Origines de la conquête du Tong-Kin - Depuis l expédition de Jean Dupuis jusqu à la mort de Henri Rivière
132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Origines de la conquête du Tong-Kin - Depuis l'expédition de Jean Dupuis jusqu'à la mort de Henri Rivière , livre ebook

-

132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Jeunesse de Jean Dupuis. — Ses premiers voyages. — L’isthme de Suez. — La guerre de Chine. — Premiers succès commerciaux et premiers échecs.Depuis le jour où le canal de Suez, creusé par celui qui a mérité le glorieux surnom de Grand-Français, a rapproché les distances qui séparaient l’Europe de l’Asie, les capitaux et les intelligences ont plus particulièrement tourné leurs vues du côté de l’Extrême-Orient. C’est que, nulle part, les surprises de l’inconnu, les chances de fortune, n’ont semblé davantage pousser aux entreprises hardies.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346102839
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jean Dupuis
Jules Gros
Origines de la conquête du Tong-Kin
Depuis l'expédition de Jean Dupuis jusqu'à la mort de Henri Rivière
Paris, 23 décembre 1886
« Mon cher Monsieur Gros,
 
 
Je suis heureux de vous voir encore et toujours sur la brèche. Partout où vous avez rencontré une cause juste, vous avez combattu comme un paladin de l’ancien temps.
 
Aujourd’hui encore vous avez bien voulu raconter mon histoire et la faire connaître aux hommes de la nouvelle génération. Je vous en remercie et j’espère que vos lecteurs y trouveront l’enseignement, sinon de toutes les vertus que vous me prêtez, au moins de l’ardent patriotisme qui n’a pas cessé de m’animer pendant ma carrière d’explorateur.
 
Vous avez d’ailleurs puisé vos renseignements aux bonnes sources. Peut-être avez-vous trop utilisé les documents que j’ai pu fournir aux sociétés de géographie et avez-vous donné à ma prose une trop grande place dans votre livre. Je vous en remercie néanmoins et je vous sais le plus grand gré d’avoir cité fréquemment les savants auteurs qui ont bien voulu me donner leur appui : M. l’amiral Mouchez, M. Romanet du Caillaud, M. Barbou, M. le rapporteur de la Commission des pétitions de la Chambre des députés, etc., etc.
 
Je souhaite à votre livre, en dehors de l’honneur qu’il me fait, le succès que mérite votre ardent amour pour la vérité et pour les intérêts trop souvent sacrifiés de la France à l’extérieur.
 
 
Agréez, mon cher Monsieur Gros, mes amicales salutations.
 
