Pierre Brully - Ancien dominicain de Metz, ministre de l Église française de Strasbourg (1539-1545) - Étude biographique
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Pierre Brully - Ancien dominicain de Metz, ministre de l'Église française de Strasbourg (1539-1545) - Étude biographique , livre ebook

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Description

Pierre Brusly ou Brully, le futur prédicateur strasbourgeois, naquit à Mercy-le-Haut, petit village du canton d’Audun-le-Roman situé vers le Luxembourg, à quelques lieues de Metz. Nous ignorons la date de sa naissance, mais comme on l’appelle « un jeune homme » en 1541, nous ne risquons guère de nous tromper en plaçant cette date entre 1515 et 1520 environ. Les opinions les plus diverses ont été émises tout récemment encore sur son origine. Les uns font de lui le descendant d’une famille échevinale de Metz, déjà connue au quinzième siècle, les autres le disent fils d’un gentilhomme allemand, le sire Thomas Broull, domicilié dans les environs d’Andernach et venu à Metz, en 1526, pour y règler les affaires d’un comte de Manderscheid.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346064090
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Rodolphe Reuss
Pierre Brully
Ancien dominicain de Metz, ministre de l'Église française de Strasbourg (1539-1545) - Étude biographique
A
MONSIEUR EDOUARD CUNITZ
Professeur à la Faculté de théologie de Strasbourg
 
