Portugal et Bragance
75 pages
Français

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Portugal et Bragance , livre ebook

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Description

L’avénemect de la maison de Bragance au trône de Portugal est un des plus solennels et des plus épiques événements de l’histoire moderne. IL faudrait un Camoëns pour en écrire le poème. Ce poème historique n’a pas même son pareil au temps d’Homère, qui célébrait Agamemnon, ni au temps de Virgile, qui chanta Énée, ni au temps de Charlemagne, qui avait à son service douze pairs invincibles et des faiseurs admirables de romanceros. Cette conquête populaire du royaume de Portugal, par un duc de Bragance, fut un des actes politiques et dramatiques qui eurent le plus de retentissement en Europe.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346104581
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Gaston Milcent
Portugal et Bragance
A SA MAJESTÉ DOM LOUIS
ROI DE PORTUGAL
Sire,
 
 
Daignez permettre à un Français de présenter à Votre Majesté un livre historique sur le Portugal, et où il a voulu célébrer la puissance et la gloire de la maison de Bragance.
 
Ce volume a été achevé à l’heure même où le roi dom Fernando visitait la France, et y recevait les hommages d’une nation amie, qui est une de ses sœurs dans la race latine.
 
Puissiez-vous, Sire, accepter la respectueuse dédicace d’une œuvre toute modeste, mais écrite avec la foi d’un chrétien qui regarde dans le passé de l’histoire pour saluer l’avenir des peuples héroïques et religieux. Le royaume de Portugal est un de ceux qui appellent l’admiration des historiens, ainsi que la maison de Bragance attache à elle la suite des siècles.
 
Que Votre Majesté daigne lui accorder de vous témoigner,
Sire,
Ses très-humbles vœux et ses sentiments les plus fidèles.
 
GASTON MILOENT.

