondir ont abordé les questions nombreuses qui surgissaient de cette interrogation.
Depuis vingt ans surtout, les travaux de tout genre affluent, apportant leurs rayons lumineux sur les origines encore si obscures de l’humanité. Or la vérité nous oblige à déclarer que, malgré la valeur et le nombre des efforts tentés, les incertitudes sont presque les mêmes qu’au début. Bien qu’attaqué de tous les côtés à la fois, le mystérieux passé de l’homme ne nous est pas encore révélé, scientifiquement parlant. Plusieurs pages importantes sont ouvertes sous nos yeux, mais le livre n’est pas complet ; on peut dire que le plan en est à peine fixé, tant les contradictions abondent sur des solutions de première importance.
La faute, il faut le dire, en est beaucoup à cet esprit matérialiste qui s’est si malheureusement et si complètement emparé de la science à notre époque ; qui repousse, sans même vouloir les examiner et par cela seul qu’ils sont d’ordre surnaturel, tous les arguments tirés de l’action divine sur notre monde visible ; qui se refuse à reconnaître aux livres saints le droit de parole dans l’étude d’un problème si compliqué, qui ne considère comme admissible que ce que ses adeptes ont bien voulu admettre.
Quoi qu’il en soit des sentiments auxquels obéissent les chercheurs, l’archéologie préhistorique nous a néanmoins déjà révélé suffisamment pour nous permettre de reconstituer quelques-unes des principales phases de l’humanité naissante.
Si la science n’est pas encore en mesure de nous prouver, comme elle y prétend, que l’homme n’est pas l’œuvre directe de Dieu et le couronnement de la création, elle est assez avancée pour nous permettre d’étudier son passé le plus proche de nous. De nos primitifs ancêtres il reste leurs ouvrages : les cavernes et les demeures qu’ils habitaient, les tombeaux où ils enfermaient leurs morts, les fortifications qu’ils construisaient, les instruments dont ils se servaient, les ornements qu’ils portaient. Ce sont là des documents précieux qui, bien interrogés, peuvent donner d’intéressantes réponses. C’est à eux que nous nous adresserons au cours de ce travail.
 
Comme la plupart des sciences, l’archéologie préhistorique eut les plus humbles débuts. C’est au simple examen d’os exhumés, de quelques cailloux aux contours bizarres qu’elle doit sa naissance ; mais dès l’antiquité on en retrouve le germe, germe infécond qu’il était donné à un Français, Boucher de Perthes, d’animer et de développer.
Il n’est personne qui n’ait été à même de remarquer dans les musées ou dans les collections, parfois même à la surface du sol ou dans des fouilles, des silex aux formes régulières, rappelant d’une façon plus ou moins parfaite nos haches, nos couteaux et divers outils d’un usage journalier.
Cette remarque avait été faite depuis bien longtemps par nos ancêtres ; mais ils attribuaient à des jeux de la nature ces singularités dont ils ne recherchaient pas encore la cause. L’ignorance aidant, la superstition s’en était mêlée. Ces pierres, tantôt taillées à grands éclats, tantôt polies avec soin, étaient devenues depuis bien des siècles l’objet d’un culte général qu’on retrouve, même de nos jours, sur tous les points du monde. Les Romains, les Celtes, les Danois, les Scandinaves les appelaient pierres de la foudre ou du tonnerre. Au Japon, en Asie Mineure, sur les côtes sauvages de l’Afrique, en Chine, au Brésil comme au Portugal, en Italie comme dans les Indes, partout ces pierres passent pour être d’une provenance divine.
Les couteaux en silex tranchants étaient fréquemment employés dans les rites des religions anciennes. Chez les Égyptiens, chez les Hébreux, chez les Romains, certaines cérémonies et certains sacrifices ne devaient s’accomplir qu’au moyen des couteaux de pierre ; il en était de même chez les anciens peuples du nouveau monde.
Telle est la puissance des vieux usages que, pendant longtemps et à diverses reprises, soutenue par les édits des empereurs et des rois, l’Église dut intervenir pour essayer de détruire la fidélité persistante des peuples à ces usages païens.
On trouve encore sur la côte occidentale d’Afrique des sacrifices accomplis avec le couteau de pierre ; et, en pleine Europe, les palikares albanais fouillent l’omoplate d’un mouton avec des silex aiguisés lorsqu’ils veulent lire dans ses fibres le secret de l’avenir.
Malgré les lumières de la foi et de la science, on signalait encore, au XVII e siècle, les profondes racines de cette superstition. De nos jours même, s’ils ne s’en servent plus dans l’accomplissement de rites religieux, nous voyons les paysans de bien des campagnes de France et d’Europe regarder la possession d’une hache polie comme un talisman inappréciable contre les maléfices pouvant atteindre les hommes ou les bestiaux.
Néanmoins, même dès l’antiquité, quelques esprits plus éclairés ou moins superstitieux donnaient à ces objets du culte général une origine toute différente. C’est ainsi que l’empereur Auguste, au dire de Suétone, avait réuni dans un de ses palais une collection nombreuse de silex polis et d’ossements de grands animaux qu’il prenait pour les restes des géants et les armes des héros. Le moyen âge et aussi la renaissance partagèrent sur ce point l’erreur générale.
Ce fut Mercati, médecin du pape Clément VIII, qui proclama le premier, vers la fin du XVI e siècle, que « ces pierres, travaillées par la main de l’homme et qu’on voit réunies au Vatican, étaient les armes des antédiluviens, qui ignoraient encore l’usage des métaux ».
Il nous faut attendre les premières années du XVIII e siècle, en 1709, pour voir le docteur Carl de Francfort combattre l’ignorance à cet égard. De Jussieu en 1723, Mahudel un peu plus tard, puis Lyttleton, sir W. Dugdale, John Frère en 1797, apportèrent le poids de leurs efforts pour sortir de l’ornière où la science était enfoncée relativement aux fossiles. L’aveuglement était si complet que l’illustre Camper (un de nos anatomistes les plus distingués, pourtant) attendit aux dernières années de sa vie pour admettre la possibilité d’espèces animales disparues et la contemporanéité de l’homme

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