Témoignage d’une vieille et profonde affection
PRÉFACE
Parmi les trop nombreuses victimes de l’intolérance religieuse au seizième siècle, se trouve un homme dont le nom seul, pour ainsi dire, nous a été conservé dans quelques pages de l’Histoire des Martyrs de Crespin qui relatent exclusivement ses derniers moments et son supplice. Cet homme, c’est Pierre Brully ; il mérite d’autant plus nos sympathies qu’un étroit lien le rattache à notre histoire locale. Messin d’origine, il fut dans nos murs le premier successeur de Calvin, comme pasteur de l’Eglise française de Strasbourg. Les contemporains qui l’ont nommé, Rabus, Sleidan, l’ Histoire des églises réformées de France, faussement attribuée à Théodore de Bèze, quelques chroniqueurs flamands, n’ont guère fait que transcrire ou résumer ce que nous apprend Crespin. Il en est de même des quelques écrivains du dix-septième, du dix-huitième et du dix-neuvième siècle qui se sont occupés de lui. Freher, Gerdes, Dom Calmet, Iselin, Jœcher, Rœhrich, Mœder, les auteurs de la France protestante, n’ajoutent rien à ce que l’on savait déjà sur son compte, sinon quelques erreurs. On consulterait aussi en vain les biographies spéciales des réformateurs dans l’intimité desquels il a vécu. Ni Henry dans sa vie de Calvin, ni Kirchhoffer dans celle de Farel, ni M. Baum dans celle de Capiton et Bucer, ne mentionnent même le nom de Brully. Ce n’est que dans les dernières années que la correspondance de Calvin, publiée dans ses Œuvres complètes par MM. Reuss et Cunitz, est venue nous fournir quelques renseignements nouveaux sur son séjour à Ratisbonne et à Strasbourg, et sur son voyage à Tournay. Tout récemment enfin, les principaux incidents de sa vie et surtout ses derniers moments viennent d’être retracés par la plume sympathique et habile d’un érudit français, qui nous offre dans un nombre de pages relativement restreint, le fruit de longues et fructueuses recherches dans les archives du nord de la France et dans celles des Pays-Bas 1 .
C’est en nous appuyant sur cette biographie de M. Ch. Paillard, en la complétant en quelques endroits, en nous permettant de la rectifier parfois d’après nos propres recherches, que nous avons tenté d’esquisser ici la physionomie, les aventures et la fin tragique du pasteur strasbourgeois. Nos collections scientifiques locales semblaient muettes à son égard. Ni les archives de la ville, ni celles de Saint-Thomas n’avaient conservé la trace de son passage parmi nous, à ce que m’assuraient les archivistes de ces dépôts, M. le professeur Schmidt et M. Brucker. Au dernier moment cependant, l’un de ces hasards inespérés qui viennent réjouir parfois les travailleurs, me révéla l’existence de quelques documents nouveaux. Mon ami, M. Alfred Erichson, directeur de l’Internat de St-Guillaume, et l’un des érudits qui connaissent le mieux l’histoire de la Réforme en Alsace, se souvint d’avoir rencontré le nom de Brully dans la belle collection de documents inédits rotatifs à l’histoire religieuse du XVI e siècle réunis pendant de longues années par M. Baum sous le nom de Thesaurus reformatorum. Cette collection du savant professeur dont nous avons à regretter ia perte récente, est devenue plus précieuse encore depuis que nombre de documents qui s’y trouvent ont péri dans l’incendie de nos bibliothèques en 1870 ; elle renferme en effet une pièce de la plus haute importance pour l’histoire de celui dont nous écrivons la biographie. C’est la relation détaillée du messager envoyé par le Magistrat de Strasbourg pour solliciter à Tournay la délivrance de Brully ; on ne la retrouve plus aujourd’hui dans les archives de St-Thomas où M. le professeur Schmidt a bien voulu la chercher avec moi, et l’on peut donc supposer que M. Baum l’a trouvée jadis dans les papiers de nos réformateurs déposés à la bibliothèque du Séminaire protestant. L’unique indication d’origine que l’érudit biographe de Théodore de Bèze, de Bucer et de Capiton ait mis au bas de cette pièce — « Manuscrits de St-Thomas » — ne s’oppose pas à cette hypothèse. La famille de M. Baum a bien voulu mettre à notre disposition ce texte si curieux, et son obligeance est même allée jusqu’à nous en offrir une copie authentique pour laquelle nous lui devons des remerciments bien sincères.
Les archives municipales ont également fini par nous fournir au moins un renseignement nouveau, découvert par grand hasard dans un recueil d’arrêtés inédits du Magistrat de Strasbourg, où l’on ne devait certes pas songer à rien trouver sur la matière. Un instant j’ai nourri l’espoir de pouvoir élargir encore le cercle de nos connaissances sur Brully, grâce à des recherches à la bibliothèque municipale de Metz,.où se trouvent déposés entre autres les papiers de Paul Ferry, le célèbre érudit et ministre réformé de l’église messine au XVII e siècle. D’après les pièces de la polémique échangée entre MM. Rahlenbeck et Abel, citées par M. Paillard, je pensais que Brully devait être mentionné dans les Observations Séculaires de Ferry. Mais le conservateur de la bibliothèque municipale de Metz, M. Schuster, que j’ai prié de vouloir vérifier le fait, a bien voulu me répondre que le troisième volume du manuscrit de Ferry, qui contient un index fort détaillé de l’ouvrage, ne mentionne pas même le nom du martyr de Tournay.
Je dois encore des remerciments à M. Ch. Rahlcnbeck, de Bruxelles, savant bien connu par ses travaux sur l’histoire de la Belgique au XVI e et au XVII e siècle. Il a répondu avec une parfaite obligeance aux questions que je lui adressais au sujet de Brully et m’a communiqué les numéros de la Gazette de Lorraine qui renferment les articles écrits sur le dominicain de Metz par lui-même et par M. Ch. Abel, ancien membre du barreau de Metz et naguère encore député de Thionville au parlement de Berlin. J’ai puisé dans ces notes une série de renseignements utiles, mais en regrettant que l’avocat messin ait oublié dans cette polémique la dignité de l’histoire jusqu’à parler le langage de la petite presse ultramontaine. M. Abel a pourtant des titres assez sérieux comme jurisconsulte et comme historien pour ne pas devoir ambitionner, ce semble, les lauriers d’une doublure de M. Veuillot.
Tous ces matériaux cependant n’auraient point suffi pour raconter avec quelque détail la seconde moitié au moins de la vie de Brully, sans le secours de la consciencieuse monographie de M. Paillard. Nous terminerons donc cette préface en remerciant encore une fois le savant lauréat de l’Institut de France pour ses recherches et ses travaux, qui nous permettent de parler ici plus longuement d’un homme dont la mémoire mérite assurément de revivre parmi nous.
1 Le procès de Pierre Brully, successeur de Calvin comme ministre de l’Eglise française réformée de Strasbourg (1544-1545), par Ch. Paillard, lauréat de l’Institut. Paris, Sandoz et Fisch bacher, 1878. 1 vol. in-8.
I
Pierre Brusly ou Brully, le futur prédicateur strasbourgeois, naquit à Mercy-le-Haut, petit village du canton d’Audun-le-Roman 1 situé vers le Luxembourg, à quelques lieues de Metz. Nous ignorons la date de sa naissance, mais comme on l’appelle « un jeune homme » en 1541 2 , nous ne risquons guère de nous tromper en plaçant cette date entre 1515 et 1520 environ. Les opinions les plus diverses ont été émises tout récemment encore sur son origine. Les uns font de lui le descendant d’une famille échevinale de Metz, déjà connue au quinzième siècle 3 , les autres le disent fils d’un gentilhomme allemand, le sire Thomas Broull, domicilié dans les environs d’Andernach et venu à Metz, en 1526, pour y règler les affaires d’un comte de Manderscheid 4 . De ces deux versions la première est assurément possible, mais rien ne nous l’impose d’une façon tant soit peu absolue ; la seconde peut être définitivement écart

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