Paris, 1872.
LIVRE PREMIER
L’AVÉNEMENT DE LA MAISON DE BRAGANCE
CHAPITRE PREMIER
L’EUROPE ET LE RÔLE DE LA FRANCE DANS L’HISTOIRE DU PORTUGAL
L’avénemect de la maison de Bragance au trône de Portugal est un des plus solennels et des plus épiques événements de l’histoire moderne. IL faudrait un Camoëns pour en écrire le poème. Ce poème historique n’a pas même son pareil au temps d’Homère, qui célébrait Agamemnon, ni au temps de Virgile, qui chanta Énée, ni au temps de Charlemagne, qui avait à son service douze pairs invincibles et des faiseurs admirables de romanceros. Cette conquête populaire du royaume de Portugal, par un duc de Bragance, fut un des actes politiques et dramatiques qui eurent le plus de retentissement en Europe.
L’état de l’Europe était lui-même des plus curieux à la veille de la restauration du Portugal par le roi Jean IV, duc de Bragance.
L’Espagne, l’Allemagne, la France, la Suède, la Hollande, se trouvent mêlées autour de cette immortelle époque de l’histoire du Portugal.
Remontons à quelques années avant l’avénement de la maison de Bragance, qui eut lieu en 1640.
La politique du cardinal de Richelieu était d’abaisser la maison d’Autriche et la puissance de l’Espagne ; cette Espagne dont le roi, Philippe IV, portait en même temps la couronne de Portugal.
L’alliance de la France avec la Suède et les princes protestants d’Allemagne, avait été féconde en revers pour les armes françaises, et il ne fallait pas moins que le génie de Richelieu pour suppléer à la vaillance de Gustave-Adolphe, le royal soldat et héros suédois, enseveli dans son triomphe à Lutzen. Dans cette guerre longue et obstinée, les généraux suédois et français montrèrent devant les généraux allemands toutes les connaissances stratégiques de ces époques belliqueuses, où la science de l’infanterie était merveilleuse de coup d’œil et d’audace. Il existait cependant une grande différence entre les officiers généraux suédois et allemands et les officiers généraux français. Les premiers étaient des soldats de fortune, des aventuriers parvenus, qui ne devaient leur avancement qu’à leur courage et à leur épée. Les seconds, les Français, étaient des hommes de cour et de naissance, appelés à commander sans avoir jamais obéi ; mais si la majorité d’entre eux ignoraient l’art de la guerre en stratégistes, ils combattaient admirablement en chevaliers, ainsi que combattaient dans le même genre les capitaines et les chevaliers portugais.
Dans le camp des Suédois, sous Gustave-Adolphe, ce Napoléon de la Suède au dix septième siècle, les hommes de guerre s’appelaient Horn, Banier, Weymar. Du côté des Allemands, sous Wallenstein, ce capitaine homérique, ce sont Tilly, Bacquoy, Pappenheim. Et quand tous ces fameux guerriers eurent succombé, l’Allemagne eut encore Piccolomini et Jean de Werth, pendant que l’Espagne opposait à la France Leganez et Gallas.
La France, elle, n’avait pas encore Condé ni Turenne, mais elle allait bientôt les avoir pour repousser et vaincre les Allemands et les Espagnols.
En 1635, après la paix de Prague, la France, n’ayant plus pour alliées que la Suède et les Pays-Bas, eut à soutenir presque tout le poids de la guerre contre l’Autriche et contre l’Espagne. Le cardinal de Richelieu rêvait de renverser le roi d’Espagne du trône de Portugal et de faire mettre la couronne sur la tête du duc de Bragance,
Le grand ministre français comprenait à merveille le parti qu’on pouvait tirer d’un tel compétiteur à la royauté portugaise. D’ailleurs, le duc Théodose de Bragance, père du roi qui fut Jean IV, fondateur de la dynastie de Bragance, n’avait jamais mis en oubli ses droits et ses prétentions. Il avait toujours protesté contre l’usurpation de Philippe II, roi d Espagne, qui s’était arrogé par la force le sceptre du Portugal.
Or la guerre continua entre toutes les grandes puissances de l’Europe. Deux flottes croisaient sur les deux mers. Richelieu se tenait sur la défensive du côté des Pyrénées. Une armée française commandée par les maréchaux de Châtillon et de Brezé, marchait dans les Pays-Bas. Deux autres passaient les Alpes : l’une, sous le maréchal de Créqui, partait dans le Milanais, et l’autre, sous le duc de Rohan, partait dans la Valteline, afin de couper les communications de l’Allemagne avec l’Italie. Enfin, le cardinal de la Valette-d’Épernon conduisait une quatrième armée française sur les bords du Rhin.
La guerre eut des chances diverses. Dans les Pays-Bas, la campagne commença brillamment par la victoire d’Alvein, et en Allemagne, nous passâmes le Rhin en nous avançant jusqu’à Francfort ; mais le général ennemi Gallas, qui ne voulait pas courir les chances d’une belle et grande bataille, coupa les vivres aux généraux français pour les forcer à se retirer ; ils se virent en effet réduits à une disette qui faisait périr leur armée sans combats ; ils brûlèrent leurs équipages et enterrèrent leurs canons ; cette résolution sauva l’armée française qui eut, en outre, la consolation de battre deux fois la cavalerie de Gallas dans son habile retraite. Pendant ce temps, les généraux de l’armée française en Italie faisaient glorieusement face aux doubles armées allemandes et italiennes. Mais, d’autre part, les Espagnols, maît es des îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, fermaient presque aux Français la Méditerranée.
Richelieu avait toujours les regards tournés vers le Portugal ; mais il était en même temps forcé de jeter partout ses yeux d’aigle. Il arriva que, pour punir les Francs-Comtois d’avoir violé leur neutralité politique en faveur des Espagnols, Richelieu dut envoyer dans leur province le prince de Condé, avec une armée qui entreprit le siége de Dôle. Le grand Condé assiégeait cette ville depuis quinze jours lorsqu’il fallut lever le siége pour voler à la défense de Paris c’étaient les Espagnols qui sous les ordres de Thomas de Savoie, de Jean de Werth et du général Piccolomini, avaient fait irruption déjà jusqu’en Picardie. Cette frontière était dégarnie : point de remparts, point de munitions, point de troupes ; des gouverneurs sans expérience ou sans patriotisme. Les Espagnols prirent donc la Capelle, le Catelet, passèrent la Somme, enlevèrent Roye, Corbie et firent des courses menaçantes jusqu’à Pontoise. Ce n’est pas tout. Les Impériaux poursuivaient le prince de Condé dans sa retraite sur Paris, et le général Gallas entrait en Bourgogne. Ainsi, par la Bourgogne et par la Picardie. l’Allemagne et l’Espagne menaçaient de près la capitale de la France.
L’alarme fut grande dans Paris ; on maudissait Richelieu ; mais l’illustre cardinal-ministre sauva à la fois Paris et la France : il obligea militairement les Espagnols à se retirer plus loin que la Picardie, et les Impériaux à repasser le Rhin par le chemin de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
La lutte n’en continua pas moins. Les Espagnols et les Allem

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