J. DUPUIS. »
CHAPITRE PREMIER

Jeunesse de Jean Dupuis. — Ses premiers voyages. — L’isthme de Suez. — La guerre de Chine. — Premiers succès commerciaux et premiers échecs.
Depuis le jour où le canal de Suez, creusé par celui qui a mérité le glorieux surnom de Grand-Français, a rapproché les distances qui séparaient l’Europe de l’Asie, les capitaux et les intelligences ont plus particulièrement tourné leurs vues du côté de l’Extrême-Orient. C’est que, nulle part, les surprises de l’inconnu, les chances de fortune, n’ont semblé davantage pousser aux entreprises hardies.
« Qui possède les Indes, disait Napoléon I er , est le maître du monde. » Le temps n’est pas éloigné où ces paroles pourront s’appliquer au commerce de la Chine, quand cette vaste contrée aura été tout entière ouverte aux Européens.
Après les Indes, la Chine est devenue l’attraction et l’objectif des peuples civilisés. C’est surtout au centre de ce vaste empire, dans l’immense bassin du Fleuve Bleu, qui ouvre un double accès sur le Thibet et l’Inde anglaise que se sont portées récemment les tentatives d’extension commerciale. Les Anglais surtout ont fait les plus grands efforts pour se rendre les maîtres de cet important marché : ils ont essayé de pénétrer en Chine, en partant de leurs possessions de l’Inde et en suivant la direction des fleuves qui coulent du nord au sud.
Plusieurs routes ont été proposées. Citons celles de Soodya par le Brahmapoutre, de Bhamo par l’Iraouaddy et de Semao. Actuellement la route de Bhamo semble devoir l’emporter et déjà des travaux pour l’établissement d’une voie ferrée sont commencés.
Stimulée par ces tentatives de nos rivaux, la France qui, par sa situation en Cochinchine, n’était pas moins intéressée que l’Angleterre à la solution de ce problème, se décida à tenter la voie du Mékong.
On connaît les résultats de cette magnifique expédition, à la tête de laquelle se signalèrent le commandant Doudart de Lagrée et son second, le lieutenant Francis Garnier, dont le nom reparaîtra plus d’une fois dans le courant de ce récit.
Nous rappellerons seulement que la commission chargée de cette exploration reconnut l’impossibilité d’utiliser le Mékong pour pénétrer en Chine, à cause de la nature de ses rives, de la multiplicité des écueils qui se dressent dans son cours et des nombreuses cataractes qui l’obstruent.
La question en était là, lorsqu’en 1870, elle fut résolue à notre profit par un Français nommé Jean Dupuis, dont nous avons entrepris d’écrire les glorieuses aventures.
Jean Dupuis est né à Saint-Just-la-Pendue, près de Roanne, dans ce même département de la Loire qui a produit l’héroïque et malheureux Francis Garnier.
Il fit ses études au collège de Tarare, où il resta jusqu’à dix-huit ans. Dès son plus jeune âge, il se sentit poussé par le besoin du nouveau et du merveilleux, et n’aspira qu’à quitter la France, pour parcourir les contrées lointaines.
Ses premiers voyages eurent lieu dans le midi de la France, et furent consacrés au commerce et à l’industrie.
En 1857, il arriva en Égypte pour affaires de commerce qu’attirait l’œuvre commencée de M. de Lesseps. Après avoir visité les travaux du canal, il avait formé vaguement le projet de s’embarquer pour la Chine et d’aller explorer l’Extrême-Orient, en attendant des jours meilleurs. C’est qu’en effet, en 1859, la grande entreprise se trouvait suspendue par l’hostilité et le mauvais vouloir des Anglais, jaloux de l’influence qu’allait nous donner, dans le monde entier, le percement de l’isthme de Suez.
Ce fut alors que, par une sorte de hasard providentiel, il rencontra à Alexandrie un vieux capitaine de la marine marchande française qui l’engagea vivement à persister dans son projet de voyage et lui donna les plus utiles renseignements sur ces contrées qu’il connaissait admirablement.
Cet ami expérimenté rentrait en France et avait personnellement renoncé aux lointaines excursions. Il proposa à Dupuis de lui expédier de Bordeaux une cargaison de marchandises appropriées aux contrées qu’il allait visiter, et lui promit de magnifiques bénéfices à réaliser.
Ce conseil du vieux loup de mer était d’autant meilleur que la guerre de Chine était décidée, et que les produits européens allaient certainement prendre une grande valeur, avec le débarquement des armées et l’affluence de population blanche qui allait en être le corollaire forcé.
Débarqué en 1859 à Shang-Haï, par la malle anglaise, il y rencontra un compatriote dont il ne tarda pas à devenir l’ami : c’était M. Eugène Simon, envoyé en mission en Chine par le Ministère de l’Agriculture et du Commerce.
La vente des marchandises choisies et envoyées par le vieux capitaine s’était accomplie sans peine et dans d’excellentes conditions ; tout ce qui venait d’Europe était hors de prix et la pacotille du jeune voyageur fut achetée sur simple connaissement. C’est ainsi que Dupuis doubla, d’un coup, les trente mille francs qui constituaient alors son capital.
Après un voyage qu’il accomplit à Pékin, à l’occasion du traité qui porte le nom de cette ville, il revint à Shang-Haï et se disposait à retourner reprendre en Égypte ses opérations commerciales. Son ami Simon l’en dissuada et lui offrit de faire de compagnie une excursion dans l’intérieur de la Chine.
L’occasion était excellente, car l’amiral anglais Hoppe avait résolu de remonter le Yang-tse-Kiang jusqu’à la ville d’Han-Kéou et se proposait de faire choix en route des trois ports que les Chinois s’étaient engagés, par traité, à ouvrir aux Européens sur cette grande artère de l’Empire du Milieu. Tels étaient du moins les projets que les deux explorateurs caressaient.
C’était là une occasion admirable d’aller, sans courir de danger sérieux, explorer le Thibet et de là gagner Pékin, par le Kou-Kou-Noor et la Mongolie. Les deux amis exprimèrent leurs projets à l’amiral anglais qui s’empressa de leur accorder leur passage à bord d’un des treize navires qui devaient composer son expédition.
En même temps qu’eux, remontait le fleuve la mission anglaise Sorel et Blakiston, qui poursuivait la recherche d’un passage de la Chine aux Indes, et dont les projets étaient à bord l’objet de fréquents entretiens.
L’expédition fit halte devant Nankin qui était alors au pouvoir de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents