Mémoire sur un vase de plomb trouvé dans la régence de Tunis
25 pages
Français

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Mémoire sur un vase de plomb trouvé dans la régence de Tunis , livre ebook

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Description

A l’Exposition universelle de Paris, mes regards furent attirés par un objet curieux placé parmi les monuments antiques de toute espèce de la région Tunisienne. C’est un vase de plomb, dont l’usage est indiqué par l’inscription ANTAHCATE ΥΔΩP MET EΥΦPOCΥNHC (prenez l’eau avec joie), et dont le caractère chrétien est attesté par les images symboliques qui le décorent. La destination du vase et son ornementation symbolique forment un sujet digne d’une étude spéciale, qui doit jeter de nouvelles lumières sur les antiquités chrétiennes.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346114313
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Giovanni Battista De Rossi
Mémoire sur un vase de plomb trouvé dans la régence de Tunis
MÉMOIRE SUR UN VASE DE PLOMB TROUVÉ DANS LA RÉGENCE DE TUNIS PAR M. LE COMMANDANT DE ROSSI, DE ROME
A l’Exposition universelle de Paris, mes regards furent attirés par un objet curieux placé parmi les monuments antiques de toute espèce de la région Tunisienne. C’est un vase de plomb, dont l’usage est indiqué par l’inscription ANTAHCATE ΥΔΩP MET EΥΦPOCΥNHC (prenez l’eau avec joie), et dont le caractère chrétien est attesté par les images symboliques qui le décorent. La destination du vase et son ornementation symbolique forment un sujet digne d’une étude spéciale, qui doit jeter de nouvelles lumières sur les antiquités chrétiennes. M. le comte de Richemont, qui a un goût très-vif pour l’archéologie, a voulu, à la suite d’un entretien que j’ai eu avec lui, faire reproduire par la photographie, dans les dimensions de l’original, toutes les faces du seau tunisien, et celte reproduction, il l’a mise gracieusement à ma disposition. Les dessins ci-après présentent le vase réduit à la moitié de sa grandeur. Je commencerai par en donner une description ; j’essaierai ensuite d’en expliquer l’usage et les figures et d’en déterminer l’âge.
§ I er
DESCRIPTION DU MONUMENT
Le vase est profond ; il n’a ni couvercle ni anse ; il est plutôt elliptique que rond, c’est-à-dire un peu aplati. Cette orme procède du mode de fabrication de l’objet : les figures et les lettres ont été imprimées en relief sur une longue lame de plomb, qui a été ensuite enroulée et soudée sur un épais parement de même métal. Pour ne pas gâter les empreintes, on n’a pas voulu battre la lame autant qu’il aurait fallu le faire pour lui donner la forme parfaitement circulaire. Les bords du vase sont repliés en dehors ; on ne voit pas la moindre trace de la soudure des oreilles auxquelles aurait été attachée une anse mobile, si cet ustensile avait servi à puiser de l’eau de puits. Il paraît donc avoir été exclusivement destiné à recevoir de l’eau à la fontaine ou à conserver l’eau obtenue au moyen d’un autre vase. Ces détails si minutieux ne sont pas sans utilité pour l’explication de l’usage de l’objet intéressant qui nous occupe.

VUE D’UN DES CÔTÉS DU VASE.

VUE DE L’AUTRE CÔTÉ.
L’inscription grecque, composée de bons caractères anciens, est tracée sur une bande qui se termine en queue d’hirondelle, forme très-usitée dans les cartouches des inscriptions existant sur les monuments de l’ère impériale romaine. Je parlerai plus tard du texte de cette inscription. A chaque extrémité se voit une empreinte en forme de carré long. Dans la première est représenté le groupe des paons, qui approchent leurs becs du col d’un vase, groupe que l’on rencontre si souvent dans les œuvres d’art de toute espèce, surtout dans les monuments de l’art chrétien du IV e siècle et des suivants. Dans l’autre, se voit le remarquable type classique, ou plutôt profane, d’une Néréide assise sur le dos d’un hippocampe, auquel elle présente à boire. Près de la queue de l’hippocampe nage un dauphin, devant la tête duquel se dresse une conque de l’espèce des trompettes, limite de la course de ces monstres marins fantastiques.
Aux deux côtés et sur le rebord inférieur du vase s’étend une bande ornée de la branche de vigne, qui, dans ses ondulations symétriques, présente alternativement des pampres et des grappes. Dans la même corniche sont disposés deux ordres de figures. Sur le premier plan, deux groupes sont placés vis-à-vis l’un de l’autre dans les faces principales du vase. A droite, le bon pasteur est debout entre le palmier et un gladiateur, dont la main montre, en l’élevant, la couronne du vainqueur qu’il a prise sur une colonne. A gauche. se voit la femme en prière entre le palmier et la victoire sous la forme ordinaire d’une femme ailée qui, d’une main, tient la couronne triomphale, et, de l’autre, la branche de palmier. Sur le plan inférieur, des deux côtés du vase, se trouve répétée la scène bien connue du rocher d’où s’échappent les quatre fleuves et sur lequel est plantée la croix ; à terre, un cerf et une brebis viennent se désaltérer dans les eaux mystiques.
Pour séparer ces groupes, on a garni la partie plus convexe du vase de quatre empreintes affectant également la forme du carré long, qui représentent des combats d’animaux. Le dessin ne reproduit rien de ces empreintes ; la partie du vase qu’elles occupent n’a pas été présentée de face, parce qu’elle est fruste et qu’il est difficile d’en donner, surtout par la photographie, une image un peu nette.
Par les figures sacrées et profanes qui s’y trouvent entremêlées, le vase qui fait l’objet de cet article est un monument très-rare et même unique en partie. Mais avant d’aborder les explications auxquelles il donne lieu, je dois rechercher à quel usage il était consacré.

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